par Jean-Louis Bulté
Je crois
qu’un grand mal sévit aujourd’hui dans nombre d’églises touchant à la
connaissance de Dieu. Bien des discours et bien des chants actuels tendent Ã
penser que Dieu est sentimental, très sentimental, de sorte qu’il nous appelle
par exemple à nous blottir dans ses bras d’amour pour recevoir un câlin
spirituel. Dieu ne semble pas très exigeant : pourvu que nous venions Ã
lui tel que nous sommes (ce qui au passage est un pléonasme puisqu’il serait difficile
de venir autrement que ce que nous sommes en réalité à ses yeux) et que nous
soyons sincères, cela suffit.
Devenons
des adorateurs en chantant des cantiques qui élèvent nos âmes (et stimulent
aussi un peu la chair, mais c’est moins avouable) et tout va bien !
Signalons que les pires hérétiques sont sincères dans leurs erreurs et que la
véritable adoration ne repose pas premièrement dans le chant mais dans
l’abandon total de notre volonté propre et de la soumission complète à la
souveraineté du Seigneur : Abraham monta pour adorer en étant prêt Ã
sacrifier son fils à la demande de son Dieu (Genèse 22 :4).
Le
Très–Haut, qui est devenu notre Père dans les cieux, il est vrai, ne traite pas
les choses de façon sentimentale mais en vertu de sa nature. Or si Dieu est
amour — et il nous a aimé le premier — Dieu est aussi fondamentalement Saint et
il ne badine pas avec le péché quand bien même Jésus est venu pour le pardon
des péchés. La preuve, dit l’apôtre Pierre, c’est que Dieu a détruit Sodome et
Gomorrhe pour servir d’exemples aux impies à venir (2 Pierre 2 : 6).
Le signe
évident que notre notion de Dieu est marquée par une dimension très
émotionnelle, c’est que nous n’entendons plus parler du châtiment de Dieu
envers ses enfants ou de la rétribution finale « des méchants », deux
réalités scripturaires pourtant incontournables.
Dans cette
nouvelle présentation sentimentale de Dieu, on ne prend pas le risque de
culpabiliser quelqu’un en lui suggérant que son problème ou sa maladie vient peut-être d’une désobéissance, d’un choix ou
d’une décision contraire à la volonté divine alors que le Père essaie
d’interpeller et de ramener dans la bonne voie son enfant. Non, nous préférons
rassurer en citant l’exemple de Job – si souvent utilisé à tort car peu peuvent
se prévaloir du témoignage rendu par Dieu lui-même : « il n’y a
personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit ,
craignant Dieu, et se détournant du mal .» (Job 1 :8)
Qui prêche
encore aujourd’hui sur le grand jour de L’Eternel, ce jour de fureur, de
détresse et d’angoisse, ce jour de ravage et de destruction, de ténèbres et
d’obscurité, décrit si explicitement par le prophète Sophonie ? (Sophonie
1 : 14-18)
Et si ce
n’était que Sophonie : tous les prophètes rapportent en des termes très
durs la sentence de Dieu sur un monde qui sombre sous le poids de son iniquité.
« Oui
mais là où le péché abonde, la grâce surabonde »... Paul dit
en réalité aux Romains que « là où le péché a abondé, la grâce a
surabondé » (Romains
5 :20) : c’est fait, Christ l’a accompli. C’est en lui que la grâce a
surabondé une fois pour toutes. Christ ne sera pas crucifié à nouveau.
Ce monde
enlisé dans la rébellion court droit à un jugement inévitable et terrible car Dieu
sera aussi extrême dans sa colère qu’il l’a été dans son amour manifesté par le
don de son Fils. Vous en doutez, vous trouvez cela exagéré ? Dans ce cas,
puis-je vous suggérer de relire les prophètes, de considérer avec attention
bien des psaumes où Dieu se présente comme le Juge de toute la terre rendant la
justice suprême — gloire à son nom. Puis-je vous inviter à considérer les
propos de Paul dans sa lettre aux Romains, chapitre 1, versets 18 Ã 32[1] .
Jésus
n’était pas un sentimental car le sentimental est incapable de dire des choses
dures à entendre ou de faire des mises en garde sévères ; ses bons
sentiments l’en empêchent. Jésus était
rempli de compassion au point où il était toujours disponible pour secourir,
pour apporter une réponse concrète aux besoins des hommes, loin des simples
exhortations à prendre courage en attendant que ça aille mieux.
Toutes les
épitres qui ont toutes étaient rédigées par des hommes poussés par l’Esprit
nous incitent à nous aimer les uns les autres en action et en vérité (pas en
paroles seulement) et à aimer notre prochain comme nous-mêmes tout en aimant
Dieu avant tout et par-dessus tout. Mais dans toutes les épitres (ou presque)
certains sont de meilleurs « élèves » que d’autres- il y a de
sérieuses réprimandes et des mises en garde sévères qui ne doivent rien à une
attitude sentimentale. Et non il ne suffit pas de chanter des beaux cantiques
ou de faire une petite prière bien évangélique pour tout résoudre et laisser
penser que Dieu est bien au-dessus de nos différences. Oui Dieu est bien
au-dessus de nos différences mais il n’est pas au-dessus de nos compromis ou
des façons de contourner sa Parole, grande nuance.
Aux
sentimentaux — et ils sont nombreux parmi nous — je demande si ils ont bien
considéré les propos du livre qui clôture la Bible, savoir l’Apocalypse, où il
nous est parlé de la colère de l‘Agneau (Jésus) qui va déverser sur les nations
la cuve de l’ardente colère du Dieu Tout-Puissant ; et où il est mentionné
au chapitre 16 les sept coupes de la colère de Dieu … et j’en passe.
Pour
conclure, disons que Dieu est amour mais qu’il n’est pas conduit par des
sentiments liés à notre nature humaine. Ne nous faisons pas un
Dieu à notre ressemblance, au
risque d’être très surpris un jour devant son trône, où son autorité suprême
nous saisira avant toutes choses, c’est sûr !
Notre
sentimentalité peut facilement nous jouer bien des tours et en particulier nous
empêcher de connaitre Dieu dans sa plénitude. Dieu n’est pas sentimental, il
est Dieu, parfait dans son amour, sa justice, sa sainteté.
Source :
www.lesarment.com/
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[1] Romains 1/18 à 32 : «La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute
impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité
captive, 19car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur
ayant fait connaître. 20En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa
puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la
création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc
inexcusables, 21puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme
Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs
pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. 22Se
vantant d’être sages, ils sont devenus fous; 23et ils ont changé la gloire du
Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des
quadrupèdes, et des reptiles.
24C’est
pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs coeurs;
en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps; 25eux qui ont changé
la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du
Créateur, qui est béni éternellement. Amen!
26C’est
pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes: car leurs femmes ont changé
l’usage naturel en celui qui est contre nature; 27et de même les hommes,
abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs
les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et
recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
28Comme ils
ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens
réprouvé, pour commettre des choses indignes, 29tant remplis de toute espèce
d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d’envie, de meurtre,
de querelle, de ruse, de malignité; rapporteurs, 30médisants, impies,
arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents,
31dépourvus d’intelligence, de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde.
32Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort
ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils
approuvent ceux qui les font.»