"Je m’étonne que
vous vous détourniez si promptement de Celui qui vous a appelés par la grâce de
Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu’il y ait un autre évangile,
mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent altérer l’Evangile de Christ.
Mais, si nous–mêmes, si un ange du ciel annonçait un évangile s’écartant de
celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème !" Galates
1.6-8
Sans
avertir et presque inaperçue, une nouvelle croix s’est introduite dans les
milieux évangéliques populaires de notre époque.
Elle ressemble à l’ancienne, mais elle est différente : les similitudes sont
superficielles, les différences fondamentales.
De cette nouvelle croix a germé une nouvelle philosophie de la vie chrétienne,
et de cette philosophie une nouvelle technique évangélique : un nouveau style
de réunion et un nouveau genre de prédication.
Cette nouvelle évangélisation emploie le même langage que l’ancienne, mais son
contenu n’est pas le même et sa puissance n’est plus comme auparavant.
La vieille croix n’avait aucun rapport avec le monde. Pour la chair
orgueilleuse d’Adam, elle signifiait la mort. Elle mettait à exécution la
sentence imposée par la loi du Sinaï.
La nouvelle croix, elle, n’est pas opposée à la race humaine; elle en est, au
contraire, une partenaire amicale et, si je comprends bien, elle alimente un
flot d’amusements légitimes et bons et d’innocentes réjouissances.
Elle laisse Adam vivre sans entraves, avec une motivation inchangée; il peut
continuer Ă vivre pour son plaisir et, maintenant, au lieu de se rĂ©jouir Ă
chanter des chansons douteuses en buvant des boissons fortes, il se rĂ©jouit Ă
chanter des cantiques et Ă regarder des films religieux.
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L’accent
reste toujours sur la jouissance … qui se tient sur un plan plus élevé !
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La
nouvelle croix encourage, dans l’évangélisation, une approche toute nouvelle et
entièrement diffĂ©rente. L’évangĂ©liste ne rĂ©clame plus le renoncement Ă
l’ancienne vie pour que la vie nouvelle puisse s’installer. Il ne prêche pas
des contrastes, mais des similitudes. Il cherche Ă se mettre au diapason de
l’intérêt général en montrant que le christianisme n’a pas d’exigences
dĂ©sagrĂ©ables, mais qu’au contraire il offre tout ce que le monde offre, mais Ă
un niveau supérieur.
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Tout
ce après quoi le monde, corrompu par le péché, aspire de nos jours est très
habilement présenté comme étant justement ce qu’apporte l’évangile, le produit
religieux Ă©tant, bien entendu, meilleur.
La nouvelle croix ne met pas le pécheur à mort, elle le réoriente. Elle le
renvoie dans une autre direction, dans un mode de vie plus sain et plus
heureux, tout en sauvegardant son amour-propre. A celui qui est autoritaire,
elle dit : «Viens et affirme-toi pour Christ!». A celui qui est imbu de
lui-même, elle dit : «Viens et glorifie-toi dans le Seigneur !». A celui qui
est avide d’émotions, elle dit : «Viens et repais-toi de communion
fraternelle».
Le message de l’Evangile est dévié, obliqué, dans le sens du courant en vogue,
pour être accepté du public.
La philosophie qui se tient derrière est sans doute sincère, mais sa sincérité
ne l’empêche pas d’être fausse. Elle est fausse parce qu’elle est aveugle.
Elle passe complètement à côté de la signification fondamentale de la croix.
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La
vieille croix est un symbole de mort. Elle représente la fin soudaine et
brutale d’une vie humaine. Du temps des Romains, celui qui se chargeait de sa
croix et qui s’engageait sur le sentier de la mort avait déjà dit adieu à ses
amis. Il savait qu’il ne reviendrait pas. Il partait pour toujours. La croix ne
faisait aucun compromis, elle ne modifiait rien, elle n’améliorait rien, elle
n’épargnait rien; elle immolait tout en l’homme, complètement et définitivement.
Elle n’essayait pas de rester en bons termes avec sa victime. Elle frappait dur
et cruellement, et quand elle avait achevé son oeuvre, il ne restait rien de
l’homme, il n’existait plus.
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La
race d’Adam est sous la sentence de mort. Il ne peut y avoir aucune commutation
de peine, aucune Ă©chappatoire. Dieu ne peut approuver aucun des fruits du
péché, aussi innocents ou agréables qu’ils puissent paraître aux yeux des
hommes. Dieu doit mettre l’homme «à sac» et le «liquider» totalement, avant de
pouvoir le relever en nouveauté de vie.
Cette prédication d’évangélisation qui établit des parallèles conciliants entre
les voies de Dieu et celles des hommes est traître envers la Bible et cruelle
pour l’âme des auditeurs.
La foi en Christ ne va pas en parallèle avec le monde, au contraire, elle le
coupe.
En venant Ă Christ, nous ne haussons pas notre vieille nature Ă un
niveau supérieur, nous l’abandonnons à la croix.
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Le
grain de blé doit tomber dans le sol et mourir. Nous, qui prêchons l’Evangile,
nous ne devons pas nous considérer comme des agents des relations publiques,
envoyés pour établir de bons rapports entre Christ et le monde. Nous ne devons
pas nous imaginer chargés de mission pour rendre Christ acceptable auprès du
grand commerce, de la presse, du monde du sport, ou de l’enseignement moderne.
Nous ne sommes pas des diplomates, mais des prophètes, et notre message n’est
pas un compromis, mais un ultimatum.
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Dieu
offre la vie, mais pas la vie ancienne améliorée. La vie qu’Il offre est une
vie qui renaît de la mort.
Elle se tient toujours à côté de la croix. Celui qui veut la posséder doit
passer «sous la toise» : il doit renoncer à lui-même et approuver la juste
sentence de Dieu envers lui.
Qu’est-ce que cela signifie, pour celui qui se trouve face à Jésus-Christ ?
Comment cette théologie peut-elle se traduire en vie ? Il doit simplement se
repentir et croire. Il doit renoncer à ses péchés, et aller plus loin en
renonçant à lui-même. Qu’il ne cache rien, n’excuse rien, ne justifie rien.
Qu’il n’essaye pas d’argumenter avec Dieu, mais qu’il courbe la tête sous le
choc de l’austère déplaisir de Dieu, et se reconnaisse lui-même digne de mort.
Après cela, qu’il porte le regard, avec une foi simple, sur le Sauveur
ressuscité, de qui descendra la vie, la nouvelle naissance, la purification et
la puissance. La croix qui a mis fin Ă la vie terrestre de JĂ©sus mettra aussi
fin à celle du pécheur; et la puissance qui a relevé Christ d’entre les morts
ramènera aussi le pécheur à une vie nouvelle avec Christ.
A celui qui voudrait objecter à ceci, ou y voir une conception étriquée et
personnelle de la vérité, je dirai que Dieu a mis le sceau de son approbation
sur ce message, depuis le temps de Paul jusqu’à nos jours.
Que les termes aient été exactement les mêmes ou non, tel fut, tout au long des
siècles, le contenu de la prédication qui a communiqué la vie et la puissance
dans le monde.
C’est là -dessus que les hommes de Dieu du passé, les réformateurs, les
revivalistes ont mis l’accent; et les signes, les merveilles, et les opérations
puissantes de l’Esprit-Saint ont témoigné de l’approbation de Dieu sur leur
message.
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Oserions-nous,
en tant qu’héritiers légaux d’une telle puissance, falsifier la vérité ?
Oserions-nous, de la pointe émoussée de nos crayons, retoucher le tracé «du
plan de l’architecte», ou altérer le modèle révélé pour nous sur le mont du
Calvaire ? Dieu nous en garde !
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PrĂŞchons
la vieille croix et nous connaîtrons la vieille puissance !
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