Par Charles H. Mackintosh
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1 Samuel
chapitres 4 et 7
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Ces deux chapitres illustrent de
manière frappante un principe que l’on retrouve à travers toute l’Écriture
inspirée, à savoir que, dès l’instant où l’homme prend sa vraie place, la place
qui lui revient vraiment, Dieu peut le rencontrer en grâce — et en grâce
parfaite, gratuite, souveraine, sans pareil : la plénitude de Dieu attend des vases vides pour s’y épancher. Ce grand principe brille partout de
la Genèse à l’Apocalypse. Le mot «principe» est insuffisant pour en rendre le
sens, il est trop froid. Nous devrions en parler comme d’un fait divin, vivant,
merveilleux, qui brille d’un éclat céleste dans l’évangile de la grâce de Dieu
et dans l’histoire du peuple de Dieu, collectivement et individuellement, tant
aux jours de l’Ancien que du Nouveau Testament.
Il faut que l’homme soit Ă sa vraie place. C’est absolument essentiel. C’est lĂ
seulement qu’il peut avoir une juste vision de Dieu. Quand l’homme tel qu’il est,
rencontre Dieu tel qu’il est, il y a une réponse parfaite à toutes les
questions, une solution divine à toutes les difficultés. C’est sur le pied
d’une ruine absolue et sans espoir que l’homme découvre une vue claire et
libératrice, et le sens du salut de Dieu. C’est quand l’homme en a fini avec
lui-même sous tous les aspects — son mauvais moi et son bon moi, son moi
coupable et son juste moi — qu’il commence avec un Dieu Sauveur. C’est vrai au
commencement de la vie, et c’est vrai tout le long du chemin. La plénitude de
Dieu attend toujours des vases vides. La grande difficulté est de vider ces
vases : quand on en arrive là , tout est réglé, car la plénitude de Dieu peut
alors s’y déverser.
Assurément, c’est une vérité de base, merveilleuse. Dans ces chapitres 4 et 7
de 1 Samuel, nous la voyons en application pour le peuple terrestre de
l’Éternel, autrefois. Considérons un peu ces chapitres.
Au début du chapitre 4, Israël est battu par les Philistins ; mais au lieu de
s’humilier devant l’Éternel, dans une vraie contrition et dans le jugement de
soi-même à cause de leur terrible condition, et au lieu d’accepter leur défaite
comme le juste jugement de Dieu, les voilĂ totalement insensibles et durs de
cœur. «Et le peuple rentra dans le camp,
et les anciens d’Israël dirent : pourquoi l’Éternel nous a-t-il battus
aujourd’hui devant les Philistins ?» D’après ces paroles, il est
bien évident que les anciens n’étaient pas à la place qui leur convenait. Ils
n’auraient jamais prononcé le mot «pourquoi» s’ils avaient réalisé leur
condition morale, et n’auraient que trop su le pourquoi de la situation. Il y
avait du péché honteux au milieu d’eux — la conduite immorale d’Hophni et
Phinées. «Et le péché de ces jeunes
hommes fut très grand devant l’Éternel ; car les hommes méprisaient l’offrande
de l’Éternel», (2:17).
Mais hélas ! Le peuple n’avait aucun sens de sa terrible condition, et donc
aucun sens du remède. C’est pourquoi ils disent : «Prenons à nous, de Silo,
l’arche de l’alliance de l’Éternel, et qu’elle vienne au milieu de nous et nous sauve
de la main de nos ennemis». Quelle illusion ! Quel aveuglement complet ! Il n’y
a aucun jugement de soi-même, aucune confession du déshonneur porté sur le nom
et le culte du Dieu d’Israël ; aucun regard vers l’Éternel dans une vraie
contrition et un vrai brisement de cœur. Il n’y a rien, si ce n’est cette vaine
pensée que l’arche les sauverait de la main de leurs ennemis.
«Et le peuple envoya à Silo, et on
apporta de là l’arche de l’alliance de l’Éternel des armées, qui siège entre
les chérubins ; et les deux fils d’Éli, Hophni et Phinées, était là avec
l’arche de l’alliance de Dieu». Quelle condition effrayante !
L’arche de Dieu associée à ces hommes impies dont la méchanceté allait attirer
le juste jugement d’un Dieu saint et juste sur la nation tout entière. Rien ne
pouvait ĂŞtre plus terrible, ni plus offensant pour Dieu que cette tentative
téméraire d’associer Son nom et Sa vérité, avec la méchanceté. En toute
circonstance, le mal moral est déjà mauvais, mais la tentative d’allier le mal
moral au nom et au service de Celui qui est saint et véritable, est la forme
d’iniquité la plus grande et la plus ténébreuse, et ne peut que faire éclater
un jugement de Dieu très sévère. Ces sacrificateurs impies, les fils d’Éli,
avaient osé souiller les lieux mêmes du sanctuaire par leurs abominations ; et
maintenant c’étaient eux qui accompagnaient l’arche de Dieu au champ de
bataille. Quel aveuglement et quelle dureté de cœur ! Cette expression :
«Hophni et Phinées étaient là avec l’arche de l’alliance de Dieu» exprime dans
sa brièveté la terrible condition morale d’Israël.
«Et aussitôt que l’arche de l’alliance de l’Éternel rentra dans le camp, tout
Israël se mit à pousser de grands cris, de sorte que la terre en
frémit». Que ces cris étaient vains ! — Que cette vantardise était vide de sens
! — Que cette prétention était creuse ! Hélas, hélas ! Tout cela fut suivi
d’une défaite humiliante, et il ne pouvait en être autrement. «Et les Philistins combattirent, et Israël fut battu
; et ils s’enfuirent chacun à sa tente ; et la défaite fut très grande, et il
tomba d’Israël 30.000 hommes de pied. Et l’arche de Dieu fut prise, et les deux
fils d’Éli, Hophni et Phinées, moururent».
Quel état de choses ! Les sacrificateurs tués ; l’arche prise ; la gloire
partie. L’arche dont ils se vantaient, et sur laquelle ils avaient fondé leur
espoir de victoire, la voilĂ maintenant entre les mains des Philistins, ces
incirconcis. Tout était fini. Cette circonstance terrible — l’arche de Dieu
dans la maison de Dagon — exprime l’histoire affligeante de la ruine et de la
faillite totale d’Israël. Dieu veut de la réalité, de la vérité et de la
sainteté chez ceux avec lesquels il daigne habiter. «La sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de
longs jours», (Ps. 93:5). C’était un privilège si élevé d’avoir
l’Éternel faisant sa demeure au milieu d’eux ; mais la sainteté en était la
contrepartie nécessaire. Dieu ne pouvait associer son nom avec le péché non
jugé. Impossible. Cela aurait été le renversement de sa nature, et Dieu ne peut
se renier lui-mĂŞme. Le lieu oĂą il veut habiter doit correspondre Ă sa nature et
à son caractère. « Soyez saints, car moi je suis saint », (1 Pierre 1:16). C’est une vérité
fondamentale et merveilleuse qui doit être retenue fermement et confessée avec
révérence. Il ne faut jamais l’abandonner.
Mais considérons un peu ce qu’il advint de l’arche au pays des Philistins.
C’est tout à fait solennel et instructif. Israël avait faillit de façon
évidente et avait péché honteusement. Ils s’étaient montrés totalement indignes
de l’arche de l’alliance de l’Éternel ; et les Philistins avaient posé leurs
mains incirconcises sur elle, se permettant carrément de l’introduire dans la
maison de leur faux dieu, comme si l’Éternel Dieu d’Israël et Dagon pouvaient
cohabiter ! Quelle présomption blasphématoire ! Mais la gloire qui s’en était
allé d’Israël était revendiquée dans les ténèbres et la solitude du temple de
Dagon.
Dieu sera Dieu, même si son peuple fait défaut. En conséquence nous voyons que
quand Israël a entièrement failli à garder l’arche de Son témoignage, et l’a
laissée passer dans les mains des Philistins, — quand tout est perdu dans les mains de l’homme, — alors la
gloire de Dieu brille en puissance et en splendeur : Dagon s’écroule, et toute
la terre des Philistins tremble sous la main de l’Éternel. Sa Présence leur devient intolérable,
et ils cherchent à s’en débarrasser au plus tôt. Il était démontré de
manière irrécusable l’impossibilité absolue pour l’Éternel et les incirconcis
de marcher ensemble. Il en Ă©tait ainsi, il en est ainsi, il en sera toujours
ainsi. «Quel accord de Christ avec Bélial ?… et quelle
convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ?», (2
Cor. 6:15). Aucun, en tout Ă©tat de cause.
Passons maintenant au chapitre 7. Nous y trouvons un tout autre Ă©tat de choses.
Nous allons trouver ce qu’est un vase vide, et, comme toujours, la plénitude de
Dieu attendant une telle condition. «Et il arriva que, depuis le jour où
l’arche demeura à Kiriath-Jéarim, il se passa un long temps, vingt années ; et toute
la maison d’Israël se lamenta après l’Éternel». Dans les chapitres
5 et 6, nous voyons que les Philistins ne pouvaient pas subsister avec l’Éternel. Au chapitre 7, nous voyons
qu’Israël ne pouvait pas subsister sans Lui.
C’est bien frappant et instructif. Le monde ne peut pas supporter l’idée même
de la Présence de Dieu. On le voit dès la chute, en Genèse 3. L’homme s’enfuit
loin de Dieu avant même que Dieu ne le chasse du jardin d’Éden. Il ne pouvait
supporter la Présence divine. «J’ai
entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis
caché».
Il en a toujours été ainsi, dès lors et jusqu’à aujourd’hui. Comme quelqu’un
l’a dit : «si vous pouviez mettre un homme non-converti dans le paradis, il
ferait son possible pour quitter les lieux au plus vite». Combien c’est parlant
! Quelle marque sur toute la race humaine, et quelle preuve de la profondeur de
la dépravation morale où peuvent sombrer les membres de cette race ! Si un homme ne peut pas
supporter la Présence de Dieu, où peut-il être à l’aise ? et de quoi n’est-il
pas capable ? Question importante et solennelle !
Puis «toute la maison d’Israël se lamenta
après l’Éternel». Vingt années, longues et tristes, se sont
écoulées sans le sentiment béni de sa Présence ; « Et Samuel parla à toute la
maison d’Israël, disant : si de tout votre cœur vous retournez à l’Éternel, ôtez du
milieu de vous les dieux étrangers, et les Ashtoreths, et attachez
fermement votre cĹ“ur Ă
l’Éternel, et servez le lui seul, et IL» — non pas l’arche — « vous
délivrera de la main des Philistins. Et les fils d’Israël ôtèrent les Baals et
les Ashtoreths, et servir l’Éternel seul. Et Samuel dit : Assemblez tout Israël
à Mitspa, et je prierai l’Éternel pour vous. Et ils s’assemblèrent à Mitspa, et
ils puisèrent de l’eau et la répandirent devant l’Éternel ; et il jeûnèrent ce
jour-là , et dirent là : Nous avons péché contre l’Éternel»,
(chapitre 7 versets 2 Ă 6)
Quelle différence d’avec l’état de choses présenté au chapitre 4. Ici, les
vases sont vides, prêts à recevoir la plénitude de Dieu. Il n’y a pas de vaines
prétentions, ni recherche de moyens extérieurs de salut. Tout est réalité, tout
est travail de cœur ici. Au lieu des cris de vantardise, il y a l’eau répandue
— symbole saisissant et expressif d’une faiblesse absolue et la reconnaissance
de n’être bon à rien. En un mot, l’homme prend sa vraie place ; et cela, nous
le savons, est un signe précurseur assuré que Dieu va prendre la Sienne. Ce
grand principe traverse, comme un merveilleux fil d’or, tout le long de
l’Écriture, tout le long de l’histoire du peuple de Dieu, tout au long de
l’histoire des âmes. Il est condensé dans cette expression si brève, mais de si
vaste portée : « la repentance et la rémission des péchés », (Luc 24:47). La repentance est la
vraie place de l’homme. La rémission des péchés est la réponse de Dieu. La
repentance exprime le vase vide ; la rémission des péchés exprime la plénitude
de Dieu. Quand les deux se rencontrent, tout est réglé.
Ceci présenté d’une façon très saisissante dans la scène de ce chapitre 7.
Israël ayant pris sa vraie place, Dieu est libre d’agir en leur faveur. Ils ont
confessé être eux-même comme de l’eau répandue sur la terre, totalement
impuissants et indignes. C’est tout ce qu’ils avaient à dire d’eux-mêmes, et
cela suffisait. Dieu peut maintenant entrer en scène et s’occuper des
Philistins rapidement. «Si Dieu est pour
nous, qui sera contre nous ?»
« Et Samuel pris un agneau de lait, et l’offrit tout entier à l’Éternel
en holocauste ; et Samuel cria à l’Éternel pour Israël ; et l’Éternel l’exauça.
Comme Samuel offrait l’holocauste, les Philistins s’approchèrent pour livrer
bataille à Israël »
— Combien peu ils connaissaient Celui qu’ils venaient combattre, Celui qui
allait à leur rencontre ! « Et l’Éternel fit tonner ce jour-là un grand
tonnerre sur les Philistins, et les mis en déroute, et ils furent battus devant
Israël… et Samuel prit une pierre, et la plaça entre Mitspa et le rocher, et il
appela son nom Ében-Ézer (la pierre de secours), et dit : l’Éternel nous a
secourus jusqu’ici».
Quel contraste entre les grands cris d’Israël poussés au chapitre 4 et le
tonnerre de l’Éternel au chapitre 7 ! Les premiers n’étaient que prétention
humaine ; le second, la puissance divine. Ceux-là avait été aussitôt suivi
d’une humiliante défaite ; celui-ci, d’un splendide triomphe. Les Philistins
ignoraient ce qui s’était passé — l’eau répandue, les pleurs de repentance,
l’offrande de l’agneau, l’intercession sacerdotale. Que pouvaient connaître des
Philistins incirconcis de ces précieuses réalités ? Rien. Quand la terre
frémissait sous les cris d’orgueil d’Israël, ils pouvaient se rendre compte de
ce qui se passait. Les hommes du monde peuvent comprendre et apprécier l’auto
satisfaction et la confiance en soi ; mais voilĂ justement ce qui repousse
Dieu. À l’opposé, un cœur brisé, un esprit contrit, un esprit humble, voilà ce
qui fait son plaisir. Quand Israël a pris cette place d’abaissement, la place
du jugement de soi-mĂŞme et de la confession, alors on entend le tonnerre de
l’Éternel, et les armées des Philistins sont dispersées et confondues. La
plénitude de Dieu attend toujours que le vase soit vide. Vérité précieuse et
bénie ! Puissions-nous entrer plus entièrement dans sa profondeur, sa
plénitude, sa puissance et son étendue !
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Avant d’achever ce court article, je voudrais juste mentionner que 1 Samuel 4
et 7 nous rappellent quelque chose des églises de Laodicée et Philadelphie, en
Apocalypse 3. La première nous présente une condition que nous devrions
scrupuleusement Ă©viter ; la seconde, une condition que nous devrions cultiver
avec diligence et sérieux. Dans la première, il y a une misérable
autosatisfaction, et Christ est laissé dehors. Dans la seconde, il y a la
conscience de sa propre faiblesse, mais Christ y est exalté, aimé, et honoré ;
Sa Parole gardée, et Son Nom estimé.
Souvenons-nous que ces choses se poursuivent jusqu’à la fin. Il est très
instructif de voir que les quatre dernières des sept églises donnent quatre
phases de l’histoire de l’Église allant jusqu’à la fin. En Thyatire, nous
trouvons le Romanisme ; en Sarde, le Protestantisme. En Philadelphie, comme
nous l’avons dit, nous avons cet état d’âme, cette attitude de cœur, que tout
vrai croyant, et toute assemblée de croyants devrait cultiver avec ardeur et
manifester fidèlement. Laodicée, au contraire, présente un état d’âme et une
attitude de cœur qu’il faut rejeter avec une sainte crainte. Philadelphie est
aussi attirante pour le cœur de Christ, que Laodicée lui est répugnante. De la
première, Il en fera un pilier dans le temple de Son Dieu ; la seconde, il la
vomira de sa bouche, et Satan la prendra et en fera le repaire de tout oiseau
immonde et exécrable ! (Apocalypse 18:2). Combien cela est effrayant pour tous
ceux qui participeront Ă ce dĂ©sastre. N’oublions jamais que la prĂ©tention Ă
être Philadelphie manifeste l’esprit de Laodicée. Là où vous trouvez toute sorte de prétention,
d’affirmation du moi, d’auto satisfaction, vous avez Laodicée, en esprit et en
principe — que le Seigneur veuille en délivrer tout Son peuple !
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Bien-aimés, soyons contents de n’être rien dans cette scène d’auto-exaltation. Que
notre aspiration soit de marcher dans l’ombre, en ce qui concerne les pensées
humaines, et ne jamais nous éloigner de l’approbation du Père. En un mot, rappelons-nous
que la plénitude de Dieu attend toujours des vases vides.
Source :  http://lechandelier.wordpress.com/
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