3- LE VRAI RÉVEIL OU LA RÉFORME DES CŒURS
par
Christian Pellone
Qui peut
faire l'économie d'une réelle réforme de son propre coeur? Cette
troisième partie de l'étude du réveil de l'Epouse, nous pousse à une très
sérieuse remise en question et à une volonté de dépouillement total, à un
abandon entier sur l'autel d'adoration, car Christ en est digne!
Il est clair que Dieu
désire envoyer ce réveil qui permet à son peuple d’être prêt pour son retour;
cependant nous pouvons passer à côté de ce réveil et de ses fruits si nos cœurs
ne sont pas prêts à recevoir ce que Dieu veut déverser.
Le plus grand
obstacle au réveil est notre propre coeur et ses dispositions.
EsaĂŻe dit au chapitre
59: «Non la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour
sauver, ni son oreille trop dure pour entendre. Mais ce sont vos crimes qui
mettent une séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui vous
cachent sa face et l’empêche de vous écouter».
Aussi pour que Dieu puisse envoyer le
réveil en réponse à nos prières, le péché doit être totalement abandonné Il
peut s’agir de:
- manque de pardon,
- colère,
- jalousie,
- impatience et irritation,
- orgueil
- susceptibilité,
- malhonnêteté,
- bavardage,
- critique,
- vol du temps Ă Dieu,
- mondanité,
- amertume,
- légèreté,
- soucis du siècle,
- vol,
- pensées impures,
- hypocrisie,
- incrédulité,
- négligence de la prière,
- négligence de la Parole, etc... la liste n’étant pas exhaustive.
Après la confession,
viennent le pardon et la restitution qui actionnent les vannes des Ă©cluses
célestes afin que vienne le réveil attendu. Le réveil est précédé toujours de
la réforme des cœurs, non pas de la réforme des systèmes.
Les systèmes
religieux peuvent changer de mode et de forme sans pour autant que le cœur ne
soit changé. Jérémie 4 parle de réformer nos cœurs, de couper les prépuces de
notre cœur.
«Si tu
revenais ô Israël dit le Seigneur. Si tu écartais les abominations loin de ma
face, sans plus errer de côté et d’autre et si tu jurais l’Eternel est vivant
avec vérité, droiture et justice». «Creusez vous des sillons et ne jetez pas vos
semences parmi les épines. Circoncisez vous pour l’Eternel et enlever les
excroissances de votre cœur; sans cela ma colère éclatera comme le feu, et
brûlera sans qu’on puisse l’éteindre, à cause de la perversité de vos actes».
Jérémie 4/1,4:
Vérité, droiture et
justice sont devenus rares parmi les responsables car les intérêts personnels
ont formé sur les cœurs des excroissances qui l’ont rendu figé. Le seul moyen
est le retour vers l’Eternel, un retour qui se fait dans le dépouillement des
oeuvres mortes qui sont devenus des épines plantés dans nos cœurs.
Les caractéristiques
d’une vraie réforme sont d’une part la conviction de péché et d’autre part le
retour à Dieu. La conviction de péché (Jean 16/7,11). La conviction de péché se
signale par des cœurs brisés et contrits hurlant sur le péché suite à l’action
du St Esprit qui révèle l’état de nos cœurs et de l’Eglise.
Cette action de
l’Esprit vient nous secouer dans notre léthargie pour que nous nous emparions
de la puissance d’en haut.
La conviction de
péché produit chez les incroyants le besoin d’être sauvé, et chez les enfants
de Dieu le besoin de sanctification.
Lors d’un vrai
réveil, les péchés sont exposés, confessés et abandonnés; les torts sont
réparés et les idoles, brisées détruites et abandonnées.
L’absence de
conviction de péché aboutit à de faux réveils. Un vrai réveil ne consistera
jamais à attirer les âmes à l’ «église»: un vrai réveil agit déjà en dehors de
l’église; il est dit dans les
Actes des apôtres que le St Esprit ajoutait à l’Eglise ceux qui étaient sauvés,
pas qu’ils venaient à l’Eglise pour être sauvés: un vrai réveil met l’accent
sur Jésus seul qui sauve et pas sur une organisation orchestrant le réveil, car
les gens sont sensés être touchés où qu’ils soient.
On attribue parfois
un peu rapidement le qualificatif de réveil à des grands rassemblements de
croyants qui ont quitté un lieu pour remplir un nouveau lieu où se produit un
nouveau prédicateur connu pour être «rempli d’onction»; et en peu de temps le
lieu se remplit et on crie au réveil sans qu’il y ait de nouvelles âmes
sauvées, ni même jamais de conviction de péché en ce qui concerne les chrétiens.
Au contraire, en ces lieux, ils sont entretenus dans une sorte d’illusion sur
leur propre état et on leur dit ce qu’ils ont envie d’entendre et le péché
n’est jamais dénoncé sous prétexte qu’une prédication exclusive de la croix
serait scandalisante et préjudiciable.
Mais
ne sont-ce pas là les conséquences normales de la conviction de péché?
Car Paul dit que «la prédication de la croix est scandale pour les religieux et folie
pour les païens».
Nous avons
donc ici la révélation du type de réveil qui n’intègre pas la prédication de la
croix: il s’agit d’un réveil religieux d’où Christ est absent et où la
structure Babylonienne est très présente pour encadrer le prosélytisme. Le vrai
message de la croix entraîne inévitablement l’écroulement de toute structure
religieuse.
Ces faux
réveils où l’on n’entend jamais parler du péché et du jugement éternel, mais où
l’accent est fortement mis sur l’homme et son confort terrestre, ne sont jamais
la conséquence de la pluie divine mais demeurent des nuages sans eau: ce sont
des réveils apostats.
Le vrai réveil est
celui où la parole prêchée redevient comme un «feu» qui consume les liens
charnels du péché, et un «marteau» qui frappe les forteresses du raisonnement:
elle retrouve son rôle d’épée qui pénètre et sépare, qui tranche entre âme et
esprit.
Le retour Ă Dieu.
Esdras et Néhémie rapportent les évènements qui se sont déroulés en Israël au
retour de la captivité.
Les deux livres
couvrent une période d’un siècle environ, à partir de 538 av. J.C. Esdras met
l’accent sur la reconstruction du temple, alors que Néhémie met l’accent sur la
reconstruction des murailles de JĂ©rusalem. Nous noterons que Esdras vient avant
Néhémie car pour que les murailles de la ville soit reconstruites, il faut
d’abord que l’autel soit rétabli: la reconstruction de la ville n’est qu’une
conséquence du rétablissement de l’autel de Dieu au milieu de son temple.
De
même, Dieu ne pourra pas réveiller l’Eglise si nous ne réformons pas nos cœurs.
Le livre d’Esdras
parle du réveil dans nos cœurs. Deux caractéristiques du réveil à Jérusalem
sous Esdras (Esdras 1/1,4).
1-L’esprit
de Cyrus est réveillé par l’Eternel.
EsaĂŻe avait
prophétisé cela. Es 44/28: «''Je dis
de Cyrus: il est mon berger, et il accomplira toute ma volonté; il dira de
Jérusalem: Qu’elle soit rebâtie! Et du temple: Qu’il soit fondé!».''
Il est réveillé pour construire au milieu des ruines.
Les évènements
présents nous montrent ces ruines dans le monde mais aussi dans l’église.
Les ruines du monde sont Ă©videntes:
- débauche
- impureté
- corruption
- destruction de la famille
- pouvoir de l’argent
- Ă©goĂŻsme
- revendication du pouvoir
- débridement des passions
- négation de Dieu
- haine
- violence, etc.
Les ruines de l’église sont moins évidentes mais sont tout aussi
réelles:
- religiosité
- rivalités fraternelles
- disputes de doctrines
- dessèchement spirituel
- amoindrissement de la Parole et de l’Onction
- désertion du jeûne et de la prière, premier amour refroidi
- engagement trop faible
- intérêts personnels qui priment par rapport aux intérêts du royaume de Dieu
- tiédeur Laodicéenne
- Ă©loignement des voies de Dieu, etc.
Seul un réveil
spirituel profond parmi le peuple de Dieu peut apporter un remède (Esdras
1/3,5).
Le travail du
Saint-Esprit est de réveiller son peuple en agissant dans le cœur et la
conscience individuelle. Lorsque Dieu
réveille notre esprit, il en résulte une souffrance parce que Dieu nous donne
une perception accrue de la différence entre la volonté de Dieu et la volonté
de l’homme.
Un amour plus
intense de Jésus vient dans mon cœur et de fait un amour plus intense pour mes
frères et sœurs.
En mĂŞme temps
la sainteté et la crainte de Dieu s’intensifient et déclenchent la prise de
conscience de mon état réel: SUIS-JE PRET A PASSER DEVANT LE TRIBUNAL DE CHRIST?
2-Cyrus
ordonne au peuple de Dieu d’entreprendre ce travail de construction.
Esdras 1/3 + 2Ch
36/23: «Qui d’entre vous est de son peuple? Que son Dieu
soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de
l’Eternel, le Dieu d’Israël! C’est le Dieu qui est à Jérusalem».
Nous sommes le temple
du Saint-Esprit, une maison spirituelle pour notre Dieu. Esdras 3/3 mentionne
qu’ils ont rétabli l’autel de Dieu sur ses fondements.
RĂ©tablir
l’autel de Dieu dans nos vies, c’est donner priorité au Seigneur dans tous les
domaines de la vie. En conséquence, c’est accepter la crucifixion de notre
chair et le renoncement aux oeuvres mortes de la religion.
L’autel représente le
seul lieu où Dieu peut rencontrer l’homme: LA CROIX.
Revenir à Dieu, c’est
passer par la circoncision de la Croix dont parle Jérémie 4.
Les fondements de l’autel sont donc:
- La largeur de
la Croix, qui me libère de l’esprit de ce siècle. Le déplacement en
largeur dans le temple ne me permet pas de sortir; c’est le signe du travail de
sanctification. Les normes de Dieu ont autorité dans nos vies. La Parole a
autorité de façon pratique dans ma vie. Cela entraîne une vie communautaire
édifiée dans l’amour.
-La longueur de la Croix, qui me
libère de satan. La longueur est le signe de la victoire de Jésus sur Satan et
tous les mauvais esprits. C’est signe de l’intervention de Dieu chez les
hommes. En Jésus ce grand salut est désormais accessible aux hommes. C’est
signe aussi que l’Eglise peut et doit agir dans le monde, par des actions
concrètes.
- La profondeur
de la Croix, qui me libère de moi-même. Ici la Croix devient l’épée
de l’Esprit qui partage âme et esprit, jointures et moelle. Le but est de nous
transformer en hommes spirituels qui marchent non suivant la chair, mais
suivant l’Esprit (Gal 5).
-La hauteur de la Croix,
c’est la puissance de vie de résurrection qui jaillit de la mort et de la
résurrection du Seigneur. Cette puissance nous ressuscite aussi en Christ dans
les lieux célestes. Nous sommes le peuple de la Jérusalem d’en
haut.
Nous écoutons des prédications sur la
Croix, nous parlons de la Croix, nous chantons la Croix, mais il est mieux de
la vivre.
C’est la seule source
de vie et c’est autour d’elle que le Seigneur veut construire son Eglise. La
chair est capable d’inventer beaucoup de justifications pour se soustraire Ă
l’oeuvre de la Croix. A la Croix la volonté divine croise la volonté humaine
rebelle, et les pensées divines s'opposent aux pensées humaines orgueilleuses.
A la
Croix, JĂ©sus-Christ nous identifie Ă Lui, et sa victoire devient la nĂ´tre.
Ephésiens 3/16,19: «afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa
gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en
sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi; afin qu’étant enracinés et
fondés dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est
la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de
Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis
jusqu’à toute la plénitude de Dieu».
Quand on est fortifié
par son Esprit, on se rĂ©veille. L’amour de Christ nous bouleverse et permet Ă
la croix de faire son oeuvre de réformation. Le cœur ainsi réformé est candidat
à la plénitude de Dieu, c’est alors le réveil de notre esprit.
Juste avant de
rétablir l’autel, il nous est dit que le peuple s’assembla comme un seul homme
(Esdras 3/1). C’est la manifestation communautaire d’un désir profond de
réformation. Qui sont ceux qui ont manifesté ce désir? Ceux qui savent qu’ils
sont du peuple de Dieu (Esdras 1/3: «Qui d’entre vous est de son peuple?»). La réponse nous est donné au
verset 5: «Les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les
sacrificateurs et les Lévites, tous ceux dont Dieu réveilla l’esprit». Pour ces 3 tribus, nous trouvons
des choses intéressantes dans la prophétie de Jacob (Gen 49) et la bénédiction
de MoĂŻse (Deut 33):
Juda. Gen 49/10: «le sceptre ne s’éloignera pas de la main de Juda jusqu’à ce que celui
qui doit régner vienne en combattant victorieux».
Cela nous ramène à la
récompense réservée aux vainqueurs de l’église de Thyatire: «le sceptre de fer
et l’autorité sur les nations» (Ap 2. 26). Deut 33/7: «Juda trouvera toujours l’oreille de l’Eternel ouverte pour écouter et
secourir».
C’est
la vision spirituelle d’un avenir glorieux: le retour de Jésus, le
rétablissement de toutes choses l’Epouse, l’enlèvement, la Jérusalem d’en haut;
c’est la grâce qui nous porte à la louange et l’adoration.
Benjamin. Deut 33/12:
«sera un guerrier habile malgré sa petitesse». Il représente l’armée du
Seigneur, faible aux yeux des hommes mais secourue par Dieu. Benjamin est Ă
l’image de ces vainqueurs de l’église de Philadelphie, qui quoique ayant peu de
puissance, ont l’autorité de Jésus pour ouvrir et fermer; ils sont secourus par
Dieu à l’heure de l’épreuve parce qu’ils gardent la parole de la persévérance.
La puissance
de Dieu s’accomplit dans la faiblesse et cela nous porte à l’humilité __Notre capacité vient de Dieu et non des hommes.
L’efficacité vient quand l’Eglise a tout laissé pour que seule l’autorité de
Christ se manifeste__.
Lévi. Il est décrit
par Jacob comme cruel et méchant, mais la bénédiction de Moïse montre que son
cœur est transformé.
Juda parle de
l’espérance, Benjamin de la foi et Lévi de l’amour d’un cœur transformé. En
hébreu Juda veut dire «louange», Benjamin «fils de ma main droite» et Lévi «mon
coeur». Ce sont ceux qui appartiennent à ces tribus qui s’assemblent comme un
seul homme. L’unité spirituelle c’est le rapprochement des cœurs avec leur
diversité et l’acceptation de ce que l’autre a de la part de Dieu. Les
apparences disparaissent et la vraie communion fraternelle s’établit. Le cœur
réformé est celui qui a été bouleversé par la révélation de la futilité des
choses de cette terre. Paul pouvait «regarder comme de la boue» toutes les
choses considĂ©rĂ©es par les hommes, tous les honneurs, tous les pouvoirs, Ă
cause de «l’excellence de Yéchoua Ha Machiarh». Il vivait en espérance, en
espérance du retour de Yéchoua, il savait que cette espérance était en lui par
«Christ l’espérance de la gloire». Il combattait et menait le bon combat de la
foi en résistant aux assauts de satan. Il
savait que l’amour divin est obligatoirement un amour de la vérité et
l’accomplissement de la loi en Yéchoua. Rien ne pouvait le séparer de l’amour de Dieu
manifesté en Yéchoua, aucune puissance, aucun don, aucune gloire, même pas la
mort.
A ce niveau toutes les rivalités, les disputes, les divisions, les guerres dans le peuple de Dieu, les intérêts les revendications, les constructions d’empires spirituels pour Dieu tombent et deviennent inutiles.
La conséquence est
mentionnée en Esdras 3/11,13: «Ils chantaient, célébrant et louant l’Eternel par
ces paroles: Car il est bon, car sa miséricorde pour Israël dure à toujours! Et
tout le peuple poussait de grands cris de joie en célébrant l’Eternel, parce
qu’on posait les fondements de la maison de l’Eternel».
Une vraie réforme
s’accompagne de réjouissances, de louanges et de prières. En effet lorsque nous
sommes les canaux de la manifestation de sa présence nous devenons des
serviteurs inutiles. Sa présence me détache de toute appropriation charnelle de
son oeuvre.
Sa
gloire, son autorité, sa royauté n’appartiennent à aucun homme et Dieu ne les
donne Ă personne.
IL les fait couler
simplement si nous sommes assez humbles pour accepter que les dons, les
ministères, les opérations ne nous sont pas conférés, ni attribués, ni
délégués. Nous n’avons même pas à les gérer car nous nous mettons alors à la
place de Dieu.
Dans 1Cor 12, il est
clair que c’est le Seigneur qui distribue les ministères, c’est le Saint Esprit
qui distribue les dons et c’est le Père qui opère toutes les opérations. Le
sujet de toute glorification devient ainsi caduc.
JĂ©sus
Christ a été élevé à la position la plus haute qui puisse exister dans
l’univers parce qu’il s’est humilié jusqu’à la mort de la croix.
Son élévation est le
résultat de sa descente. Assis aujourd’hui à la droite de Dieu le Père notre
Seigneur est en repos céleste attendant l’heure de son retour glorieux sur la
terre. IL jugera alors les nations et établira à Jérusalem le règne des mille
ans. Mais ce repos céleste est en fait une intense activité. Depuis la
résurrection, le ministère de notre Seigneur ne s’est pas arrêté. Il continue
de s’exercer au travers de l’Eglise par le Saint Esprit. Aujourd’hui c’est le Saint Esprit qui est le
mandataire du Seigneur, c’est lui qui révèle Jésus dans l’Eglise, c’est lui qui
convainc de péché de justice et de jugement, c’est lui qui nous conduit dans la
vérité, c’est lui qui parle de la part du Fils, c’est lui qui nous baptise de
feu et de puissance, c’est lui qui assure le lien de la paix pour l’unité.
Dans ces conditions,
un réel baptême du Saint Esprit nous plonge directement dans le royaume des
cieux. Jésus a dit que son royaume n’est pas de ce monde. Comment alors
certains chrétiens peuvent prétendre préparer le royaume sur la terre dans le
but d’accueillir le retour du Seigneur. Cette théologie du royaume est une
opposition Ă la manifestation de la vraie onction du Saint Esprit car elle
attriste celui-ci.
Comment
peut-on annoncer un réveil mondial à la veille du retour du Seigneur?
Les textes bibliques
(1Thess 5, 2Thess 2, 2Pi 3, Mat 24 +25) mettent en Ă©vidence que dans les
derniers jours le monde sera chaotique, Israël assailli de toutes parts et
l’Eglise tiède. Le Seigneur lui-même a dit que lors de son retour la foi aura
diminué et l’amour du plus grand nombre refroidi. Nos yeux spirituels ne
sont-ils pas assez ouverts pour constater les temps dans lesquels nous sommes
entrés? Le message du Seigneur à l’Eglise de Laodicée s’applique à l’Eglise
d’aujourd’hui. Il semble, d’après les Ecritures que le réveil mondial aura lieu
pendant le millénium car il est écrit qu’en ce temps la gloire de Dieu couvrira
la terre comme l’eau couvre le fond des océans. Avant, l’Eglise entrera dans
une période de tribulation et connaîtra la persécution. C’est pourquoi elle sera cachée aux yeux des
hommes, mais vue des yeux du Seigneur. C’est la caractéristique propre de
l’Eglise des temps de la fin.
Cette Eglise
qui transporte la nature de Christ, comme la femme transporte en elle mĂŞme la
trace de l’homme (Prov. 30/19), est l’Epouse de l’Agneau.
Elle
se prépare au retour dans la purification, qui est le résultat de l’obéissance
à la vérité.
Cette Epouse, comme
son Seigneur, entre aussi dans le repos. Son repos est aussi une activité
intense, mais une activité commandée, dirigée par le Saint Esprit lui-même. Le
sujet de toute glorification pour celui qui est en intimité avec son Seigneur
est alors exclu. Cette Eglise n’a pas de nom, car elle porte le nom, la marque
de son Dieu.
En parallèle, la
prostituée, l’église apostate, sera marquée d’un autre sceau, le sceau du
jugement de Dieu (Ez 9). Cette dernière est dans un faux repos, une fausse
paix, un semblant de spiritualité et de puissance.
Sa préoccupation est
le pouvoir temporel, les royaumes de ce monde. Nous savons que nous laisserons
tout et que le ciel et la terre d’aujourd’hui sont destinés à la destruction.
C’est la raison pour laquelle l’Epouse doit être occupée des choses du royaume,
car en le faisant la trace de YĂ©choua en elle grandit et la rend prĂŞte pour
l’enlèvement. S’établit alors une
confrontation entre l’Epouse et la prostituée, ceux qui veulent suivre l’Agneau
et ceux qui construisent ici bas, le royaume de Dieu et les royaumes de ce
monde.
Le livre d’ Esdras
mentionne le rétablissement de l’autel de l’Eternel (Esdras 3/3,4). L’autel de
l’Eternel dans nos coeurs, c’est le passage par le feu de la croix. Cela
rappelle l’autel qu’Elie a élevé à l’Eternel lors de la confrontation avec les
prophètes de Baals (1Rois 18/20,40). Dans sa plainte à l’Eternel Elie déclare: «ils ont répudié ton alliance, renversé tes autels,
fait périr tes prophètes par le glaive». Elie me parle donc
d’une onction de confrontation. Cette onction qui est entrain d’être redonnĂ©e Ă
l’ Epouse est nécessaire pour ouvrir le chemin à la voix prophétique que le
Seigneur veut faire entendre. La logique de la plainte d’Elie, prise en sens
contraire, nous éclaire sur la démarche à faire dans nos cœurs d’abord,
entendre la voix prophétique du Seigneur et l’accepter, lui obéir pour le
rétablissement de l’autel de la croix dans nos vies, ce qui permet de nous
restaurer dans l’alliance du Dieu d’ Abraham, d’Isaac et de Jacob. La manière
dont Elie confronte nous renseigne sur cette onction. La vie d’Elie est d’abord
un exemple de vérité, de renoncement et de zèle pour le Seigneur. Son
obéissance à la demande de l’Eternel est totalement anticonformiste et entre en
opposition avec l’ordre établi par Achab et Jézabel. Elie déclare et dénonce,
devant Dieu, devant les puissances spirituelles et devant tout le peuple toute
l’horreur de l’idolâtrie introduite par le roi Achab en Israël. Cela va lui
coûter tout, en particulier sa position auprès du roi. Il fuira dans le désert
où Dieu va lui parler. Mais c’est au désert que le Seigneur le transforme en
père et lui permet de communiquer son onction à Elisée, de oindre Jéhu, qui
plus tard livrera Jézabel aux chiens. __L’onction de confrontation coûte tout
pour l’Epouse mais elle est indispensable pour sa maturité spirituelle, une
maturité qui libère les vocations du Seigneur dans son Eglise. Cette onction
déclare et dénonce toute l’idolâtrie religieuse qui s’est infiltrée par les
«seigneurs du moi» (les Baals de notre âme) dans les cœurs.__ Ma vie offerte
sur l’autel du feu permet à l’Esprit de Dieu de passer par l’épée de la Parole
tous ces seigneurs et de vaincre l’idolâtrie dans notre cœur. Jérémie
prophétise de la part du Seigneur que «nous
transportons les idoles dans nos cœurs».
La
chirurgie du Seigneur est douloureuse mais ô combien nécessaire pour passer de
la nature de la prostituée à celle de l’Epouse.
Il est remarquable de
noter que le mot «Ezra» est composé des 4 lettres «Aïn», «Zaïn», «Rèch»,
«Alèf», ce qui lui confère une valeur alphabétique de 44 qui est la valeur du
mot Elie, «Eliyaouh» constitué des 5 lettres «Alèf», «Lamèd», «Youd», «Hé»,
«Vav». Le livre de Néhémie parle du réveil dans l’Eglise . «Nérhémyah» signifie
«consolation de l’Eternel». La racine «narham» veut dire «se repentir»,
«changer de sentiment». Une fois l’autel restauré dans nos cœurs la réforme
communautaire devient possible. Avant de travailler Ă la reconstruction de
Jérusalem Néhémie a du faire un constat: «les
murs de Jérusalem gisent écroulés et ses portes sont consumées par le feu»
(Néh 1/3). Les fondements de la maison posés, les murs de l’église peuvent être
relevés et les portes restaurées.
(Nous verrons cela en
détail dans une autre étude consacrée à la reconstruction de l’église.)
L’onction nécessaire
pour cette reconstruction est une onction de mise à part. Le caractère de cette
onction est celui de l’onction de Moïse. Son nom «tiré des eaux» est
caractéristique de la mise à part, de la sainteté de Dieu au travers d’un
homme. Cette onction s’accompagne d’une compassion profonde pour le peuple de
Dieu et d’une prise de conscience que l’ennemi du peuple de Dieu a eu accès Ă
la maison du Seigneur par les trous de la muraille et par les portes. Dans sa prière
Néhémie fait mention de Moïse en faisant entendre au Seigneur sa plainte:
__«Souviens toi donc de la dĂ©claration dont tu as chargĂ© MoĂŻse, ton serviteur Ă
savoir: si vous vous devenez infidèles, moi je vous disperserai parmi les
nations. Que si alors vous revenez Ă moi, si vous observez mes lois et les
exécuter, dussent vos proscrits être relégués aux confins des cieux, de là je
les rassemblerai pour les ramener à l’endroit que j’ai choisi pour en faire la
résidence de mon nom»__ (Néh 1/8,9). Il rappelle là le texte de Deut 30/1,5.
L’onction de Moïse est une onction qui rassemble autour de la Parole et de sa
mise en pratique. Moïse ne s’est pas contenté de recevoir la Parole du Seigneur
au mont Sinaï, il a libéré cette parole en la pratiquant. Lorsqu’il descend de
la montagne en feu, le peuple s’est corrompu par le veau d’or fabriqué par les
mains d’Aaron lui-même. Les deux premiers commandements sont enfreints: «Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir du
pays d’Egypte, d’une maison d’esclavage». «Tu n’auras point d’autres dieux que
moi». (Ex 20/2,3). Rappelons ce que le peuple a déclaré après
la fabrication du veau d’or: «Voici tes dieux ô Israël, qui t’ont fait sortir
du pays d’Egypte» (Ex 32/4). Lorsque les commandements ne sont pas mis en pratique
une idolâtrie communautaire se répand et nous fabriquons des dieux à notre
image pensant que ce sont eux qui nous ont libéré de l’esclavage.
Ne sont-ce
pas toutes ces richesses spirituelles qui sont devenus nos dieux, toutes ces
techniques et ces façons de procéder, toutes ces déontologies humaines, toutes
ces manifestations, tous ces grands rassemblements qui prétendent tous avoir le
meilleur de la part du Seigneur.
Le désert après la
sortie d’Egypte est dans le plan parfait du Seigneur. C’est au désert que la sanctification se produit et
que le nettoyage de la poussière religieuse s’opère. La parole
du Seigneur qui nous remplit devient réalité par l’enfantement au désert. Moïse
a du lui même passer par le désert pour être rendu capable par le Seigneur de
libérer son peuple. Le désert lui a coûté 40 années de sa vie. Il était un
précurseur pour ce qui allait se passer plus tard. Il y a eu au désert une
sorte de purification communautaire entraînant la disparition d’une génération
entière. Pendant ce temps, cachés, Josué et Caleb étaient préparés pour pouvoir
introduire tout le reste du peuple dans le pays promis. MoĂŻse a vu de loin le
pays mais il n’ y est pas entré. Les précurseurs de la réforme sont des hommes
et des femmes du désert; comme Moïse ils doivent vivre le désert dans leur vie
en renonçant à toute gloire. __C’est au désert que notre chair est vaincue et
que Christ prend sa place totale en nous. Quel décalage avec ce qui se passe
actuellement partout dans l’église: évangile de la prospérité, du bien être, de
l’argent, du commerce, de la réputation, de la reconnaissance, des honneurs, de
la gloire, de la fausse grâce, des grandes manifestations, du succès, de la
croissance.__
Les temps sont
mauvais car de faux apôtres et de faux prophètes séduisent beaucoup de gens par
des discours «rassurant». Pourtant la bible annonce que le Seigneur va revenir
pour juger cette terre et que l’église doit se préparer à son retour dans la
sanctification et la purification dans la crainte de Dieu. La bible annonce que
l’église ira de plus en plus dans l’apostasie et que plus l’heure de son retour
approche, plus l’endormissement sera fort. Le Seigneur de l’univers est né dans
une étable parce qu’il n’y avait pas de place pour Lui dans l’hôtellerie. Le Seigneur ne s’est jamais élevé, il a marché près
des personnes les plus défavorisées, il a guéri, il a délivré, il a béni, il a
aimé, il a pardonné, même ses ennemis, il a été proche de la foule qui le
suivait Parce qu’IL
est la Vérité.
Ceux qui
aiment la vérité n’auront pas la faveur des hommes et de l’église, car l’église
du succès persécutera l’Epouse de l’Agneau. La réforme communautaire a un prix, celui de la
réputation, des honneurs, de la gloire, du pouvoir, des intérêts … etc. Le
désert est le lieu où le Seigneur révèle le message clair et limpide de la
vérité. __La voix de Dieu retentit toujours du désert là où IL place ceux qui
ont l’amour de la vérité. «Moïse a du refuser d’être appelé fils de la fille de
Pharaon , il préféra être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir
pour un temps la jouissance du péché, il regarda l’opprobre de Christ comme une
richesse plus grande que les trésors de l’Egypte, car il avait les yeux fixés
sur la rémunération, c’est par la foi qu’il quitta l’Egypte sans être effrayé
de la colère du roi car il se montra ferme comme voyant celui qui est
invisible»__ (Héb 11/24,27). Il était impossible qu’il puisse libérer le peuple
du Seigneur en restant privilégié à la cour de Pharaon pendant que son peuple
souffrait l’esclavage. Il a du devenir esclave pour comprendre les souffrances
de son peuple et les souffrances du cœur de Dieu.
OĂą
sont aujourd’hui les vrais réformateurs, les vrais libérateurs?
Ils sont cachés et
attendent à l’école du désert. Comment ne pas entendre le cri d’injustice qui
monte de la terre vers le trĂ´ne de Dieu quand nous voyons beaucoup de
ministères qui se paissent eux-mêmes, qui construisent leur réputation et leur
gloire et qui ont oublié la compassion pour le peuple du Seigneur. Ils trompent
par des discours mielleux de l’apparence de la piété mais ils ont renié ce qui
en fait la force: «n’aimez point seulement en paroles mais en actes». Moïse n’a pas prêché la vérité, il l’a vécue. Il
n’est pas resté dans la sphère des grands, il est descendu au milieu des petits
et il les a aimés.
Néhémie était
déporté, hors de Jérusalem, le lieu de la présence du Seigneur; il était en
quelque sorte hors de la gloire religieuse qu’il avait connue à Jérusalem. Il
devait être purifié de tout ce qu’il avait appris de la tradition de ses pères
pour aimer en actes son peuple. C’est en dehors de tout mouvement religieux que
Dieu façonne les réformateurs car la vision du réformateur doit être
nécessairement exempte de toute influence pour être enfantée par le Saint
Esprit. La vision réformatrice est une vision céleste et ne peut passer par les
schémas traditionnels établis par les hommes. Lorsque Néhémie a été prêt, il a
entendu le cri de détresse de ceux qui étaient restés à Jérusalem sous
l’influence de Sanballat et Tobija. Ils sont en type ceux qui ne supportent pas
que le Seigneur puisse utiliser d’autres qu’eux-mêmes pour reconstruire
l’église. «Ils éprouvèrent un grand
dépit de voir arriver quelqu’un pour s’occuper du bien être des enfants
d’Israël» (Néh 2/10). Qui est ce Néhémie qui veut reconstruire?
L’onction de Moïse se
libère au travers de Néhémie parce qu’il a pris à cœur de libérer le peuple de
l’esclavage religieux. Moïse a dû affronter l’esclavage du monde, Néhémie doit
affronter l’esclavage religieux. L’onction
pour affronter ces deux types d’esclavages est la même car spirituellement
l’Egypte et Babylone utilisent les mêmes principes. Pharaon et
le roi de Babylone veulent usurper tous les deux la place de Dieu. Le principe
pyramidal commun pharaonique et babylonien est celui du contrĂ´le par abus de
pouvoir. Le moteur est le même: «rendre esclave pour contrôler», «contrôler
pour dominer», «dominer pour se glorifier».
L’esprit qui actionne
ce moteur est celui de Satan qui voulait ĂŞtre Ă©gal Ă Dieu et prendre sa place.
Lorsque ce genre d’esprit s’installe à Jérusalem, là où il devrait y avoir la
présence de Dieu, c’est l’abomination de la désolation qui s’installe. Combien
de communautés ont leur temple habité par des Sanballat et des Tobija.
Lorsqu’un Moïse se présente devant Pharaon, les réactions ne se font pas
attendre, de même lorsqu’un Néhémie se présente à Jérusalem. Lorsque c’est le
temps de la réformation, tout est bousculé et l’ordre établi réagit. Moïse ne
s’est pas préoccupé des réactions, il a persévéré, de même Néhémie, parce que
Dieu était avec eux. Ils ont du tous les deux affronter l’intimidation et la
menace de ceux qui s’opposaient. La première intimidation est mentionnée en Néh
2/19: «Que signifie cette oeuvre que vous entreprenez?
Allez-vous vous révolter contre le roi?».
Une vraie
oeuvre de reconstruction et de réformation suscite toujours comme argument
contraire le prétexte de l’insoumission à l’ordre établi. Le motif de l’insoumission est souvent pris comme
raison pour empĂŞcher ceux qui veulent construire suivant les voies du Seigneur.
Le fameux «soyez soumis à vos
autorités» a introduit dans les communautés un esprit sectaire et destructeur.
Cet esprit a tué toute initiative et
créativité. Les brebis pensant se soumettre à Dieu, en fait se
soumettent Ă un autoritarisme malsain des responsables qui veulent garder leur
«autorité». Quel désastre généré dans le cœur des croyants sincères qui perdent
de fait leur identité et s’engouffrent dans le mouvement majoritaire de
l’uniformité! Lorsque cet état
d’esprit est répandu dans une communauté il est recommandé de partir de
celle-ci. Une vraie autorité ne s’impose pas, mais par son
intégrité de vie devient un modèle de Christ pour les autres. Jésus est la
suprême autorité et le seul chef de l’Eglise parce qu’IL a vécu ce qu’IL a
prêché et de fait nous a montré une intégrité absolue.
JĂ©sus est le seul qui
a toute autorité dans tous les domaines. «Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la
terre»
est sa déclaration en Mat 28/18.
Comment alors des
responsables peuvent-ils ĂŞtre oints dans tous les domaines? Nous sommes bien
dans le principe de l’usurpation de la gloire du Seigneur.
La deuxième
intimidation est mentionnée en Néh 3/33,35: __«''Lorsque Sanballat apprit que
nous étions en train de rebâtir le mur, il en fut contrarié et entra dans une
grande colère. Il tourna en dérision les Judéens, et dit devant ses frères et
les gens de guerre de Samarie: que se proposent ces misérables Judéens? Les
laissera-t-on faire? Offriront-ils des sacrifices? En viendront-ils Ă bout
aujourd’hui? Rendront-ils la vie aux pierres tirées des tas de poussière et qui
ont été brûlées? Tobija l’Ammonite, à côté de lui, ajoutait: Qu’ils bâtissent
toujours: il suffira qu’un renard monte dessus pour renverser leur muraille de
pierres''!»__.
La dérision et le
découragement sont des attaques subtiles dans le but d’arrêter le processus de
reconstruction. Le travail de reconstruction est difficile, ardu et long. Les
pierres tirées de la poussière ce sont tous les enfants du Seigneur qui ont subi
pendant des années le joug des systèmes religieux et à qui maintenant le
Seigneur est en train de redonner vie. Les réformateurs doivent alors, comme
Moïse, être patients et pleins de compassion pour ces frères et sœurs, ne pas
écouter les propos outrageux et comme Néhémie encourager à continuer la
reconstruction.
Après les
intimidations, les menaces arrivent. La première menace est l’attaque directe
(Néh 4) pour jeter le désarroi au milieu de ceux qui bâtissent. Le complot
consiste à essayer de pénétrer à l’intérieur pour détruire. Les réformateurs
doivent ĂŞtre en Ă©veil par rapport Ă toute infiltration. Le discernement
spirituel est alors nécessaire pour mettre en place une stratégie de combat et
déjouer le complot.
La deuxième menace
est l’attaque indirecte par la proposition d’alliance (Néh 6/1,9). En fait la
subtilité de cette menace réside dans le fait de faire une alliance humaine
arrangeante pour les deux parties. Ce que Sanballat essaye en dernier recours
c’est d’ «acheter» Néhémie en lui faisant miroiter les avantages qu’ils
auraient Ă oeuvrer ensemble.
Mais un
ministère, un vrai, ne s’achète pas et ne peut aucunement entrer dans des
fausses alliances dont le mobile en fait est encore de partager le pouvoir.
Toutes les
fédérations chrétiennes sont construites sur cette base; les éléments
constitutifs ont un intérêt: il est mieux de partager le gâteau ensemble que de
n’avoir rien. Mais ce genre d’alliance humaine est en abomination au Seigneur,
car elle place des liens spirituels
entre les partis et détruit la liberté que le Seigneur nous a acquise au prix
de son sang. La base de ces alliances est le péché de l’orgueil
car l’intérêt du pouvoir et de la réputation est caché derrière. Néhémie n’a
accepté aucune alliance parce son cœur était rempli des choses du royaume des
cieux. Les réformateurs, les précurseurs affronteront toujours les
intimidations et les menaces de ceux qui prétendent avoir le pouvoir religieux.
Il est intéressant de noter que ni Moïse, ni Néhémie se sont placés sur le
terrain des opposants. Mais ils ont tous les deux fait confiance au Seigneur et
attendu ses directives. Ni Moïse ni Néhémie n’ont fléchi, ils ont persévéré
dans le mandat du Seigneur. «Pharaon dit à Moïse: sors de devant moi! Garde toi
de reparaître à ma vue, car le jour où tu verras mon visage, tu mouras! Moïse
repartit et dit: tu as bien dit, je ne reverrai plus ton visage» (Ex 10/28,29). «Le Dieu du ciel nous donnera le succès; quant à nous ses serviteurs,
nous nous mettrons à l’œuvre et bâtirons; pour vous vous n’avez aucune part,
aucun droit, aucun souvenir dans Jérusalem» (Néh 2/20).
Il est remarquable de
noter que le mot «Nérhémiyah» est composé des 5 lettres «Noun», «Rhèt», «Mèm»,
«Youd», «Hé», ce qui lui confère une valeur alphabétique de 50 qui est la
valeur du mot «Hachèm», qui veut dire «Le Nom». Ce dernier est constitué des 3
lettres «Hé» «Chin», «Mèm», mêmes lettres qui constituent le nom de Moïse,
«Moché».
Nous reconnaissons au
travers de l’onction de Moïse le revêtement de la puissance de Dieu. Le même revêtement
sera sur notre Seigneur et sur les disciples le jour de la PentecĂ´te (Luc 4/4,
Actes 1/8).
Pour chaque
ministère particulier, il faut une onction particulière. Dieu ne répand pas son
Esprit sur un homme charnel.
Cette onction
de revêtement n’est pas à confondre avec l’onction de plénitude qui est la
marque de la présence de l’Esprit de Dieu dans nos vies, pour marquer notre
appartenance au Père.
Elle est plutĂ´t un
autre type d’onction qui libère la manifestation du royaume de Dieu et révèle
les clés du royaume des cieux. Luc 4 nous parle de la différence de degré de
ces deux onctions au sujet du Seigneur lui-même: au verset 1 il est dit qu’Il
était «rempli de l’Esprit» (plénitude) à la sortie du
Jourdain après son baptême d’eau; puis au verset 14, il est dit qu’Il était «revêtu de la puissance de l’Esprit» (revêtement) après l’épisode du
désert où il est sorti vainqueur des tentations du diable.
JĂ©sus vient de sortir
du Jourdain là où il fût baptisé d'eau et où le Saint-Esprit est descendu sur
LUI pour le justifier publiquement en qualité de Fils de Dieu et de Dieu le
Fils. «Tu es mon fils bienaimé; en toi j'ai mis toute mon
affection»
(Luc 3/22). Dieu le Père scelle de son amour Jésus, celui qui est sorti de son
sein volontairement et «qui existant en forme de Dieu n'a point regardé son
égalité avec Dieu comme une proie à arracher mais s'est dépouillé lui-même en
prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et il a paru
comme un vrai homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la
mort, même jusqu'à la mort de la croix» (Phil2/6,8). «Jésus rempli du Saint- Esprit» manifeste tous les fruits et les
dons de l'Esprit (Gal 5/22 + 1Cor 12/8,10).
«Jésus
revêtu de la puissance de l'Esprit» manifeste tous les actes de l'Esprit.
Après le revêtement
de Jésus, le Saint-Esprit accomplit les miracles, les prodiges, les guérisons
des corps, des âmes, des esprits.
Dans le livre
des actes nous voyons aussi après la Pentecôte ce revêtement de l'Esprit sur
les disciples et tout le livre mentionne en fait les actes du Saint-Esprit au
travers des canaux vivants que sont les apĂ´tres.
La mise est
part est réalisée par la plénitude de l’Esprit et la reconstruction de l’Eglise
en tant que corps par le revĂŞtement de puissance.
La plénitude
de l’Esprit libère de tout esclavage car nous devenons esclave de Jésus et le
revêtement de l’Esprit fait de nous des constructeurs de l’Eglise, Epouse de
l’Agneau.
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La vraie
réforme des cœurs passe nécessairement par l’homme spirituel rempli et revêtu
de l’Esprit.
Â
Le passage de la
première onction à la deuxième onction (de l'onction de plénitude à l'onction
de revêtement), s’opère dans le désert.
JĂ©sus rempli
du Saint-Esprit va être conduit par l'Esprit au désert où il sera tenté dans
les 3 parties de son être: corps, âme et esprit.
Ne nous Ă©tonnons pas
si l'Esprit nous conduit au désert et si Dieu permet que nous passions par des
épreuves; cela est nécessaire pour
nous rendre vainqueur sur notre corps, sur notre âme et sur notre esprit.
La bible nous donne
les 3 clefs pour passer d'une onction à l'autre: 1. Luc4/3,4: «Le diable dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu'elle
devienne du pain».
Jésus lui répondit: «Il es écrit: L'homme ne vivra pas de pain seulement»
(Deut 8/3 rajoute «mais de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel»). Jésus vient de jeûner et il a
faim; l'ennemi l'attaque dans son corps; Il répond par la Parole sans discuter.
La première clef concerne notre corps et se traduit par «vivre de la Parole».
Elle est une nourriture qui nous amène à la maturité, une nourriture
journalière, comme les repas le sont. Tout notre être a besoin d'être imbibé de
la Parole; c'est elle qui doit faire autorité dans tous les domaines de notre
vie. Nous ne pouvons pas faire l'Ă©conomie de la Parole de Dieu. Il nous la faut
méditer, étudier, approfondir, manger. Si nous en sommes pleins, alors par le
miracle de l'Esprit cette Parole va être utilisée par le Saint-Esprit quand
nous serons confrontés aux attaques de l'adversaire; c'est l'eau (de la Parole)
transformée en vin (de la Vie) aux noces de Cana (Jean 2/7,9). Cette Parole
devient alors vivante au travers de nous et manifeste JĂ©sus-Christ en tant que
Dieu, la Parole faite chair (Jean 1/14). Dans
la Parole il y a la vie. Jean 1/1: «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu».
Jean1/4: «En elle était la vie». L'eau symbolise souvent la Parole dans la bible.
Eph 5/25,26: «Maris, que chacun aime sa femme comme Christ a aimé
l'Eglise, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier, en la
purifiant et en la lavant par l'eau de la parole». La Parole nettoie tout notre
être car elle même est pure et sainte; elle fait du bien et restaure notre âme
car elle met toujours en Ă©vidence la nature de Dieu. Nous sommes purs lorsque nous conformons toute
notre vie au fil à plomb de la Parole; la pureté vient du fait que nous réglons
nos vies et comportements suivant les commandements de cette Parole.
Ps 119/9 «Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier?
En se dirigeant d'après ta parole». Jean 17/17: «Sanctifie les par ta vérité; ta Parole est la vérité».
C'est parce
qu'elle est la vérité que le diable ne la supporte pas car «il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y
a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre
fonds; car il est menteur et le père du mensonge»
(Jean8/44).
Le fleuve de la
Parole met en déroute et en échec l'ennemi. Es 59/19: «Quand l'ennemi viendra comme un fleuve l'Esprit de l'Eternel le mettra en
fuite». Jean 7/38: «Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive
couleront de son sein, comme dit l'Ecriture». Le Saint-Esprit rend vivante la
Parole, l'eau vive, l'eau qui transporte la vie, alors que le fleuve de
l'ennemi transporte le mensonge et la tromperie. «Vivre de la Parole» c'est
boire de l’eau du fleuve de la vie, limpide comme du cristal qui sort du trône
de Dieu et de l’Agneau.
2. Luc4/5,8: «Le diable, l'ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes
de la terre, et lui dit: je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de
ces royaumes; car elle m'a été donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu
m'adores, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit: Il est écrit: Tu adoreras
le Seigneur, ton Dieu et tu le serviras lui seul»
L'ennemi l'attaque
dans son esprit en lui proposant la puissance et la gloire; IL répond par la
Parole sans discuter. La deuxième
clef concerne notre esprit et se traduit par «adorer et servir» le Seigneur Lui
seul.
La bible dit que Dieu
est un Dieu jaloux; toute chose qui prend la priorité sur le Seigneur excite la
jalousie de Dieu; car Dieu veut que
nous l'adorions lui seul et que nous le servions lui seul. Rien d'autre n'a le
droit de prendre sa place. Notre Seigneur désire ardemment être
le Seigneur de notre cœur et par voie de conséquence être le Maître de nos
vies. Satan est un voleur qui ne vient que pour dérober, égorger et détruire;
il veut dérober l'adoration destinée à Dieu, il veut enlever la vie de la
Parole en nous et détruire le service pour Dieu en nous empêchant de servir le
corps de Christ, c'est à dire l'Eglise, l'ensemble de nos frères et sœurs.
L'adoration
nous ouvre à la victoire spirituelle dans le monde spirituel car «Dieu est
Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité»
(Jean4/24).
C'est pourquoi la
bible dit «Je m'écrie loué soit l'Eternel et je suis délivré
de tous mes ennemis».
3. Luc4/9,12 «Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du
temple, et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas; car il est
Ă©crit: Il donnera des ordres Ă ses anges Ă ton sujet, afin qu'ils te gardent;
et: Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une
pierre». Jésus lui répondit: «Il est dit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton
Dieu»
L'ennemi l'attaque dans son âme, lĂ
où il y a le siège de notre volonté, le but étant de détourner la volonté
parfaite de Dieu mĂŞme en utilisant les Ă©critures.
Il répond par la
Parole sans discuter.
La troisième
clef concerne notre âme et se traduit par «ne pas tenter Dieu» ou encore
«accomplir la volonté de Dieu»
Ce n'est qu'après le
revêtement de l'Esprit que la renommée de Jésus se répandit et que la
manifestation concrète du royaume de Dieu se démontrait par des signes, des
prodiges et des miracles accompagnant la Parole de Dieu.
Car l'Esprit
du Seigneur non seulement le remplissait mais débordait de Lui.
Il devrait en
ĂŞtre de mĂŞme aujourd'hui dans l'Ă©glise: le vĂŞtement de JĂ©sus devrait la
recouvrir afin que le Saint-Esprit agisse librement en son sein et hors de son
sein. Mais l’église endormie
a perdu ce que Jésus lui avait laissé en allant auprès du Père.
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