La jalousie : un poison mortel
par Faty Eriollah
Le dictionnaire
Larousse dĂ©crit la jalousie comme Ă©tant ââ un dĂ©pit envieux ressenti Ă la vue
des avantages dâautruiââ, et lorsquâil sâagit des sentiments amoureux, ââdâun
sentiment fondé sur le désir de posséder la personne aimée, et sur la crainte
de la perdre au profil dâun rival.ââ Quant Ă la Bible, elle dĂ©peint la jalousie
comme Ă©tant ââinflexible comme le sĂ©jour des mortsââ (Cantique des cantiques
8 : 6)
Les ravages causés
par la jalousie au sein du Corps de Christ sont des plus destructeurs ;
des Ă©glises sâentredĂ©chirent, des vies sont entiĂšrement brisĂ©es, des couples
disloquĂ©s, des Ăąmes prĂ©cieuses quittent lâĂ©glise et retournent dans le monde.
Beaucoup en lisant
cet article peuvent hausser les Ă©paules et dire machinalement : ââ Je ne
me sens pas concernĂ©, je ne suis pas de nature jalouse ââ, mais le fait est que
notre nature charnelle nâest pas fiable du tout et doit constamment ĂȘtre sous
surveillance. Nous avons tous eu des manques, des frustrations, un besoin
affectif non pourvu, ou un passé plus ou moins douloureux, soigneusement
assoupi, quâun rien pourrait Ă©veiller.
Nos gestes, nos
mimiques, nos réactions, nous trahissent et révÚlent bien souvent ce qui se
cache en nous. La façon dont nous disons bonjour Ă une sĆur, lĂšvres serrĂ©es, le
visage creux, dénudée de la moindre expression lorsque nous nous attardons sur
son élégant tailleur, le regard sévÚre que nous posons sur un frÚre au volant
de la voiture de nos rĂȘves, lâirritation qui pointe dans notre faux ââ Gloire Ă
Dieu !ââ Ă lâannonce dâun mariage, dâune promotion, ou de quelque autre
bienfait dont nous ne sommes pas le destinataire est rĂ©vĂ©lateur dâune jalousie
quâil faut absolument traiter, car elle pourrait finir par nous dĂ©truire.
Un problĂšme dâidentitĂ©
Ătre jaloux de
quelquâun pour ce quâil est ou ce quâil a, câest nier jusquâĂ son droit Ă
lâexistence ; car la personne jalouse, rongĂ©e par lâorgueil et une estime
de soi dĂ©mesurĂ©e, voit dâun mauvais Ćil les attributs et qualitĂ©s de lâautre.
Nous voyons donc que câest lâ »ĂȘtre là » de la personne qui est mise
en cause, câest Ă son identitĂ© mĂȘme que lâon touche ; or Dieu seul sâest
arrogĂ© le droit dâattribuer Ă chacun une identitĂ© propre, un caractĂšre propre,
des dons et des talents qui lui sont propres, selon son bon plaisir.
Le fait que certains
semblent plus avantagés physiquement spirituellement ou matériellement que
dâautres, ne veut pas dire que Dieu les prĂ©fĂšrent Ă dâautres ou quâils soient
supérieurs car tout ce que Dieu a fait est bon, (à plus forte raison les hommes
créés à son image !) mais que leurs capacités, leurs dextérités, leurs talents
et leurs dons, leur sont indispensables pour les tĂąches que Dieu leur a
confiĂ©es sur terre. Il nây a donc pas lieu de jalouser les avantages dâun tel
ou dâune telle, Dieu ne se trompant pas dans ses jugements et sachant
parfaitement ce quâil fait !
Il est malheureux de
voir à quel point, le diable a distillé le poison de la jalousie dans les
veines de bon nombre de ââchrĂ©tiensââ qui loin de rĂ©gler lâĂ©tat dĂ©sastreux de
leur cĆur souillĂ© par la frustration et lâenvie, nâont plus le moindre cas de
conscience. Or rien de tel que ce sentiment horrible quâest la jalousie pour
nous torturer, nous endurcir et nous pousser à la rébellion, car derriÚre la
personne jalousĂ©e, câest bien un sentiment accusateur envers Dieu que nous
nourrissons.
Lorsque CaĂŻn vit que
Dieu prĂ©fĂ©ra lâoffrande dâAbel Ă la sienne, il se sentit rejetĂ© et en conçut de
la jalousie, au point de tuer son frĂšre. DerriĂšre son acte, se cachait une
profonde colÚre contre Dieu, qui avait rejeté son offrande, ce dont Abel
nâĂ©tait en rien responsable.
Les personnes
jalouses embrassent deux profils ; elles sont extrĂȘmement orgueilleuses,
ont une trĂšs haute opinion dâelles-mĂȘmes, et exigent que ce soit vers elles que
tout converge.
Elles peuvent aussi
traßner derriÚre elles une identité de victimes de par les grandes souffrances
quâelles ont connues, et nourrir cette identitĂ© dĂ©moniaque quâelles ont
endossĂ©e, au lieu dâaccepter leur identitĂ© nouvelle en Christ ; dâoĂč une
insatisfaction constante, mĂȘme si elles ne manquent de rien.
Il est vital
de traiter la jalousie jusquâĂ la racine car si elle ne peut tuer ceux qui sont
cachés en Jésus-Christ, elle finira par tuer ceux en qui elle se cache.
Dans la Bible, la
jalousie est souvent associé à la haine, au séjour des morts dans Cantiques des
cantiques 8 : 6, ou au meurtre ââ vous convoitez et vous ne possĂ©dez pas,
vous ĂȘtes meurtriers et envieuxâŠJac 4 :2 ââ
Le Seigneur veut nous
faire comprendre quâentretenir un tel sentiment envers autrui est trĂšs grave,
câest apparentĂ© Ă vouloir sa mort. La Bible recĂšle dâhistoires de jalousies qui
furent dramatiques pour ses auteurs.
Le premier jaloux qui
exista fut Lucifer, qui envia la gloire du Seigneur et voulut la posséder.
- Les frĂšres de
Joseph le jalousĂšrent au point de vouloir le tuer, mais comme Dieu veillait sur
lui, ils le vendirent comme esclave.
- David Ă©galement
souffrit Ă©normĂ©ment de la jalousie de SaĂŒl qui voulut le tuer Ă plusieurs
reprises.
Lâonction de Dieu sur
la vie de quelquâun peut faire de lui ââun signe qui provoque la
contradictionââ Luc 3 : 34 comme ce fut le cas pour notre Seigneur, mais
malheur Ă celui qui scandalise un seul de ses petits ! Toucher aux enfants
de Dieu, câest toucher Ă Dieu lui-mĂȘme ; ne sommes-nous pas le Corps de
Christ ?
Lorsque David coupa
le pan du manteau de SaĂŒl, il sentit son cĆur battre. Combien de chrĂ©tiens font
plus que simplement couper un pan de manteau ; câest le vĂȘtement tout
entier quâils dĂ©chirent, ricanant comme les soldats au pied de la croix, se
moquant impunément de la nudité de leurs frÚres !
David aurait pu tuer
SaĂŒl car ce dernier le traquait, le pourchassait sans relĂąche, et avait fait de
lui un errant, un vagabond. Il savait que Dieu lâavait oint comme roi sur tout
IsraĂ«l, mais il se garda bien de toucher Ă lâhomme que Dieu avait oint
autrefois, laissant Dieu lui-mĂȘme lâasseoir sur le trĂŽne et accomplir ses
promesses Ă son Ă©gard.
David respectait
lâonction du Seigneur et savait quâelle procurait Ă ses dĂ©tenteurs une immunitĂ©
infaillible.
HĂ©las, combien de
chrĂ©tiens aujourdâhui tuent avec leur langues, mordent avec leurs dents, et
noient de leurs salive ceux que Dieu a oints de sa propre autorité.
Je ne parle pas des
faux oints qui souillent le TĂ©moignage et foulent aux pieds la grĂące en
brandissant le fameux ââne touchez pas Ă mes oints, ne faites pas de mal Ă mes
prophĂštes ! ââ Ps 105 : 15
Le sacerdoce royal
revient Ă lâEglise maintenant, câest-Ă -dire Ă chacun de nous, ce nâest plus
lâapanage de quelques uns.
Lâardeur de la
jalousie est un feu qui ne sâĂ©teint pas tant la personne nâa pas obtenu ce
quâelle dĂ©sire, voilĂ ce qui fait de la jalousie un sentiment si destructeur.
Pour trois fois rien,
une vache de plus que son voisin, un hectare de terrain supplémentaire, une
maison Ă Ă©tage, un mari, une belle femme, des enfants studieux et qui
réussissent, un ministÚre oint et béni, des personnes ont été tuées ou sont
passées prÚs de la mort !
SaĂŒl considĂ©rait que
tant que David était en vie, sa propre vie était menacée, ce qui était faux
bien entendu, mais sa jalousie le rendait complĂštement aveugle. Il voulait tuer
David afin de rester sur le trĂŽne, lui et sa descendance. Il connaissait les
consĂ©quences de sa dĂ©sobĂ©issance, et savait que lâEsprit de Dieu lâavait quittĂ©.
David en revanche, Ă©tait oint. SaĂŒl Ă©tait non seulement un meurtrier, mais il
voulait court-circuiter le plan de Dieu pour David, et empĂȘcher son exĂ©cution
ce qui Ă©tait encore plus grave.
Câest ainsi que
beaucoup de chrétiens, remplis de jalousie, travaillent main dans la main avec
Satan afin dâempĂȘcher que tel frĂšre oĂč telle sĆur entre dans son appel ;
si malgré leurs oppositions et leurs calomnies, ceux-ci y arrivent, ils feront
tout pour souiller leur témoignage.
Quant aux Ă©glises,
elles ne sont pas en reste, loin de lĂ ! Si lâonction de Dieu vous
distingue au milieu des pierres mortes, il y a peu de chance pour que lâon
accepte que vous veniez déranger les tombes et leurs squelettes. Pire, certains
ââserviteurs ââ qui vont reconnaitre que celui-lĂ en tue ââ dix mille ââ vont
sâarranger pour lâĂ©carter soigneusement de la scĂšne de peur quâil croisse et
eux diminuent. Câest ainsi que beaucoup dâenfants de Dieu sont aujourdâhui
orphelins spirituels, faute dâavoir eu de vĂ©ritables pĂšres et mĂšres spirituels
pour les prendre sous leurs ailes et les enseigner les rudiments de la vie
chrétienne, et du ministÚre pour ceux qui sont appelés. Les conséquences sont
celles que nous voyons actuellement : une déliquescence de la véritable
foi et des Ćuvres qui lâaccompagnent.
Face Ă une
personne jalouse, récalcitrante aux multiples avertissements et à toute forme
de repentance, il faut savoir prendre ses distances car les conséquences
peuvent ĂȘtre fĂącheuses.
Lorsque la situation
lâexige, il faut sâĂ©loigner et mettre une sĂ©paration nette afin de se prĂ©munir
des plans de lâennemi qui ne vient que pour ââ que pour dĂ©rober, Ă©gorger et
dĂ©truire ââ Je 10 : 10
Le Seigneur nous
demande de vivre en paix les uns avec les autres, autant que cela dépend de
nous. Rom 12 : 8 . Quelquefois hĂ©las, cela dĂ©pend de lâautre, qui ne
connaĂźtra pas le mot paix, tant que son moi sera en guerre. Cette agitation
intérieure, ce sentiment obsessionnel de souffrance à la vue du bonheur de
lâautre, on peut en guĂ©rir, en reconnaissant honnĂȘtement que son poison brĂ»le
en nous. Le premier pas vers la guérison est la reconnaissance. Reconnaissance
de la gravité de ce péché, reconnaissance de soi, de sa véritable identité, et
enfin reconnaissance ou acceptation de Dieu, qui est tout en tous ; car souvent
il ressort manifestement, que les personnes jalouses nâont pas acceptĂ©es
lâamour de Dieu pour elles.
De ce fait, Ă
qui en parler sans ĂȘtre jugĂ© ?
Nos
« églises » ne sont pas ou trÚs peu fixés sur ces questions comme sur
tant dâautres, et ignorent les douleurs muettes vĂ©cues par beaucoup.
La peur dâĂȘtre jugĂ©,
rejetĂ©, oĂč mal compris tient nombre dâentre nous, loin de tout aveu. Or Dieu
nous exhorte Ă confesser nos pĂ©chĂ©s les uns aux autres afin dâĂȘtre non
seulement pardonnĂ©s, mais aussi guĂ©ris. Jacques 5 : 16 Lâun ne va pas sans
lâautre. Lorsque lâEsprit de Dieu Ă©claire certaines horreurs en nous, câest en
vue de les faire devenir lumiĂšre, ne persistons pas Ă les cacher, car la sonde
divine pĂ©nĂštre les cĆurs et les reins.
Câest un parcours
ardu et difficile, mais le Seigneur nâa jamais jugĂ© quiconque est venu
humblement se jeter contre la pierre pour ĂȘtre brisĂ© ; au contraire, seuls
les rebelles y trébuchent et sont écrasés par elle.
Source : http://flochrist.wordpress.com/