"C'est pourquoi nous devons d'autant plus nous attacher aux choses
que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin
d'elles." (HĂ©breux 2:1)
Notre expĂ©rience, pour la plupart dâentre nous, montre combien
facilement la communion avec Christ peut ĂȘtre rompue et combien sont
nécessaires les exhortations que notre Seigneur adresse à ceux qui sont de fait
les sarments du vĂ©ritable Cep, et qui ont Ă©tĂ© purifiĂ©s par la Parole quâIl a donnĂ©e,
et qui demeurent en Lui. Les dĂ©faillances ne peuvent jamais Lui ĂȘtre imputĂ©es.
"Voici, Je suis toujours avec vous. " Mais, hĂ©las, lâĂ©pouse
oublie souvent lâexhortation qui lui est adressĂ©e dans le psaume 45 :
" Ecoute, ma fille, vois, et prĂȘte l'oreille; oublie ton peuple et la
maison de ton pÚre. Le roi porte ses désirs sur ta beauté; puisqu'il est
ton seigneur, rends-lui tes hommages."
Dans cette section, lâĂ©pouse a rĂ©trogradĂ© de sa position de bĂ©nĂ©diction,
tombant dans un Ă©tat de mondanitĂ©. Peut-ĂȘtre le repos mĂȘme de la nouvelle joie
quâelle venait de trouver a-t-il rendu ses pieds trop sĂ»rs; peut-ĂȘtre pensait-
elle quâen ce qui la concernait, elle nâavait pas besoin de
lâexhortation : " Petits enfants, gardez-vous des idoles. "
Ou il est possible quâelle ait pensĂ© que lâamour du monde avait Ă©tĂ© Ă©vacuĂ© de
façon si forte quâelle pouvait revenir en toute sĂ©curitĂ© et, par un peu de
compromis de sa part, quâelle pourrait gagner ses amis Ă suivre son Seigneur
aussi. Peut-ĂȘtre nâavait-elle pensĂ© que trĂšs rarement au fait que, heureuse
quâelle Ă©tait dâĂȘtre sauvĂ©e et libre, peut-ĂȘtre avait-elle oubliĂ© que le
courant â le cours de ce monde â Ă©tait contre elle; et insensiblement elle a
glissé, dérivé de nouveau vers cette position de laquelle elle avait été appelée
Ă sortir, inconsciente pendant tout ce temps de ce quâelle rĂ©trogradait. Il
nâest pas nĂ©cessaire, lorsque le courant va Ă notre encontre, de tourner la
tĂȘte du bateau dans le sens inverse du courant pour dĂ©river; ou, pour un
athlĂšte courant une course, de se retourner pour rater le prix.
Ah, combien souvent lâennemi rĂ©ussit, par un stratagĂšme ou un autre, Ă
tenter le croyant en lâĂ©loignant de cette position de consĂ©cration entiĂšre Ă
Christ dans laquelle seule la plénitude de Sa puissance et de Son amour peut
ĂȘtre expĂ©rimentĂ©e. Nous disons la plĂ©nitude de Sa puissance et de Son amour,
car il se peut quâil nâait pas cessĂ© dâaimer son Seigneur. Dans le passage plus
haut, lâĂ©pouse Lâaime encore vĂ©ritablement, bien que dâun cĆur non entier; il y
a encore une puissance dans Sa Parole Ă laquelle elle nâest pas insensible,
bien quâelle ne se plie pas Ă une obĂ©issance immĂ©diate. Elle rĂ©alise Ă peine
combien elle cause du tort au Seigneur, et combien réel est le mur de
sĂ©paration entre eux. A ses yeux, la mondanitĂ© semble nâĂȘtre quâune chose
insignifiante; elle nâa pas rĂ©alisĂ© la vĂ©ritĂ© solennelle des nombreux passages
dans la Parole de Dieu qui parlent dans des termes non mesurés de la folie, du
danger, du péché de la camaraderie avec le monde.
" Nâaimez pas le monde,
ni les choses qui sont dans le monde. Si quelquâun aime le monde, lâamour du
PĂšre nâest pas en lui. "
" Ne savez-vous pas, adultĂšres,
que lâamour du monde est inimitiĂ© contre Dieu ? Ainsi donc, quiconque veut
ĂȘtre ami du monde se rend lui-mĂȘme ennemi de Dieu. "
" Ne
vous mettez pas avec les infidĂšles sous un joug Ă©tranger, car quel rapport y
a-t-il entre la justice et l'iniquité? ou qu'y a-t-il de commun entre la
lumiÚre et les ténÚbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? ou
quelle part a le fidÚle avec l'infidÚle?⊠C'est pourquoi, sortez du milieu
d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est impur, et
Je vous accueillerai. Je serai pour vous un pĂšre, et vous serez pour Moi des
fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. "
Nous devons
faire notre choix : nous ne pouvons pas jouir Ă la fois du monde et de
Christ.
LâĂ©pouse nâavait pas appris cela; elle voulait pleinement jouir des
deux, sans penser le moins du monde quâils seraient incompatibles. Elle observe
avec joie lâapproche de lâĂ©poux. " C'est la voix de mon bien-aimĂ©! Le
voici, Il vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. Mon
bien-aimé est semblable à la gazelle ou au faon des biches. Le voici, Il est
derriĂšre notre mur, Il regarde par la fenĂȘtre, Il regarde par le
treillis. "
Le cĆur de lâĂ©pouse bondit lorsquâelle entend la voix de
son Bien-aimĂ© alors quâIl vient Ă sa recherche. Il a franchi les collines; Il
sâapproche dâelle; Il se tient derriĂšre le mur; Il regarde mĂȘme par la fenĂȘtre;
avec des mots tendres et touchants, Il lâattire Ă Lui. Il ne prononce aucun
reproche, et Ses supplications pleines dâamour pĂ©nĂštrent profondĂ©ment dans sa
mémoire.
" Mon Bien-aimé ouvre la bouche et me dit : LÚve-toi, Mon
amour, Ma toute belle, et viens Ă Ma rencontre. Car lâhiver est passĂ©, la pluie
a cessĂ©. Les fleurs paraissent sur la terre; câest le temps oĂč chantent les
oiseaux, et la voix de la tourterelle retentit dans le pays; les figuiers sont
remplis de fruits verts, et les vignes sont en fleur, elles exhalent leur
parfum. LĂšve-toi, Mon amour, Ma belle, et viens. Toute la nature est
sensible au retour de lâĂ©tĂ©, et toi, Mon Ă©pouse, serais-tu insensible face Ă
Mon amour ? LĂšve-toi, Mon amour, Ma toute belle, et viens Ă Ma
rencontre. "
Une telle supplication peut-elle ĂȘtre vaine ?
HĂ©las, câest possible, cela lâa Ă©tĂ©! Par des mots encore plus attendrissants,
lâĂ©poux continue ainsi : " Ă Ma colombe qui es dans les fissures
du rocher, dans le creux des endroits escarpés, laisse-Moi voir ton visage,
laisse-Moi entendre ta voix ! Car douce est ta voix et accueillant ton
visage. "
Câest merveilleux de penser que Dieu dĂ©sire avoir une communion avec
nous, et que Celui dont lâamour avait autrefois fait de Lui lâHomme de Douleur
puisse aujourdâhui faire de Lui lâHomme de Joie par la dĂ©votion pleine dâamour
des cĆurs humains. Mais aussi forts que soient son amour et Ses dĂ©sirs Ă
lâĂ©gard de Son Ă©pouse, Il ne peut pas aller plus loin. LĂ oĂč elle se trouve, Il
ne peut pas aller. Mais certainement quâelle ira Ă sa rencontre. Nâa-t-Il pas
un droit sur elle ? Elle ressent Son amour et en jouit, laissera-t-elle
Ses dĂ©sirs sâĂ©vanouir ? Car, remarquons que ce nâest pas lâĂ©pouse qui
languit en vain de voir son Seigneur, mais lâĂ©poux qui la cherche. Il est
malheureux quâIl cherche en vain !
" Attrapez-nous les renards, les petits renards qui détruisent
les vignes; car nos vignes sont en fleur", poursuit-Il. Les ennemis
peuvent ĂȘtre petits, mais les dĂ©gĂąts sont importants. Un petit bouquet de
fleurs, si minuscule quâon lâaperçoit Ă peine, peut aisĂ©ment ĂȘtre ravagĂ©, mais,
partant, câest le potentiel de production des fruits de toute une branche qui
risque dâĂȘtre Ă jamais dĂ©truit. Et combien nombreux sont les petits
renards! Des petits compromis avec le monde; la désobéissance à la tranquille
petite voix dans les petites choses; des petites indulgences de la chair par
rapport à la négligence du devoir; des petits mouvements de politique :
agir mal dans des petites choses afin que du bien puisse en sortir; et la
beauté et le caractÚre fructueux de la vigne sont sacrifiés. Nous avons là une
triste illustration du caractĂšre trompeur du pĂ©chĂ© dans la rĂ©ponse de lâĂ©pouse.
Au lieu de sauter Ă la rencontre de lâĂ©poux, elle console dâabord son cĆur par
le souvenir de Sa fidélité, et de Son union avec Lui. " Mon bien-aimé
est Ă moi, et je suis Ă Lui: Il paĂźt Son troupeau parmi les lis. " Ma
position est dâĂȘtre en sĂ©curitĂ©, je nâai pas besoin de mâinquiĂ©ter Ă ce sujet.
Il est à moi, et je suis à Lui; et rien ne peut altérer cette relation. Je peux
Le trouver maintenant Ă nâimporte quel moment, Il paĂźt Son troupeau parmi les
lis. Tandis que le soleil de la prospérité brille sur moi, il se peut que je me
fasse du bien Ă moi-mĂȘme en sĂ»retĂ© ici sans Lui. Dans le cas oĂč lâĂ©preuve et
les tĂ©nĂšbres viendraient, il est certain quâIl ne faillira pas envers moi.
" Avant que le jour se rafraĂźchisse, et que les ombres fuient,
reviens!... sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches,
sur les montagnes qui nous séparent. "
Sans se soucier de Ses désirs, elle Le congédie avec légÚreté avec la
pensĂ©e : âUn peu plus tard je jouirai de Son amourâ; et lâĂ©poux affligĂ©
sâen va ! Pauvre Ă©pouse stupide ! Elle dĂ©couvrira bientĂŽt que les
choses qui la satisfaisaient quelque temps plus tĂŽt ne peuvent plus la
satisfaire, et quâil est plus facile de tourner une oreille muette vers Son
tendre appel que de rappeler ou trouver son Seigneur absent.
Le jour se rafraĂźchissait, et les ombres sâĂ©vanouissaient, mais Il ne
revint pas. Alors dans la nuit solennelle, elle se rendit compte de son
erreur : il faisait sombre et elle Ă©tait seule. Se retirant pour aller se
reposer, elle garda encore lâespoir de Le voir revenir â câest la leçon non
encore assimilée que la mondanité est un obstacle absolu à la pleine communion.
" Pendant la nuit, sur mon lit, jâai cherchĂ© Celui que mon cĆur
aime : je Lâai cherchĂ© mais je ne Lâai pas trouvĂ©. " Elle attend
et tombe dans la lassitude : Son absence devient insupportable.
" Jâai dit : Je me lĂšverai maintenant, et me promĂšnerai
autour de la ville, dans les rues et sur les grandes routes. Je chercherai
Celui que mon Ăąme aime. Je Lâai cherchĂ© mais je ne Lâai pas
trouvĂ© ! " Combien diffĂ©rente Ă©tait sa situation par rapport Ă
ce quâelle aurait dĂ» ĂȘtre ! Au lieu de Le chercher seule, dĂ©solĂ©e et dans
lâobscuritĂ©, elle aurait pu aller avec Lui pour se baigner dans les rayons de
soleil, et se coucher sur Son bras. Elle aurait pu Ă©changer la vue partielle de
son Bien-aimĂ© Ă travers le treillis lorsquâelle ne pouvait plus dire :
âRien ne nous sĂ©pareraâ, contre la joie de Ses embrassements, et Sa confession
publique de ce quâelle Ă©tait Son Ă©pouse choisie.
"Les sentinelles qui font la tournée autour de la ville me
trouvĂšrent : je leur dis : âAvez-vous vu Celui que mon Ăąme
aime ? Je les dépassÚrent à peine lorsque je trouvai Celui que mon ùme
aime. "
Elle avait déjà obéi à Son commandement :
" LEVE-TOI et SORS". Sans craindre des reproches, elle Le
chercha dans lâobscuritĂ©, et lorsquâelle commença Ă confesser son SEIGNEUR,
elle le retrouva vite et fut restaurée dans Sa faveur :
" Je Le tenais, et ne voulais pas Le laisser partir, avant de
Lâavoir emmenĂ© dans la maison de ma mĂšre, et dans la chambre de celle qui
mâavait enfantĂ©e. "
La JĂ©rusalem dâen haut est notre mĂšre Ă tous. Câest lĂ que nous jouissons
de la communion, non par des moyens mondains ou avec une indulgence issue de
notre propre volonté. Une fois la communion pleinement restaurée, la section
sâachĂšve de la mĂȘme maniĂšre que la premiĂšre, avec la responsabilitĂ© dâamour de
la part de lâĂ©poux de sâassurer que rien ne vienne dĂ©ranger son Ă©pouse.
" Je vous le conjure, ĂŽ filles de JĂ©rusalem, par les gazelles, et par
les biches des champs, (par tout ce qui est aimant et beau et constant), ne
rĂ©veillez pas Mon amour avant quâelle ne le veuille. "
Que nous puissions tous, tandis que nous vivons ici-bas, dans le monde
mais nâappartenant pas au monde, trouver notre maison dans les lieux cĂ©lestes
auxquels nous avons Ă©tĂ© Ă©levĂ©s, et oĂč nous sommes ensemble assis avec Christ.
EnvoyĂ©s dans le monde pour rendre tĂ©moignage de notre MAĂTRE, que nous soyons
toujours des Ă©trangers lĂ -bas, prĂȘts Ă Le confesser comme le vĂ©ritable objet de
la dévotion de notre ùme.
" Que tes demeures sont aimables, Eternel
des armĂ©es! Mon Ăąme soupire et languit aprĂšs les parvis de l'Eternel, mon cĆur
et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant. Le passereau mĂȘme trouve une
maison, et l'hirondelle un nid oĂč elle dĂ©pose ses petits... Tes autels, Eternel
des armées! Mon roi et mon Dieu! Heureux ceux qui habitent Ta maison! Ils peuvent
Te célébrer encore. Heureux ceux qui placent en Toi leur appui! Ils trouvent
dans leur cĆur des chemins tout tracĂ©s. Lorsqu'ils traversent la vallĂ©e de
Baca, ils la transforment en un lieu plein de sources, et la pluie la couvre
aussi de bénédictions. Leur force augmente pendant la marche, et ils se
présentent devant Dieu à Sion. Eternel, Dieu des armées, écoute ma priÚre!
PrĂȘte l'oreille, Dieu de Jacob! Toi qui es notre bouclier, vois, ĂŽ Dieu! Et
regarde la face de Ton oint ! Mieux vaut un jour dans Tes parvis que mille
ailleurs; je préfÚre me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, PlutÎt que
d'habiter sous les tentes de la méchanceté ! Car l'Eternel Dieu est un
soleil et un bouclier, l'Eternel donne la grĂące et la gloire, Il ne refuse aucun
bien à ceux qui marchent dans l'intégrité. Eternel des armées! Heureux l'homme
qui se confie en Toi!" (Psaumes 84).