L'importance du renouvellement de
notre entendement
par Frédéric Gabelle
La Bible nous montre qu’une des batailles par
excellence du diable, du dieu de ce siècle, est d’aveugler l’intelligence des
hommes. Chrétiens et non chrétiens sont en proie aux agissements diaboliques
qui, par toutes sortes de sortilèges, œuvrent afin d’aveugler notre
raisonnement et notre entendement : «
afin qu'ils ne vissent pas briller la
splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu (2
Corinthiens 4:4). » Le but étant
de nous rendre « durs
d'entendement (2 Corinthiens 3:14), » afin
de ne pas voir briller la splendeur de la gloire de l’image de Dieu.
« Pierre,
l'ayant pris Ă part, se mit Ă le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur
! Cela ne t'arrivera pas (Matthieu 16:22)…/… Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand tu serais pour tous une
occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi (Matthieu 26:33). »
« Car mes
pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit
l'Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies
sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées
(Ésaïe 55:8). »
« Le Seigneur
connaît les pensées des humains : elles sont futiles ! (Psaume 94
:11).../... Ne vous conformez pas au
siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence,
afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon,
agréable et parfait (Romains 12:2). »
Il est intéressant de nous souvenir que repose sur
cet homme un appel apostolique puissant. Voici un réel appel de Dieu. Pierre a
déjà vu et accompli des choses spirituelles extraordinaires, que ni vous ni moi
ne verront certainement de notre vivant. Il Ă©tait en contact Ă©troit avec la
Parole faite chair, avec le Christ en personne. Pierre a donc été
inévitablement au contact de choses que l'œil n'a point vues, et que l'oreille
n'a point entendues, révélées par l'Esprit (1 Corinthiens 2:9). Lorsqu’il va
proclamer peu de temps avant, haut et fort : «
Tu
es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Matthieu 16:16), » ce n’est pas la chair et le sang qui
lui ont révélé cela, ce n’est pas le fruit d’un raisonnement humain, mais c'est
son Père, dans les cieux qui lui a ouvert les yeux. Cela veut dire qu’il connait
le chemin de la révélation.
Que dire encore, Pierre est une personne qui,
au moment des faits, se trouve dans la véritable et puissante présence du
Seigneur. Il est en compagnie du Fils de Dieu. N’oublions-pas que lorsque cette
présence se mouvait auprès des foules, les pécheurs se repentaient, les démons
réagissaient avec virulence, sans qu’il y ait lieu de mettre en place des
réunions particulières, ou des séances de délivrance. Pierre était au bénéfice
de cette sainte et puissante présence, il était environné par cette présence.
Et pourtant, devant toutes ces formidables choses
qu’il expérimentait dans l’instant, Satan a su trouver une brèche. À travers
des raisonnements d’un homme, il a pu déposer des pensées qui n’étaient pas les
pensées de Dieu, mais celles des hommes. Etrange n’est ce pas ? En un instant,
en un très cours instant, Pierre passe de la révélation à la pensée humaine
avec une facilité déconcertante. Satan pousse l’apôtre à reprendre Jésus sur
Ses propres Paroles. Pierre, ne comprenant pas l’œuvre de la croix, exprimant
des sentiments de pitié envers Lui, devient inconsciemment une tentation de
chute pour Celui qu’il veut servir. Quel antagonisme !
Amis lecteurs, nous pouvons nous aussi nous tromper
sur nous-mĂŞmes. Nous pouvons avoir accompli des choses extraordinaires,
expérimenter la présence de Dieu comme personne, accomplir un ministère fécond,
sans pour autant être à l’abri d’imposer au Seigneur, que nous aimons, nos
propres pensées ; sans pour autant être à l’abri d’être piégés par une
intelligence non renouvelée.
La Bible nous montre qu’une des batailles par excellence du diable, du dieu de
ce siècle, est d’aveugler l’intelligence des hommes. Chrétiens et non chrétiens
sont en proie aux agissements diaboliques qui, par toutes sortes de sortilèges,
œuvrent afin d’aveugler notre raisonnement et notre entendement : « afin
qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de l'Evangile de la gloire de
Christ, qui est l'image de Dieu (2 Corinthiens 4:4). » Le but étant de nous rendre « durs d'entendement
(2 Corinthiens 3:14), » afin de
ne pas voir briller la splendeur de la gloire de l’image de Dieu.
Le chrétien qui ne se rend pas compte de ce combat,
va, d’une manière inconsciente, développer les pensées de sa chair. Lorsque ses
pensées s’initieront aux choses spirituelles, un mélange s’opérera qui
n’apportera que trouble et mal être. «
L’image de Dieu » va se flouter
petit à petit, et une autre image va prendre la place. Lorsque Dieu dit : « Faisons
l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine... (Genèse
1:26), » Il s’attend
vraiment Ă ce que cela soit cette image-ci qui apparaisse dans nos vies. Pas
une autre.
Vous avez comme cela, une quantité considérable de
chrétiens qui font semblant d’être vainqueur, ils ne dominent pas dans les
épreuves, dans les tempêtes. Ils souffrent de cécité sur la véritable image du
Créateur parce que leur entendement se trouve infesté de fausses pensées
spirituelles.
« Toutefois, de même que le serpent
séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se
détournent de la simplicité à l'égard de Christ (2 Corinthiens 11:3). » C’est à des croyants que Paul parle
ici. Il veut leur faire comprendre que ce n’est pas contre son cœur que Satan a
donné le premier coup, mais bien contre sa tête. Ensuite le corps a suivi
mécaniquement, mais c’est bien son entendement qui a été corrompu en premier. L’honnêteté et la
sincérité ne nous donnent pas la garantie que nous ne serons pas tentés
et séduits.
Dans notre
texte, Pierre symbolise les enfants de Dieu, en manque de discernement
spirituel, dont la tĂŞte est accessible Ă la confusion. Ils aiment vraiment le Seigneur, mais leur intelligence est
empoisonnée par le venin du serpent. Que de théories, d’opinions, de
réflexions, d’interprétations, contraires au véritable sens du « simple »
Ă©vangile de Christ, et de Son Ĺ“uvre Ă la croix. Nous devons franchement
réapprendre à distinguer le renouvèlement du cœur du renouvèlement de
l’intelligence. C’est le seul remède contre l’erreur de croire en l’homme, en
soi-même. Etre sanctifié ne veut pas dire que l’intelligence est sous le
contrôle de l’Esprit, l’histoire de l’Eglise regorge d’hérésies qui ont été
conçues dans des « sages » pensées humaines.
Satan se délecte lorsqu’il trouve un
chrétien qui ne comprend pas le véritable sens du péché. Comme il nous est
difficile d’admettre que le péché se cache également dans les bonnes choses de
nos vies, derrière nos bonnes intentions pour le Seigneur ! Le péché n’est pas
une affaire de bien et de mal, mais bien d’imposer au Seigneur, ou aux hommes,
son propre moi, sa propre opinion, ses propres règles doctrinales : « soyez
transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez
quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait (Romains
12:2). »
Christ n’a
jamais cherché ce qui lui plaisait, Il n’a jamais fui ce qui Lui déplaisait. N’est ce pas notre
règle de vie, notre modèle ? Nous qui sommes dans le Seigneur, nous ne devons
pas chercher ce qui semble satisfaire nos raisonnements intellectuels ; surtout
dans le domaine du ministère de la Parole. Tout doit passer au filtre de la
Parole, et plus encore, au filtre de la Parole révélée : « C'est
par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire
en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l'intelligence que
j'ai du mystère de Christ (Éphésiens 3:3). »
Nous pouvons faire dire à la Bible ce que l’on
veut, sur ce que l’on croit être la vérité. Le fait d’être prédicateur ou d’exercer
une quelconque responsabilité dans l’Eglise, «
de prendre la parole », n’est
certainement pas un gage de conformité à la pensée de Dieu. Force est de
constater que nombreux sont ceux qui «
prennent la parole », dans nos
milieux chrétiens aujourd’hui, mais avec une vision spirituelle immature, pour
ne pas dire puérile pour certains. Il est scandaleux que le message de
l’Evangile soit ainsi infecté par des pensées humaines : « …tu
m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles
des hommes (Matthieu 16:23). »
Le « mystère de Christ
» n’est pas accessible Ă
l’intelligence. Lire naturellement la Bible et procéder par déduction
intellectuelle seulement, cela ne désaltérera jamais le cœur assoiffé de
vérité. C’est par la révélation de l’Esprit que les yeux de notre cœur
s’ouvrent, et que notre intelligence reçoit la vérité. Voici qu’elle devrait
être la base, la condition, l’ultime exigence, pour pouvoir prendre la parole.
Parler oui, mais dire uniquement ce que l’on entend dire du ciel : « Car
je n'ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit
lui-même ce que je dois dire et annoncer (Jean 12:49). » Les apôtres savaient bien que ce
n'était pas l'éloquence de leur prédication qui ferait triompher la vérité,
mais qu'il fallait surtout le tĂ©moignage de l'Esprit. Sommes-nous transformĂ©s Ă
Son image, avons-nous vraiment discerné par l’Esprit, quelle est la volonté de
Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ? Si oui, quels en sont les fruits ?
« Plusieurs me
diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton
nom? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? Et n'avons-nous pas fait
beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous
ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité
(Matthieu 7:22). »
Pierre se trouve exactement dans cette mĂŞme
positon, il ne connait pas encore son Seigneur. Ce qui le place dans une
position d’iniquité, de péché. D’ailleurs il va le dire et le proclamer avec
imprécations : « Je ne connais
pas cet homme (Matthieu 26:74) ». Non
seulement il veut sauver sa vie par ses paroles, mais instinctivement, il
annonce en plus une vérité spirituelle ; il ne connait pas cet homme ! Il
connait Sa puissance, Son autorité, il connait Ses enseignements profonds et
vrais, mais il ne connait pas encore la personne de Celui qu’il est appelĂ© Ă
servir. Derrière l’expression : «
Arrière de moi Satan », se cache celle-ci :« retirez-vous de
moi… »
D’une source sûre, le mot péché voudrait dire
manquer la cible ; la racine hébraïque est « hatta’t », traduit par les juifs
grecs d’Alexandrie par hamartia soit : l’égarement, l’erreur, puis
détournement, éloignement de Dieu. Le mot péché est à l’origine un mot hébreu
du langage courant qui signifie « manquer sa cible. » Adam et Eve ont manqué la
cible, non pas parce qu’ils avaient glissé dans le mensonge, dans le meurtre,
ou dans l’adultère, dans le vol, ou que sais-je encore. Mais ils ont péché en
utilisant leur libre arbitre pour choisir leurs propres pensées et leurs
propres voies. En agissant ainsi, ils ont imposé à Dieu les « pensées des hommes ». En fait, ils se sont idolâtrés
eux-mĂŞmes.
Sous prétexte
que Dieu est amour, on en a fait un Dieu qui permet tout. Pourvu que nous ne tombions pas dans de grossiers travers,
n’est ce pas ? C'est enfantin, et cela n'aide pas les chrĂ©tiens Ă
devenir des hommes matures. Si nous avions une image
meilleure de Dieu, nous verrions bien que le péché, ce ne sont pas nos fautes
morales, nos bĂŞtises, mais le refus de voir Dieu au plus profond de nous, et de
le remplacer par notre image propre.
Le péché serait donc ce qui fait obstacle à cette
vie de Dieu en nous ? Oui. Le péché c'est tout ce qui est de l'ordre du refus.
Ce refus peut ĂŞtre conscient ou inconscient. Il peut prendre la forme d'un
rejet, mais ce peut ĂŞtre aussi un refus plus implicite : Je crois en Dieu avec
ma tĂŞte, mais je suis tellement plein de moi-mĂŞme qu'il n'y a plus de place en
moi. Je me suffis à moi-même. Il y a une différence radicale entre être pécheur
(nous le sommes tous), et se reconnaître pécheur, qui est une prise de
conscience que je ne me suffis pas Ă moi-mĂŞme.
Le sang de l’Agneau nous purifie de tous péchés,
mais il est une chose que l’Eglise devrait remettre à l’ordre du jour. Notre
péché est blanchi par le sang, gloire à Dieu, mais ses conséquences, elles,
sont bien réelles.
Adam et Eve ont pu expérimenter le pardon de Dieu,
la Bible nous le suggère pleinement à travers les habits de peau qui leur ont
été donnés, représentant déjà le sacrifice d’animaux, d’expiation. S’ils ont pu
recevoir le pardon, les conséquences de leur choix ne leur ont pas été
épargnées. Ils ont été chassés du jardin, et ont été privés de l’arbre de la
vie. - Dans le désert, le peuple Hébreux était protégé par les
sacrifices pour le péché offert dans le tabernacle. Mais lorsqu’ils ont refusé d’entrer en Canaan, ils ont mis Dieu
en colère : « Je jurai donc dans ma colère: Ils
n'entreront pas dans mon repos! (Hébreux 3:11). » Leur péché a été pardonné, mais les
conséquences ont été dramatiques. - Autre exemple, le roi Saül. Un homme dépourvu de
sens nous dit la Parole, qui a commencé sa vie religieuse par l’Esprit, mais
terminé par la chair. Il va être rejeté de sa royauté
par Dieu, encore par un choix personnel : « Et
Dieu leur donna, pendant quarante ans, SaĂĽl, fils de Kis, de la tribu de
Benjamin; puis, l'ayant rejeté, il leur suscita pour roi David (Actes 13:22
). »
Combien de chrétiens ont véritablement compris tout
l’enjeu d’être libéré de sa nature pécheresse, et de ne pas encenser ses dons
naturels. Il nous faut vraiment saisir par l’Esprit
que notre salut en Jésus-Christ et le pardon de notre péché, ne nous empêchent
pas de passer à côté de bénédictions essentielles et indispensables : «
Notre repos de sabbat, notre royauté personnelle en Christ, par exemple »
Le Seigneur
souffre de constater qu’un bon nombre de Ses frères et sœurs sont enlisés dans
l’esprit du monde, enchainés par les pensées des hommes. Plus
attirés par leur bien-être, que de «
cherchez premièrement le Royaume et la
justice de Dieu (Matthieu 6:33). », ils ne vivent pas dans le lieu très
saint, mais sont restés prisonniers du lieu saint…
Vivre dans
son âme c’est vivre charnellement, cela nous coupe de la vie de l’Esprit, de
tout progrès spirituels. C'est laisser un voile sur notre
esprit, qui nous empêche de parvenir à l'unité de la foi et de la connaissance
du Fils de Dieu, de parvenir Ă la stature parfaite de Christ afin de ne plus
être des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la
tromperie des hommes (Ephésiens 4:13). Telles sont les conséquences de
notre choix de demeurer dans notre vieille nature.
Malgré la puissante vie de l’Esprit manifestée dans
l’Eglise de Corinthe, Christ, par la voix de
l’apôtre Paul, est obligé de les reprendre : «
Pour moi, frères, ce n'est pas comme Ă
des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme Ă des hommes
charnels, comme à des enfants en Christ (1 Corinthiens 3:1). »Dieu a encore
des choses Ă leur dire pour les faire grandir dans Sa connaissance, pour
approfondir leur relation, mais par leur vie tournée sur eux-mêmes, ils
se sont coupés de toute nourriture solide. En conséquence : « Je
vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la
supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore
charnels (1 Corinthiens 3:2). » Nous
avons ici le mal qui ronge l’Eglise du Seigneur depuis sa création, et qui
l’introduit subtilement dans l’apostasie.
Permettez-moi un témoignage
« personnel. »
Il y quelques années maintenant, lors d’un moment
spirituel particulier, je me suis décidé à demander à mon Père céleste de
m’accorder mon héritage en terme de puissance. J’ai pris pour cela le contexte
Biblique dit « du fils prodigue ». D’une manière très engagĂ©e, je me suis mis Ă
le demander une première fois, puis une seconde. Au même instant l’Esprit
déposa une Parole de vie sur mon cœur. Le Seigneur reprenait le même contexte
Biblique pour m’avertir que si j’insistais, Il me l’accorderait, mais cela
serait pour ma perte. J’ai compris Ă ce moment lĂ que je n’étais pas prĂ©parĂ© Ă
supporter cette puissance, que j’étais encore une « vieille outre », et que le vin nouveau me ferait plus de mal que de
bien.
J’ai compris aussi que mes pensées étaient encore
trop tournées vers moi-même. Que je demandais la puissance pour la puissance,
et non pour que Dieu puisse accomplir son œuvre à travers moi. C’est moi qui
voulais être aux commandes, et faire mon œuvre. C’était ma propre image qui
s’agitait devant mes yeux. J’ai réalisé qu’une fois revêtu de Sa puissance,
j’irai la dilapider, comme le fils prodigue, en l’utilisant sans tenir compte
de la volonté de Dieu, comme un électron libre. Bien sûr les malades seraient
guéris par son nom, les démons chassés, certainement beaucoup de miracles
effectués, mais j’ai su à cet instant que je prenais le risque d’entendre un
jour : « retirez-vous de moi,
vous qui commettez l’iniquité. » J’aurais agi comme bon
me semble sans tenir compte de l’essentiel, grandir dans une relation profonde
et personnelle avec le Christ. J’ai vu que les conséquences de ce choix allait
me faire perdre beaucoup de temps, et allait me pousser Ă dilapider ce qui ne
m’appartenait pas.
C’est avec beaucoup d’appréhension que j’ai décidé
d’obéir, laissant au Seigneur le soin d’accomplir ces choses en Son temps. J’ai
pris garde de ne pas Lui imposer mes propres pensées du genre, « c’est écrit,
Tu nous l’as promis, il y a urgence, le monde en a besoin etc.), ce sont des
choses pourtant écrites, mais j’ai su dans mon cœur qu’il me fallait maintenant
devenir une « outre neuve ». Surtout
ne pas insister. Très vite, j’ai expérimenté ensuite avec bonheur, une œuvre
d’enseignement de l’Esprit, vivante et pratique, concernant les vertus du
sacrifice du Seigneur Jésus-Christ. Quelle joie de voir de plus en plus « briller la splendeur de l'Evangile de la gloire de Christ, qui est
l'image de Dieu. » Je vous l’assure qu’il
est bon de renoncer Ă soi-mĂŞme.
« Mais exhortez-vous les uns les autres chaque
jour, aussi longtemps qu'on peut dire: Aujourd'hui! Afin qu'aucun de vous ne
s'endurcisse par la séduction du péché.../...Qui furent, en effet, ceux qui se
révoltèrent après l'avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d'Egypte
sous la conduite de Moïse? Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante
ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le
dĂ©sert? Et Ă qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon Ă
ceux qui avaient désobéi? Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer à cause
de leur incrédulité.../...Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que
personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance (Hébreux
3:13/16/11). »
Tout de suite après avoir repris Pierre, le
Seigneur s’exprime: « Alors Jésus dit à ses disciples: Si
quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa
croix, et qu'il me suive (Matthieu 16:24). » Nous pourrions croire
qu’Il change de sujet, que la page est tournée, mais pas du tout. Cette Parole
est parfaitement adaptée au vécu de Pierre. Il y a ici la réponse du ciel
concernant la problématique de notre vieille nature. Elle me fait penser à une
révélation proclamée, à une Parole prophétique qui est donnée en réponse à un
problème majeur pour Pierre, et par voie de conséquence, à nous tous. A vous et moi, qui sommes soucieux du service, et qui
aspirent à plus de profondeur spirituelle, « qu'il renonce à lui-même ». Une Parole qui dévoile, à la fois une
méconnaissance de soi-même, et aussi le chemin de lumière pour être débarrassé
de notre aveuglement, « qu'il se charge de
sa croix. »
Renoncer Ă
soi-même, ce n’est pas seulement accepter le fait d’être faillible, mais bien
de se renier soi-même. Se renier soi-même, ses propres pensées, ses propres
voies, c’est ne plus s’intéresser à la personne que j’étais, au vieil homme. Le
chrétien le plus spirituel sait qu’il est profondément faillible. Nous ne devons plus
avoir quelque chose de commun avec le vieil Adam qui sommeille encore, si prompt
Ă affirmer son image, Ă faire valoir ses dons personnels. Dieu ne sera
satisfait que lorsque le « Simon,
fils de Jonas », aura disparu,
pour laisser toute la place à «
Pierre ».
Pierre doit renoncer Ă lui-mĂŞme, mais il ne le comprend
pas encore, il doit porter sa croix mais ne l’a pas encore intégré. Il croit
savoir, il pense que sa spiritualité est sans faille, parce qu’il est disciple
de Dieu, et il l’est vraiment ; parce qu’il porte un ministère apostolique, et
il le porte vraiment... Il ne sait pas que ses pensées
sont un danger pour l’œuvre de Dieu, qu’elles peuvent devenir à tout moment un
terrain d’action pour le serpent. Combien notre Dieu a besoin,
aujourd’hui plus que jamais, de ministères qui ont pour base la mort de la
chair. Toute la richesse d’une école biblique ou d’une formation de « leader »
ne pourront jamais nous transmettre les vertus de Christ crucifié, ressuscité,
et glorifié. La véritable qualification n’est pas de paraître quelqu’un, mais
de disparaître : « Il faut qu'il croisse, et que je diminue
(Jean 3:30). »
Citation de Murray
Andrew
En crĂ©ant les anges et l'homme, Dieu leur a donnĂ© Ă
chacun une personnalité capable de disposer d'elle-même afin qu'elle puisse
s'offrir librement Ă Lui, pour qu'Ă son tour Il puisse la remplir de Sa vie et
de Sa gloire ; ce qui eût été, pour la créature libre, le bonheur suprême :
ĂŞtre remplie de la vie et de la perfection de Dieu. Pour les anges comme pour
les hommes, la chute ne fut qu'une perversion de leur volonté, de leur vie, de
leur personnalité détournée de Dieu, parce qu'ils ont voulu se satisfaire
d’eux-mêmes. Cette exaltation de leur MOI a fait que des anges sont devenus des
démons, chassés du ciel et jetés en enfer. Ce même orgueil fut aussi l'infernal
venin distillé par le serpent dans le cœur d'Eve, L'homme s'est détourné de
Dieu pour trouver son plaisir en lui-même et dans le monde. Sa vie même a été
dès lors de se chercher lui-même. Voilà pourquoi il lui faut maintenant haïr sa
vie, la renier jusqu'en ses moindres détails, pour que la vie vraie, la vie
divine, puisse devenir son partage, pénétrer sa personnalité toute entière.
Ce qui manque à bien des chrétiens, c'est cette
conviction profonde de la corruption si totale de notre nature, que, sans nous
en douter, tout en Ă©tant des croyants, nous nous cherchons encore nous-mĂŞmes.
Ces chrétiens-là trouvent que nous exagérons quand nous affirmons que l'esprit
de renoncement doit s'Ă©tendre Ă tous les domaines de la vie et que le
Saint-Esprit doit pouvoir régler tous les mouvements de nos cœurs. Jamais
cependant, le Seigneur n'a retiré cette parole : « Quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède, ne peut
être mon disciple » (Luc 14 : 33) ; il ne peut me suivre
et me ressembler.
Il lui faut absolument être libéré de cette faculté
charnelle d’imposer à Dieu ces propres conceptions religieuses. Lorsque Pierre
a renié le Christ, il s’est écrié : «
Je ne connais pas cet homme (Matthieu
26:74) ». Oui, Pierre va être éduqué par l’Esprit, il va comprendre que
cette parole ne doit pas être adressée au Christ, mais à lui-même. Renier sa vieille
nature avec imprécations, voilà quelle sera la leçon de sa vie.
S’effacer, renoncer à soi-même et porter sa croix, telle est cette colonne
robuste que Dieu veut pouvoir trouver dans le temple que nous formons. Lorsque Christ, « la pierre angulaire » prend la place qui Lui revient, alors
seulement le Père peut commencer à bâtir dessus.
Mais Dieu n’avait pas dit Son dernier mot… Bientôt
des événements libérateurs vont venir bousculer sa vie, au point où le
serviteur trop sûr de lui, ignorant des détails cruciaux de l’œuvre de la
croix, va recevoir la capacité d’entrer en lui-même pour se voir tel qu’il est
vraiment. C’est peut-être étrange, mais c’est dans la mesure où la lumière
Divine nous montre qui l’on est vraiment, que l’on distingue le Christ d’une
manière plus parfaite, « par ta lumière nous voyons la lumière (Psaume
36). »
Bientôt, Jésus va permettre des événements très
douloureux pour Pierre, et c’est là qu’il va expérimenter l’aspect libérateur
de la croix. La
croix ne nous délivre pas seulement de la condamnation du péché, elle nous
libère aussi de notre nature pécheresse. Il va expérimenter alors la
véritable connaissance de Dieu. Celle qui passe par la souffrance.
C’est à partir de cet événement que tout va
changer. Une résistance va se briser au plus profond de son être et va le
libérer de son égo. Il faudra bien sûr que par la suite, il renonce à lui-même
et porte sa croix, mais quelque chose a été rompu en lui, sa force propre. C’est
la même bénédiction dont a pu jouir Jacob pour qu’il puisse devenir « Israël ».
Une circoncision va s’opérer en profondeur, ouvrant
ainsi plus largement au Seigneur, l’accès à son esprit. Cette séparation d’avec
son âme va être pour lui une véritable délivrance. Une fin de quelque chose,
qui ouvre la porte sur un commencement. A cet instant de sa vie, le Seigneur
lui fait la faveur de comprendre que ses pensées ne sont pas forcement les
pensées de Dieu. De comprendre que le péché se cache aussi derrière les bonnes
intentions.
Dans l’instant de leur vie, ce dont Simon et Jacob
ont le plus besoin pour vivre les profondeurs de Dieu et porter du fruit, ce
n’est pas d’une cure d’âme, mais d’un acte de l’épée de Dieu qui enfante une
rupture avec l’ancien Adam ; une opération chirurgicale de l’Esprit, qui va le
séparer d’avec le nouveau. Ce n’est pas d’être soigné dont ils ont le plus
besoin, mais c’est de mourir et de se reconnaître pécheur: « En
vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne
meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui
aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera
pour la vie Ă©ternelle. Si quelqu'un me sert, qu'il me suive; et lĂ oĂą je suis,
là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera (Jean
12:23). »
Dans la
mesure oĂą Dieu peut me faire connaitre son chemin, c'est-Ă -dire Son Christ, Ă
travers Sa mort et Sa résurrection, c’est alors que j’entre dans une
connaissance profonde et intime de Dieu. C’est là qu’Il devient véritablement
notre Dieu, Ă travers une alliance qui transforme raisonnements et
intelligence. Mes pensées ne sont plus dominées par mes émotions, elles
se reposent calmement sur Dieu, et me permettent de marcher par la foi. Je
grandis en maturité spirituelle. C’est la raison pour laquelle il nous faut
lire la Bible sans relâche, afin que les pensées du Seigneur pénètrent au
maximum notre entendement : « Car c'est ici l'alliance que j'établirai
pour la maison d'Israël après ces jours-là , dit le Seigneur: En mettant mes
lois dans leur entendement, je les écrirai aussi sur leurs cœurs, et je leur
serai pour Dieu, et ils me seront pour peuple (Hébreux 8:10-Darby). »
Lorsque nous nous retrouverons dans le besoin, notre intuition sera alors en
mesure d’éclairer immédiatement notre intelligence, en nous mettant en mémoire
un verset adapté à notre problème.
Dieu nous révèlera les significations véritables du
sacrifice de Son l’Agneau, « sa chair et son sang ». Quelque chose va se déchirer au fond
de notre être, un voile qui nous bloquait le passage. Nous découvrirons que
l’entrée du lieu très saint nous est accessible en permanence, et non plus de
temps en temps. Nous
allons retrouver l’entrée secrète du jardin d’Eden. Les chérubins
baisseront leurs épées flamboyantes, afin que nous puissions tout à nouveau
nous délecter du fruit de l’arbre de la vie. Notre
aïeul nous avait privés de cette jouissance ; aujourd’hui, en Christ,
nous rentrons chez-nous, dans notre jardin.
Notre vie va s’identifier à Sa propre personne : « Si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit
en moi (Galates 2:20). » Nul
besoin d’une leçon biblique particulière, d’imposition des mains, de nuits de
prière, comme pour forcer le passage. Le chemin de la plénitude nous est ouvert
pour toujours. Ces choses ne sont pas mauvaises en soi, mais elles ne sont pas
essentielles pour rĂ©gler le problème de la chair. Pourquoi courir Ă gauche et Ă
droite, pour trouver et entrer dans Sa présence ? En Christ, nous ne quittons plus le temple de
Dieu, nous y sommes en permanence, pour jouir des bienfaits de Sa table.
Que nous nous couchions, que nous dormions, que nous nous levions, nous y
sommes.
Nous devenons
Son jardin, un endroit qu’Il aime parcourir. Un endroit où
notre expérience rédemptrice deviendra une relation amoureuse avec le Christ.
C’est ici que nous contemplerons le merveilleux visage de l’Epoux : « Mon
bien-aimé parle et me dit: Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens.../... Mon
bien-aimé est à moi, et je suis à lui (Cantique des Cantiques
2:10:16). »
Fini de courir par monts et par vaux, Ă
la recherche d’une bénédiction qui restera éphémère. Terminé d’écouter
l’appel d’un « pseudo libérateur », dominant en autocrate dans une « pseudo
Eglise de réveil… »: « Le Christ est ici, ou: Il est là , ne le
croyez pas. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront
de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible,
même les élus.… (Matthieu 24:23). » Peut-être
est-ce les mêmes personnes citées plus haut ? Fini d’imposer au Maître
d’arrêter systématiquement toutes nos tempêtes, nous savons qu’elles sont
formatrices et qu’il nous faut maintenant les traverser avec Lui ; même si
elles font mal. Maintenant que nous le voyons, en repos dans la barque de notre
vie, alors nous marchons en vainqueur.
Frères et sœurs, afin d’entrer plus profondément en
nous, et de nous faire marcher en nouveautĂ© de vie, le Seigneur nous invite Ă
pénétrer Son tombeau. Il nous faut entrer dans Sa mort, et en ressortir avec
Lui dans Sa résurrection, pour le rejoindre tous ensemble : « ensemble
dans les lieux célestes, en Jésus-Christ (Éphésiens 2:6). » C’est selon ces critères que nous
devenons une même plante avec Christ : «
En effet, si nous sommes devenus une mĂŞme
plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la
conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec
lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves
du pĂ©chĂ© (Romains 6:5). »Au dĂ©but de ma vie chrĂ©tienne, je m’évertuais Ă
vouloir être conforme au Christ uniquement dans Sa résurrection. Mais ce n’est
pas l’ordre des choses. J’ai appris ensuite que vouloir marcher à la suite du
Christ impliquait en premier lieu de descendre avec Lui dans la mort. Il ne
peut exister un autre chemin.
Oui, la
connaissance des pensées et des voix de Dieu passe nécessairement par une
connaissance révélée de notre nature pécheresse. Ce « corps du péché »est resté sur la
croix, pour que nous n’en soyons plus esclave. C’est à la lumière de Dieu qu’il
se desséchera et retournera à la terre, c’est sa seule destinée. Connaître la
personne de Christ, c’est connaitre personnellement les valeurs spirituelles
qui découlent de la croix. Non pas avec sa tête seulement, mais bien avec son
cœur, tel est le chemin de la plénitude. La véritable bénédiction est dans le
fait de se voir tel que l’on est, pour nous tourner résolument vers Christ,
afin de nous appuyer sur Lui tous les jours de notre vie dans une véritable
adoration.
Je termine avec ce qui
pourrait être la prière des vainqueurs
Soyez richement visités, secourus, vivifiés, par
Celui qui veut le meilleur pour chacun d'entre nous!
« Qui connaît ses égarements? Pardonne-moi ceux que
j'ignore. Montre-moi ce que je ne vois pas; Si j'ai commis des injustices, je
n'en commettrai plus? Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Eprouve-moi, et
connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi
sur la voie de l'éternité! (Psaume 19:12/Job 34:32/Psaume 139:23). » Seigneur
de gloire, ne conteste pas sans cesse, ne garde pas ta colère à toujours;
ne me traite pas selon mon péché, ne me punis pas selon mes iniquités.
Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant ta bonté est grande
pour ceux qui te craignent. Pardonne mon péché, fais moi marcher dans tes
voies, attire moi à toi, fais moi revenir, et je reviendrai. Je veux t’aimer
comme tu m’aimes. Car c’est à Toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la
gloire pour les siècles des siècles.
Soyez richement bénis !
Frédéric Gabelle
Source : www.bible-foi.org