par Jean Jr. Landry
Au Canada, comme dans tout autre pays, le respect de
l’autorité est un élément essentiel de l’ordre social et donc du bonheur de
chacun. En effet, si chacun établit sa propre justice et sa moralité et
détermine ses actes exclusivement en fonction de son propre système de valeurs,
le tissus social sera progressivement déchiré par la corruption, la fraude, la
violence, l’immoralité.
En se dotant d’un ensemble de lois et de règlements issus
d’un consensus collectif sur ce qui est bien ou mal, puis en exigeant la
soumission aux autorités qui appliquent ces lois et règlements, la société se
donne une cohésion qui l’empêche de sombrer dans le chaos. Ainsi, si vous
êtes intercepté par un policier pour une infraction sur la route et que vous
refusez d’obtempérer à ses ordres, vous êtes passible de poursuites en vertu du
Code Criminel. Car la désobéissance n’est pas un acte anodin et sans
consĂ©quence. Elle est le symptĂ´me d’une volontĂ© de se soustraire Ă
l’ordre social. Et si cette dissidence n’est pas sanctionnée et qu’elle
se multiplie, elle sera rapidement généralisée car l’homme, à cause de sa
nature pécheresse, tend à la facilité et à la complaisance, plutôt qu’à la
vertu et au sacrifice. Les utopistes qui croient que l’homme peut très bien se
débrouiller sans système judiciaire et policier ignorent ce dont l’homme est
capable. Et ils ne connaissent pas leur propre cœur, qui peut très bien
se métamorphoser en quelque chose de sombre et égoïste si la nécessité l’exige.
Si l’ordre social est un fondement essentiel de notre
société humaine, il l’est également dans le Royaume des cieux. Dans le
domaine spirituel, l’homme ne se soumet cependant pas à des lois votées par le
Parlement ou l’Assemblée nationale. Il se soumet plutôt à ce que nous
appelons la VOLONTÉ DE DIEU. La volonté de Dieu est la matrice, la
référence unique et ultime de toute chose et de toute action dans le Royaume
des cieux. Elle est le standard de perfection, la loi absolue qui doit
régulariser toute activité humaine et angélique. Cette volonté n’est pas
sujette aux opinions de chacun, elle n’est pas tributaire d’une quelconque
démocratie. Elle ne change pas selon les modes et les saisons. Elle
ne cède pas sous le poids de la majorité ou sous la pressions de puissants
lobbies. Elle est au-dessus de toute chose, elle est immuable, parfaite,
souveraine et incontestable. Dans notre monde déchu, un tel pouvoir
tournerait rapidement à l’abus et à la dictature. Mais dans le Royaume
des cieux, ce pouvoir est juste car il est exercé par un Dieu saint et parfait,
par un Roi qui est bienveillant et qui aime chacun de ses sujets.
La chute originelle est le résultat de la rébellion
humaine face à ce pouvoir absolu. Si nous lisons la Genèse avant la
tentation, nous voyons pourtant que l’Éden était un lieu extraordinaire.
Aucune souffrance, aucune mort, une nature luxuriante, de la nourriture Ă
volonté, tout un monde à explorer. Sans oublier le mandat divin de se
multiplier… bref, d’avoir du sexe. Quelle personne ayant toute sa
tĂŞte tournerait le dos Ă tel monde pour embrasser la souffrance et les
injustices du monde actuel? Qui remettrait en doute la parfaite volonté
d’un Dieu qui établit un monde d’une telle beauté? Et pourtant, la ruse
de Satan fut de déposer dans le cœur de l’homme un doute sur le bien-fondé de
cette autorité divine. Satan prêta à Dieu des motifs malicieux.
Alors que Dieu avait interdit UNE SEULE CHOSE dans le jardin, en avertissant
l’homme que la désobéissance entraînerait sa perte, Satan affirma le contraire:
Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour oĂą vous en
mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux… (Genèse 3.4-5)
Dieu avait déjà donné à l’homme tout ce qui pouvait le
combler: Une santé parfaite, une vie éternelle, la paix, la joie, l’aventure,
le plaisir. Et liste pourrait s’étendre presque sans fin. Mais
Satan insinua que cela n’était pas suffisant. Car l’homme n’avait pas le
pouvoir. Du moins, pas le pouvoir souverain de Dieu. L’ennemi fit
miroiter à l’homme la perspective d’accéder à ce pouvoir et d’établir ses
propres règles. Il insinua que Dieu, à quelque part, avait un petit
quelque chose de mesquin. Il voulait garder le pouvoir pour lui. Il
voulait empêcher l’homme d’agir à sa guise et d’établir sa propre
moralité. Bref, il voulait gâcher la fête en imposant ses propres lois.
Remettre en question les lois est un sain exercice dans
notre monde, car les lois sont adoptées par des hommes faillibles. Mais
les lois de Dieu sont parfaites et irrépréhensibles. La perfection de
l’Éden le démontrait très bien. Mais l’orgueil de l’homme fut de croire
qu’il pourrait se donner le rôle du législateur, qu’il pourrait devenir le
maître de sa destinée, l’artisan de sa propre vie. Il succomba donc à la
tentation. Et aussitôt, une rupture fatale se produisit. Sa volonté
se dissocia de la volonté de Dieu. Sa conscience se détacha de la lumière
pour sombrer dans les ténèbres du péché. Sa vie, qui était puisée en Dieu,
se coupa de sa source pour devenir autonome et se diriger vers une extinction
progressive et inévitable. L’ordre divin était rompu. L’union qui
existait entre le Créateur et la créature fut fatalement anéantie par
l’orgueil. Et comme Satan avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© prĂ©cipitĂ© hors du Royaume Ă
cause de son désir de s’élever jusqu’au trône de Dieu, l’homme fut de même jeté
hors de ce jardin parfait, afin de connaître la souffrance et la mort.
Cet article se veut ĂŞtre une introduction Ă la
prière. Vous vous demanderez peut-être en quoi la chute originelle peut
nous éclairer sur le sujet de la prière. En fait, ces vérités sont
fondamentales si nous voulons aborder la prière dans l’esprit voulu par Dieu.
Les gens naissent avec la tache originelle, avec ce
désir instinctif et naturel de faire fi de la volonté de Dieu. Cependant,
plusieurs d’entre eux ressentiront à un moment ou à un autre le besoin de
« spiritualité ». La vanité de ce monde les lassera au point
qu’ils voudront se rapprocher du divin par la prière, la méditation ou d’autres
pratiques qui pourront varier selon la religion qu’ils auront choisis.
Mais si ces personnes ne reconnaissent pas qu’ils sont séparés de Dieu, qu’ils
sont totalement aveugles et corrompus et qu’ils ont besoin de repentance, alors
toute leur vie spirituelle ne sera qu’une farce. Car ils n’auront jamais
établi une fois pour toute que ce n’est pas eux qui ont l’autorité sur leur
propre vie mais le Seigneur des seigneurs. Dieu ne sera alors pour eux
qu’un ajout, un petit à -côté pour améliorer leur vie égoïste. Ils
tenteront de marcher dans les voies d’Adam, c’est à dire avec le désir d’être
les maîtres de leur propre vie, avec le pouvoir de prendre toutes les décisions
importantes, tout en laissant une petite place à l’idée de Dieu, qui leur
donnera bonne conscience. Si vous êtes dans cette situation, cette série
d’article ne vous sera utile que dans la mesure où vous êtes prêt à admettre
que c’est Dieu qui doit prendre place sur le trône de votre vie. Si
la prière n’est pour vous qu’un rituel ou un ensemble de formules destinĂ©es Ă
améliorer votre vie, vous n’êtes pas prêt à apprendre ce qu’est la véritable
prière enseignée par Jésus Christ. Vous devez d’abord faire demi-tour, ce
qui est la dĂ©finition-mĂŞme de la repentance. Vous devez renoncer Ă
vous-même, mourir à l’existence que vous avez mené jusqu’à maintenant, pour
vous soumettre pleinement à la volonté de Dieu. Ce n’est pas quelque
chose qui se fait parfaitement et complètement en un instant. Mais vous
devez avoir l’intention et le désir sincère d’y arriver. Bref, votre cœur
doit être humble et bien disposé afin que Dieu puisse y accomplir son œuvre.
Les prochains articles seront exclusivement consacrĂ©s Ă
la prière biblique. Ils s’adresseront à ceux qui reconnaissent leur besoin
absolu de Dieu. Ils ne vous montreront pas comment convaincre Dieu
d’exaucer vos désirs, mais comment arriver à vous conformer à la volonté de
Dieu. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’en vous soumettant à Dieu
et à sa volonté, nous ne perdons rien de valable. Nous ne renonçons pas
au bonheur et au plaisir. Nous nous plaçons au contraire dans un lieu de
bénédictions. Mais au lieu de chercher le bonheur dans nos propres voies
tortueuses, nous le trouvons dans les voies de Dieu, qui sont saintes et
parfaites. Notre quĂŞte prend fin dès que nous renonçons Ă
nous-mĂŞmes. Nous trouvons aussitĂ´t une source de vie abondante. Et
ce que Satan nous offrait, ce que ce monde nous promettait, et ce que notre
chair convoitait sans jamais être assouvie, est remplacé par quelque chose
d’éternel, qui étanche la soif et apporte enfin le repos.
Le monde nous a fait croire que l’on trouverait la
liberté en faisant en tout temps nos propres choix. Un des secrets de la
vie chrétienne, qui semble paradoxale et même absurde pour l’homme moderne,
c’est que l’ultime liberté est cachée dans l’obéissance. Car en obéissant
à Dieu, en nous donnant totalement à Lui, nous nous joignons à un système, à un
ordre parfait pour lequel nous avons été créés. Nous ne faisons qu’un
avec la volonté divine. Cette décision apporte un changement de cœur.
Le cœur ne désire plus alors le péché dont il était jadis esclave et pour
lequel il réclamait autrefois la prérogative d’agir à sa guise. Il est
imprégné par le goût de la vertu. Il partage les désirs de Dieu. Il
se réconcilie avec Sa volonté. Et alors tous ses désirs sont sanctifiés
et conformes à la volonté du Père. Donc, lorsqu’il demande quelque chose,
il l’obtient car ses motifs sont justes et ses desseins sont ceux du Royaume.
Et ainsi, son obéissance donne accès à la liberté et à l’abondance. La
liberté de faire ce qui est bien en tout temps. Et l’abondance de grâce
qui permet de faire le bien. Et ainsi s’accomplit ce que disent les
Ă©critures:
Fais de l’Éternel tes délices, Et il
te donnera ce que ton coeur désire. (Psaumes 37.4)
Cherchez premièrement le royaume et la
justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. (Matthieu 6.33)
Source : http://parsagrace.net/