Semaine du 20 au 26 juillet 2013
Par Esther Grève
Résumé de
l’actualité
Au terme de 6 voyages au
Moyen-Orient, alors que les efforts du secrétaire d’Etat américain John Kerry
avaient jusque-là échoué, un accord a finalement été trouvé in extremis
vendredi soir pour faire revenir Palestiniens et Israéliens à la table des
négociations. Cette annonce en laisse sceptique beaucoup, et ce qui était
présenté par Obama et l’administration américaine comme la dernière chance de
tenter de parvenir à un accord de paix ne suscite pas beaucoup d’espérance. Le
Fatah a mis toutes les oppositions possibles Ă la reprise des pourparlers, et
revendique « un Etat palestinien sur les lignes de 1967 avec Jérusalem-Est
comme capitale ». Mais Israël de son côté témoigne encore de sa bonne
volonté et se montre une nouvelle fois prêt à des concessions : le
gouvernement envisage la libération de prisonniers palestiniens, qui ne sont
pas emprisonnés par hasard mais pour avoir perpétré des attentats terroristes…
Des négociations directes vont donc reprendre à Washington prochainement, avec
Tsipi Livni côté israélien et Saëb Erekat côté palestinien comme
interlocuteurs. Le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne ont tous
deux annoncĂ© que tout accord auquel aboutiraient les pourparlers sera soumis Ă
référendum dans leurs populations respectives.
Deux roquettes sont tombées
dans le Sud d’Israël cette semaine.
En Egypte, le changement de
pouvoir laisse le pays dans une situation toujours aussi critique et instable.
Tandis qu’une commission d’experts a été chargée par le Président d’intérim
Adly Mansour de proposer des modifications Ă la constitution, le Caire avec ses
alentours a été agité cette semaine encore par les affrontements entre pro- et
anti-Morsi. Ce sont à nouveau des dizaines de personnes qui ont péri dans des
violences avec jets de pierre et coups de feu. Déterminés à ne pas lâcher le
pouvoir, les Frères musulmans ont encore organisé tous ces derniers jours des
manifestations bloquant des rues entières et des sites stratĂ©giques, jusqu’Ă
l’aéroport lui-même. Al-Sissi, chef de l’armée et nouvellement vice-Premier
ministre, a appelé à des manifestations de soutien au nouveau pouvoir, soutenu
par le mouvement Tamarod et les laĂŻcs. Depuis le renversement de Mohamed Morsi,
on compte plus de 350 morts dans les affrontements. Une bombe a explosé cette
semaine dans un poste de police au Caire. Au travers de ces événements, nous
voyons encore une description frappante de la prophétie d’Esaïe : «J’armerai
l’Egyptien contre l’Egyptien, et l’on se battra frère contre frère, ami contre
ami, ville contre ville, royaume contre royaume.» (Esaïe 19:2) Tandis que le
pays était divisé entre pro- et anti-Moubarak, c’est maintenant entre pro- et
anti-Morsi que les Egyptiens se divisent en camps.
La situation dans le SinaĂŻ est
elle aussi encore très tendue. Des soldats et des policiers ont trouvé la mort
dans des attentats. IsraĂ«l a d’ailleurs renforcĂ© son dispositif de protection Ă
sa frontière.
Le nouveau Président iranien
s’inscrit dans la ligne idéologique qui a été celle de l’Iran ces dernières
années. Il a en effet déclaré que son pays continuerait à encourager
« les efforts du Hezbollah dans le front de résistance » contre
Israël, ainsi que la lutte du Hezbollah aux côtés des forces du régime de
Bachar Al-Assad. D’ailleurs, à l’occasion de l’anniversaire de l’attentat
commis par la milice chiite le 12 juillet 2012 à Burgas en Bulgarie, ayant tué
5 touristes israéliens et un Bulgare, le ministre de l’Intérieur bulgare a
clairement réaffirmé les résultats des enquêtes : le Hezbollah en était
l’auteur. Insistance avait été faite auprès de l’Union Européenne à la suite de
cet attentat sur son sol pour qu’elle inscrive le Hezbollah sur sa liste noire
d’organisations terroristes, ce qu’elle s’était refusé à faire jusqu’à présent.
Mais elle vient cette semaine de faire figurer la « branche armée »
de cette organisation sur sa liste. La distinction entre branche armée et
branche politique n’existe absolument pas en réalité : le Hezbollah est un
seul et même mouvement. On peut donc s’interroger sur la valeur et les
implications concrètes de cette décision. Rappelons que le Hezbollah est
l’organisation terroriste non-étatique la plus puissante du Moyen-Orient et un
véritable satellite de l’Iran (que l’on peut quant à lui qualifier d’Etat
terroriste). Ses actions consistent en des tirs de roquettes sur des civils,
des assassinats, des détournements d’avion, son financement s’effectue par des
trafics d’armes et de drogues conséquents notamment en Amérique latine, et son
réseau d’agents est mondial. Le Liban s’est vivement opposé à cette décision de
l’UE, voyant dans le Hezbollah « une composante essentielle de la
société » du Liban. Concernant ce pays par ailleurs, il compte désormais
600 000 réfugiés syriens, ce qui le place dans une situation à laquelle il
lui est de plus en plus difficile de faire face.
En Irak a eu lieu cette
semaine une série de combats meurtriers, notamment dans deux prisons, faisant
19 morts parmi les agents de sécurité, et 30 blessés. Ces attaques ont été
revendiquées par Al-Qaïda. Le directeur des renseignements de l’armée
israélienne a d’ailleurs averti que des « milliers de combattants
d’Al-Qaïda » sont mobilisés dans le conflit syrien aux côtés des rebelles,
venant du monde entier. Une information qui fait d’autant plus craindre la
décision cette semaine de l’administration américaine de livrer des armes aux
rebelles, mĂŞme si elle assure de sa prudence sur cette question.
Concernant l’actualité
internationale, au Burkina Faso a eu lieu une manifestation contre la vie
chère, qui a aussi pris le tour d’une manifestation contre le gouvernement. En
République Démocratique du Congo, les combats ont recommencé entre l’armée et
le groupe de rebelles du M23. Les Etats-Unis ont dénoncé le soutien du Rwanda
aux rebelles du M23, ainsi que la présence de ses propres troupes militaires.
Depuis mars, 44 personnes ont été tuées, et 66 femmes ont été violées par les
rebelles en RDC. En Guinée, des combats interethniques ont fait 95 morts. Le
Mexique est encore secoué cette semaine par les actions violentes des cartels
de la drogue : des attaques contre les forces de l’ordre ont fait 22 morts
et 15 blessés dans l’ouest du pays. En Chine, des séismes ont fait 89 morts.
En Europe, cela fait
maintenant 40 jours que la contestation dure en Bulgarie. Elle ne fléchit pas,
et demande la démission du gouvernement. En Espagne, deux semaines après la
France, un train a aussi dĂ©raillĂ© pour une raison inconnue pour le moment, Ă
Saint Jacques de Compostelle. 77 personnes ont trouvé la mort dans cet
accident, et 143 autres ont été blessées.
En France, l’interpellation
d’un homme par les forces de l’ordre qui refusait le contrôle de sa femme
voilĂ©e a suscitĂ© des violences : des centaines de jeunes se sont mis Ă
jeter des pierres sur des policiers et le commissariat de police, puis ils ont
mis le feu à des poubelles et ont saccagé des abris de bus. Concernant la vie
politique, un Ă©lu, Gilles Bourdouleix a tenu des propos qui vont lui valoir une
condamnation en justice, affirmant par rapport aux gens du voyage
qu’« Hitler n’en a pas tué assez ». Deux nouveaux groupuscules
d’extrême-droite viennent d’être dissolus par un décret présidentiel :
l’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes. Enfin, un sondage montre que
70% de la population française estime que le pire de la crise est encore Ă
venir. Le chômage continue d’ailleurs d’augmenter avec une hausse de 0,5% pour
le mois de juin.
Source : www.lespoir.fr (avec autorisation)