On
pourrait dire que le futur ministère d'Elisée s'est joué sur un regard.
Imaginons les yeux rivés résolument sur son maître pendant que le char de feu
enlevait le prophète. Cela fut le moyen de communication d'une onction qui
commença dès lors à se manifester glorieusement dans la vie d'Elisée. Voir la
gloire de Dieu avec nos yeux physiques peut entraîner dans notre vie une
communication de cette gloire.
"Lorsqu'ils eurent passé, Élie dit à Élisée: Demande ce que tu veux
que je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d'avec toi. Élisée répondit:
Qu'il y ait sur moi, je te prie, une double portion de ton esprit! Élie dit: Tu
demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai enlevé
d'avec toi, cela t'arrivera ainsi; sinon, cela n'arrivera pas." (2 Rois 2:9-10,
LSg).
L'inverse existe Ă©galement. Quand le mĂŞme
Elisée fut assiégé dans la ville de Dothan par l'armée syrienne, le serviteur
de l'homme de Dieu ne vit, par ses yeux physiques, qu'une multitude de soldats
ennemis les presser de toutes parts. Devant son angoisse, Elisée demanda à Dieu
de lui ouvrir les yeux spirituels pour qu'il puisse voir les légions d'anges
invisibles qui Ă©taient lĂ pour les protĂ©ger (2 Rois 6,14-17). Le serviteur, Ă
ce moment-lĂ , ne pouvait recevoir par ses yeux physiques et il avait besoin
d'être éclairé par ses yeux spirituels.
Ce
que j'aimerais souligner ici, c'est l'importance de deux sortes de sens Ă
considérer dans notre marche chrétienne. Il y a les sens physiques qui nous
informent par rapport au monde matériel, mais il y a également les sens
spirituels de notre esprit que nous devons apprendre à développer par le
Saint-Esprit.
A
la vue, l'ouïe, le toucher, le goût, l'odorat physiques, correspondent les cinq
sens spirituels. La Parole de Dieu y fait référence dans bien des domaines
(Eph. 1, 18; Apoc. 2, 7 etc.).
Pour voir la gloire de Dieu se manifester dans notre vie, apprenons Ă voir
aussi avec les yeux du coeur, entendre avec nos oreilles spirituelles, toucher
avec notre esprit, goûter à la bonne Parole de Dieu et sentir la
bonté du Seigneur. L'homme spirituel marche ainsi « comme voyant l'invisible
» qu'il amène à la réalité visible par sa foi en action.
Article
de Pierre Truschel, paru dans L'AVENEMENT n°71 - Mai 1994