par Chip Brogden
«
Je hais toute voie de mensonge. »
(Psaume 119:104b)
Dès
les premiers jours de notre vie de jeune chrétien, l'accent a été placé avant
tout sur l'amour. On nous apprend à aimer Dieu, à aimer son prochain et à aimer
son ennemi. Nous nous sentons fautifs si nous n'aimons pas quelqu'un comme nous
le devrions, et nous demandons à Dieu de nous donner de l'amour pour ce frère
ou cette soeur. Comme c'est merveilleux quand le Seigneur répond à notre
prière, et que nous sommes alors capables de nous aimer les uns les autres d'un
saint amour.
Mais
il y a un autre aspect de l'amour que l'on néglige souvent, et c'est la haine.
C'est une sainte haine qui va de pair avec un amour saint. Pourtant, on
n'entend pas beaucoup parler de cette sainte haine. Il ne s'agit pas de la
haine qui pousse les gens à se battre et se tuer les uns les autres. Quand nous
entendons le mot « haine », nous pensons aux commérages, aux calomnies, aux
disputes, au meurtre, à la guerre, aux « crimes de haine » commis envers des
individus ou des groupes, aux « jihads », et aux croisades. Il n'y a rien de
saint dans tout cela, c'est du péché. Mais ce dont je parle ici, c'est une
sainte haine qui découle d'un saint amour.
J'aimerais
suggérer que la raison pour laquelle nous ne connaissons pas la sainte haine,
la bonne haine, est que notre amour n'est pas suffisamment fort. Un amour fort
produit une haine forte; un amour saint produit une haine sainte. Par exemple,
dans le Psaume 119, David se réjouit de la vérité de la Loi de l'Eternel. Parce
qu'il a appris à aimer la vérité, il a aussi appris à haïr toute voie de
mensonge. On ne peut pas à la fois aimer la vérité et aimer l'erreur. Mais plus
on aime la vérité, plus on déteste le mensonge. Comprenez-vous cela? C'est un
exemple de la sainte haine.
AIMER
LES CHOSES QUE DIEU AIME, ET HAIR LES CHOSES QUE DIEU HAIT
Savez-vous
qu'il y a des choses que le Seigneur déteste? Au cours de notre étude, nous
verrons que Dieu dit qu'Il déteste certaines choses. Et pourtant, Dieu est
amour. L'amour et la haine ne sont donc pas incompatibles, mais
complémentaires. Pourquoi certaines personnes détestent-elles d'autres
personnes? Parce qu'elles s'aiment elles-mêmes. L'amour-propre est très
destructeur. Donc l'amour est puissant, et la haine aussi, même si nous
n'aimons pas ou ne détestons pas les bonnes choses. Il est possible, bien sûr,
d'employer l'un ou l'autre à de mauvaises fins. Mais la sainte haine est autant
un don que l'amour saint. A moins d'avoir une sainte haine de l'ignorance, nous
serons toujours trompés. A moins d'avoir une sainte haine du péché, nous lui resterons
toujours asservis. A moins d'avoir une sainte haine de l'hypocrisie, nous ne
serons jamais sincères. A moins d'avoir une sainte haine de notre propre voie,
nous ne céderons jamais notre voie à Dieu. A moins d'avoir une sainte haine du
mal, nous ne le surmonterons jamais par le bien. Dans votre vie, il y a
toujours une chose que vous aimez, et une chose que vous détestez. La question,
c'est de savoir si vous aimez les choses que Dieu aime et détestez les choses
qu'Il déteste, ou si vous aimez les choses que Dieu déteste et détestez les
choses qu'Il aime.
«
Nul ne peut servir deux maîtres; car, ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il
s'attachera à l'un et méprisera l'autre. » (Matthieu 6:24a)
Le
contexte de ce passage parle de Mammon (l'amour et la recherche incessante de
la richesse). Mais le principe s'applique à tout. Il ne peut y avoir qu'un seul
maître dans votre vie. Vous ne pouvez servir qu'une seule chose à la fois. Vous
n'êtes pas libre de faire ce que vous voulez. Même si vous dites que vous ne
servez personne, vous servez toujours votre Moi. Donc lequel choisissez-vous?
Jésus dit que si vous L'aimez, alors vous détesterez toutes les autres choses.
Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que vous ne permettrez à rien ni à
personne de prendre la place de Celui que vous aimez - pas pour un jour, pas
pour une heure, pas pour une minute. Si notre amour du Seigneur est fort, alors
nous apprendrons à détester tout ce qui est en compétition avec Lui. Nous
mépriserons tout ce qui cherche à entraver notre relation avec Christ.
Lorsque
ma femme et moi nous sommes mariés, il était déjà clair que nous nous aimions
l'un l'autre. Nous nous aimions AVANT de nous marier. Cela ne suffisait-il pas?
A quoi bon se marier? Notre mariage a confirmé l'amour qui existait déjà, mais
il a aussi mis en avant notre rejet de tout autre fiancé potentiel quel qu'il
soit - passé, présent ou futur. En réalité, se choisir l'un l'autre, c'était
rejeter tous les autres. Cela n'aurait pas été suffisant de dire simplement que
nous nous aimions. Nous avons pris un engagement, et, l'ayant fait, nous avons
dû rejeter toutes mes « copines » et tous ses « copains ». Autrement notre
mariage aurait été voué à l'échec.
Nous
disons que nous aimons le Seigneur. Nous chantons, « Tu es tout ce que je
désire. Je n'ai jamais eu besoin que de Toi. » Comment se fait-il alors que
nous pouvons venir au Seigneur, Lui donner notre vie, Lui donner notre coeur,
déclarer notre amour envers Lui, et tenir encore à toutes nos « copines » et à
tous nos « copains ». Vous ne pouvez pas servir deux maîtres. Vous ne pouvez
pas vous donner complètement à plusieurs personnes. Vous ne pouvez pas à la
fois tenir à une chose, et avoir l'autre en plus. Vous pouvez faire ce que vous
voulez, mais de ce que vous voulez, vous ne pouvez pas tout faire. Il arrive un
point où vous devez faire un choix. Si vous voulez servir le Seigneur, vous
devez rejeter tout ce qui n'est pas du Seigneur. Si vous Le servez, alors vous
ne pouvez rien servir d'autre. Il dit que si vous tenez à autre chose, vous le
détestez et le méprisez.
J'ai
fait une étude du mot « haine » en grec et en hébreu et j'ai fait une
découverte merveilleuse. J'ai trouvé que le mot « haine » a précisément le même
sens qu'en français. « Haïr » signifie haïr en hébreu, en grec, et en français.
Je cherchais quelque vérité secrète, mais il n'y a en réalité aucun sens caché.
L'amour, c'est un mot fort. La haine, c'est un mot fort. Haïr signifie
mépriser, rejeter, être dégoûté par quelque chose. Il n'y a pas de mi-chemin
entre les deux. Mon ami, je ne voudrais jamais mettre en question ton amour
pour le Seigneur, mais je voudrais t'interroger sur ta haine pour toutes les
autres choses. Ce que vous aimez est une indication quant à ce que vous
détestez, et ce que vous détestez est une indication quant à ce que vous aimez.
Détestez-vous le péché? Détestez-vous le mal? Détestez-vous toute voie de
mensonge? Si quelqu'un déteste suffisamment le péché, il finira par crier à
Dieu pour Lui demander d'être libéré. Si quelqu'un déteste suffisamment le mal,
il finira par apprendre à le surmonter. Si quelqu'un déteste suffisamment toute
voie fausse, il finira par trouver la bonne voie.
ETRE
DISCIPLE, C'EST UNE RELATION D'AMOUR ET DE HAINE
«
Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et
ses enfants, et ses frères et ses soeurs, et même aussi sa propre vie, il ne
peut être mon disciple. » (Luc 14:26)
Je
suis venu au Seigneur à l'âge de huit ans. Je suis allé à l'église depuis mon
enfance. J'ai été dans une forme de ministère ou une autre depuis l'âge de
treize ans. J'ai entendu des milliers de messages et j'ai assisté à des
centaines de services. Pendant tout ce temps, je ne me souviens pas d'un seul
message portant sur Luc 14:26. D'ailleurs, je ne me rappelle pas avoir entendu
quelqu'un citer Luc 14:26 dans les confins d'aucun bâtiment d'église.
Aujourd'hui,
mon coeur se lamente du manque de disciples. Jésus nous a dit d'aller dans le
monde entier et de faire des disciples. Mais c'est bien trop difficile. Donc
nous nous contentons de moins. Nous allons dans le monde entier et nous
obtenons des « décisions pour Jésus ». Faire un disciple, c'est trop de
travail. Je viens de parler avec un de mes amis qui est pasteur. Il a commencé
avec un petit groupe dans son église une formation sur la direction de
l'église. Alors qu'il établissait le programme, quelqu'un a dit, « Mais tout
cela va nous demander beaucoup de discipline. » C'était l'un de ceux qui
étaient censés être dirigeants, et il se plaignait de devoir être discipliné.
Pour eux être disciple, c'est s'asseoir dans l'église tous les dimanches, et
écouter le pasteur prêcher.
D'un
certain côté, je trouve que la religion rend Jésus trop compliqué. D'un autre
côté, je trouve qu'elle rend trop facile le fait d'être disciple. Imaginez que
Jésus se tienne devant l'autel d'une église le dimanche matin alors que des
gens s'avancent pour « prendre une décision » pour Jésus. Jésus les regarde et
dit, « Désolé, vous ne pouvez pas être mon disciple. » Ils seraient choqués.
Les responsables de l'église seraient horrifiés. L'assemblée serait consternée.
Et pourtant, c'est exactement ce que décrit Luc 14:26. Quelqu'un vient à Jésus.
Alléluia! Nous avons un disciple? Peut-être, mais peut-être pas. Car non
seulement cette personne doit-elle venir à Jésus, mais encore lui faut-il
détester ses parents, son conjoint, ses frères et ses soeurs. Elle doit haïr sa
propre vie, et prendre sa croix et mourir pour pouvoir vivre. Connaissez-vous
le vrai problème? En fait, nous ne voulons pas du tout être disciples, nous
voulons simplement être sauvés. Nous voulons seulement aller au Ciel en étant
dérangés le moins possible. C'est pourquoi nous parlons « d'être sauvés » au
lieu de « devenir disciples ». Nous avons fait une séparation artificielle
entre les deux, comme si la première était obligatoire, mais la seconde
optionnelle. Peut-on vraiment être sauvé sans devenir disciple? Il y a des
millions de personnes qui comptent dessus.
J'ai
vu de nombreux appels à l'autel, mais de ma vie entière, je n'en ai jamais vu
qui soit basé sur Luc 14:26. Pourquoi pas? Parce que personne n'y répondrait!
De quoi parle Jésus? Il parle d'une sainte haine. Devenir disciple signifie que
dorénavant, Jésus aura la prééminence dans ma vie. La « prééminence », cela
veut dire la première place, la plus haute, la meilleure, la place favorite, la
place suprême. Cela signifie Le placer avant toute autre personne et toute
autre chose, même celles que je chéris le plus. Cela signifie abandonner mes
droits et mes exigences, détester ma propre vie et la mettre entre Ses mains.
C'est la mort de Soi. Jésus ne permettra pas qu'Il soit mis dans un coin, ou
relégué à quelques heures le dimanche matin, tandis que nous vivons comme il
nous plaît dans l'illusion que nous sommes « sauvés. » Soit Il est Seigneur DE
tout, soit Il n'est pas Seigneur DU tout.
HAISSEZ
le "MOI" ET VIVEZ POUR TOUJOURS
«
Celui qui affectionne sa vie, la perdra; et celui qui hait sa vie dans ce
monde-ci, la conservera pour la vie éternelle. » (Jean 12:25)
Une
caractéristique importante des derniers temps, c'est que les hommes seront «
idolâtres d'eux-mêmes » (2 Timothée 3:2a). Il semble ce que soit là la base de
tous nos problèmes. En effet, cela explique l'existence du mal dans le monde.
Le mal existe parce des gens qui sont aveuglés par leur amour d'eux-mêmes
cherchent à tout contrôler et tout manipuler, dans le but de servir leurs
propres fins égoïstes; et s'ils ne peuvent pas contrôler quelque chose, ils essayent
de le détruire. Le remède à ce mal, c'est une sainte haine du Moi, et c'est
exactement ce que produit la Croix, dans son application pratique, chez un
disciple de Jésus.
Le
problème, c'est de faire accepter la Croix aux gens. Même dans sa lettre la
plus joyeuse, un Paul frustré se lamente que « tous cherchent leurs propres
intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (Philippiens 2:21). Dans cette même
lettre, Paul nous dit en pleurant que « plusieurs marchent en tant qu'ennemis
de la Croix du Christ, dont la fin est la perdition, dont le dieu est le ventre
et dont la gloire est ce qui fait leur honte, qui ont leurs pensées dans les
choses terrestres » (Philippiens 3:18-19). On peut être un ennemi de la Croix
de Christ sans pour autant maudire Christ: il suffit de nous aimer nous-mêmes
et de nous intéresser d'avantage aux choses terrestres qu'aux choses célestes.
Finalement, la préservation de soi, l'amour de soi, l'entêtement, la propre
justice, au détriment de tout le reste, deviendront la destruction de soi. On
obtient le contraire de ce que l'on espérait recevoir. Voilà ce que Jésus nous
dit. Si vous aimez votre vie, vous la perdrez complètement.
Il
arrive un jour où nous sommes tellement dégoûtés de notre propre voie, que nous
implorons Dieu de nous en montrer une autre. Paul dit que ce qu'il veut faire,
il ne le fait pas, mais ce qu'il déteste, il le fait (cf. Romains 7:15). Nous
pourrions penser que la solution serait de fixer notre attention sur le
problème, d'arrêter de faire ce que nous détestons, de mettre notre conduite en
règle. Mais nous découvrirons tôt ou tard, comme Paul, que le vrai problème
n'est pas ce que nous FAISONS, mais ce que nous SOMMES. Nous pouvons confesser
encore et toujours les mêmes péchés, ou bien nous pouvons prendre la Croix et
mourir à tous les péchés. La première approche traite les péchés commis, tandis
que la seconde approche traite le pécheur. Laquelle, pensez-vous, sera la plus
efficace? Eh bien, si celui qui pèche est mort, alors la question du péché
devient insignifiante. Haïr le péché, c'est bien; haïr le Moi, c'est mieux, et
bien plus efficace. Car la force du péché, c'est le Moi. Si vous mettez la
hache au pied d'un mauvais arbre, il s'arrêtera de porter de mauvais fruits, et
la question est réglée une fois pour toutes. Si le Moi est renié, alors le
péché devient superflu, et le problème du Mal est résolu.
LE
DIEU DU SAINT AMOUR ET DE LA SAINTE HAINE
Mais
la sainte haine n'est pas réservée aux disciples. Le Seigneur est capable lui
aussi d'avoir une sainte haine. Depuis très longtemps, les gens ont pensé que,
comme Dieu nous aime indépendamment de ce que nous faisons, Il aime aussi tout
ce que nous faisons. C'est totalement faux. Dieu est amour, et, comme nous
l'avons déjà montré, un saint amour produit une sainte haine. Le Seigneur nous
aime. Et parce qu'Il nous aime si passionnément, Sa sainte haine peut être
assez dure:
«
A quoi me sert la multitude de vos sacrifices? dit l'Eternel. Je suis rassasié
d'holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes grasses; et je ne prends
pas plaisir au sang des taureaux, et des agneaux, et des boucs. Quand vous
venez pour paraître devant ma face, qui a demandé cela de vos mains, que vous
fouliez mes parvis? Ne continuez pas d'apporter de vaines offrandes: l'encens
m'est une abomination, - la nouvelle lune et le sabbat, la convocation des
assemblées; je ne puis supporter l'iniquité et la fête solennelle. Vos
nouvelles lunes et vos assemblées, mon âme les hait; elles me sont à charge, je
suis las de les supporter. Et quand vous étendrez vos mains, je cacherai de
vous mes yeux; quand même vous multiplierez la prière, je n'écouterai pas... »
(Esaïe 1:11-15a)
Et...
«
Je hais, je méprise vos fêtes, et je ne flairerai pas de bonne odeur dans vos
assemblées solennelles; si vous m'offrez des holocaustes et vos offrandes de
gâteau, je ne les agréerai pas, et je ne regarderai pas le sacrifice de
prospérités de vos bêtes grasses. Ote de devant moi le bruit de tes cantiques;
et la musique de tes luths, je ne l'écouterai pas. » (Amos 5:21-23)
Je
veux être une bénédiction et une réjouissance pour le Seigneur. Je ne veux pas
Le peiner. Qu'en est-il de vous? Mes amis, nous devons apprendre quelles sont
les choses que le Seigneur aime, et quelles sont celles qu'Il déteste. Il
vaudrait mieux que nous laissions tomber toutes nos occupations et que nous
nous couchions la face contre terre plutôt que de mener encore une
"réunion" d'église et ainsi courir le risque de peiner le Seigneur
une fois de plus. Nous avons la responsabilité de découvrir quelles sont les
choses que le Seigneur aime et quelles sont les choses qu'Il déteste;
lesquelles Lui sont acceptables, et lesquelles ne Lui sont pas acceptables.
C'est en vain que nous Lui demandons sans cesse de bénir la chose même qui Le
repousse. C'est une perte de temps. Offrons-nous des sacrifices acceptables au
Seigneur? Des sacrifices d'humilité? D'un coeur brisé? Le louons-nous en Esprit
et en Vérité? Ou bien mettons-nous seulement en oeuvre chaque semaine la forme
extérieure du christianisme? Nous savons mettre en place un programme musical
(trois chants de louange, trois chants d'adoration). Nous savons collecter les
offrandes. Nous savons prêcher, et nous savons appeler les gens à l'autel. Nous
savons faire toutes ces choses: mais donnons-nous à Dieu ce qu'Il désire? C'est
triste, mais c'est un fait: si la présence de Dieu quittait nos assemblées, 99%
de nos activités resteraient inchangées, sans aucune interruption. Nous n'avons
pas besoin de l'Esprit de Dieu pour adorer dans la chair: cela, nous pouvons le
faire par nous-mêmes. Mais Dieu n'acceptera pas un tel « culte. » Il s_en
détourne. Car...
«
L'Eternel hait ces six choses, et il y en a sept qui sont en abomination à son
âme: les yeux hautains, la langue fausse, et les mains qui versent le sang innocent,
le coeur qui médite des projets d'iniquité, les pieds qui se hâtent de courir
au mal, le faux témoin qui profère des mensonges, et celui qui sème des
querelles entre des frères. » (Proverbes 6:16-19)
Nous
avons du mal à le comprendre, mais les Ecritures le disent clairement. Le
Seigneur place la fierté, le mensonge et le commérage dans la même catégorie
que le meurtre et la conception de projets d'iniquité. Si nous voulons être une
bénédiction au Seigneur, nous devons détester les choses que Lui déteste. Nous
ne pouvons pas nous permettre de prendre ces choses à la légère. Le Seigneur ne
change pas. S'il y a quelque chose qu'Il n'aimait pas il y a 4000 ans, Il la
déteste tout autant aujourd'hui. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être
négligents. Tous les jours, nous peinons le Seigneur et nous nous peinons les
uns les autres avec des paroles et des actions irréfléchies.
Nous
détestons tous le meurtre - mais détestons-nous la fausseté et l'hypocrisie
avec la même passion? Détestons-nous le commérage et le mensonge? Nous sommes
prompts à condamner les autres pour leurs actes de terrorisme et de violence,
parce que c'est un péché évident. Mais sommes-nous aussi prompts à nous juger
nous-mêmes quand nous sommes coupables de semer des querelles entre des frères?
« Seigneur, permets-moi de détester ce que Tu détestes. » Telle devrait être
notre prière, et le Seigneur y répondra en Se révélant Lui-même à nous avec
puissance. Nous apprendrons à nous éloigner des choses qui peinent et offensent
le Seigneur. Nous serons attirés par les choses qui Lui font plaisir. C'est
cela, la sainteté.
Certains
frères et soeurs n'ont pas la moindre peur de semer la discorde. Au nom du «
partage », il nous arrive si souvent de nous mordre et nous dévorer les uns les
autres. Bien sûr, le commérage est généralement enrobé d'un vocabulaire
spirituel. Une fois, j'ai lu quelque chose en ligne sur Internet qui disait, «
Priez pour Chip Brogden, parce qu'il... » et par la suite était listé tous les
points où je n'avais pas été à la hauteur des attentes de cette personne. «
Priez pour soeur une telle, vous savez, je l'ai vu l'autre jour dans le bureau
de tabac etc... » Avec des partenaires de prière comme cela, à quoi bon prier?
C'est là un autre exemple qui montre que nous ne détestons pas ce que le
Seigneur déteste. Au cours des nombreuses années que j'ai passées avec des gens
d'église, j'ai vu tellement de disputes et de discordes que j'ai appris à
détester le commérage avec une sainte haine. J'implore Dieu de m'aider à garder
ma bouche et mes oreilles fermées dans ce domaine. Le commérage m'est tellement
détestable que je ne peux pas supporter d'être avec des gens qui cherchent par
tous les moyens à semer la discorde. Cela me donne des frissons dans le dos!
Cela me met hors de moi! C'est un don de Dieu. Le Seigneur m'a brisé dans ce
domaine. Et qu'en est-il de vous?
HAIR
POUR JESUS
Aimez-vous
ce que le Seigneur aime? Alors vous devez détester ce que le Seigneur déteste.
Jésus détestait ce qui était arrivé dans la maison de Son Père, et Il a
fabriqué un fouet pour expulser les marchands hors du temple (cf. Jean
2:13-17). Notez les choses qui vous mettent en colère, les choses qui vous
peinent, les choses qui vous rendent passionnés et zélés - elles indiquent
quelque chose que vous pourriez être appelé à changer: d'abord en vous-même, et
ensuite chez les autres.
«
[A Pergame] Ainsi tu as, toi aussi, des gens attachés à la doctrine des
nicolaïtes; ce que je hais. » (Apocalypse 2:15)
«
[A Ephèse] Mais pourtant tu as ceci de bon, c'est que tu hais les actions des
Nicolaïtes, comme je les hais, moi aussi. » (Apocalypse 2:6)
Dans
la lettre d'Apocalypse, on trouve sept lettres destinées à sept églises. On y
voit aussi l'importance de détester ce que le Seigneur déteste. Seules deux
églises sont sélectionnées en rapport avec la question des Nicolaïtes. Nous
n'avons pas l'intention de discuter de ce que représentent les Nicolaïtes, ce
qui ferait l'objet d'un article à part entière. Pour le moment, nous nous
contenterons de traiter la question de la sainte haine.
Pergame
était fidèle au témoignage du Seigneur. Jésus dit qu'ils retiennent Son nom, et
qu'ils n'ont pas renoncé à Sa foi, même devant la menace du martyr. Mais ils
avaient permis qu'une fausse doctrine s'infiltre dans leur assemblée. Bien
qu'ils soient fidèles sur tous les autres points, le Seigneur leur a adressé un
reproche, parce qu'ils avaient autorisé quelque chose que le Seigneur déteste.
Je connais beaucoup d'assemblées comme Pergame. Beaucoup sont des églises
institutionnelles, mais beaucoup d'autres sont des églises de maison. Ils
m'entendent parler de la prééminence de Christ, mais ils continuent leur vie
comme avant. Ils autorisent des choses que le Seigneur trouve détestables. Ils
disent qu'ils aiment le Seigneur, mais ils ne détestent pas les choses qu'Il
déteste. Ils tiennent à la doctrine de Balaam et des Nicolaïtes. Que va-t-il se
passer? « Repens-toi; autrement je viendrai à toi bientôt, et je combattrai
contre eux par l'épée de ma bouche » (Apocalypse 2:16).
D'un
autre côté, regardez Ephèse. Ils travaillaient patiemment, ils ne toléraient
pas le mal, et ils exerçaient un discernement remarquable contre les faux
apôtres. Malheureusement, l'oeuvre du Seigneur a fini par devenir plus
important pour eux que le Seigneur de l'oeuvre, et ils ont perdu leur premier
amour. Ils sont commandés de se repentir et d'accomplir de nouveau leurs
premières oeuvres. Mais malgré tout, dans un post-scriptum intéressant, le
Seigneur ajoute, « Mais pourtant tu as ceci de bon, que tu hais les actions des
Nicolaïtes, lesquelles je hais, moi aussi. » Le zèle n'est pas inutile. La
sainte haine est importante. L'église à Ephèse détestait ce que le Seigneur
détestait. Il leur suffisait maintenant de donner à Jésus la première place, et
ils seraient un puissant témoignage pour le Seigneur.
La
Bible dit de Jésus: « Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité » (Hébreux
1:9a). Jésus n'a pas changé. Il aime passionnément ce que le Père aime, et Il
hait passionnément ce que le Père haït. Et Il est Celui qui vit en nous, Celui
qui est en train de nous rendre conformes à Son image. Toucher le Seigneur
Jésus, c'est toucher ce qu'Il aime et aussi ce qu'Il hait. C'est avoir de la
compassion envers les multitudes, et être en colère envers ceux qui les oppriment.
Nous ne pouvons pas connaître profondément le Seigneur tout en demeurant sans
passion pour Lui. La mesure de notre amour pour la justice est déterminée par
notre haine pour l'iniquité, et la mesure de notre haine pour l'iniquité est
déterminée par notre amour pour la justice. Le saint amour et la sainte haine
vont de pair. Tous deux sont des dons de Dieu. Tous deux ont un grand pouvoir
de motivation, se motivant mutuellement.
«
La crainte de l'Eternel, c'est haïr le mal. Je hais l'orgueil et la hauteur, et
la voie d'iniquité, et la bouche perverse. » (Proverbes 8:13)
Il
est universellement accepté que celui qui est appelé Sagesse dans les
Proverbes, c'est le Christ préexistant. Nous voudrions tous une révélation de
Christ qui nous montrerait quelque chose de Son amour, de Sa puissance, de Sa
guérison, ou de Sa grâce. Et bien sûr, toutes ces choses sont en Christ. Mais
cette révélation de Christ - comme Celui qui hait le mal, la fierté et
l'arrogance - est tout aussi valable. Bien entendu, une telle révélation risque
d'être incongrue face à notre conception de Jésus comme étant doux, tempéré et
passif. Mais le but de la révélation, ce n'est pas d'entretenir nos illusions,
mais de les éliminer; de nous montrer la Vérité, pour ensuite nous conformer à
la Vérité qui nous a été montrée.
Je
répète: dans votre vie, il y a toujours une chose que vous aimez, et une chose
que vous haïssez. Nul ne peut servir deux maîtres. La question, c'est de savoir
si vous aimez les choses que Dieu aime et détestez les choses qu'Il déteste, ou
si vous aimez les choses que Dieu déteste et détestez les choses qu'Il aime.
Père,
conforme-nous à l'image de Jésus Christ - et détruis toutes nos illusions quant
à ce que cela signifie. Il doit grandir, mais nous devons diminuer. Montre-nous
quelles sont les choses qui te plaisent; montre-nous quelles sont les choses
qui te peinent. Donne-nous sagesse et discernement pour les distinguer.
Donne-nous une sainte haine envers tout ce qui ne donne pas à Christ la
prééminence. Nous te le demandons pour que Ta Volonté soit faîte et Ton Royaume
vienne. Amen.
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