par Eugenie Myers
Harrison
Dans l'année 1854, un bateau naviguant en mer fut
arrĂȘtĂ© au voisinage de la Nouvelle GuinĂ©e. Voyant la dĂ©tresse qui se lisait sur
le visage du capitaine alors quâil scrutait attentivement la mer, un jeune
Anglais lui demanda la raison de son inquiétude. Voici ce qui fut sa réponse :
"Un courant Ă quatre nĆuds nous entraĂźne rapidement vers quelques
rĂ©cifs submergĂ©s lĂ -bas. Notre destin semble ĂȘtre scellĂ©." Sur les
rivages de l'Ăźle, les cannibales couraient ici et lĂ et allumaient des feux
dans une grande jubilation. Puis, le capitaine parla de nouveau :
"Nous avons fait tout ce qui peut ĂȘtre fait." "Non,"
répondit le jeune homme, "il y a une chose que nous n'avons pas faite.
Quatre d'entre nous à bord sont chrétiens. Laissez chacun d'entre nous se
retirer dans sa cabine, afin que, dans lâunitĂ© de la priĂšre, il demande au
Seigneur de nous donner une brise immédiatement." Il en fut convenu et
fait ainsi. AprĂšs quelques minutes d'intercession fervente, le jeune homme
retourna sur le pont confiant dans le fait que sa requĂȘte lui avait Ă©tĂ©
accordée. En trouvant le premier officier, un homme impie, en service, il lui
demanda de déployer la grande voile. "A quoi bon cela
servirait-il?" demanda-t-il. Le jeune homme lui dit que lui et
trois autres avaient demandé à Dieu d'envoyer un vent, que celui-ci allait
venir sur le champ et qu'il n'y avait pas une minute Ă perdre, puisquâils
étaient également prÚs des récifs. Avec un regard de mépris, l'officier
rĂ©pondit avec un juron : "Idiotie! Câest impossible de prier pour que
le vent se lĂšve." Remarquant quelques instants plus tard que la
plus haute voile commençait à trembler, il dit : "C'est seulement
une patte de chat - une simple bouffée de vent." "Ne faßtes
pas attention Ă ce que vous pensez," cria le jeune homme.
"DĂ©ployez la grande voile rapidement."
Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour se mettre Ă lâouvrage. En
entendant le lourd pas des hommes sur le pont, le capitaine jeta un coup dâĆil
de sa cabine et vit que la brise Ă©tait en effet venue. En quelques minutes, ils
sâĂ©loignĂšrent des dangereux rĂ©cifs, Ă la grande dĂ©ception des cannibales
indigĂšnes qui Ă©taient sur la plage.
En écrivant sur ces choses et sur des expériences semblables, le jeune
homme dit : "Ainsi Dieu m'encourageait, jusqu'à notre débarquement
sur les rivages de Chine, à Lui apporter chaque besoin spécifique dans la
priĂšre et Ă m'attendre Ă ce qu'Il honore le Nom du Seigneur JĂ©sus et accorde
Son aide toutes les fois oĂč une situation d'urgence lâexige."
Ainsi, il nous a été présenté un homme remarquable, J. Hudson Taylor, et le
texte de Jean 14:13, qui était tissé sur le tissu de sa vie et sur la texture
de ses accomplissements extraordinaires: "Et tout ce que vous
demanderez en Mon nom, Je le ferai afin que le PÚre soit glorifié dans le Fils."
LA FONTAINE QUI PURIFIE DU PĂCHĂ
James Hudson Taylor naquit Ă Barnsley, en Angleterre, le 21 mai 1832. Il
eut le privilĂšge dâĂȘtre nĂ© dans une maison vĂ©ritablement pieuse. Le ciel
lâentourait durant son enfance. Il le voyait dans la foi de son pĂšre et dans
les priĂšres de sa mĂšre. Bien mĂȘme avant sa naissance, ses parents l'avaient
consacrĂ© Ă Dieu et avaient priĂ© pour quâil devĂźnt missionnaire en Chine,
quoique cette information lui eût été cachée longtemps aprÚs il avait atteint
ce pays.
Malgré le pieux exemple et l'enseignement de ses parents, Hudson devint un
jeune homme sceptique et mondain. Il commença à penser que, pour cette raison
ou pour une autre, il ne pouvait pas ĂȘtre sauvĂ© et que la seule chose quâil pĂ»t
faire, câĂ©tait de se remplir de ce monde-ci, puisquâil n'y avait aucun espoir
pour lui dans lâautre.
La conversion de Hudson Taylor, comme toutes les autres choses dans sa vie,
est un monument dressĂ© en lâhonneur de la puissance de la priĂšre. Quand il eut
environ dix-sept ans, il se rendit un aprĂšs-midi Ă la bibliothĂšque de son pĂšre
Ă la recherche d'un livre avec lequel il pourrait passer le temps. Finalement
il prit un tract Ă©vangĂ©lique qui lui semblait intĂ©ressant, se disant Ă lui-mĂȘme
: "Il y aura une histoire au début et un sermon à la fin. Je lirai la
premiĂšre chose et sauterai la deuxiĂšme."
Il nâavait aucune idĂ©e de ce qui allait se passer au mĂȘme moment dans le
cĆur de sa mĂšre, qui Ă©tait sortie faire une visite Ă 100 ou 120 kilomĂštres de
lĂ . Ce mĂȘme aprĂšs-midi, elle alla dans sa chambre soupirant intensĂ©ment aprĂšs
la conversion de son fils, ferma la porte à clé et se résolut à ne pas quitter
l'endroit jusqu'à ce que ses priÚres fussent exaucées. Heure aprÚs heure, elle
continua Ă supplier, jusqu'Ă ce quâĂ force elle se relevĂąt avec lâheureuse
assurance que l'objet de ses priÚres avait déjà été accompli.
Pendant ce temps, au cours de sa lecture du tract, Hudson s'était heurté
contre l'expression : "lâĆuvre achevĂ©e de Christ." En
se remémorant ces mots : "Tout est achevé", il souleva la
question : "Qu'est-ce qui a été achevé ?" Il répondit
immédiatement: "Une expiation et une satisfaction pleines et parfaites
pour le péché. La dette a été payée par le Substitut. Christ est mort pour nos
péchés et pas pour les nÎtres seulement, mais aussi pour les péchés du monde
entier." Vint ensuite la pensĂ©e : "Si lâĆuvre a Ă©tĂ©
entiĂšrement achevĂ©e et la dette entiĂšrement payĂ©e, qu'est-ce quâil me reste Ă
faire?" Vint alors la réalisation bénie qu'il n'y avait rien au
monde Ă faire, sinon plier les genoux dans la priĂšre, et dans la foi accepter
le salut acquis par Christ. "Ainsi", dit Hudson, "tandis
que ma chĂšre mĂšre louait Dieu sur ses genoux dans sa chambre, je Le louais dans
le vieil entrepĂŽt oĂč j'Ă©tais parti seul pour lire Ă mon loisir ce petit
livre."
Plusieurs jours plus tard, il raconta Ă sa sĆur sa joie de fraĂźche date en
Christ et rĂ©ussit Ă obtenir dâelle la promesse quâelle nâen parlerait Ă
personne. Quand la mĂšre retourna Ă la maison une quinzaine de jours plus tard,
il la rencontra Ă la porte et lui dit qu'il avait des bonnes nouvelles Ă lui
annoncer. Ecrivant de nombreuses années plus tard, Hudson Taylor dit : "Je
peux presque sentir les bras de cette chĂšre mĂšre autour de mon cou, alors
quâelle me pressait sur sa poitrine et dit : 'Je sais, mon garçon. Je me
suis réjouie pendant une quinzaine de jours des heureuses nouvelles que tu
allais me dire.' 'Amelia a rompu sa promesse ?' demandai-je
surpris ? 'Elle mâa dit qu'elle ne le dirait Ă personne.' Ma
chĂšre mĂšre m'assura que ce nâĂ©tait d'aucune source humaine qu'elle avait appris
les nouvelles et continua en racontant l'incident mentionné ci-dessus."
Tandis que la mĂšre, bien loin de lui, priait dans la foi pour quâil pĂ»t ce
mĂȘme jour entrer dans l'expĂ©rience du salut, il goĂ»ta en rĂ©alitĂ© Ă sa fĂ©licitĂ©,
ayant compris qu'il ne lui restait rien Ă faire sinon se saisir de lâĆuvre
accomplie du Calvaire, par la foi croyant, dans la priĂšre recevant. La mĂšre et
le fils lançaient de la mĂȘme façon leur ancre dans la promesse de Jean 14:13:
"Tout ce que vous demanderez en Mon nom, Je le ferai, afin que le PĂšre
soit glorifié dans le Fils." Ce texte lui était précieux, parce que ce
dernier avait menĂ© tout d'abord son Ăąme polluĂ©e, et ensuite sa personne mĂȘme,
jusquâĂ la fontaine purifiante du Calvaire.
L'AUTEL DE LA CONSĂCRATION
Au bout de quelques mois, le jeune Taylor commença à sentir un grand
sentiment dâinsatisfaction vis-Ă -vis de son Ă©tat spirituel. Son "premier
amour" et son ardeur pour les Ăąmes Ă©taient devenus froids et il n'avait
pas la victoire sur le péché. Il ne doutait pas de sa conversion, mais il était
convaincu, par sa connaissance des Saintes Ecritures et par la vie de certains
chrétiens remarquables, qu'une expérience plus profonde de la bénédiction
divine pourrait ĂȘtre sa part. Il ne pouvait se satisfaire de rien de moins que
du meilleur, le meilleur de Dieu. Comment pourrait-il l'obtenir ? Il pensa au
texte qui Ă©tait apparu flamboyant tout au long de son sentier Ă chaque heure de
besoin et de grande décision : "Tout ce que vous demanderez en Mon nom,
Je le ferai." Il croyait que le salut ressemble "au miel du
rocher" - au miel Ă cause de sa douceur, au rocher Ă cause de sa force.
Par la priÚre, il était entré dans la douceur du salut. Par la priÚre, il
cherchait maintenant la force du salut. Animé par des aspirations profondes, il
se retira un aprĂšs-midi afin dâĂȘtre seul avec Dieu.
" Je me souviens bien " dit-il, " comment
j'ai répandu mon ùme devant Dieu. Confessant à maintes reprises mon amour plein
de reconnaissance Ă Son Ă©gard, Lui qui avait tout fait pour moi,... je L'ai
priĂ© de me donner une quelconque Ćuvre Ă accomplir pour Lui comme une
conséquence de mon amour et de ma gratitude... Je me souviens bien, alors que
je me suis moi-mĂȘme placĂ©, -ma vie, tout de moi- sur l'autel, de la solennitĂ©
profonde qui est venue sur mon ùme avec l'assurance que mon offrande avait été
acceptĂ©e... Une conscience profonde que je ne mâappartenais pas a pris
possession de moi. " Ayant fait lâacte de la grande reddition, il
Ă©tait prĂȘt Ă entendre la voix de son Seigneur prononcer les mots : "Qui
ira pour Moi en Chine ? " Et lui de rĂ©pondre : "Jâirai,
envoie-moi." Immédiatement, il commença à se préparer à la vigoureuse
vie de pionnier. Il effectua plus d'exercices en plein air et Ă©changea son lit
de plumes contre un dur matelas. RĂ©guliĂšrement, chaque semaine, il distribua
des tracts et tint des rĂ©unions dans des maisons de campagne. Ă l'aide dâun
exemplaire de l'Ăvangile de Luc en dialecte mandarin, il commença Ă Ă©tudier la
langue chinoise.
Un jour, il rendit visite au ministre de lâEglise CongrĂ©gationnelle et lui
demanda sâil pouvait lui emprunter son exemplaire du livre " La
Chine " de Medhurst, lui expliquant que Dieu l'avait appelé à Le
servir comme missionnaire dans ce pays. "Et comment comptez-vous aller
là -bas?" demanda le ministre. Taylor répondit qu'il ne savait pas mais
selon toute probabilitĂ©, il irait de lâavant comme le firent les Douze et les
Soixante-dix, comptant uniquement sur Celui qui lâenvoyait et qui pourvoirait Ă
tous ses besoins. Plaçant sa main sur l'épaule du garçon, le ministre répondit
: "Oh, mon garçon, lorsque tu grandiras, tu deviendras plus sage que
cela. Une telle idĂ©e marcherait Ă lâĂ©poque oĂč Christ Lui-mĂȘme Ă©tait sur la
terre, mais pas de nos jours."
Puisque tout de lui Ă©tait sur lâautel, Taylor pouvait dire :
"Dieu et Dieu seul est mon espoir et je n'ai besoin de personne dâautre."
LE TEXTE LUI
APPRIT Ă TOUCHER LâHOMME, PAR DIEU,
PAR LA PRIĂRE
SEULE
Le jeune Taylor commença Ă Ă©tudier la mĂ©decine ainsi que le grec, lâhĂ©breu
et le latin. Il avait compris, néanmoins, que la préparation la plus importante
de toutes devait avoir lieu dans le domaine de sa propre Ăąme. En Chine, il
allait devoir dépendre tout à fait de son Seigneur pour toutes choses - sa
protection, la provision Ă ses besoins. Par crainte de subir plus tard un Ă©chec
malheureux, il dĂ©cida de mettre Ă lâĂ©preuve Ă fond la promesse du Sauveur :
"Tout ce que vous demanderez en Mon nom, Je le ferai." Il
résolut d'apprendre, comme il le dit, "avant de quitter l'Angleterre,
de toucher l'homme, par Dieu, par la priĂšre seule."
Il fit la tentative dans une situation spécifique touchant à son salaire.
Son employeur avait demandĂ© Ă Hudson de lui rappeler chaque fois le moment oĂč
son salaire lui était dû, ce qu'il décida de ne pas faire selon la tradition
habituelle. Au lieu de cela, il abandonna complĂštement tout dans les mains du
Seigneur. Alors qu'il continuait à prier sérieusement sur cette question, le
temps du paiement dâun quart de son salaire arriva. En contrĂŽlant ses comptes
un samedi soir, il vit quâil se trouvait dans la situation de possĂ©der
seulement une piĂšce de monnaie restante â une piĂšce dâune demi-couronne. A dix
heures environ, dans la nuit du dimanche Ă lundi, alors quâil effectuait un
travail dâĂ©vangĂ©lisation dans diverses pensions, un homme pauvre lui demanda d'aller
prier avec sa femme qui se mourait. Il fut conduit Ă descendre dans une cour et
à monter un affreux escalier, pour pénétrer dans une piÚce misérable. Quelle
vue pathétique se présentait là devant lui ! Quatre ou cinq enfants se
tenaient debout autour de lui, leurs joues et leurs tempes creuses retraçaient
incontestablement l'histoire de leur lente famine; et sur une misérable
palette, était couchée une mÚre au regard affligé avec un enfant en bas ùge
gémissant à ses cÎtés. "Oh", pensa Taylor, "si j'avais
deux shillings et six pence, au lieu dâune demi-couronne, combien ils seraient
heureux de recevoir 1 shilling et six pence." Il Ă©tait prĂȘt Ă leur
donner une partie de ce qu'il avait, mais pas la piĂšce de monnaie entiĂšre. Il
chercha Ă les consoler en disant que malgrĂ© l'affliction quâils vivaient dans
leur situation, il y avait un PÚre plein de bonté et d'amour qui les observait
depuis le Ciel. Mais quelque chose en lui sâĂ©cria: "Hypocrite que tu
es! Tu parles à ces gens non convertis d'un PÚre plein de bonté et d'amour dans
le Ciel et tu nâes pas prĂȘt toi-mĂȘme Ă Lui faire confiance sans la
demi-couronne."
Il se sentait maintenant trÚs malheureux. Si sa piÚce de monnaie avait été
seulement changée, il donnerait volontiers un florin et garderait seulement les
six pence restants. Mais il nâĂ©tait pas encore prĂȘt Ă avoir confiance en Dieu
seul, sans les six pence. Incapable de continuer la conversation, il dit Ă
l'homme : "Vous m'avez demandé de venir prier avec votre femme. Prions."
Il sâagenouilla, mais Ă peine avait-il dit : "Notre PĂšre," qu'il
entendit une voix prononcer ces paroles : "Oses-tu railler
Dieu ? Oses-tu tâagenouiller et l'appeler PĂšre avec cette demi-couronne dans ta
poche ?" La priÚre terminée, il se leva.
"J'ai mis la main dans ma poche," dit-il, "et
lentement, faisant sortir la demi-couronne, l'ai donnée à l'homme, lui disant
que cela pourrait sembler une affaire facile pour moi que de les soulager,
parce quâil voyait que j'Ă©tais relativement aisĂ©, mais quâen me sĂ©parant de
cette piĂšce de monnaie je lui donnais tout ce que jâavais; mais la chose mĂȘme
que j'avais essayé de leur dire était en effet vraie - Dieu est vraiment un
PĂšre et lâon peut avoir confiance en Lui. Et quelle joie mâĂ©tait-elle revenue
comme de grosses vagues indondant mon cĆur! Non seulement la vie de la pauvre
femme fut sauvée, mais ma vie aussi avait été sauvée." Il était
convaincu que l'argent ainsi donnĂ© au nom de Christ Ă©tait un prĂȘt que Dieu
rembourserait.
Il rentra chez lui le cĆur heureux, et avant de se coucher, il demanda au
Seigneur que son prĂȘt ne fĂ»t pas trop long ou sinon il n'aurait rien Ă manger
le jour dâaprĂšs. TĂŽt le lendemain matin, il entendit le facteur frapper Ă la
porte. Il ne recevait presque jamais de lettres le lundi matin, dâoĂč son
étonnement de voir entrer la propriétaire avec une lettre à la main. En ouvrant
l'enveloppe, il trouva une feuille de papier blanc et un demi-souverain. "Loué
soit le Seigneur!" sâexclama-t-il. "Quatre cent pour cent pour
un investissement de douze heures!" Il apprit séance tenante que
la banque du Ciel est toujours sûre et paye de bons dividendes.
Sa foi dans la puissance de la priÚre fut énormément affermie, mais au bout
de deux semaines, son argent fut dépensé et son employeur ne s'était toujours
pas rappelĂ© quâil devait lui payer son salaire. Il consacra beaucoup de temps Ă
lutter avec Dieu dans la priĂšre. Samedi soir, sa propriĂ©taire allait sâattendre
Ă ĂȘtre payĂ©e. A environ cinq heures, cet aprĂšs-midi lĂ , le docteur Hardey vint
le trouver et lui dit : "Ă propos, Taylor, est-ce que je ne vous
dois pas votre salaire de nouveau ?" InformĂ© quâil lui devait son
salaire et que ce dernier Ă©tait en retard de paiement, le docteur exprima le
regret de ce quâil n'y avait pas pensĂ© plus tĂŽt, car, dit-il, "cet
aprÚs-midi à peine j'ai envoyé tout l'argent que j'avais à la banque.
Autrement, je vous aurais payé immédiatement."
ProfondĂ©ment déçu, quoique se gardant soigneusement de le faire savoir Ă
son employeur, Taylor se rendit dans un endroit calme et dĂ©versa son cĆur
devant le Seigneur. A environ dix heures, le soir mĂȘme, le docteur Hardey
apparut, riant chaleureusement. "Une chose Ă©trange mâest arrivĂ©e Ă
lâheure mĂȘme," lança-t-il. "Un de mes patients les plus riches
s'est senti obligé de venir chez moi à dix heures la nuit pour payer sa
facture, au lieu d'envoyer un chĂšque selon son habitude. TrĂšs Ă©trange!"
AprÚs avoir crédité le paiement dans le grand livre, le docteur était sur le
point de partir, quand soudainement il tendit au jeune Taylor plusieurs des
billets de banque en lui disant : "A propos, vous pourriez aussi
prendre ces billets comme paiement de votre salaire." "De
nouveau il ne me restait plus," conclut Taylor en
rapportant cet incident, "mes sentiments nâayant pas Ă©tĂ© dĂ©couverts,
quâĂ retourner Ă ma petite chambre pour louer le Seigneur avec un cĆur joyeux
de ce qu'aprĂšs tout il Ă©tait possible que jâaille en Chine."
Ces derniers mots - "aprĂšs tout il Ă©tait possible que jâaille en
Chine" - rĂ©vĂ©lait l'obsession dĂ©vorante au fond de son ĂȘtre. AprĂšs des
études de médecine plus poussées à Londres, il accepta la nomination en tant
que missionnaire sous la tutelle de la SociĂ©tĂ© dâEvangĂ©lisation de la Chine et
embarqua le 19 septembre 1853. AprĂšs un voyage tumultueux et aprĂšs que le
bateau Ă deux occasions fut Ă quelques pas de la destruction, il atteignit
Shanghai sans encombres le 1er mars 1854.
Enfin en Chine! Il n'était pas là pour se refaire une santé ni pour une
partie de plaisir, mais comme ambassadeur de Christ. Il se plongea dans l'Ă©tude
de la langue, dans laquelle il avait fait un certain progrĂšs en Angleterre et
sur le bateau. Maintenant qu'il Ă©tait trĂšs intimement en prise avec l'idolĂątrie
et la superstition, il Ă©tait presque Ă©crasĂ© par l'Ă©normitĂ© de l'entreprise Ă
laquelle il s'Ă©tait engagĂ©. Durant de nombreux de mois, il parla et prĂȘcha sans
observer un seul signe de résultats. Que devait-il faire pour obtenir le succÚs
dans ses efforts ? De nouveau, Jean 14:13 vint Ă son secours.
LE SECRET DE LA
PREOCCUPATION
DE LA CONQUĂTE
REUSSIE DES ĂMES
Taylor aspirait Ă la compassion de cĆur qui donne lieu Ă la conquĂȘte
réussie et fervente des ùmes, et les paroles de Jésus : " Demandez
tout ce que vous voudrez en Mon nom " spécifient clairement que
la priÚre est le moyen désigné par Dieu de parvenir à une fin spirituelle.
L'ordre Divin est illustré dans le Psaume 126, versets 4-6 : (1) Supplier pour
obtenir la bénédiction, (2) Semer dans les larmes, (3) Moissonner dans la joie.
Autrement dit, les points concernant la priĂšre qui sont en jeu sont "pleurer ",
et " pleurer " dans la " moisson ".
Alors quâil voyageait en bateau un jour, Taylor entra en conversation avec
un Chinois qui avait une fois visitĂ© l'Angleterre, oĂč il se rendit sous le nom
de Peter. L'homme écouta attentivement la présentation que fit le missionnaire
de lâamour salvateur du Christ, et fut mĂȘme touchĂ© jusquâaux larmes, mais il
refusa dâaccepter sur le champ lâoffre du salut. Un peu plus tard, de toute
évidence dans un accÚs de grand découragement, Peter sauta dans la mer et
sâenfonça. Dans un suspense agonisant, Taylor rechercha de lâassistance dans
les parages et aperçut tout prĂšs un barque de pĂȘcheurs avec un filet pourvu de
crochets.
"Venez!" cria Taylor aux pĂȘcheurs. "Lancez le
filet à cet endroit. Un homme est tombé ici et est en train de se noyer!"
"Ce n'est pas commode," fut la réponse insensible.
"Ne parlez pas de commodité!" cria le missionnaire.
"Un homme se noie."
"Nous sommes occupĂ©s Ă pĂȘcher et ne pouvons pas venir," rĂ©pondirent-ils.
Quand Taylor insista vivement pour quâils vinssent immĂ©diatement en leur
proposant de les payer, ils exigĂšrent de savoir combien. Son offre de cinq
dollars fut repoussĂ©e. Il dit alors: "Sâil vous plaĂźt, venez vite et je
vous donnerai tout l'argent que j'ai - environ quatorze dollars." Finalement,
le bateau fut amené et les crochets jetés dans la mer. Il fallut moins d'une
minute pour remonter le corps mais tous les efforts de réanimation échouÚrent.
La vie Ă©tait Ă©teinte.
Pour Taylor Hudson, cet incident Ă©tait profondĂ©ment triste en lui-mĂȘme et
pathĂ©tique dans sa signification comme parabole. Est-ce que ces pĂȘcheurs
n'Ă©taient pas coupables de la mort du Chinois, dans la mesure oĂč ils avaient
lâopportunitĂ© et le moyen de le sauver, mais avaient refusĂ© de les utiliser ?
Plus que certainement ils Ă©taient coupables. "Et pourtant, "dit
Taylor,"interrompons-nous un instant avant de prononcer un jugement
contre eux, de peur dâun jugement plus grand que celui donnĂ© dans la rĂ©ponse de
Nathan : 'Tu es cet homme.' Est-ce que c'est une
chose si mauvaise que de négliger de sauver le corps? Combien plus douleureuse
est la punition dont est ainsi digne celui qui laisse l'ùme immortelle périr.
Le Seigneur JĂ©sus mâordonne, vous ordonne: 'Allez par tout le monde et prĂȘchez
l'Evangile à toute la création.' Lui dirons-nous : 'Non, ce n'est pas
commode?â Lui dirons-nous que nous sommes occupĂ©s Ă la pĂȘche ou Ă d'autres
affaires et ne pouvons pas y aller ? Il est inutile que nous chantions comme
nous faisons souvent : âDes bourrasques, des bourrasques enroulent l'histoire.â
Les vents ne porteront jamais l'histoire mais ils peuvent nous porter. Oh,
prions et gĂ©missons de douleur pour le salut des millions dâĂąmes non
évangélisés de la Chine. " Hudson Taylor croyait que les coeurs
froids des chrĂ©tiens ne pourraient ĂȘtre rĂ©chauffĂ©s pour se transformer en une
flamme qui se soucie dâun monde perdu pour lequel Christ est mort, que par la
priĂšre fervente.
AprÚs plusieurs années de labeurs infatigables, le serviteur de Dieu se
trouva assailli par une période de déceptions diverses et de sévÚres
tristesses. Un certain nombre dâouvriers furent frappĂ©s d'incapacitĂ© par une
mauvaise santé, tandis que d'autres moururent; quelques uns des indigÚnes
convertis avaient fini dans le péché et l'idolùtrie; et les ressources
financiĂšres Ă©taient Ă un niveau trĂšs bas. Au lieu de regarder aux
circonstances, cependant, il pensa Ă Dieu comme La Grande Circonstance et
sâĂ©cria Ă Lui pour obtenir la bĂ©nĂ©diction dans la moisson des Ăąmes. Il Ă©crivit
Ă un collĂšgue ouvrier: "Continuez Ă prier! Continuez Ă travailler! Ne
soyez pas effrayés par le dur labeur ou par la croix. Ils payeront bien."
Et câest ce quâils firent, au temps de Dieu et selon Ses voies. Depuis les
marches du temple principal de Cheng-hsien, il prĂȘcha longtemps et avec ferveur
à une foule qui s'était réunie; et, lorsque, de pure fatigue, il ne put plus se
faire entendre, il monta plus haut sur la colline pour y déverser son coeur
dans l'intercession pour les multitudes de Chine, vivant, mourant sans Dieu et
sans espoir. Quelques nuits plus tard, il se trouva lui-mĂȘme entourĂ© par une
compagnie de pieux croyants, qui durant de longues années, brillÚrent comme des
lumiÚres dans un monde de ténÚbres. Un des convertis était Monsieur Nying, un
fier érudit confucianiste, qui devint un témoin chrétien de grande ardeur et
armĂ© de puissance. Un autre Ă©tait Lao Kuen, transformĂ© dâhomme terrorisant la
ville en un doux et ardent évangéliste de Christ. Un autre était le gardien
d'une maison de jeu et d'une maison de mauvaise réputation. A sa conversion, il
bannit les tables de jeu, vida sa maison des mauvais personnages et transforma
sa plus grande piĂšce en chapelle. De plus, il la fit nettoyer et purifier avant
de l'offrir, gratuitement, comme lieu dâadoration. Croyant dans la foi,
recevant dans la priÚre, Taylor avait compté sur Christ pour les ùmes. Il se
réjouit de ces miracles de la grùce, croyant avec confiance qu'ils étaient les
premiers fruits d'une grande moisson dans cette région de Chine. Il avait
demandé et la réponse était en partie venue, "afin le PÚre soit
glorifié dans le Fils."
LA PRĂSENCE QUI SOUTIENT ET QUI PROTEGE SANS JAMAIS FAILLIR
De toutes les bénédictions Divines, Hudson Taylor aspirait le plus à la
présence fidÚle et constante de Son Seigneur. Rien d'autre ne lui importait
réellement, car en Sa présence se trouvaient la protection adéquate, la
lâabondance de la force et la plĂ©nitude de la joie. Et il Ă©tait convaincu que
cette bénédiction, comme toutes les autres, était incluse dans le
" tout ce que vous demanderez " du Sauveur et obtenue sous
la mĂȘme condition - "demandez". Jean 14:13 prĂ©cisait clairement que
câĂ©tait par la priĂšre quâil devait entrer dans la PrĂ©sence. Cette PrĂ©sence
l'avait-t-elle jamais laissé tomber ? Nous allons le voir.
Le 20 janvier 1858, Hudson Taylor Ă©pousa Maria Dyer, une missionnaire
habitant Ningpo. Durant lâĂ©tĂ© 1867, leur petite Gracie, de huit ans, l'idole de
leurs coeurs, tomba malade d'une façon critique. Quelques jours plus tÎt,
Gracie avait vu un homme fabriquant une idole.
"Oh, papa," s'était-elle exclamé avec sérieux, "il
ne connaĂźt pas JĂ©sus sinon il ne ferait jamais cela! Ne vas-tu pas le lui dire?"
Câest ce quâil fit, la petite fille suivant lâaffaire avec un ardent intĂ©rĂȘt.
Plus tard, elle pria le plus ardemment pour le fabricant d'idoles et pour tous
les Chinois fabriquant et adorant des idoles.
Juste une semaine plus tard, Gracie mourait. Leur perte Ă©tait accablante et
le tentateur chuchotait : "Votre Dieu vous a abandonnés."
Mais le pĂšre Ă©crivit quelques semaines plus tard : "Notre chĂšre
petite Gracie! Comme sa douce voix nous manque... et le miroitement de ces yeux
brillants. Mais Celui qui a dit : 'Je ne vous abandonnerai jamais' est
avec nous ... rien ne peut jamais se substituer à la Présence de Christ."
"Je ne vous abandonnerai jamais" disait la promesse.
"Rien ne peut se substituer à la Présence de Christ"
déclara le missionnaire au milieu des larmes.
Le notoire bombardement de Canton par les Anglais en 1837 produisit une
crise des plus sérieuses pour les missionnaires. Quand les nouvelles terribles
du bombardement atteignit les Cantonais Ă Ningo [c'est-Ă -dire Ningpo], leur
colÚre ne connut aucune limite et ils complotÚrent immédiatement de faire
mourir tous les Ă©trangers de la ville. Sachant qu'un certain nombre d'Ă©trangers
se réunissaient chaque dimanche soir pour le culte dans une certaine maison,
les comploteurs sâarrangĂšrent pour entourer la place une nuit pour tous les
assassiner. En entendant parler du complot et du fait qu'entre cinquante et
soixante Portugais avait déjà été tués, les missionnaires se réunirent pour
chercher la présence protectrice du TrÚs-Haut et se cacher sous l'ombre de Ses
ailes.
En mĂȘme temps, ils priaient que le Seigneur fĂ»t Ă lâĆuvre. Un fonctionnaire
inconnu vint Ă leur secours et empĂȘcha l'attaque. "Ainsi de
nouveau," dit Taylor, "nous avons Ă©tĂ© conduits Ă
démontrer que 'suffisant est Son bras seul et sûre notre défense.' "
La Présence Protectrice entendit leur supplication et ne les abandonna pas
Ă lâheure de leur besoin dĂ©sespĂ©rĂ©. Le 7 juillet 1870, Madame Taylor donna
naissance à son sixiÚme enfant - un fils qui vécut seulement une semaine.
SévÚrement affaiblie par le choléra, la mÚre était dans une condition critique.
Elle avait seulement trente-trois ans. Pendant douze ans, elle avait été la
lumiĂšre et la joie de la vie de son mari et l'amour mutuel profond qui avait
lié leurs coeurs ensemble rendait impensable la pensée de la séparation.
NĂ©anmoins, la lumiĂšre de sa vie sâĂ©vanouit devant ses yeux et il resta seul Ă
nourrir son amer chagrin.
Seul ? Dans l'heure Ă©crasante du chagrin, est-ce qu'il Ă©tait seul ? "Je
suis acculé" écrivait le missionnaire au coeur brisé, "à travailler
dur et souffrir seul - non pas seul toutefois, car Dieu est plus proche de moi
que jamais ... je suis affligé, mais pas abandonné. Jésus est ma vie et ma
force et Son sein est mon lieu de repos maintenant et pour toujours."
Seul, et cependant non seul!
Affligé mais non abandonné!
Son sein... mon lieu de repos pour
toujours!
La promesse : "Je ne vous abandonnerai jamais" Ă©tait
valide. La Présence Protectrice ne fit jamais défaut. Le texte poursuivait son
prodigieux ministĂšre.
LE TEXTE LE FIT
PENETRER DANS UNE EXPĂRIENCE
PLUS PROFONDE
DE LA GRĂCE DIVINE
Il est possible que d'autres pussent ne pas l'avoir discerné, mais il y
avait dans le coeur de Hudson Taylor un poignant sentiment d'insatisfaction.
Confronté à d'énormes exigences dans la direction de la Mission qui progressait
rapidement, battu par les vents farouches des déceptions et des critiques,
"vidĂ© de navire en navire," il avait lâimpression que sa vie
spirituelle était plutÎt une citerne crevassée que la fontaine jaillissante de
plĂ©nitude que JĂ©sus dĂ©peint lorsquâIl dit : "Celui qui croit en Moi,
des fleuves dâeau vive couleront de son sein." A partir de sa
connaissance des Saintes Ecritures et de la vie de saints chrétiens, il était
convaincu qu'il existait une expérience plus profonde de la plénitude Divine
qui lui était disponible. Il languissait de vivre une vie caractérisée par la
plénitude du Saint-Esprit, une communion ininterrompue avec son Seigneur, la
paix dans la tempĂȘte, la joie dans l'adversitĂ© et des accomplissements dans la
dimension dâune vie sainte. Comment pouvait-il pĂ©nĂ©trer dans cette Ćuvre plus
profonde de la grùce, cette plénitude de puissance spirituelle ? Son texte
favori indiquait le chemin : "Demandez en Mon nom." Jean
14:13 affirme que chaque bénédiction de Dieu et chaque promesse de Christ sont
rendues disponibles par le canal de la priĂšre.
Ăcrivant Ă ses parents en Angleterre, il parla librement de son besoin et
de son intense désir : "Je ne peux pas vous dire combien je suis
souffletĂ© parfois par la tentation. Je nâavais jamais su Ă quel point mon cĆur
Ă©tait mauvais... Sâil vous plaĂźt, priez pour moi. Priez que le Seigneur me
garde du péché, me sanctifie complÚtement et m'utilise à plus grande échelle
dans Son service."
Alors quâil lisait la Parole et rĂ©pandait les languissements de son coeur
dans la priĂšre, il fut impressionnĂ© de lâexpectative Ă©vidente quâavait JĂ©sus de
ce que tous Ses disciples devraient ĂȘtre "revĂȘtus de la puissance
dâen haut" et "marcher dans la saintetĂ© devant Lui." Finalement
il reconnut que ce dont il avait besoin, ce nâĂ©tait pas de lutter ni de
combattre, mais du repos; cette sanctification, comme le salut, n'est pas un
accomplissement, mais un don d'en haut en réponse à la priÚre de la foi; cette
sainteté n'est pas un statut de la perfection, mais est plutÎt une relation -
un repos en JĂ©sus; ce fait de demeurer en Christ signifie ĂȘtre un avec Lui et
ĂȘtre un signifie que toute la plĂ©nitude de Christ est la nĂŽtre. Ătant entrĂ©
dans cette expérience sublime, sa vie fut étrangement et merveilleusement
enrichie. Il Ă©crivit Ă un collĂšgue missionnaire:
"J'ai le mĂȘme passage pour vous, un passage que Dieu a tant bĂ©ni
pour ma propre Ăąme : Jean 7:37-39, 'Si quelquâun a soif, quâil vienne Ă
Moi et quâil boive'... Peu importe combien mon service est difficile, combien
ma perte est triste, combien impuissant je suis, combien sont profonds les
soupirs de mon Ăąme, JĂ©sus peut satisfaire Ă tous mes besoins. De plus, Il dit :
'celui qui croit en Moi, des fleuves dâeau vive couleront de son sein... '
Peut-il en ĂȘtre ainsi ? L'Ăąme assoiffĂ©e peut-elle non seulement ĂȘtre
rafraĂźchie, mais aussi si saturĂ©e que des fleuves coulent dâelle? Bien sĂ»r! Et
non des simples torrents de montagne qui débordent tandis que la pluie dure, et
qui ensuite se dessĂšchent Ă nouveau; mais 'des fleuves dâeau vive couleront de
son sein' - des riviĂšres telles le Yangtze, continuellement une source
puissante, qui coule toujours, profonde et irrésistible."
Toutes ses lettres transpirent dorĂ©navant de cet unique thĂšme absorbant. Ă
sa sĆur, il Ă©crivit : "C'est une chose merveilleuse que dâĂȘtre rĂ©ellement
un avec Christ. Pense Ă ce que cela implique. Christ peut-il ĂȘtre riche et moi
pauvre ? Ta tĂȘte peut-elle ĂȘtre bien alimentĂ©e tandis que ton corps affamĂ© ? Un
employé de banque pourrait-il dire à un client : 'Je ne peux pas payer
cette somme Ă votre main, mais seulement Ă votre moi' ? Plus jamais tes
priĂšres, ou les miennes, ne peuvent ĂȘtre discrĂ©ditĂ©es si elles sont offertes au
nom de JĂ©sus; c'est-Ă -dire sur la base de ce que nous sommes les Siens, les
membres de Son corps."
Son cĆur retournait une fois de plus aux vĂ©ritĂ©s transcendantes de Jean
14:13 - "Tout ce que vous demanderez en Mon nom, Je le ferai, afin
que le PÚre soit glorifié dans le Fils."
L'ENTREPĂT DE LA BONTE ILLIMITĂE DE DIEU
Hudson Taylor misait entiÚrement sur les paroles pléniÚres de Jésus :
"Tout ce que vous demanderez en Mon nom, Je le ferai." Il
croyait, comme JĂ©sus lâenseignait, que le PĂšre CĂ©leste n'est aucunĂ©ment
embarrassé par un quelconque manque de provisions et que si nous Lui
demandions, dans une confiance enfantine, chacun de nos besoins serait pourvu.
"DĂ©pendez de la promesse," soutenait-il vaillamment,
"de ceque lâĆuvre de Dieu accomplie selon les voies de Dieu ne manquera
jamais des ressources de Dieu." Est-ce quâune confiance si naturelle
était justifiée ? Jésus affirma : "Votre PÚre sait que vous en avez
besoin... Demandez et vous recevrez." Est-ce aussi simple comme
cela ? Nous allons le voir.
Sur la cheminée de la modeste maison de Hudson Taylor à Ningpo, il y avait
deux rouleaux Ă©crits en caractĂšres chinois - Ebenezer, "Jusqu'ici le
Seigneur nous a aidés", et Jéhovah Jireb, "le Seigneur
pourvoira." La foi exprimée dans ces devises fut soumise à beaucoup de
mises à l'épreuve sévÚres. Tout à fait soudainement l'ange de la mort emporta
la femme de son missionnaire-associé, le docteur Parker, le laissant avec
quatre enfants sans mĂšre. A cause dâeux et parce que sa propre santĂ© Ă©tait
ruinée, le docteur Parker fut contraint de retourner en Ecosse. Cela créa une
crise au sein de la Mission, car le docteur Parker Ă©tait le seul mĂ©decin Ă
Ningpo. Il semblait que le dispensaire et l'hĂŽpital de la mission devaient ĂȘtre
fermés, car jusqu'alors les dépenses liées à leur fonctionnement avait été
prises en charge par les revenus dĂ» Ă lâexercice du docteur Parker parmi les
Européens. Ce revenu était maintenant coupé. Taylor croyait que le fait de
fermer l'hĂŽpital et le dispensaire pour des raisons financiĂšres ne serait rien
de moins que douter de Dieu. Appelant les assistants de l'hĂŽpital Ă se
rassembler, il leur expliqua la situation et dit : "Si vous ĂȘtes prĂȘts
Ă faire confiance Ă Dieu pour nos besoins, vous ĂȘtes invitĂ©s Ă continuer votre
travail ici. Autrement vous ĂȘtes libres de partir. Jâai confiance que Sa grĂące
est suffisante. Notre Dieu nâa-t-Il pas dit que quoi que ce soit que nous
demandons au nom du Seigneur Jésus, cela sera accordé?"
Comme les semaines passĂšrent, les provisions diminuĂšrent. Un jour, le
cuisinier annonça que le dernier sac de riz avait été entamé. Voici la réponse
de Hudson: "Alors, le moment du Seigneur pour nous aider doit ĂȘtre tout
proche." Et ce fut le cas. Avant que le riz ne fût complÚtement
consommé, cinquante livres (250 $) arrivÚrent d'Angleterre. Les coeur
débordants, les ouvriers allÚrent parmi les patients leur disant ce qui leur
était arrivé et leur demandant : "Vos idoles vous ont-elles jamais
délivrés dans vos problÚmes ou répondu à la priÚre de cette sorte ?"
Chaque fois que Taylor avait besoin d'ouvriers, il le demandait au nom de
Christ et pour Sa gloire et sâattendait Ă ce que le besoin fĂ»t pourvu. RentrĂ©
en Angleterre à cause de sa mauvaise santé critique, il fut confiné dans sa
chambre pendant de nombreux mois. Alors quâil se couchait sur son lit occupĂ©
dans ses pensĂ©es et Ă la priĂšre, il entendit sâĂ©lever le cri des millions
dâĂąmes de Chine sans Christ. Dans la piĂšce, se trouvaient deux objets qui
tenaient lieu continuellement de stimulants et dâaccusation :
La Bible ouverte avec son insistant commandement : "Allez ...
à toute la création."
La carte de Chine avec son urgente requĂȘte : "Venez⊠nous
aider."
Quand sa santĂ© sâamĂ©liora, il fut encouragĂ© par Monsieur Lewis, son pasteur
et rédacteur du Magazine Baptiste, à écrire une série d'articles sur "les
Besoins et Revendications Spirituels de la Chine." Chaque phrase Ă©tait
trempée dans la priÚre. "Ils périssent," écrivait-il, "un
millier chaque heure, un million chaque mois, tandis qu'Ă moi et Ă chaque
croyant, il est donné de demander dans la priÚre tout ce que nous voudrons; de
demander sans limite au nom de JĂ©sus."
Le nom incomparable - "JĂ©sus!"
Le privilĂšge incomparable - "demandez
dans la priĂšre!"
L'offre illimitée - "tout ce que vous
voudrez!"
Ecrivant Ă sa mĂšre Ă cette pĂ©riode, il cita le mĂȘme texte de Jean 14:13 et
la pressa de prier avec ferveur et foi.
Alors vint le 25 juin 1865, avec la décision épique prise sur les sables du
Brighton Beach. Comme cela fut dit il y a longtemps au temps de Jacob, ainsi de
nouveau, "lĂ un homme lutta avec lui jusqu'Ă lâapparition du
jour." La conviction vit le jour dans le cĆur de Hudson Taylor, qu'il devait demander deux nouveaux
ouvriers pour chacune des onze provinces inoccupées et deux pour le Tartary
chinois et le Tibet, soit vingt-quatre en tout. Mais le soutien pour tant
dâouvriers suivrait-il ? Leur ancre tiendrait-elle ferme au milieu des Ă©preuves
du service en Chine? Ou perdraient-ils courage et le blĂąmeraient-ils de les
avoir amenés dans de telles privations ? Finalement, un brin de lumiÚre fit
irruption dans son esprit et il s'exclama : "Si nous obéissons au
Seigneur, la responsabilité incombera sur Lui, pas sur nous." Tout de
suite, il Ă©crivit dans sa Bible : "A Brighton, le 25 juin 1865, jâai
prié pour vingt-quatre ouvriers volontaires et habiles pour la Chine." Cette
date marque l'anniversaire de la Mission Intérieure pour la Chine, si
merveilleusement utilisée par Dieu. Le Seigneur de la moisson "propulsa
en avant en effet des ouvriers" en réponse à la priÚre et toucha
certains de Ses intendants pour subvenir aux fonds nécessaires à leur voyage et
Ă leur soutien.
Chaque fois qu'il y avait un besoin en rapport avec lâĆuvre du Seigneur, il
croyait Ă la demande faite selon les instructions explicites de Jean 14:13. A
une occasion, alors quâil Ă©tait en Angleterre, il comptabilisa les
contributions reçues entre le 4 et le 24 du mois et constata qu'elles
sâĂ©levaient Ă soixante-huit livres. Appelant plusieurs amis Ă venir ensemble,
il leur relata les faits et ajouta : "C'est environ 235 livres de moins
que notre dépense moyenne en Chine pour une durée de trois semaines. Demandons
au Seigneur de rappeler Ă certains de Ses gestionnaires les besoins de lâĆuvre."
La rĂ©ponse ne tarda pas. Le soir mĂȘme, une lettre arriva leur annonçant comment
un cher chrĂ©tien sâĂ©tait senti contraint de vendre un certain bijou et avait
fait don du gain résultant en faveur de la diffusion de l'Evangile du salut. La
somme inscrite sur le chĂšque joint Ă la lettre Ă©tait de 235 livres, 7 shillings
et 9 pennies.
Un jour, alors quâil Ă©tait en tournĂ©e dâĂ©vangĂ©lisation en Chine, il entra
en conversation avec un vieil homme, du le nom de Dzing, qui dit : "Que
dois-je faire de mes péchés ? Nos sages disent que nous devrions adorer des
idoles et vivre seulement de légumes. Mais un régime végétal semble laisser
intacte la question du pĂ©chĂ©, et lâadoration des idoles ne me satisfait pas. Je
me couche sur mon lit et mĂ©dite. Je mâasseois seul pendant la journĂ©e et je
médite. J'ai soixante-douze ans et aujourd'hui je ne sais pas ce que me réserve
lâavenir. Oh, monsieur! Pouvez-vous me dire ce que je dois faire de mes pĂ©chĂ©s
?" Avec tendresse, le missionnaire raconta "la vieille,
vieille histoire de JĂ©sus et de Son amour." Alors, entendant
plusieurs centaines de millions de Chinois répercutant le cri du vieil
homme : "Que dois-je faire de mes péchés ?", il
passa de longues heures dans l'intercession fervente pour demander plus de
hĂ©rauts de la Croix. Dans sa Bible il Ă©crivit : "Jâai demandĂ© Ă Dieu
cinquante ou cent évangélistes natifs supplémentaires et des hommes qui
pĂ©nĂštrent dans les provinces inoccupĂ©es. Je lâai demandĂ© au nom de JĂ©sus. Je Te
remercie, Seigneur Jésus, de la promesse sur laquelle Tu m'a donné de me
reposer."
Foi audacieuse - demander un grand nombre de nouveaux ouvriers quand les
fonds de soutien de la Mission avaient diminuĂ© jusquâĂ pratiquement sâannuler.
Il Ă©crivit Ă un ami : "Nous avons vingt-sept cents et toutes les
promesses de Dieu." Deux mois plus tard, une lettre arriva d'un
ami inconnu en Angleterre, disant quâelle contribuait au moyen de huit cents
livres (4000 $) Ă l'extension du M.I.C. dans de nouvelles provinces, non
atteintes.
Les promesses!
Vingt-sept cents et les promesses!
Le meilleur de tout, la promesse qui
inclut toutes les autres :
"Demandez tout ce que vous voudrez en Mon nom."
Beaucoup de nouveaux ouvriers se portĂšrent volontaires et les fonds
nécessaires à leur soutien étaient pourvus. Taylor pouvait bien affirmer:
"Dans tous nos calculs, nous comptons sur la fidélité de Dieu."
La deuxiĂšme femme de Taylor Ă©tait Mademoiselle Spaulding de la Mission
IntĂ©rieure pour la Chine. Ses voyages dâĂ©vangĂ©lisation lâĂ©loignaient de la
maison pendant des mois dâaffilĂ©e; et il y avait pourtant des sĂ©parations
encore plus longues lorsque Madame Taylor et les enfants Ă©taient en Angleterre.
"Parfois cela semble dur," Ă©crivit-il Ă sa femme, "dâĂȘtre
si longtemps loin de toi et des enfants. Mais quand je pense Ă Celui qui a
passé trente-trois années loin de Sa maison et les a terminés au Calvaire, j'ai
honte de mon Ă©goĂŻsme." Ă maintes reprises, dans les temps
dâĂ©preuves, il jouait de son harmonium et chantait certains des grands hymnes
chrétiens. Voici son favori :
"JĂ©sus, je me repose, me repose, dans la joie de ce que Tu es;
Je découvre la grandeur de Ton coeur d'amour. "
A lâĂ©poque oĂč il y avait environ cent missionnaires dans la M.I.C., Hudson
Taylor commença Ă prier le Seigneur dâen envoyer, comme de coutume, "soixante-dix
autres aussi." Ayant cet objectif en vue, il appela certains de
ses collÚgues-missionnaires à se réunir pour "un jour de jeûne et
priĂšre", et cet homme lutta souvent jusquâĂ minuit dans la priĂšre, tout
seul avec son Seigneur.
En retournant en Angleterre, il fut puissamment utilisé par Dieu tandis que
les chagrins des millions de perdus de la Chine se déversaient à travers les
canaux de son coeur chargĂ© et alors quâil suppliait Dieu de lui envoyer "soixante-dix
autres aussi" qui se joindraient Ă lâĆuvre. Bien qu'il nâeĂ»t jamais
demandĂ© des fonds et nâeĂ»t jamais permis de collecte, des dons consacrĂ©s se
déversaient en faveur du trésorier de la maison. Plusieurs aussi offrirent
leurs vies et ainsi avant la fin de cette année-là , plus de soixante-dix
nouveaux ouvriers avaient pris la route de Chine par bateau. Il y avait
toujours de vastes régions non-atteintes et environ un million d'ùmes pour
chaque missionnaire sur le terrain. De nouveau, le coeur de Hudson Taylor se tourna vers son verset préféré. "Nous
avons été conduits," dit-il, "à prier pour cent nouveaux
ouvriers cette année. Nous avons la Parole certaine que " tout ce que
vous demanderez en Mon nom, Je le ferai, afin que le PÚre soit glorifié dans le
Fils." LâĆuvre de Dieu ne manquera jamais des provisions de Dieu."
La parole certaine: "tout ce que vous demandez".
La réponse certaine: "cela, Je le ferai."
La provision abondante : "ne fera jamais défaut."
Avant la fin de lâannĂ©e, 102 nouveaux missionnaires avaient pris le voile
pour la Chine et, sans appels de fonds exceptĂ© ceux sâĂ©levant jusqu'Ă Dieu,
plus de onze mille livres étaient entrés dans leur trésorerie pour payer leur
passage dans le champ missionnaire. Avec une abondante joie, Taylor se rappela
la remarque pittoresque d'un évangéliste de couelur : "Quoi que Dieu
fasse, Il le fait admirablement!"
En réponse à des invitations urgentes, Hudson Taylor décida de visiter
l'Amérique sur le chemin de son retour en Chine. Ses messages donnés à la
Moodyâs Northfield ConfĂ©rence et en d'autres endroits firent une profonde
impression. AprÚs qu'il eut parlé à la Conférence de Niagara-on-the-Lake et fut
parti pour honorer d'autres engagements, Robert Wilder apporta un brûlant
message sur "Allez par tout le monde." Au cours de son
message, il dit qu'il avait appris d'une certaine femme chrétienne le
merveilleux secret de la façon de travailler pour Christ vingt-quatre heures
par jour en continuant de la sorte tout au long de l'annĂ©e. Lorsquâon demandait
à cette femme comment cela était possible, elle répondait : "Je
travaille douze heures et quand je dois me reposer, mon représentant en Inde,
que je soutiens, commence sa journée et travaille les douze autres." Wilder
pressa avec insistance ceux qui ne pouvaient pas aller sur le champ
missionnaire Ă lâĂ©tranger de soutenir un reprĂ©sentant afin de travailler ainsi
vingt-quatre heures par jour pour Christ. L'idĂ©e sâenflamma, non seulement dans
ce groupe, mais dans plusieurs autres. En peu de temps, une somme suffisante
d'argent fut donnée pour contribuer à soutenir un grand nombre de
missionnaires, et un grand nombre de jeunes vies sĂ©rieuses sâoffrirent pour le
service en terre Ă©trangĂšre.
En arrivant en Chine, Taylor trouva "beaucoup d'adversaires" mais
il se rĂ©jouit des heureuses nouvelles dâun grand nombre d'Ăąmes sauvĂ©es et de
bénédictions de PentecÎte dans de nombreuses régions.
Taylor publia par la suite un appel mondial sous le titre de : "A
Chaque Créature." Apporter l'Evangile au monde entier n'était pas
un projet humain, mais un commandement divin qui doit ĂȘtre pris dans le plus
grand sérieux par ceux qui ont reconnu l'Autorité de Christ. "Combien
peu parmi le peuple du Seigneur," dit-il, "ont pratiquement
reconnu la vérité que Christ est Seigneur de tout ou n'est pas Seigneur du
tout." Il ressentait "le soupir de Dieu dans le coeur du
monde" et faisait appel partout aux chrétiens à faire exactement ce
que JĂ©sus avait commandĂ© - "prĂȘcher l'Evangile Ă CHAQUE crĂ©ature." Il
pensait en termes de milliers de nouveaux ouvriers en Chine seule en lâespace
de cinq ans. Pour une si grande victoire, il regardait uniquement Ă Christ et Ă
ces ressources illimitées qu'Il rendait disponibles à ceux qui élÚvent leurs
coeurs dans la priĂšre et Ă©tendaient les mains de la foi. "Christ est
infiniment digne et gracieux," déclarait-t-il. "Car en échange
de notre petit tout, Il Se donnera Lui-mĂȘme Ă nous et nous donnera Son grand
tout."
La priĂšre prĂ©valente Ă©tait bientĂŽt sur le point dâĂȘtre exaucĂ©e, alors que
le Seigneur de la Moisson appelait des ouvriers Ă se lever et mettait dans les
coeurs de Ses serviteurs en Angleterre, en Amérique, en Europe et en Australie
de déverser leurs dons. Une des parties à arriver était un groupe de cinquante
Scandinaves fervents et chantants, qui, lorsquâils furent plongĂ©s au cĆur des
tĂ©nĂšbres dans lâintĂ©rieur de la Chine, rĂ©pondirent en envoyant ce message plein
de confiance : "Marchez Ă travers les obstacles - nous allons
vaincre! Nous avons la victoire par le sang."
LE TEXTE CONDUISIT LE PELERIN JUSQUâĂ LA MAISON
Hudson Taylor Ă©tait souvent rafraĂźchi dans ses labeurs en pensant Ă
lâaccueil qui l'attendait dans la maison du PĂšre. En veillissant, cette
perspective devenait de plus en plus douce et il priait quâau temps propre de
Dieu son dernier pas le hissant en haut lâamĂšnerait Ă rentrer dans "la
maison qui nâest pas faite de mains dâhomme", pour ne plus jamais en
sortir. Lorsquâil lisait la merveilleuse promesse : "Je Mâen vais
vous préparer une place", son coeur répondait : "Oui,
quâil en soit ainsi, viens, Seigneur JĂ©sus, viens vite!"
Etant retourné en Angleterre avec une mauvaise santé, il fut amené aux portes
mĂȘmes de la mort par les nouvelles Ă©pouvantables de lâinterruption de lâĆuvre
et du meurtre de centaines de missionnaires, ainsi que de centaines de
chrétiens indigÚnes, en rapport avec le soulÚvement des Boxeurs de 1900.
L'angoisse du coeur Ă©tait en train de le tuer. Pourtant, il croyait que ce
baptĂȘme de sang, sous Dieu, contribuait Ă l'avancement de l'Evangile. Et câest
ce qui eut lieu, car les coeurs des chrétiens du monde entier furent stimulés
dans une foi nouvelle et une consécration nouvelle par l'héroïsme de ceux qui
avaient péri, ainsi que par le courage de ceux qui, ayant échappé à cette
pĂ©riode d'horreurs, Ă©taitent retournĂ© Ă leurs labeurs aussitĂŽt que la tempĂȘte
avait reculé. L'esprit des martyrs est indiqué par le cas de la tendre mÚre qui,
se mourant sur la route aprÚs avoir été témoin de la mort d'un de ses enfants
et de la souffrance prolongée des autres, chuchota à son mari : "Je
regrette de ne pas pouvoir vivre ni de pouvoir y retourner pour parler plus de
JĂ©sus Ă des personnes chĂšres."
Tout Ă fait en accord avec lui-mĂȘme, les derniers jours terrestres de
Taylor furent passés en Chine. C'était un délice pour lui de jouir de la
communion avec dâanciens amis, dâentendre les merveilleux comptes-rendus d'une
grande moisson en train dâĂȘtre rĂ©coltĂ©e, et dâĂȘtre saluĂ© par des chrĂ©tiens
indigĂšnes qui, affectueusement, lâappelaient "lâHonorable Pasteur
Principal."
Quand, en 1900, il avait entendu les nouvelles déchirantes des chrétiens
morts en martyrs lors de la Rébellion des Boxeurs, il s'était exclamé : "Oh,
quand je pense ce que cela avait dĂ» ĂȘtre dâĂ©changer cette foule meurtriĂšre
contre Sa Présence, Sa poitrine, Son sourire." Le 3 juin 1905,
l'Ăąme de Hudson Taylor passa au-delĂ
du voile.
Etaient siens maintenantâ
Le ravissement de Sa présence!
La paix de Son sein!
La bénédiction de Son sourire!
Quelques minutes aprÚs que le noble esprit fut parti, un évangéliste
chinois et sa femme entrĂšrent dans la chambre. "Cher et Honorable
pasteur," dit-il, "nous vous aimons. Nous sommes vos
enfants. Vous nous avez ouvert la route, la route au ciel. Vous nous avez aimés
et avez prié pour nous pendant de longues années."
Et ainsi, dans le pays du soleil levant perpétuel, l'Homme de Dieu Puissant
dans la PriÚre est toujours engagé dans la sainte affaire de demander au nom de
Jésus une renaissance de la passion missionnaire et la rentrée de la moisson
des millions dâĂąmes sur la terre dans le champ du Bon Berger.
Référence: Heroes of Faith on Pioneer Trails (Héros
de la Foi sur les Pistes PionniÚres), E. Myers Harrison. Publié par
Moody Press, Chicago, l'Illinois, 1945.
Source :
http://sentinellenehemie.free.fr