Pour
un temps, satan déchaîne toute sa fureur. Nous ne sommes qu’au début de l’heure
de la tentation, la plus redoutable que l’homme ait jamais connue. Nous pouvons
nous attendre à toutes sorties d’assauts, aux coups les plus bas ; au
point que seul celui qui a accepté cette
séparation radicale qu’opère la Croix du Christ Jésus pourra répondre à la
manière de mon frère Joseph :
« Il refusa… comment ferais-je un aussi grand
mal et pécherais-je contre Dieu ? »
Dieu
nous ramène au point de départ.
« Ainsi,
Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté comme justice. Reconnaissez-le
donc : ceux qui la foi sont fils d’Abraham » Galates 3 : 6-7.
C’est
là le « judaïsme » éternel selon Dieu. Quatre siècles avant que Dieu
ne fît entendre sa voix dans le tonnerre au Sinaï, disant : « Tu ne
commettras point d’adultère », il y avait un simple juif, nommé Joseph,
qui connaissait si bien la communion aux souffrances du Seigneur qu’il n’était
pas nécessaire de lui dire en quoi consistait la loi. Voilà ce que Dieu désire
de nous. L’intention de Dieu n’est pas que nous apprenions simplement Ă
respecter la règle du jeu. Il ne veut pas que notre vie soit fondée sur un code
ou un règlement. Il s’agit de marcher avec Dieu par le Saint-Esprit. Alors,
« comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre
Dieu ? »
« Quoiqu’elle
parlait tous les jours à Joseph, il refusa de coucher auprès d’elle, d’être avec elle. » Genèse
39 :10.
Je
me souviens de deux jeunes qui vinrent me trouver un soir après une réunion.
Ils voulaient que je prie pour eux. Ils pensaient qu’ils se marieraient
peut-ĂŞtre un jour, mais cette perspective-lĂ Ă©tait fort lointaine. Pour
l’instant ils se débattaient dans toutes sortes de problèmes. Chaque fois
qu’ils étaient seuls, ils succombaient à des tentations sexuelles.
« Pire
pour nous, Art, dirent-ils, pour que nous ne cédions pas à cette
tentation. »
« Il
serait insensé de ma part de le faire, répondis-je, si après cette prière vous
remontez, seuls, dans votre voiture, créant les conditions même qui rendent la
chute inévitable. »
Combien sommes-nous Ă prier du bout
des lèvres, tout en continuant à nous exposer sciemment à des situations
dangereuses qui perpétuent la tentation dans notre vie ? L’Ecriture nous dit de ne faire aucune
concession aux convoitises de la chair (Romains 13 :14). Joseph refusa
d’écouter la femme de Potiphar, de coucher avec elle, et même d’être avec elle. La séparation était
radicale. Ne croyez pas que ce fût facile pour lui de refuser. Je ne peux
imaginer sa tentatrice comme une femme quelconque, dépourvue de charmes. Il
était en présence, j’en suis sûr, d’une tentation somptueuse, du « nec
plus ultra » de la sensualité Egyptienne.
Joseph
a dû faire un effort déchirant pour se détourner d’elle ; nous ne pouvons
le comprendre si nous ne savons pas, pour notre propre compte, ce que veut dire
« RESISTER ».
Une telle marche constitue un appel Ă
la séparation ; et qui dit séparation dit souffrance. Si vous ne voyez vraiment pas de quoi je veux parler,
jeûner donc pendant deux jours. Refusez à la chair, tout simplement, ses trois
bons repas quotidiens et les petites collations que vous prenez entre temps :
vous aurez peine Ă croire la clameur, les cris qui montent des profondeurs
cachées de votre être. Vous direz que jamais, jusque là , vous n’aviez entendu
un tel charivari. Il ne se manifestait pas quand vous alliez Ă l’église ou Ă
l’étude biblique. Il ne vous empêchait pas d’être un chrétien très comme il
faut, ni même d’être charismatique. Mais dès
l’instant où vous vous mettez à dire non à la chair, à affirmer la primauté, la
supériorité, la suprématie de l’Esprit, vous saurez qu’une guerre épouvantable
fait rage.
« C’est
pourquoi : sortez du milieu d’eux,
Et
séparez-vous, dit le Seigneur ;
Ne touchez
pas Ă ce qui est impur,
Et Je vous
accueillerai.
Je serai
pour vous un Père,
Et vous
serez pour Moi des fils et des filles,
Dit le
Seigneur Tout-Puissant. »
2
Corinthiens 6 : 17-18
La paternité de Dieu, c’est bien
autre chose qu’un article de foi ou une pieuse formulation doctrinale. Nous ne saurons pas ce qu’elle est si nous nous
contentons d’une vie chrétienne faite de bonne volonté, de modération, de
religion, où des rituels dépourvus de signification usurpent la place de la
véritable adoration. Si vous n’avez pas cette connaissance intime de Dieu en
tant que Père, vous vous demanderez peut-être pourquoi on voit ruisseler
d’abondantes larmes sur le visage des adorateurs. Il n’existe pas de méthode
humaine, de moyen facile pour atteindre à cette connaissance, qui n’est donnée
que dans la Présence du Saint d’Israël. Sa Présence seule, la réalité de cette
Présence peut vous briser le cœur et vous amener à vous prosterner en larmes
devant Lui. Je tiens pour un trésor tout instant où Dieu m’abaisse jusque là .
Nous avons désespérément besoin de Le connaître de cette manière-là et de le
suivre en nous séparant des ténèbres de ce monde.
Extrait
du livre d’Arthur Katz « L’Authencité – Un défi, une espérance »