L'Eglise est constituée de tous ceux qui croient en Christ comme
leur Sauveur. Selon la vision et l'interprétation prémillénariste, elle
poursuivra sa mission terrestre jusqu'Ă ce que Christ vienne la chercher. Or,
cet événement, appelé l'enlèvement – le passage des croyants de ce monde-ci
vers le ciel – peut survenir à n'importe quel moment.
Le texte du Nouveau Testament qui nous donne le plus de détails
sur l'enlèvement est certes celui de 1 Thessaloniciens 4.13-18. Bien que l'ensemble
de la première Epître aux Thessaloniciens fasse souvent allusion aux événements
futurs, la doctrine de l'enlèvement repose sur des certitudes émanant de ces
six versets.
Une raison
«Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au
sujet de ceux qui sont décédés» – littéralement «ceux qui dorment».
Lors de son passage Ă Thessalonique, l'apĂ´tre avait sans doute
annoncé le retour de Christ dans sa prédication (voir 1Th 2.19). Mais depuis
son départ, certains des croyants étaient décédés, et leurs survivants
s'interrogeaient: «Est-il possible
d'espérer que ces chrétiens morts avant l'enlèvement participent à cet
événement béni?»
L'apôtre avait enseigné aux Thessaloniciens à vivre chaque jour
dans la fervente espérance du retour imminent de Christ (voir 1Th 1.9 -10).
Mais apparemment l'apôtre ne leur avait laissé aucune instruction quant au sort
des croyants décédés. Aussi se posaient-ils diverses questions à leur sujet:
seraient-ils exclus de l'enlèvement? Et ceux qui seront enlevés vivants, ne
reverront-ils jamais leurs bien-aimés en Christ décédés auparavant?
Les chrétiens de Thessalonique étaient d'autant plus perplexes
que l'apôtre avait l'habitude de répéter: Je ne veux pas que vous ignoriez...
(Ro 11.25; 1Co 10.1; 12.1; cp Ro 1.13; 2Co 1.8). Poussé par le Saint-Esprit,
Paul abordait donc ce sujet avec des raisons bien précises: il devait rassurer
les Thessaloniciens au sujet de ceux qui dorment, une expression qui dans la
Bible ne concerne que la mort des croyants et jamais celle des incroyants (voir
Jean 11.11; Ac 7.60; 1Co 11.30; 15.6, 18.51; 2Pi 3.4).
Un raisonnement
« Car si nous croyons que Jésus est mort
et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui
ceux qui sont décédés » (1 Thessaloniciens 4.14).
Cette espérance repose sur le solide fondement d'un raisonnement bien étayé. Le
mot si gagnerait
à être remplacé par puisque. Ainsi, l'espérance du retour de Christ pour les siens, qu'ils
soient morts ou vivants lors de sa venue, est un fait aussi certain et
essentiel que celui de la mort et de la résurrection de Christ lui-même.
L'homme privé de certitudes au sujet de la mort et de la résurrection de Christ
n'aura pas non plus de certitude par rapport à sa propre résurrection. Ici le
raisonnement est logique.
L'espérance chrétienne ne repose pas sur une philosophie
spéculative quelconque. La mort physique et la résurrection corporelle de
Jésus-Christ sont le fondement même de notre assurance: « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante,
par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts » (1Pi 1.3). La préposition si de 1
Thes 4.14 écarte tout doute. Christ étant mort et ressuscité, aucun racheté ne
sera oublié dans la tombe lorsque Jésus reviendra. Sa propre résurrection est
le gage de la nĂ´tre (voir Ro 8.11; 1Co 6.14; 15.20-22).
Une révélation
« Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la
parole du Seigneur » (1Th 4.15). Cette phrase n'implique pas nécessairement la
citation par l'apôtre Paul de paroles prononcées par le Seigneur au cours de
son ministère terrestre, et qui n'auraient pas été transcrites jusqu'alors
(voir Ac 20.35). Du reste, rien dans les quatre Evangiles ne correspond
pleinement à ce passage de l'Epître aux Thessaloniciens. Et si quelques versets
de son discours sur le mont des Oliviers évoquent bien l'enlèvement, le
Seigneur, en Matthieu 24, met surtout l'accent sur des scènes consĂ©cutives Ă
cet événement (voir Mt 24.29-31).
Il est plus vraisemblable que ces vérités au sujet de
l'enlèvement et de la résurrection des croyants aient été l'objet d'une
révélation spéciale réservée à Paul. D'autant plus que plusieurs des
déclarations de l'apôtre se réfèrent à une révélation directe qui lui a été
accordée, ce qui lui permet de se réclamer d'une pleine inspiration divine (cp
Ac 16.6; 18.9; 1Co 11.23; 15.3; 2Co 12.4; Ga 1.12; Ep 3.3). Il n'a donc rien
imaginé ou inventé; mais le Saint-Esprit lui a révélé ces mystères. C'est
pourquoi les croyants n'ont aucune crainte à avoir, car Dieu
Lui-même est la source de cette révélation pleinement authentique, crédible et digne de confiance.
Cette révélation spéciale a aussi dissipé bien des mystères.
Ainsi: « Nous les vivants,
restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont
décédés » (v.15). On aurait pu penser que les rachetés encore vivants lors
de l'enlèvement auraient pu avoir une «longueur d'avance» sur leurs frères et
sœurs décédés précédemment. Mais non, ils ne les devanceront pas. Au contraire,
les morts en Christ qui seront arrachés au tombeau auront l'insigne privilège
de précéder les croyants demeurés vivants pour l'avènement du Seigneur.
Un autre point apparaît en ce verset 15. Paul espérait
personnellement connaître l'enlèvement de son vivant. Il croyait que cet
événement étant imminent, il pouvait se produire à tout instant. Bien qu'il se
soit refusé à formuler une date quelconque, il souhaitait ardemment être du
nombre des vivants en ce jour et Ă cette heure suprĂŞme (cp 1 Cor 15.51-52; Phil
4.5; Tite 2.13). Il faut dire qu'aucun des apĂ´tres ni aucun des premiers
chrétiens ne se sont attendus à ce que le temps de l'Eglise s'étende à plus de
2000 ans. Cependant rappelons aussi que Paul envisageait simultanément la possibilité
de mourir avant l'avènement du Seigneur (cp 2Co 5.1-10; Ph 1.23-24; 2Ti 4.6).
Un retour
« Car le Seigneur Lui-même, à un signal donné, à la voix
d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel » (1Th 4.16). Voilà qui implique
littéralement le retour corporel de Christ. Jésus a dit: Je reviendrai... (Jean
14.3). Les deux témoins célestes de l'ascension de Jésus l'ont attesté: « Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous,
viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel » (Ac 1.11).
Ce retour ne saurait donc ĂŞtre la venue du Saint-Esprit ni celle
d'un ange, mais bien celle du Seigneur JĂ©sus-Christ lui-mĂŞme. D'ailleurs,
l'expression "lui-même", déjà mise en évidence en 1Th 3.11 ressort
aussi en 1Th 4.16. Oui, c'est le Seigneur lui-même, mort et ressuscité, que
nous attendons! Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois...
(1Pi 2.24). C'Ă©tait son corps, pas son esprit qui fut enseveli dans le tombeau
de Joseph d'Arimathée. C'est son corps qui fut enlevé (Marc 16.19; Luc 24.51)
et élevé devant les disciples vers le ciel (Ac 1.9), et ce sera le même corps
qui descendra du ciel (1Th 4.16).
Deux résurrections
Jésus l'a dit: « Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient où tous ceux qui
sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront
fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal
ressusciteront pour le jugement » (Jean 5.28-29). Plusieurs de ceux qui
dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie
Ă©ternelle, et les autres pour l'opprobre, pour la honte Ă©ternelle (Da 12.2). Il
y aura donc deux résurrections distinctes. Avec l'enlèvement, les rachetés
connaîtront la résurrection pour la vie; après la grande tribulation, les perdus
ressusciteront pour la damnation. Sauvé ou perdu, chaque individu qui a vécu
ressuscitera physiquement un jour. Mais l'enseignement d'une résurrection
globale et simultanée ne cadre pas avec l'interprétation des passages précités.
Gardez toujours à l'esprit qu'il y aura deux résurrections, la première qui
mène à la vie, la deuxième qui mène à la damnation.
La première résurrection
L'Ecriture nous montre qu'elle ne surviendra pas d'un coup, mais
qu'elle se manifeste par Ă©tapes (voir 1Co 15.20-23). Christ est dĂ©jĂ
ressuscité, et il est les prémices de ceux qui sont morts. Puis ce sera le tour
de ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement (1Co 15.23).
Précisément l'étape à laquelle se réfère le passage de 1Th 4.16 que nous
Ă©tudions en ce moment.
« Les morts en Christ ressusciteront premièrement » (1Th 4.16). L'expression morts en
Christ est synonyme de ceux qui dorment en Christ (v.14). Le mot premièrement
utilisé dans ce passage implique de manière absolue le fait que les morts en
Christ ressusciteront avant que les vivants ne soient changés. Au lieu d'être
désavantagés parce qu'ils seront décédés avant que l'enlèvement n'intervienne,
ils ressusciteront avant les croyants demeurés sur la terre jusqu'à ce
moment-lĂ . Et si le moindre doute subsistait encore quant aux risques pour les
morts en Christ de manquer une part de la bénédiction inhérente à l'enlèvement,
il est définitivement dissipé par la phrase: Les morts en Christ ressusciteront
premièrement.
Dans le texte de 1Th 4, il n'est nullement fait allusion Ă
l'ensemble des trépassés, mais seulement à la résurrection des rachetés, ceux
qui sont morts en Christ. Cette première résurrection s'inscrit dans le cadre
de la seconde venue de Christ sur la Terre; car après la grande Tribulation il
reviendra régner ici-bas. C'est pourquoi la première résurrection englobera
encore les croyants sauvés pendant la grande Tribulation et devenus martyrs.
Eux aussi ressusciteront. L'apĂ´tre Jean l'atteste: Heureux et saints ceux qui
ont part à la première résurrection! La seconde mort n'a point de pouvoir sur
eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec
lui pendant mille ans (Ap 20.6).
Une réunion
Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous
ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les
airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur (1Th 4.17). Les morts
ressuscités et les vivants en Christ formeront dès l'enlèvement un seul groupe
pour rencontrer leur Seigneur. Oh! la majesté d'une telle scène devrait remplir
nos cœurs à la fois de respect sacré et d'une attente joyeuse. Ce sera le jour
de la merveilleuse réunion des enfants de Dieu, et dès lors tout ce que nous
ferons, nous le ferons ensemble!
Je pense Ă toutes les divisions qui affligent le peuple de Dieu.
Il est des chrétiens qui n'adressent pas la parole à certains de leurs frères
en Christ. Je connais une jeune fille chrétienne qui a refusé d'adresser la
parole à sa mère pendant des années. Oh! quel merveilleux jour ce sera, lorsque
tous ceux qui sont en Christ seront réunis; alors toute querelle sera apaisée,
et les affligés seront consolés. Et ainsi nous serons toujours avec le
Seigneur. Alléluia!
Une nouvelle affirmation
« Consolez-vous donc les uns
les autres par ces paroles » (1Th 4.18). Voici le baume pour les
cœurs brisés, la parole de consolation pour ceux qui pleurent, et pour tous un
vibrant espoir. Les Thessaloniciens traversaient des jours difficiles; aussi
ces paroles de réconfort durent-elles leur apporter un nouveau courage, une
espérance renouvelée. Paul leur montrait qu'ils n'auraient pas à affronter la
grande Tribulation, mais qu'ils devraient se préparer à l'enlèvement,
délivrance qui devrait précéder ces terribles événements. Aussi pourraient-ils
se consoler réciproquement. Comme pasteur, j'ai eu l'insigne privilège de
partager cette glorieuse perspective avec de nombreux enfants de Dieu frappés
par le deuil, suite au départ d'un de leurs bien-aimés, et j'ai vu à quel point
chacun des mots de Paul pèse de tout son poids pour communiquer force et
secours en toute situation.
Soyez prĂŞts
Toute dissertation sur l'enlèvement serait incomplète si l'on
n'en tirait pas une application pratique. Une chose est de savoir que Christ
peut revenir Ă n'importe quel moment. C'en est une tout autre que d'ĂŞtre prĂŞt
pour le moment de ce retour. Sans aucun doute, l'enlèvement sera, pour certains
chrétiens, comparable à la brusque fermeture d'une trappe, tout simplement
parce qu'ils ne se seront pas préparés à rencontrer le Seigneur. Sa venue pour
chercher son Eglise sera soudaine et foudroyante. Et Dieu a
tenu à garder secrète la date de ce retour.
Dans une telle perspective, quels doivent ĂŞtre les attitudes et
les actes qui assurent au chrétien à la fois sécurité et pleine approbation de
Dieu? L'apôtre Paul, qui attendait pour lui-même aussi bien l'enlèvement que la
mort en Christ, pouvait écrire: « Pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ
approche » (2Ti 4.6). Il est un fait inéluctable: le jour vient où
notre séjour terrestre prendra fin, soit par la mort, soit par l'enlèvement.
Dans ce passage, Paul envisage sa mort comme imminente. En mĂŞme temps, il
affirme sa conviction inébranlable par rapport à la couronne de justice qui lui
est destinée et que le Seigneur a réservée à tous ceux qui auront aimé son
avènement (2Ti 4.8). Parce que Paul aimait cet avènement et vivait dans la
perspective de l'apparition de son Seigneur, il pouvait affirmer: « Maintenant je suis prêt... ».
Suis-je personnellement prĂŞt,
maintenant?
Peut-être avons-nous l'intention louable de nous préparer au
retour de Jésus, mais cela ne veut pas dire que nous soyons réellement prêts
aujourd'hui. Vivre dans l'expectative du retour de Christ ne peut que produire
en nous le besoin urgent d'une vie sanctifiĂ©e et d'un cĹ“ur entièrement dĂ©vouĂ© Ă
son service. Les chrétiens que j'ai rencontrés au cours des années et dont le
cœur vibrait à la perspective du retour de Christ, étaient tous entièrement
dévoués au salut des âmes. Je n'ai, en revanche, jamais rencontré un croyant
charnel, égoïste ou mondain, manifestant un intérêt quelconque pour l'avènement
du Seigneur JĂ©sus-Christ. Voici du reste neuf passages de l'Ecriture qui nous
exhortent Ă une vie sainte et Ă un service fructueux en vue de ce retour: 1Co
4.5; Co 3.4-5; 1Th 5.23; 2Ti 4.1-2; Tite 2.11-13; 1Pi 1.7; 4.12-13; 1 Jean
2.28; 3.1-2.
Mystère et soudaineté
Permettez-moi d'examiner encore brièvement l'exhortation de Paul
aux Corinthiens au sujet de l'enlèvement: « Voici je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous
serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. La
trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous
serons changés » (1Co 15.51-52).
Il est d'importantes vérités qui ne doivent pas être considérées
avec superficialité. Ce passage nous dit que l'enlèvement est un mystère. Or ce n'était pas un mystère que
les saints doivent ressusciter un jour, et la doctrine de la résurrection
n'avait pas été introduite par Paul, puisque tout l'Ancien Testament ainsi que
le Nouveau démontrent que les morts doivent ressusciter.
Le mystère réside plutôt dans le fait qu'au retour de Christ certains des
saints seront enlevés sans connaître la mort. L'expression ceux qui dorment qui
ne concerne donc que les morts en Christ, fait allusion au sommeil du corps.
Lorsqu'un croyant décède, il se rend auprès de Christ. Ce n'est pas Christ qui
vient à lui, c'est son âme qui a directement rendez-vous avec Jésus. Son esprit
est dès lors auprès du Seigneur (2Co 5.8). Cependant, que nous dormions ou que
nous soyons vivants lorsque Jésus reviendra, nous serons changés. Tel était le
secret, le mystère que le Saint-Esprit avait confié à Paul.
Une autre vérité est la soudaineté de l'enlèvement: en un instant, en un clin d'œil. La
translation des saints sera d'une rapidité extrême. Songez par exemple à ce
croyant qui gît sur un lit de maladie, endurant des souffrances presque
insupportables et qui, en une fraction de seconde, partira Ă la rencontre du
Seigneur dans les airs, dans un corps qui ne connaîtra plus aucune souffrance.
Et tout cela se produira en l'espace d'un clin d'Ĺ“il.
Une dernière vérité révélée situe l'événement dans le
temps: à la dernière trompette. La trompette sonnera...
Le rôle de cette trompette n'est pas d'annoncer la séparation
d'avec Dieu ou le jugement, mais bien la résurrection et la vie. Ce n'est pas
un ange qui soufflera dans cet instrument, et nous ne pouvons pas l'apparenter
aux trompettes de jugement résonnant dans l'Apocalypse.
Il s'agira de la trompette de Dieu (1Th
4.16); elle sera la dernière de la période de la grâce. Le son de cette
trompette ne sera pas perçu du monde entier, car Dieu ne convoquera que ses
rachetés pour qu'ils viennent à sa rencontre et soient toujours avec lui. Et
ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Une perspective propre Ă nous
jeter à genoux pour nous humilier, nous préparer... et adorer!
Ph. J.-J. Benoît
Source : www.bible-ouverte.ch