par Frank A. Viola
Supposons
qu’en allant au travail vous arriviez à un panneau STOP. Qu’est-ce que vous
faites? Tout dépend de votre antécédent religieux:
1.
Un
catholique bien éduqué continuerait sans s’arrêter, parce qu’il
croit qu’il ne peut pas interpréter le panneau STOP sans s’appuyer sur son
groupe religieux et sur ses traditions. Or, comme sa communauté ne prend pas
très au sérieux les panneaux STOP, il ne ressent pas le besoin de s’arrêter.
Soit dit en passant, c’est une assez bonne description de la mentalité
catholique.
2.
Un
fondamentaliste prendrait le texte à la lettre, et s’arrêterait, en
attendant qu’on lui dise de continuer.
3.
Un chrétien
d’une des grandes dénominations classiques (Luthériens, Méthodistes,
Presbytériens, etc.) ne prend pas la peine de lire le panneau, mais il
s’arrêtera si la voiture devant lui s’arrête.
4.
Un pasteur
évangélique issu du séminaire s’empressera de remarquer que « STOP »
signifie « arrêt », c’est-à -dire un endroit où s’arrête un train ou un bus pour
faire descendre les passagers. Le dimanche prochain, le point central de son
message sera : le panneau STOP sert à indiquer les carrefours où la circulation
est naturellement bouchée; par conséquent c’est un bon endroit pour faire
descendre des passagers de votre voiture.
5. Un légaliste
ferait l’une des deux choses suivantes. Soit, il emprunte une autre route, qui
ne comporte pas de panneau STOP, pour éviter d’enfreindre la loi. Soit, il
s’arrête au panneau STOP et prie « Merci, oh Seigneur, de m’avoir ordonné de
m’arrêter. » Ensuite, il attend trois secondes à sa montre, puis il poursuit sa
route. Il veille aussi très attentivement aux autres voitures, au cas où
quelqu’un brûlerait le stop, pour qu’il puisse les condamner.
6.
Un
théologien averti ne manquera pas de remarquer qu’il n’y
a pas de panneau STOP sur la rue Marc, alors qu’il y en a un sur les rues Luc
et Matthieu. Il en conclut donc que les panneaux sur les rues Luc et Matthieu
sont une imitation d’un panneau sur une rue « Q » dont personne n’a jamais
entendu parler.
7.
Un pasteur
qui se base sur la théologie de la fin des temps remarquera que la
racine carrée de la somme des représentations numériques des lettres S-T-O-P
(sigma tau omicron et pi suivant l’alphabet grec), multipliée par 40 (le nombre
test), divisé par 4 (le nombre de la terre) est égale à 666. Il en conclut, par
conséquent, que les panneaux stop sont des marques tant redoutées qu’a laissées
la bête, un présage funeste du jugement divin, et qu’il doit les éviter à tout
prix.
8.
Un
pentecôtiste charismatique ne s’arrêtera que s’il se sent guidé par
l’Esprit, et si le panneau est un mot rhema et non un mot logos.
9.
Un pasteur
de la prospérité s’arrêtera au panneau, fera une confession
optimiste sur le fait de s’être arrêté, puis il présentera la prière de
Jahbets, et conclura que Dieu le rendra riche.
10.
Un arminien
croit que s’il brûle le stop, il perdra son salut. Alors, avec peur et
tremblement, il s’efforce consciencieusement de s’arrêter à chaque panneau.
11.
Un
calviniste croit que Dieu a déjà prédestiné son comportement devant
le panneau. S’il brûle le STOP, c’est qu’il n’avait jamais été sauvé. S’il
s’arrête, il était élu avant la création.
12.
Un baptiste
croit que Dieu veut de lui qu’il s’arrête au panneau, mais qu’il sera toujours
sauvé s’il ne le fait pas. Car si tu t’es arrêté une fois, dans l’esprit de
Dieu, tu t’es toujours arrêté.
13.
En voyant le panneau STOP, un libertin commence à chanter « Alléluia, je
suis libre », il appuie sur le champignon et grille le stop à toute allure.
Puis il se fait renverser par un camion!
14.
Un
théologien de la libération croit qu’un panneau STOP n’est fait que
pour arrêter la classe élite et prospère. Les pauvres sont libres de brûler le
STOP quand ils le souhaitent.
C’est
explicite, n’est ce pas?
Nous
avons tous des lunettes qui nous ont été données par notre éducation
religieuse.
Et nous interprétons
les Écritures, nous interprétons le Seigneur et nous interprétons ce qu’il nous
dit au travers de ces lunettes.
Source :
site sagesse chretienne