Le
royaume de Juda Ă©tait tombĂ© dans l’idolâtrie et la dĂ©cadence morale.Â
Pendant plus de 40 ans (de – 627 à – 586), Jérémie avertit
les Juifs qu’à moins qu’ils ne se repentent, Dieu les punirait sévèrement.
Pendant tout ce temps, trois nations puissantes se
disputaient la domination du monde : l’Assyrie, Babylone et l’Égypte.
Juda ne pouvait éviter le conflit, puisqu’il était situé
géographiquement au centre de ces trois puissances.
Le cœur des hommes et des femmes de Juda s’était endurci contre le
Seigneur, et la punition semblait inévitable. C’était une triste période.
Jérémie se lamentait et pleurait souvent.
Or Dieu a
porté une attention particulière à un homme très découragé, Baruc, le
secrétaire et l’assistant personnel de Jérémie, le prophète. Il avait travaillé
très dur, et s’attendait à ce que quelque chose de positif se produise, mais il
se disait maintenant : « Malheur
à moi ! Car l’Éternel ajoute le chagrin à ma douleur ; je m’épuise en
soupirant, et je ne trouve point de repos. » (Jérémie 45.3)
Les
journaux et magazines s’intéressent tout particulièrement aux riches, aux
puissants, aux stars… Notre Dieu, lui, manifeste un intérêt plein d’amour non
seulement à l’égard de ses serviteurs bien connus et en vue, mais également
pour chacun de ces nombreux serviteurs invisibles : ceux qui travaillent
dans les coulisses, ceux qui prient, qui donnent, qui nettoient, qui préparent,
qui soutiennent, qui servent, qui organisent, qui traduisent, qui aident, qui
réparent, qui multiplient et diffusent le message que Dieu a donné à d’autres…
Se rendant compte que Baruc était découragé, Dieu a donné à Jérémie une
prophétie particulière pour Baruc : « Ainsi
parle l’Éternel, le Dieu d’IsraĂ«l, sur toi, Baruc… » (JĂ©rĂ©mie 45.2)Â
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Pourquoi Baruc
était-il découragé ?
Vous
êtes-vous déjà senti découragé ? Parfois, le découragement s’infiltre doucement
lorsque les nouveaux dĂ©fis deviennent rĂ©pĂ©titifs, que nos efforts se heurtent Ă
l’apathie, ou que nous commençons à douter de la valeur de ce que nous faisons.
Parfois encore, le découragement nous tombe dessus et s’installe profondément,
lorsque nous nous trouvons face à des obstacles sérieux, des contretemps
frustrants ou une forte opposition. Nous nous rendons compte que nos grandes
espérances ne vont pas être réalisées, et ne le seront peut-être jamais ! Quels
ont pu être les facteurs de découragement de Baruc ?
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1. Le message
Du fait
de la désobéissance entêtée de Juda, les prophéties que devait écrire Baruc
parlaient principalement de jugement et de punition (voir, par ex., 32.5
36.8,29). C’est une joie de donner un message d’approbation et de bénédiction
de la part de Dieu. Mais, parfois, si nous voulons être trouvés fidèles, nous
avons besoin de transmettre la désapprobation ou le jugement de Dieu, et ce
n’est pas là une tâche facile !
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2. L’auditoire
L’auditoire
rejetait Dieu, son message et ses messagers. Baruc, avec Jérémie, a été menacé
de mort (JĂ©r 36.26). Les motivations du messager sont parfois remises en
question, il est accusé à tort (Jér 38.4).
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3. Le type de travail
Le
travail du scribe était difficile, lent et méticuleux. « Baruc écrivit dans un
livre, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles que l’Éternel avait dites
à Jérémie. » (Jér 36.4) Or, après des mois passés à écrire, Baruc lut ce
message dans le temple ; quelqu’un porta le rouleau au roi, qui jeta au
feu le précieux manuscrit ! (Jérémie 36.23) Baruc n’en avait conservé ni
photocopies, ni sauvegarde d’ordinateur… Alors « Jérémie prit un autre
livre, et le donna à Baruc… » (Jér 36.32) et ils ont tout recommencé. Quel
découragement pour Baruc ! Le fruit de notre labeur ne produit pas toujours ce
que nous attendons et peut sembler complètement inutile, mais pour autant,
prenons garde au service que nous avons reçu (Col 4.17).
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4. Le manque de
reconnaissance
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l’époque, peu de gens savaient lire et écrire. Cela pouvait donc ouvrir les
portes pour obtenir des situations lucratives et d’influence. Gemaria, Élishama
ou Jehudi (JĂ©r 36.12,20,21) avaient des postes officiels importants. Et Baruc ?
Après toutes ces années d’études et de travail acharné, il n’était toujours que
le secrétaire d’un prophète mélancolique et impopulaire ! Personne ne semblait
le remercier ou exprimer de l’admiration pour son travail dévoué. Parfois, nous pouvons aussi oublier
que « vous servez le Seigneur Christ » (Colossiens 3.23-24, Darby). C’est
cela seul qui donne sa signification et sa dignité au ministère chrétien.
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5. L’avenir sombre
Baruc
Ă©tait un visionnaire qui servait Dieu mais il rĂŞvait Ă©galement de grandes
choses pour lui-même (Jér 45.5). Aurait-il le glorieux avenir de Josué après
Moïse ou d’Élisée après Élie ? Les prophéties de Jérémie décrivaient un
avenir collectif triste et déprimant. Aucun travail important, respecté ou
stable auquel Baruc pouvait aspirer ! Pourquoi l’avenir de Baruc était-il si
sombre ? Le Seigneur a une tâche, un ministère ou un avenir différent pour
chacun de ses serviteurs. « Que t’importe ? Toi, suis-moi », dit Jésus (Jean
21.21-22).
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6. Le sacrifice
Le
service de Baruc l’a conduit à accompagner Jérémie dans de nombreuses
situations à la fois difficiles et douloureuses : tous deux étaient
ensemble ridiculisés et rejetés, ils avaient ensemble faim et froid, ils
étaient ensemble accusés à tort et menacés (Jér 36.26). Le sentier de l’obéissance a ses
joies — et ses peines aussi. La souffrance injustifiée est particulièrement
difficile à accepter, même s’il est dit que c’est « digne de louange » (1
Pi 2.19-20, Darby). Notre ministère peut parfois exiger que nous nous privions
de bénédictions légitimes, comme Jérémie à qui le Seigneur avait demandé de ne
pas se marier (Jérémie 16.2). Mais le Seigneur voit et récompense toujours un
sacrifice généreux et fait de bon cœur (Matthieu 19.27-29).
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7. Le silence de Dieu
Baruc se
sentait totalement désespéré (Jér 45.3). C’est déjà assez de gémir, de se
sentir épuisé, de se révolter. Mais le désespoir commence à agripper notre âme
lorsque nous entretenons la pensée que notre Dieu est froid, détaché et passif.
Et c’est pire si nous commençons à en conclure que Dieu ajoute réellement de la
tristesse Ă notre peine, et que notre vie serait meilleure sans lui. De telles
pensées sont d’origine démoniaque et ont pour but de nous faire douter de la
puissance, de la sagesse et de la bonté de notre Père céleste. Si elles sont
entretenues, la spirale dépressive descendante va sûrement s’accélérer. Lorsque
nous sommes tristes ou fatigués, nos esprits sont affaiblis et plus vulnérables
aux attaques de Satan. Il nous faut identifier l’origine de tels mensonges au
sujet de Dieu, et les rejeter fermement au nom de JĂ©sus. Il est tout Ă fait
possible que nous ne comprenions pas le moment choisi par Dieu, ni pourquoi il
permet, fait (ou ne fait pas) quelque chose. Mais que notre propre limitation ne
jette aucun doute quant à la puissance, la sagesse ou la bonté du Seigneur (Ésaïe 26.3).
La réponse de Dieu au découragement de Baruc
Notre
Père céleste qui nous aime voit nos circonstances, nos actions et nos
motivations. Il écoute nos paroles et nos pensées intérieures, il perçoit nos
émotions. Il est très réconfortant de savoir que « tout est nu et
découvert » à ses yeux (Hébreux 4.13) ; comme le chantait David :
« Tu pénètres de loin ma
pensée. » (Psaume 139.2) La déprime et le découragement de Baruc
trouvaient leur origine dans des pensées incorrectes. Par un message court,
direct et personnel, le Seigneur encourage Baruc à croire la réalité telle
qu’elle est vraiment : « Voici, ce que j’ai bâti, je le
détruirai ; ce que j’ai planté, je l’arracherai, savoir tout ce pays. Et
toi, rechercherais-tu de grandes choses ? Ne les recherche pas ! Car
voici, je vais faire venir le malheur sur toute chair, dit l’Éternel ; et
je te donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. »
(Jérémie 45.4-5) Ce message est en trois parties.
1. Le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de la réalité
Les
efforts et les sacrifices de Jérémie et de Baruc donnaient des résultats
décevants ; ils ne changeaient tout simplement pas le monde autour d’eux.
Leur travail en valait-il la peine ? Le Seigneur voit le désarroi intérieur de
Baruc, son apitoiement sur lui-mĂŞme, son combat intĂ©rieur et il commence Ă
diriger la vision du scribe à l’extérieur de lui-même.
Le
Seigneur peut bâtir et planter avec ou sans Baruc (notez la répétition du
« je » divin). C’est un fait. C’est la réalité. Le Seigneur peut nous
inviter à participer à une partie de son grand projet, mais cela reste son projet. Les hommes ne sont pas le
centre de l’univers. Notre Père céleste nous aime, prend soin de nous et se
réjouit en nous, mais « nous » et « nos efforts » ne sont pas au centre des plans de
Dieu. Ce qui s’y trouve, c’est
le Seigneur Jésus Christ, son œuvre, sa gloire (Col 1.16-18). Cher compagnon de
service, prends du recul et regarde la réalité avec les yeux de Dieu ; comprends que toi, ton travail et
tes sacrifices, n’êtes qu’une petite partie du plan éternel et global de Dieu.
Au temps convenable, au moment choisi, Dieu réalisera ses desseins.
2. Le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de sa propre mission
La
frustration de Baruc, du fait de l’absence de rĂ©sultats visibles, l’a poussĂ© Ă
rêver de travaux plus significatifs, de manières plus efficaces d’obtenir
reconnaissance et satisfaction. Le Seigneur a vu les intentions du cœur
perturbé de Baruc et lui a demandé : « Et toi, rechercherais-tu de grandes
choses ? » Parfois, le Seigneur appelle, prépare, et confie à des
hommes et des femmes une grande tâche — « grande » du point de vue de Dieu.
Mais lorsque, comme Baruc, nous regardons Ă nous-mĂŞmes et nous cherchons de
grandes choses pour nous,
le message du Seigneur est clair : « Ne
les recherche pas ». En
tant que chrĂ©tiens, le Seigneur nous appelle Ă penser « grand » et Ă
emmagasiner de « grands » trésors, mais à le faire au ciel (Matt 6.20-21).
Quels
talents et quelles capacités vous ont été confiés ? quel est votre appel ?
quelle est votre mission ? Une fois que vous savez ce que le Seigneur vous a
donné à faire, tenez-vous-y. Jusqu’à ce que le Seigneur vous montre clairement
que vous devez en changer, donnez-vous totalement à l’œuvre du Seigneur, parce
que vous savez que « votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Cor
15.58). Parfois, notre stratégie ou la méthode employée peut devoir être
modifiée à la lumière des résultats obtenus, mais notre cœur n’est pas fixé sur
les statistiques. Avant tout, nous désirons entendre notre Maître nous
dire : « C’est bien, bon
et fidèle serviteur ; […] entre dans la joie de ton maître. »
(Matt 25.21) Est-ce là toujours le désir de votre cœur ?
3. le Seigneur corrige la vision qu’a Baruc de l’avenir
L’un des
facteurs qui a contribué aux pensées dépressives de Baruc est qu’il n’a vu
aucune espérance pour l’avenir. Les dirigeants de Juda continuaient à ignorer
le message de Dieu, et Dieu allait bientôt utiliser l’armée babylonienne pour
envahir, tuer, détruire et prendre le contrôle de Juda. Le Seigneur a
partiellement confirmé le sombre point de vue de Baruc : « Voici, je fais faire venir le
malheur sur toute chair. » (Jér. 45.5)
Le fait
que Dieu décide d’arrêter un projet, d’interrompre un ministère ou même de
discipliner son peuple ne signifie pas qu’il s’en est allé, ni que tout espoir
s’est évanoui. En fait, les actes mêmes de renverser et d’arracher sont des
indications claires que Dieu est toujours impliqué, actif, et aux commandes.
Aussi longtemps que nous serons sur terre, de tels changements douloureux et de
tels contretemps apparents ont un but. Et il
est heureux qu’il y ait toujours un « mais » divin.
Le
Seigneur a béni Baruc en lui donnant cette promesse personnelle : « Mais je te donnerai ta vie pour
butin, dans tous les lieux où tu iras. » Cette promesse se situe
historiquement au milieu des événements du ch. 36. Après que le roi a brûlé le
rouleau et ordonné l’arrestation de Baruc et de Jérémie, survient un autre
« mais » divin : « Mais
l’Éternel les cacha. » (Jér 36.26) Baruc était en sécurité ; le
Seigneur avait commencé à tenir sa promesse.
Craignez-vous
l’avenir ? Votre vision est-elle obscurcie par de sombres pensées ? Le
Seigneur ne nous a jamais promis sur cette terre que nous connaîtrions
uniquement la croissance constante et le succès visible. Mais il nous a
dit : « Allez. Et, voici,
Je suis avec vous tous les jours. » (Matt 28.19-20). Face à une attaque spirituelle,
nous savons que les bonnes promesses de notre Seigneur s’étendent bien au-delĂ
de notre court voyage sur terre, jusqu’à son retour pour nous prendre auprès de
lui (Jean 14.1-3).
Après
avoir reçu en promesse l’assurance qu’il aurait la vie sauve, Baruc a-t-il eu
peur de se faire attraper et tuer ? Peut-être, mais il n’avait pas à le faire.
Nous ne pouvons jouir des promesses de Dieu que si nous les connaissons et les
croyons. Les croyons-nous réellement ?
Conclusion
Notre
Père céleste voit ce qui se passe à l’intérieur de chacun de nous, que nous le
servions au front ou aux bagages, et il s’en soucie. Comme Baruc, beaucoup
d’entre nous se sont vus confier quelques petites tâches. Comme Baruc, nous
pouvons aussi parfois nous sentir las et découragés. Nous ne voyons pas les
résultats auxquels nous aspirons, et pouvons commencer à estimer que notre
travail ne sert à rien. À quoi le Seigneur regarde-t-il, chez tous ceux qui le
servent ? Les deux seuls critères qu’il utilise pour évaluer la réalité de chaque
vie sur terre sont l’obĂ©issance et la fidĂ©litĂ©. Alors continuons Ă Ă©couter, Ă
obéir et à avancer.
Source : http://www.promesses.org