Une des plus grandes
leçons que le chrétien doit apprendre afin d’honorer Dieu est celle de la
responsabilisation. Nous sommes responsables de nos pensées, de nos
paroles, de nos actions, de nos intentions et aussi en grande partie des
événements de notre vie. Nous forgeons notre caractère et notre destinée
par des choix personnels conscients. Nous ne sommes pas le jouet du
hasard, du destin, des astres ou de forces obscures autour de nous ou en
nous. Nous sommes des esprits libres, créés à l’image de Dieu, etÂ
notre vie est entre nos mains. Cela n’enlève rien à la souveraineté de
Dieu, puisqu’il peut intervenir au moment et de la façon qu’il le veut dans nos
vies (et c’est ce qu’il fait)… sauf que nous ne sommes pas comme des
marionnettes.  Nous ne sommes pas attachés à sa main par des
ficelles. Nous sommes libres. Et cette liberté implique beaucoup de
responsabilité.
Je débute cet article
en soulignant ce point car l’un des plus grands obstacles au changement est la
déresponsabilisation. Se déresponsabiliser, c’est attribuer nos
comportements à des facteurs extérieurs à nous. C’est une stratégie
commode pour justifier nos égarements. Mais le revers de la médaille,
c’est que nous n’avons alors plus de contrôle sur notre vie. Car si nous
attribuons nos comportements à une condition extérieure, nous sommes condamnés
à demeurer les mêmes tant et aussi longtemps que cette condition demeure.
Nous entendons dans le
monde une foule de petites phrases qui révèlent à quel point les gens essaient
de se soustraire à la responsabilité de leurs gestes:
·       Â
« Cet homme a trompé sa femme. Que voulez-vous… c’est le démon
du midi. »
·       Â
« Je me suis mis dans une telle colère… c’est mon tempérament italien
qui est ressorti. »
·       Â
« Cela ne me surprend pas de lui. Il est né sous le signe du
scorpion. »
·       Â
« Il ne faut pas lui en vouloir. Son père l’a négligé lorsqu’il
était petit. »
·       Â
« Si les filles ne s’habillaient pas si sexy, ce viol n’aurait jamais
eu lieu. »
·       Â
« J’ai pété les plombs car j’étais proche de mes règles. »
La liste pourrait
s’étendre indéfiniment. Et malheureusement, lorsque nous donnons notre
vie à Dieu, de nouvelles justifications sont également disponibles pour
expliquer nos comportements:
·       Â
« Le diable m’a tenté. »
·       Â
« Tout le monde est pécheur. »
·       Â
« J’ai prié Dieu de me libérer de cela mais… »
Dans tous les cas
cités, l’individu quitte volontairement le poste de commande de sa propre vie
et prétend que ce sont les hormones, les gènes, l’enfance, la société, le
diable ou même Dieu qui sont ultimement en contrôle direct de ses
comportements. La personne se place elle-même en position de victime et
prétend qu’elle est manipulée par des forces qui la dépassent. Elle ne se
considère donc pas responsable. Elle peut reconnaître ses erreurs mais
s’en lavera les mains.
Je ne dis pas qu’il
n’existe aucune influence extérieure à nous. Il est vrai que nous devons
composer avec des hormones, des gènes, un bagage familial, un monde qui
s’oppose souvent à notre volonté. Mais cette influence ne justifient en
aucun temps nos comportements. Car nous sommes ultimement responsables de
chacun de nos actes.
Qu’est-ce que Dieu en
pense?
La tendance du monde
est de croire que le croyant est un être faible, qui utilise Dieu comme une
béquille et qui accuse le diable pour expliquer ses propres
comportements. Un tel portrait correspond hélas très souvent à la réalité
des personnes qui sont simplement religieuses et qui n’ont pas de relation avec
Dieu. Mais celui qui connaît Dieu est au contraire une personne forte de
caractère, qui prend l’entière responsabilité de ses actions.Â
Pourquoi? Parce que c’est ce que Dieu attends de nous.
Il est fascinant de
voir comment Dieu s’est toujours opposé à toute forme de justification et de
complaisance. Il m’est souvent arrivé, avant de rencontre Dieu
personnellement, de m’adonner à d’intensive séances d’apitoiement. Et
dans ces moments de tristesse et de désolation, j’avais le secret sentiment que
Dieu me regardait et avait compassion de moi, qu’il versait des larmes avec
moi, qu’il me disait: « Pauvre petit… » La réalité, c’est que
Dieu n’était pas touché par ces mises en scènes. Si je choisissait de me
voir comme une victime des événements, Lui savait qu’il m’avait créé à son
image et que je n’avais qu’à remettre ma vie entre ses mains et à changer.
Adam et Ève, nous le
savons, ont tenté de justifier leur désobéissance. Ils n’ont pas pris la
responsabilité de leur acte. Après le premier péché commis sur terre, ils
ont immédiatement jeté le blâme sur une autre personne. Ève a accusé le
serpent. Adam a accusé Ève et Dieu. Comment Dieu a-t-il répondu Ã
cette attitude? Simplement en étant fidèle à sa Parole et en chassant
l’humanité de l’Éden. Il n’a pas été convaincu par ces
rationalisations. Il ne s’est pas dit: « C’est vrai, au fond, ces
pauvres petites créatures étaient sans défense face à de telles
circonstances. » Non. Dieu avait créé l’homme à son image,
avec la domination sur toute la terre. En n’étant pas à la hauteur de ses
responsabilités, l’homme a perdu sa position et la création entière, qui était
sous son égide, a été entraînée dans la spirale de la souffrance et de la mort.
Au fond, Dieu a plus
haute estime de nous que nous en avons nous-mêmes. Nous tendons à nous
voir comme des victimes, alors que Dieu nous voit comme des princes. Nous
nous voyons comme des marionnettes, alors que Dieu nous voit comme des agents
libres.
Dès la deuxième
génération humaine, l’auto-justification et la complaisance ont continué de
faire leur oeuvre en la personne de Caïn, fils d’Adam et Ève. Car la justification
va de paire avec le péché. L’homme ayant été créé à l’image de Dieu, il
tente continuellement de préserver cette image tout en agissant comme bon lui
semble. C’est ce qui explique pourquoi même des pécheurs notoires
justifient fréquemment leurs agissements. Pourquoi n’assument-ils pas
simplement qu’ils font le mal? Parce qu’ils ont le besoin impérieux de
préserver leur image originelle. Dale Canergie, dans How to Win
Friends and Influence People, raconte comment Al Capone, qui fut une célébrité
dans le monde du crime organisé, en était venu à se convaincre qu’il était une
victime des autorités, qui s’évertuaient à le traquer alors que, selon lui, il
était un « Bienfaiteur social ». Cet exemple montre à quel
point un homme peut aller jusqu’à verser le sang de ses semblables tout en
arrivant à préserver cette image originelle de justice et d’intégrité.
Comme mentionné
auparavant, cette tendance peut être observée chez Caïn. Nous voyons dans
la Genèse que Caïn s’irrita contre Dieu car ce dernier n’avait pas agréé son
offrande. Je ne crois pas que le problème était l’offrande elle-même,
mais plutôt les dispositions du coeur de Caïn. Et ces dispositions se
révélèrent dès que Caïn fut confronté au rejet de l’offrande. Plutôt que
de répondre avec repentance, il répondit avec colère. S’il avait su et
cru que Dieu est parfaitement juste, il n’aurait pas cherché en Dieu un motif
d’accusation. Il s’en serait pris à lui-même. Il se serait examiné
honnêtement pour comprendre les motifs du rejet de cette offrande. Mais Ã
la place, il s’est adonné à la complaisance. Comment Dieu a-t-il répondu
à cette attitude? A-t-il prit Caïn en pitié? Certainement
pas. Fidèle à lui-même, Dieu a confronté l’homme à sa responsabilité:
Et l’Éternel dit Ã
Caïn: Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu?
Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le
péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi: mais toi, domine
sur lui. (Genèse 4:6-7)
Cette Parole est
précieuse car elle révèle que Dieu s’attend à ce que nous dominions sur le
péché. Lorsque nous nous justifions en disant que nous ne sommes que des
hommes, que tout le monde pèche, Dieu répond: « Ok. Mais TOI, DOMINE
SUR LE PÉCHÉ. » Car même dans un homme déchu, Dieu voit un
prince. Et son standard demeure donc celui qu’il avait dans l’Éden; la
perfection. Est-ce techniquement possible? Nous en discuterons plus
tard. Mais pour l’instant, ce qui est primordial de comprendre, c’est que
Dieu ne nous voit pas comme des êtres condamnés à la médiocrité. Il
n’accepte aucune complaisance de notre part. Et il n’entrera jamais dans
notre petit jeu d’auto-justification. Lorsque nous disons « J’ai
fait le mal mais …[ placer ici la justification de votre choix ], Dieu fait un
pas en arrière, se croise les bras et attends que nous revenions à la
raison. Car il ne peut opérer aucun changement dans un homme qui se croit
justifié de pécher. Cela serait tout simplement contre-productif.Â
Car l’homme qui se croit juste ou normal ne commencera pas même à déployer des
efforts. Et s’il essaie malgré tout, ce sera avec des pensées et des
comportements d’auto-sabotage qui résultent de sa conviction intime d’être
condamné à la médiocrité. Â
Pour réellement changer, l’homme doit élever
son regard au-dessus de ses conditionnements et embrasser la vision élevée que
Dieu a de lui. Il doit prendre l’entière responsabilité de ses actes et
se mettre au travail avec la collaboration de Dieu. L’adage populaire « Aide-toi
et le Ciel t’aidera » se révèle ici parfaitement juste.  Nous devons
prendre la décision de changer et agir avec la conviction que c’est
possible. C’est le premier pas. Dieu fera le reste.
Par Jean jr. Landry