par Gérald Fruhinsholz
«
Grâce » à la rébellion et au péché du peuple, et alors que Moïse, le grand
libérateur des enfants d’Israël, était exaspéré à un point extrême, considérant
sa mission comme un échec, le Seigneur nous donne dans ce passage de l’Exode,
l’image de Sa grande compassion, dans la révélation de Sa gloire !
Nous
croyons que ce temps est proche, et que, dans ce monde en décomposition, qui
voit des hommes agir avec tant de violence et de barbarie, qui voit l’Occident
tomber dans l’incrédulité, qui voit autant de persécution dans le monde
chrétien… Dieu va se révéler puissamment, en manifestant sa Gloire.
«
L’Eternel descendit dans une nuée, se tint là auprès de lui, et proclama le nom
de l’Eternel. Et l’Eternel passa devant lui, et s’écria : L’Eternel, l’Eternel,
Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en
fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille génération… » - Exode 34 :5-7.
Moïse, le grand intercesseur
Il
est important de connaitre le contexte de cet épisode : Moïse avait conscience
que recevoir de la main de Dieu les Tables de la loi, la Parole divine, était
en soi un aboutissement. Tout ce qu’Israël avait vécu au travers de la sortie
d’Egypte, prouvait la réalité de Dieu ; Moïse connaissait la grandeur de sa
mission, son importance, et il mesurait sa propre responsabilité. Mais lorsque,
descendant du Sinaï avec les précieuses tables de la Loi, il vit le peuple
danser autour d’un veau d’or, on peut imaginer sa colère et son découragement :
« Et, comme il approchait du camp, il vit le veau et les danses. La colère de
Moïse s’enflamma ; il jeta de ses mains les tables, et les brisa au pied de la
montagne » - Exode 32 :19.
La
colère de Dieu également tomba sur le peuple - 3000 hommes périrent en ce
jour-là , tués par l’épée des Lévites eux-mêmes (32 :27). Son frère lui-même,
Aaron, avait déçu Moïse : « Que t’a fait ce peuple pour que tu l’aies laissé
commettre un si grand péché ? » (32 :21).
Moïse
aurait pu tout abandonner, et baisser les bras. Et pourtant… Moïse prouva sa
grandeur, en confrontant même Dieu pour qu’Il se repente ! « Reviens de
l’ardeur de ta colère, et repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple »
(32 :12). Il argumenta disant : « Que diraient les Egyptiens ?... Ils riraient
de toi, Seigneur, ton nom serait piétiné… Souviens-toi des tes promesses que tu
as faites à Abraham… » (32 :12).
Wouah
! Quel intercesseur, quel excellent avocat ! Et Dieu s’est repenti. Et Dieu a
même accepté de revenir sur sa décision, et de marcher à nouveau au milieu de
Son peuple.
Moïse
a trouvé grâce aux yeux de Dieu ! « Je
ferai ce que tu me demandes », dit le Seigneur (33 :17).
« Taille deux autres tables ! »
Malgré
ces choses, Moïse a besoin d’être renouvelé. Il est celui qui parle avec Dieu,
« face à face ». Mais il a besoin de plus, il veut voir Sa gloire !…
Avant
cela, considérons la portée prophétique de cet épisode tragique, lorsque Moïse
se trouve devant ce constat d’échec total.
Il
vient d’avoir dans les mains les Tables de la Loi, la Parole de Dieu, après
avoir passé 40 jours sur le Sinaï, dans la présence de Dieu, et s’attendant Ã
être reçu comme un héros au sein du peuple, il voit l’incommensurable,
l’inimaginable se passer – le peuple se livrant à la débauche adorant une
idole, un veau d’or… C’est ainsi qu’il jette au sol les Tables de la Loi et les
brise !
Réalisons
une chose, voyons-là un parallèle incroyable. Et posons-nous la question : qui
est « la Parole » pour nous chrétiens, qui est-ce qui l’incarne ?... Jean l’a magnifiquement
écrit : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la
Parole était Dieu » - Jean 1 :1.
Jésus
EST la Parole. Nous voyons qu’avec Moïse, « la Parole a été brisée » - nous
avons de suite cette image prophétique, celle de l’Agneau de Dieu cloué sur une
croix (« Il a été brisé pour nos péchés » – Es 53 :5) - cette mort semblait
être pour les disciples également un terrible échec. Sa venue comme Messie
semble être avortée. De même Moïse a-t-il dû penser que sa mission avait
lamentablement échoué. L’entrée en Canaan semblait compromise à jamais.
Et
soudain, voilà que Dieu propose à Moïse de tailler d’autres tables de pierre !!
Cela ne semble pas être un problème pour Dieu, il faut juste refaire des
tables… Cela ne nous évoque-t-il pas une
« deuxième » Parole, correspondant finalement à une deuxième venue, celle du
Mashia’h ? Wouah !... Jésus est la Parole vivante, Parole incarnée.
Quelle
source d’espérance pour Moïse : Dieu donne « une deuxième » chance, et en
prime, Il révèle Sa gloire, et Il traite une nouvelle alliance avec Israël ! «
Je vais conclure une alliance avec vous. En présence de tout ton peuple, Je
ferai des prodiges tels qu’il ne s’en est jamais produit sur la terre entière
ni chez aucune nation, et tout le peuple qui t’entoure verra combien est
impressionnante l’œuvre de l’Eternel que J’accomplis par ton intermédiaire » -
Ex 34 :10. Nous sommes dans ces temps déjà où Dieu accomplit des choses «
impressionnantes » au travers d’Israël.
Dieu se révèle
Devant
un Moïse découragé et désespéré, Dieu s’est révélé avec gloire et tendresse –
Ex 33 :18-23 : « Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et Je proclamerai
devant toi le nom de l’Eternel ; Je fais grâce à qui je fais grâce, et
miséricorde à qui je fais miséricorde. L’Eternel dit : Tu ne pourras pas voir
ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre… tu te tiendras sur le rocher...
Quand ma gloire passera, Je te mettrai dans un creux du rocher, et Je te
couvrirai de ma main jusqu’à ce que j’aie passé. Et lorsque Je retournerai ma
main, tu me verras par derrière, mais ma face ne pourra pas être vue ».monnaie
de Judée
Dieu
réconforte son prophète, Il lui donne une nouvelle source d’espérer. Avoir une
révélation de la gloire de Dieu transforme notre être, lui redonne vie et
espoir pour l’avenir. Il nous communique « la paix surnaturelle » (Phil 4 :7)
dont nous avons besoin dans les temps difficiles.
Et
plus loin, Dieu donnera sa propre description : Je suis le « Dieu
miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité
». Arrêtons-nous sur cet aspect : « riche en bonté (‘HESSED) et en fidélité
(‘EMET) » - littéralement, « en compassion et en vérité ». Ce sont les deux
faces de Dieu comme celles d’une pièce de monnaie – d’un côté l’amour-COMPASSION
de Dieu, de l’autre sa VERITE, liée aux alliances divines. La vérité biblique
est reliée au choix souverain de Dieu : c’est vrai pour le Juif comme pour le
chrétien. Le choix d’Israël, son rachat inconditionnel, les alliances avec les
enfants d’Israël, l’établissement de l’Israël actuel, tout cela relève du choix
divin. Pour certaines personnes de pensée humaniste, ce choix peut paraître «
injuste », mais pour nous chrétiens qui bénéficions de la grâce de Dieu, c’est
« la justice » de Dieu, véritable et souveraine.
Laisse-moi voir ta gloire !
L’exigence
de Moïse, celle de voir la gloire de Dieu, doit nous interpeller. En notre
temps où les choses empirent, et où tout semble désespéré pour le monde, je
crois que nous pouvons avoir la même attitude que le libérateur d’Israël : «
Seigneur, montre-nous ta gloire ! ».
Cela
fait 26 siècles que la Schekhina, la gloire de Dieu, a quitté Israël : « La
gloire de l’Eternel s’éleva du milieu de la ville, et elle se plaça sur la
montagne qui est à l’orient de la ville » (sur le Mont des oliviers) – Ezéchiel
11 :23. C’était en -586 av JC., juste avant la destruction de la ville par
Nebucanetsar.
Aujourd’hui,
nous sommes près de 70 ans après la restauration d’Israël, et surtout bientôt
50 ans – un jubilé – après la libération de la ville de David en 1967. Comme
nous devons le savoir, 1917 était la libération de Jérusalem par le général
chrétien Edmund Allenby[1] de 400 ans d’occupation des Ottomans. En 2017, nous
serons donc dans un autre jubilé. Sera-ce la reconstruction du Temple ?...
En
1917, Dieu a ouvert la porte pour la terre – un Foyer national juif,
En
1967, Dieu a ouvert la porte pour avoir Jérusalem comme capitale d’Israël,
En
2017, Dieu ouvrira-t-il la porte pour le Temple… et le retour de la Shekhina ?
Je
crois que, d’une certaine manière, le Seigneur nous pousse à crier à Lui, comme
Moïse !
«
Seigneur, je veux voir ta gloire ! »
« Seigneur, on veut te voir à l’œuvre, avec des
guérisons, des miracles, des conversions, notamment dans le monde arabe (et l’accomplissement
de Esaïe 19 !)… C’est le temps de crier à l’Eternel, de voir l’Eglise se
réveiller pour que le ciel descende sur la terre, de voir l’humanité
bouleversée par la grandeur du Dieu vivant, du Dieu de Jacob.
A
nous aujourd’hui d’être assoiffés de Dieu, de Sa gloire !
Source :
http://preparezlechemin.over-blog.com