par Stuart Briscoe
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Aimer son Ă©pouse comme Dieu le veut.
«
Tout homme qui lit l’Écriture sait qu’être un bon mari est un appel de la plus
haute importance, et qu’être partenaires dans le mariage, c’est participer Ă
quelque chose d’unique, de beau, et de béni. Il n’y a que Dieu qui ait pu
établir cela, et il nous donne le privilège d’y participer ! »
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«
Maris aimez
vos femmes…. »
est
une parole de l’apôtre Paul aussi célèbre que l’ordre qu’il donne aux épouses «
d’être soumises à leur mari ».
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Que
ces paroles soient ou non dans l’air du temps pour les églises contemporaines,
il n’en reste pas moins vrai que nous, les hommes, devrions étudier de plus
près ce que cela recouvre.
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Nous
lisons dans Ephésiens 5 :25-33 « Maris,
que chacun aime sa femme, comme Christ a aimé l’église, et s’est livré lui-même
pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant et en la lavant par l’eau de
la parole, pour faire paraître devant lui cette église glorieuse, sans tache ni
ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable. C’est ainsi que le
mari doit aimer sa femme comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime
lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en
prend soin, comme Christ le fait pour l’église, parce que nous sommes membres
de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera
à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je
dis cela par rapport à Christ et à l’Eglise. Du reste, que chacun de vous aime
sa femme comme lui-même, et que sa femme respecte son mari. »
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Au
premier abord, le sens de « maris aimez vos femmes » semble évident, mais quand
j’ai pris le temps d’y réfléchir d’un peu plus près, cela m’a ouvert les yeux.
Tout le problème vient de la façon dont on comprend le terme « aimer ». Notre
conception de l’amour est grandement influencée par notre environnement, notre
culture, et la façon dont nous avons été élevés.
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Lorsque
je reçois de jeunes couples pour la préparation au mariage, je leur demande
souvent s’ils ont été des enfants aimés. Les réponses que je reçois m’obligent
à préciser la question. Je leur demande alors « Selon vous, l’idée que nous
nous faisons de l’amour conditionne-t-elle notre compréhension de passages de l’écriture
tels que « Maris, aimez vos femmes ». Il n’y a aucun doute là -dessus, et c’est
ça qui est dangereux.
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J’ai
posé ces questions à un jeune couple d’amoureux. La femme m’a répondu avec
enthousiasme : « oh, oui ! J’ai été un enfant aimé. Dans notre famille, nous
nous disions souvent que nous nous aimions, nous nous embrassions souvent, nous
nous Ă©crivions des petits mots, nous nous faisions des cadeaux mĂŞme pendant les
vacances. Oui, j’ai été aimée. »
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Le
jeune homme a mis plus de temps à me répondre. Il a pris son visage dans ses
mains, et m’a répondu avec hésitation : « oui, il me semble que j’ai été aimé.
Mon père ne disait pas grand’chose, je ne l’ai jamais vu montrer de l’affection
à ma mère. Il venait parfois me voir jouer lors des matches, et si je jouais
bien, il me disait « C’est bien, mon fils », mais si je jouais mal, il hurlait
après moi. Il est mort quand j’étais ado, et j’ai pleuré car j’aurais aimé lui
parler, mais c’était trop tard. Je pense qu’il m’aimait quand même ».
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Il
est possible que ce jeune couple aille au devant de difficultés car leurs
conceptions respectives de l’amour et leurs attentes sont très différentes.
Cette conversation montre à quel point notre façon de concevoir l’amour est
importante. Quand l’apôtre Paul dit cela, est-ce que cela veut dire que je dois
aimer ma femme comme mon père aimait ma mère, ou bien dois-je l’aimer comme les
hommes de ma génération traitent leurs femmes ? Qu’entend-il par là ?
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Aimer comme Christ a aimé l’église.
L’amour
de Christ envers l’église est historiquement vérifiable, et clairement décrit.
Il n’y a pas d’ambiguïté sur le sens de l’amour qui est demandé aux hommes.
Mais comment Christ a-t-il aimé l’église ? En se donnant lui-même pour elle !
Cela signifie que son amour représentait un sacrifice et qu’il lui a coûté
quelque chose. Je me trompe peut-ĂŞtre, mais il me semble que les hommes ne sont
pas vraiment prêts à considérer qu’ils doivent sacrifier quelque chose par
amour pour leur épouse. Bien sûr, si elle était insultée publiquement, tout
mari ferait face à la foule et se tiendrait à ses côtés. Mais de là à se
sacrifier volontairement pour elle ?..
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Je
me souviens avoir parlé à un groupe d’hommes à Johannesburg en Afrique du Sud.
Ils étaient tous surexcités à cause du match de rugby qui allait avoir lieu
entre l’Afrique du Sud et l’Australie. Quand j’ai demandé combien parmi eux
avait déjà leur billet pour assister au match, une forêt de mains s’est levée
immédiatement avec enthousiasme. J’ai dit alors : « D’accord, alors voici un
dĂ©fi pour vous : Combien parmi vous seraient prĂŞts Ă donner leur billet Ă
quelqu’un d’autre et dire à votre femme que vous n’irez pas au match pour
pouvoir l’accompagner dans les magasins samedi après midi ? ». Un lourd silence
s’est fait dans la salle, puis quelqu’un s’est exclamé :
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«
Ça, c’est trop demander ! ».
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Aimer comme soi-mĂŞme
Selon
Paul, un homme devrait aimer sa femme comme il s’aime lui-même. Cela ne devrait
pas ĂŞtre une surprise pour ceux qui savent que les chrĂ©tiens sont appelĂ©s Ă
aimer leur prochain comme eux-mêmes (et les épouses sont des « prochains » très
proches !). Les psychologues disent que l’on doit d’abord apprendre à s’aimer
soi-même, avant de pouvoir aimer les autres. Paul serait estomaqué d’entendre
une telle exégèse ! Je ne conteste pas que beaucoup de gens souffrent d’une
faible estime d’eux-mêmes, et qu’ils ont avant tout besoin de connaître leur
véritable valeur aux yeux de Dieu. Mais ce n’est pas à cela que fait référence
cet ancien commandement. Paul était en train de parler notre sens inné et
instinctif de notre importance personnelle.
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La plupart des ĂŞtres
humains, surtout les hommes, ont un instinct de survie et d’autosatisfaction
très développé. Cela se voit dans leur comportement au volant, l’importance
qu’ils donnent à la hiérarchie. Aimer sa femme comme soi-même, c’est considérer
qu’elle est aussi importante que soi, et le montrer !
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Nous
savons tous que les hommes aiment leur propre corps. C’est pour cela que Paul
dit que les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Comme il a
dit métaphoriquement que l’homme était la tête (le chef) de la femme, Paul
continue la métaphore en disant : « Maris, vous êtes la tête, et votre épouse
est le corps ».
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Des
corps sans têtes ne sont d’aucune d’utilité, pas plus que des têtes sans corps.
Paul dit ainsi que le mari et la femme sont indispensables l’un pour l’autre.
Quand Dieu unit deux personnes, ils deviennent un. La tĂŞte et le corps sont
indissociables, intimement liés. L’homme qui présente sa femme comme sa «
moitié » a tout à fait raison. Il peut même aller plus loin en disant « ma
meilleure moitié ». C’est encore plus juste. Mais l’aimer, c’est accepter le
fait qu’elle est indispensable, et de constituer avec elle une nouvelle entité.
Il n’y a que Dieu qui puisse réaliser cela.
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L’aimer avec un but.
Paul
nous dit que Christ a aimé l’église et qu’il s’est donné Lui-même pour elle,
afin de se préparer une épouse parfaite. Pour cela, il s’est donné Lui-même en
parfait sacrifice pour le péché, puis a commencé le processus de sanctification
qui ne se terminera que lorsque les pécheurs pardonnés se retrouveront dans sa
glorieuse présence pour l’éternité.
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De
la même façon, l’amour d’un mari pour sa femme doit se faire dans un but. Il ne
pourra pas la rendre parfaite, mais il peut se sacrifier lui-mĂŞme, et tout
faire pour lui permettre de devenir ce que Dieu veut qu’elle soit. Un de mes
amis étudiait justement Ephésiens 5, il remarqua dans ce passage que l’épouse
de Christ devait être glorieuse (d’autres traductions disent « éclatante », «
rayonnante »). Il se mit alors à réfléchir à ce sujet : « Est-ce que je rends
ma femme « rayonnante ». Il posa la question à la principale intéressée, qui
lui répondit : « En toute honnêteté, non, tu ne me fais pas rayonner ! ».
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Elle lui dit qu’il était assez
égoïste, qu’il prenait rarement en compte ses désirs et qu’il ne lui demandait
jamais son opinion, et que quand ils n’étaient d’accord entre eux, de toute
façon, il faisait ce qu’il avait en tête sans tenir compte d’elle. Elle en
était chagrinée et frustrée. Pas vraiment une femme épanouie et rayonnante ! Je
dois dire que personnellement, quand je considère les premières années de notre
mariage, j’étais assez comme ça moi aussi.
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Alors que devrions-nous
faire pour mieux aimer nos Ă©pouses
? Tout d’abord nous devons rejeter sans appel les conceptions du monde séculier
et étudier de près ce qu’est la norme biblique, et en faire notre objectif
idéal. Rappelez-vous que celui qui n’a pas de but l’atteint rarement ! Nous
devrions toujours garder en tĂŞte ce que tout ce que Paul enseigne au sujet du
mariage et de la famille dans l’épître aux Ephésiens repose sur le commandement
du verset 18 : « Soyez remplis du Saint
Esprit ». Des
couples et des familles en bonne santé ne sont engendrés que par la plénitude
du Saint Esprit pour la simple raison qu’aucun être humain, ni homme ni femme,
n’a la capacité d’imiter Christ par ses propres forces.
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Les
mariages sont trop importants et les épouses trop précieuses, pour que les
hommes fassent n’importe quoi dans leur rôle de mari. Tout homme qui lit
l’Écriture sait qu’être un bon mari est un appel de la plus haute importance,
et qu’être
partenaires dans le mariage, c’est participer à quelque chose d’unique, de
beau, et de béni. Il n’y a que Dieu qui ait pu établir cela, et il nous donne
le privilège d’y participer !
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Pasteur
Stuart Briscoe a Ă©tĂ© pendant 30 ans le pasteur principal de Elmbrook Church , Ă
Brookfield, Wisconsin. Maintenant, il fait des tournées dans le monde entier,
oĂą il prĂŞche aux couples et aux missionnaires. Avec son Ă©pouse Jill, ils ont
trois enfants, et 13 petits-enfants.
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Source :
www.michelledastier.com
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