Fondements Apostoliques
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par Arthur Katz
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Si
nous sommes appelés à quelque chose, c’est à être les porte-paroles de la
Parole de Dieu. Il y a une pléthore de messages, une quantité de cassettes et
de vidéos, et pourtant au milieu de tout cela, il n’y en a que peu qui puissent
ĂŞtre reconnus comme Ă©tant la Parole du Seigneur. Nous avons besoin d'une
perception profonde et nouvelle de ce "saint sacrement".
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Le
premier discours du ministère béni de Jésus eut lieu à la synagogue de
Nazareth, oĂą il Lui fut remis le rouleau d'EsaĂŻe, dont Il a commencĂ© Ă lire Ă
partir du soixante et unième chapitre.
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"L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que
l’Éternel m'a oint pour prêcher..." (Luc 4:18)
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Il
y a un lien de connexion entre l'onction et la prédication, mais la prédication
qui n'est pas ointe n’est pas une prédication mais seulement de l’éloquence.
Il y a, par conséquent, une qualité insolite et particulière qui distingue la
vraie proclamation apostolique de toute autre prédication. C'est un phénomène
remarquable qui relève d'une question de vie ou de mort parce que "comment
donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru? Et comment croiront-ils en
celui dont ils n’ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler,
s’il n’y a personne qui prêche? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils
ne sont pas envoyés?" (Romains 10:14-15)
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Ceci
est le cœur de la pleine mission de l'Eglise, en particulier à l'égard des
Juifs. Le monde incroyant attend un certain genre de prédication que
j'appellerai "la
proclamation apostolique". C’est la prédication de celui qui est envoyé.
Dieu donne l’Esprit sans mesure à celui qu’Il envoie. Cet envoi est critique,
c’est donc pour cela que Dieu établit des communautés qui servent de base pour
envoyer les prédicateurs.
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La
vraie prédication et l'élaboration d'un sermon doivent être mises en
confrontation avec une contradiction. La prédication est une catégorie à part
entière en elle-même. Elle appartient au domaine de l'impossible. Nous avons
beaucoup d'hommes aujourd'hui qui sont persuasifs et qui savent jouer avec les
mots. Ils ont même embrassé des carrières grâce à leur habileté oratoire. Si
vous ĂŞtes attirant, avez le don du baratin et un bon sens de la gestion des
ressources humaines, vous pouvez aller loin dans le monde religieux
d’aujourd'hui. Cependant, la vraie prédication ne peut pas venir de ce monde.
C'est un phénomène tout à fait divin et surnaturel. C'est la Parole de vie.
Elle ravive les morts. L’entendre constitue un "événement". Elle met
en marche des choses qui ont une myriade de conséquences, et a une puissance et
une vie en elle-mĂŞme. C'est une Parole qui vient du trĂ´ne de Dieu.
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Ironiquement,
ce genre de parole doit trouver son expression Ă travers la bouche d'un
"vase de terre" (2 Corinthiens 4:7) qui se tient devant les hommes,
et cela, c'est la formule même du désastre. C’est là un assemblage de
contradictions si diverses que si vous le compreniez vraiment, ou deviez le
comprendre, vous ne trouveriez rien de moins agonisant. Il n'existe cependant
pas de plus grande joie que d'exprimer le fardeau que Dieu a donné aux
personnes qui recherchent Son cœur, et qui, de ce fait, entendent et reçoivent
la Parole de Dieu.
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De
même, il n'y a pas de plus grande angoisse que l'idée que la Parole puisse
s’étrangler dans votre gorge parce que vos auditeurs n'y prêtent pas attention.
De même le succès d’hier ne garantit pas le succès d'aujourd'hui. C'est le même
tremblement, la mĂŞme crainte, la mĂŞme incertitude et le mĂŞme sentiment
accablant de l'impossibilité apparente de la tâche. Ce paradoxe et sa terrible
contradiction doivent imprégner profondément notre conscience; la Parole de
Dieu va devoir sortir de la bouche d'un "vase de terre" humain, mais
la Parole elle-même est divine et céleste. Ce n'est pas comme si l’instrument
dont se sert Dieu Ă©tait une certaine chose pratique de neutre, qui ne participe
pas au processus. L'orateur y est très impliqué, parce que le Seigneur utilise
la personnalité de l'homme, son accent, sa disposition, et son cœur. Donner la
prédication est une lutte et un défi ultime chaque fois qu'elle est mise en
œuvre. On peut faire beaucoup de bons discours bibliques, mais c’est loin
d’être la même chose que de communiquer les Écritures comme étant la Parole de
Dieu pour ce moment précis et pour ces personnes. Seul ce phénomène a la
puissance de constituer "un
événement" au lieu de communiquer simplement des connaissances
bibliques. Nous devons distinguer ces deux choses, et probablement
quatre-vingt-quinze pour cent de tout ce que le chrétien prêche et enseigne se
trouvent ĂŞtre un enseignement au sujet de Dieu, ou une construction de messages
bibliques composés d’anecdotes intéressantes et perspicaces, mais qui ne
constituent pas l'expression de la Parole de Dieu.
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Nous
sommes devenus tellement dilués à force d’entendre "l'autre", que si
le message a l’air biblique et doctrinal, nous pensons qu'il s'agit d'une vraie
prédication. Cependant, nous avons mal compris le caractère tout à fait
surnaturel du fait qui consiste Ă communiquer la Parole de Dieu, et donc nos
auditeurs quittent la salle sans être changés. Nous ne grandissons pas de foi
en foi, et de gloire en gloire, parce que nous ne sommes pas allés d’un
"événement" à un autre "événement. Nous sommes seulement allés
du prévisible au prévisible, et si c'est correct et biblique, nous partons avec
une certaine mesure de satisfaction, mais nous resterons sans voir de
changement. C'est un mystère, et toute l'église a besoin qu’une norme soit
dressée devant elle, plus élevée que ce qu'elle a perçu jusqu'à maintenant pour
reconnaître la réalité des Écritures telle qu’elles sont : la Parole de Dieu.
Nous ne devrions pas oser monter sur l’estrade, ouvrir la Bible, racler notre
gorge, attirer l’attention de la congrégation, dire une prière, ouvrir nos bouches,
et commencer à parler, sans un sentiment terrible d’appréhension en raison de
cette grande responsabilité qui nous incombe à ce moment précis. Si ce n'est
pas la Parole de Dieu, une sorte de mort sortira de nos bouches, au lieu de la
vie. Il n'y a aucune neutralité là . Ou bien nous allons transmettre la vie de
Dieu, ou bien il y aura un engourdissement et une monotonie qui viendront par
l'écoute d’un discours qui est "seulement" bon. Il vaudrait
probablement mieux ne pas l’écouter du tout! Le silence est plus à désirer qu'un sermon
qui est seulement bon, mais qui ne peut pas communiquer la Parole de Dieu en
tant que vie de Dieu. Le résultat est un affaiblissement de la
sensibilité spirituelle.
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La Prédication de la Croix
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« Car la prédication de la croix est folie
pour ceux qui périssent, mais à nous qui sommes sauvés elle est la puissance de
Dieu » (1 Corinthiens 1:18).
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« Car, puisque, dans la sagesse de Dieu, le
monde, par la sagesse, n’a pas connu Dieu, il a plu à Dieu, par la folie de la
prédication, de sauver ceux qui croient » (1 Corinthiens 1:21).
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C’est
ma conviction que la prédication de la croix est la puissance de Dieu,
c'est-à -dire qu'elle contient la capacité divine inhérente et pénétrante de
graver sur les cœurs des vérités divines en dépit de la résistance religieuse,
culturelle et ethnique la plus tenace.
En
outre, elle
crée la foi qui amène à croire pour être sauvé. C'est la Parole de
Dieu comme "événement", non pas dans des circonstances favorables,
mais peu favorables; ce qui revient à dire que c'est un "événement"
en dépit de la résistance qu’elle rencontre. Elle effectue une œuvre en ceux
qui croient; une œuvre qui les amène à la foi.
C'est une parole
céleste proclamée sur terre, non
seulement à ceux qui écoutent avec un cœur disposé, mais également à ceux qui
écoutent avec un cœur résistant. La terre résiste au ciel, et les puissances
des ténèbres veulent rendre opaque l’esprit des hommes, et les empêcher de
comprendre et de répondre. Par conséquent, une parole au caractère ultime est
exigée.
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L'expression
"Parole de Dieu" est beaucoup moins une terminologie générale qu'une
Parole de Dieu. C'est comme cela que nous transformons une chose sainte en
cliché. Nous sommes enclins à supposer que tout ce
qui peut sembler biblique et apparemment correct est la Parole de Dieu.
C'est une fausse présomption. La Parole de Dieu est plutôt une communication divine
d'une espèce uniquement puissante, exprimée par un "vase de terre"
humain. Le fait que Paul ait été absolument conscient de ce
phénomène est exprimé dans sa première épître aux Thessaloniciens :
"Et c’est pourquoi aussi nous rendons sans
cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la prédication de la Parole
de Dieu, vous l'avez acceptée, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle
est véritablement, comme la Parole de Dieu laquelle aussi agit en vous qui
croyez" (chapitre 2:13).
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Paul,
Ă juste titre, pourrait se glorifier; et nous devons lire ceci, non pas comme
une généreuse rhétorique, mais comme description littérale et précise d'une
façon particulière de parler, qui est rare à notre époque. Si la nature
distinctive de cette communication est sa puissance, quel est alors son
caractère? Paul se soucie de faire comprendre à ses correspondants grecs,
contrairement à leur propre culture et à leur amour de la rhétorique, que la
prédication de l’Evangile peut être vidée réellement de sa puissance si elle
est exprimée dans la sagesse faite d'éloquente des hommes. La Parole de Dieu
est quelque chose de totalement et qualitativement différente de cela, et si
nous prêchons avec l’éloquence humaine, nous annulons le témoignage de sa
puissance.
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La prédication de la
croix n'est pas nécessairement le récit ou la description de la crucifixion de
Jésus. Elle serait mieux comprise comme parole décrivant la croix. Elle contient en elle une autre signification
implicite, et bien que la croix elle-même puisse ne pas être le thème abordé,
cela peut encore ĂŞtre "la
prédication de la croix". La substance de cet événement, reproduite
dans l’humiliation de la prĂ©dication elle-mĂŞme, redonne vie Ă
"l'expérience de la croix". Chaque fois que la croix est revécue dans
toute situation d'humiliation qui découle de l’obéissance, ce qui est là la
puissance qui a été démontrée à la croix en premier lieu, une nouvelle occasion
lui est donnée de s'exprimer proportionnellement au degré de souffrance et de
cette humiliation qui sont subies et endurées à ce moment.
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La
vraie prédication est une humiliation; le vrai témoignage est une humiliation;
la vraie prière est une humiliation. L'humiliation est un autre mot qui veut
dire "souffrir jusqu’à la mort". Et là où cette dynamique a lieu dans
la vérité, alors la puissance de Dieu sera toujours là prête à entrer en scène.
La raison pour laquelle nous ne voyons pas plus souvent la puissance de Dieu
dans la prédication, est que les hommes prennent le soin d’éviter l’humiliation
en s’assurant qu'ils vont faire un bon sermon en employant des notes
préparatoires, des sommaires, et d'autres aides qui leur assureront qu'ils
"réussiront le test".
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Nous
sommes peu disposés à prendre le risque de l'échec, en évitant de nous mettre
en avant, et en faisant confiance uniquement Ă l'intervention de Dieu quand
nous prêchons Sa parole. Il y a un temps pour la préparation, mais dans l’événement
lui-même, nous devons laisser place à Dieu. Et si nous mettons de côté Dieu par
notre propre préparation religieuse, humaine et professionnelle, nous annulons
le travail de la croix, et sa folie, c’est-à -dire, la douleur et l’humiliation,
et donc de la puissance de la croix.
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Le Scandale de la Croix
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La
prédication ou la proclamation qui sauve est plus qu’une transmission
d'informations ou de connaissances sur l’Evangile. Ce ne sont pas les
informations sur le salut, ou sur la façon de l’obtenir, ou les faits
concernant l’Evangile intrinsèquement, qui créent la foi dans celui qui écoute,
en vertu de l'opération de la puissance de Dieu, mais plutôt un événement
surnaturel; c'est la démonstration de Sa puissance qui le fera. Parce que c'est
de cette façon que Dieu a choisi de Se révéler jusqu'à la consommation des
âges.
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La
crise révèle Dieu, et c'est Lui qui est révélé pendant la crise de la croix,
non pas comme nous pensions qu'Il est, mais en fait, comme Il est. Le Christ sur
la croix est un scandale. Dieu pendait, nu, sans pouvoir couvrir ses
parties intimes parce que Ses mains étaient clouées, tout en écoutant les
railleries et les moqueries de Son peuple : "Descends de la croix et nous croirons en toi." C'est une scène
incroyablement dégradante et pleine d’humiliation, et Dieu a enduré cela pour
vous et pour moi.
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"Recevez Mes instructions, car je suis
débonnaire et humble de cœur." C'est une révélation de Dieu tel qu'Il
est, et au lieu de contre-attaquer ceux qui se moquaient de Lui, Il dit: "Père, pardonne-leur car, ils ne savent ce
qu'ils font."
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Un
prédicateur qui s’efface intentionnellement, avec la confiance que Dieu parlera
en lui, Ă©prouve une douleur dans une mesure semblable Ă celle de Christ
crucifié. Il meurt à sa propre capacité de parler, et devient stupide dans son
humiliation comme le Sauveur – jusqu'à la mort. Ceci est le centre de toute
prédication véritable. L'homme qui cherche à laisser Dieu parler en lui,
s’assure qu’il ne dépendra pas de ses capacités propres. Il devient l'humble
réceptacle de quelque chose qui doit être donnée. Il se trouve une souffrance,
une humiliation et une mort dans sa parole qui déverse la même qualité de
puissance qui a eu lieu Ă la croix, et qui le fera encore chaque fois que cet
événement se reproduit. Dieu ne veut pas que la foi des hommes repose sur leur
Ă©loquence, mais sur le fondement de la puissance de Dieu, qui est libĂ©rĂ©e Ă
travers celui qui est disposé à souffrir cette terrible humiliation.
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La
prédication qui est puissante vient quand un homme se renie et ne s’accroche
pas Ă sa propre expertise ou ses capacitĂ©s. DĂ©brancher cette prise Ă©quivaut Ă
mourir. C’est une chose à laquelle on ne peut jamais s’habituer, mais qui doit
être faite et refaite jusqu'à notre dernier jour. C’est aussi terrifiant,
contradictoire, et humiliant que si vous ne l'aviez jamais fait auparavant.
Chaque nouvelle occasion est une expérience fraîche de mort à soi-même, et
celui seul qui est mort Ă lui-mĂŞme pourra l’endurer. Qui ici est disposĂ© Ă
goûter à cette mort? Qui est disposé à abandonner sa confiance dans ses propres
capacités et espère que la même puissance qui a ressuscité Jésus d'entre les
morts ressuscitera maintenant le prédicateur et son message?
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En
un mot, le voile du temple qui, par l'obéissance même de la souffrance de Jésus
jusqu’à la mort, s’est déchiré, est encore, par l'obéissance du prédicateur,
déchiré au-dessus de l'entendement et de l’esprit obscurci de l'auditeur; non
seulement pour émettre de la lumière sur ce qui est pure folie et offense la sensibilité
humaine, mais encore pour donner naissance ou pour crĂ©er la grâce qui mènera Ă
la repentance, et pour créer la foi qui mènera à croire. Le voile s’est déchiré
pendant la crucifixion de Jésus, et il se déchire chaque fois que la même
puissance est libérée par la même humiliation. Mais cette fois il ne s'agit pas
du voile qui Ă©tait dans le temple, mais du voile qui se trouve au-dessus du
cœur et de l'entendement.
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La Parole Créatrice
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Une
parole de la Bible récitée correctement ne garantit pas que ce soit la Parole
de Dieu pour ce moment particulier. Elle est la Parole de Dieu seulement
lorsque c'est la Parole qu’Il donne de dire, et cette parole ne doit pas
nécessairement être une citation exacte de la Bible pour être la Parole de
Dieu. Ce pourrait ĂŞtre une raillerie, une insulte, une confrontation, ou une
parole étrange et folle, mais c'est une parole qui doit être donnée, et si
c’est le cas, cette parole sera attestée par la puissance de Dieu. Ceux qui
disent les paroles de Dieu sont déjà parvenus à une mort à eux-mêmes suffisante
pour que la puissance ou la vie de Dieu puisse leur être accordée sans aucune
crainte que la gloire de Dieu soit touchée ou détournée. Un homme qui porte la
Parole de Dieu et l’exprime peut être digne de confiance – aussi offensante
puisse-t-elle ĂŞtre Ă l'auditeur et mĂŞme Ă lui-mĂŞme.
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En
l'absence de conversions profondes suscitées par la prédication de notre propre
génération, nous sommes en droit de nous demander si nous avons suffisamment
considéré la signification du mot "envoyé", et si nous avons
naïvement supposé que n'importe quel moyen de diffusion de l’Evangile est béni
et honoré par Dieu. Il est peut-être sage également de considérer si n'importe
quel message, aussi correct qu’il puisse être, est en effet la Parole de Dieu,
notamment s’il a été humainement conçu pour éviter l’humiliation à laquelle je
fais allusion.
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Si
"prêcher le Christ" se doit d'être en réalité davantage qu’un message
à Son sujet, et se doit d'être une présentation de Sa personne, alors le Dieu
qui envoie est peut-être encore en train d'attendre des candidats appropriés. La question en
jeu est la question de la croix, et l’on pourrait se dire correctement qu'elle
n’apportera pas aux hommes une pleine conviction, à moins qu’elle ne soit
apportée par
la bouche de ceux qui connaissent la croix dans leur propre expérience,
et qui sont
disposés à souffrir humiliation après humiliation dans la folie même de leurs
paroles. Si notre parole n'est pas une folie, ce n’est pas la vraie
parole. Elle peut amuser les hommes, elle peut mĂŞme informer et inspirer, mais
ce ne sera jamais un événement.
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Notre
propre génération, comme celle des Corinthiens à qui Paul écrivit, porte plus
d'attachement au raffinement et à l’adulation que Dieu Lui-même qui S'est fait
sans réputation. L'exigence de la vraie prédication, correctement considérée,
nous permettra de considérer régulièrement notre caractère médiocre et d'avoir
un profond mépris de nous-mêmes et de nos capacités. Pouvoir prêcher ne relève
pas de la compétence ou de la technique, mais constitue un mystère divin, et le
mot " prêcher " dérive du mot latin " praedikare ", qui
signifie " pour faire connaître ". À chaque fois que l’humiliation du
Christ est expliquée dans la folie de la prédication, Il est de nouveau révélé
et prĂ©sentĂ© en tant que Sauveur. De la mĂŞme façon que Dieu donne la grâce Ă
celui qui est humble, Il a, Lui qui est plein de grâce et de vérité, la même
opportunité de joindre le temps et l'éternité, le ciel et la terre dans un
moment d’humilité authentique quand un prédicateur cesse de dépendre de
lui-mĂŞme.
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Une
illustration familière de cette vie crucifiée se trouve dans 1 Corinthiens où
Paul s'exclame: "Pour moi, frères,
lorsque je suis allé chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou
de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n’ai
pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et
Jésus-Christ crucifié." (1 Corinthiens 2:1-2)
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MĂŞme
avec toute son érudition et ses connaissances religieuses, Paul s’est imposé
des limitations qui exigeaient une douloureuse détermination. La difficulté se
trouve dans le fait que nous savons tellement de choses, que nous voulons en
exprimer beaucoup Ă nos auditeurs. Se limiter exige donc une dĂ©termination Ă
refuser d’exprimer dans notre prédication ce qui est pour nous tellement
accessible et à portée de main. La vraie prédication, ou la Parole qui vient
avec autorité, est une Parole qui produit du changement dans celui qui
l’écoute, et établit une réalité qui n'existait avant d'être exprimée. Un
respect et une vénération grandissante pour la Parole de Dieu en tant que
prédication, doivent prendre, de nos jours, de plus en plus d’ampleur dans
l'Eglise. Dieu dit qu'Il a élevé Sa Parole au-dessus de Son Nom. Au
commencement Ă©tait la Parole, et c'Ă©tait l'Esprit de Dieu qui planait sur la
face des eaux avant une création qui était toujours encore informe, et Dieu dit
: " Que la lumière soit ".
Nous devrions avoir un désir toujours plus grand de ce genre de prédication
apostolique, d’hommes qui nous apportent la Parole, pas simplement pour
renforcer notre compréhension, mais spécialement pour établir nos fondements.
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La Parole qui Agit
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Dans
1 Thessaloniciens 2:11-13, Paul écrit: "Vous savez aussi que nous avons été pour chacun de vous ce qu’un père
est pour ses enfants, vous exhortant, vous consolant, vous conjurant de marcher
d’une manière digne de Dieu, qui vous appelle à Son royaume et à Sa gloire.
C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant
la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non
comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la
Parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez."
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Ce
n'Ă©tait pas une croyance abstraite. Ils ont cru que ce qui leur Ă©tait dit Ă
travers des paroles qui n'Ă©taient pas des paroles humaines, mais la Parole mĂŞme
de Dieu. Et parce qu'ils ont cru cela, elle a agi en eux. C'est de cette façon
que Dieu nous change de gloire en gloire - par la Parole qui agit en nous.
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Cette
Parole n'avait rien Ă voir avec ce que Paul avait choisi de prĂŞcher. Il avait
seulement une chose en tête, et cette chose était d'obéir en rapportant la
Parole qui lui avait été donnée, laquelle seule pouvait agir en ceux qui l’écoutaient
et y croyaient. Si nous choisissons de ne pas croire cela, alors cette mĂŞme
parole devient pour nous juste une autre parole, que nous aimons, ou que nous
n'aimons pas, qui est intéressante, ou qui ne l’est pas, et nous perdons ainsi
toute sa valeur, et la Parole ne peut donc pas accomplir son Ĺ“uvre.
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Bien
trop souvent nous allons à l’église avec une sorte de passivité et avec en tête
l’idée que c’est juste une autre réunion, mais ce n’était pas ainsi au
commencement. Ils venaient avec l’expectative anticipée "d'un événement
créateur" par la parole qui était donnée, et cet événement survenait si
fréquemment qu’ils étaient transformés de gloire en gloire. Comment
quitterons-nous le terrain sur lequel nous nous trouvons actuellement, pour
nous rendre jusqu'au lieu oĂą Dieu nous appelle " apostoliquement " Ă
être, sinon par la Parole qui est envoyée, et par la Parole qui est
communiquée? Cela met une responsabilité incroyable sur le porteur de la Parole
qui est prêchée. Son union avec le Seigneur doit être d'une nature authentique,
ou sinon ses auditeurs sont simplement "gavés de sermons" d’un
dimanche à l’autre.
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Nous
avons besoin d'élever la qualité de notre foi et de nous garder jalousement de
ne dire que ce que Dieu nous donne Ă dire. Nous devons avoir une motivation
autre que celle de notre réputation de prédicateurs ou la crainte des hommes,
ou notre souci de ne point offenser, ou de ne pas décevoir. Il est possible
qu'il ne puisse être trouvé un plus sain stimulant pour les assemblées que de
les inviter au silence, et d’annoncer à leur étonnement que celui qui va parler
n’a pas reçu de Parole de Dieu, et que par conséquent, il ne va pas remplir le
silence simplement avec de bonnes choses. C'est le genre de jalousie Ă laquelle
nous devons retourner si nous voulons ĂŞtre participants de ce dont parle Paul
dans sa première épître aux Thessaloniciens.
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Le Lieu de Communion
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"Et lĂ je te rencontrerai, et je te parlerai
de dessus le propitiatoire, entre les deux chérubins qui seront sur l’arche du
témoignage, [et te dirai] tout ce que je te commanderai pour les fils d’Israël."
(Exode 25:22).
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Je
suis heureux que le Seigneur emploie le mot "commandement" plutĂ´t que
le mot "suggestion". C'est pourquoi, en tant qu'Eglise dans son
ensemble, nous sommes si puérils, c’est-à -dire que rien n’est requis de nous,
excepté apporter nos corps à la réunion du dimanche, mettre quelques euros dans
le panier Ă offrande, et chanter quelques hymnes. Il n'y a aucune condition,
aucune parole donnée avec autorité et exprimée à notre encontre, et aucune
exigence qui nous sont adressées. Le sermon devient un spectacle et fait
simplement partie de ce que signifie "aller à l’église". Tout se
résume à écouter un sermon plutôt que de participer à un événement, et nous
payons un lourd et grave tribut pour ces réalités. Nous ne recevons pas la
Parole créatrice qui change les choses, et par conséquent quelque chose de
négatif se produit – un engourdissement de nos esprits, un engourdissement de
notre discernement, et la création d'une atmosphère de somnolence dans nos
rassemblements. Il y a trop de professionnalisme chez les prédicateurs et chez
les ouailles. Quand la parole qui est prêché a du poids, nous le savons quand
nous l'entendons. Elle nous fait prêter oreille, et réclame même notre
obéissance. Ce genre de parole ne peut venir que du trône de Dieu.
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Ce
mĂŞme principe doit s'appliquer dans les paroles que nous nous Ă©changeons les
uns les autres, ou pendant que nous nous exhortons les uns les autres chaque
jour, ou en disant la vérité avec amour. Est-ce seulement une opinion humaine
qui est exprimée, ou est-ce la Parole de Dieu? Nous devons décréter un
moratoire sur les conversations banales et nous attendre Ă ce Dieu renouvelle
notre révérence pour la prédication, pas simplement depuis les estrades et les
pupitres, mais mĂŞme dans nos conversations quotidiennes, et mĂŞme lorsque nous
parlons au monde. J'ai vu le jugement de Dieu venir sur des assemblées à cause
des paroles que j'ai dites. Je n’ai jamais employé les paroles : " Ainsi
parle l'Eternel, ceci se passera si vous ne faites pas ceci ou cela ". Je
leur ai simplement donné une Parole de Dieu, et ils ont choisi de ne pas la
recevoir comme Parole de Dieu. Ils l'ont reçue seulement en tant qu'opinion
d'un homme, et maintenant ces assemblées n'existent plus.
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L’Exigence de la Parole
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La
venue de la Parole de Dieu a des conséquences. Jésus a dit : "Si je n’étais pas venu, que je ne leur eusse
pas parlé, ils n'auraient pas eu de péché, mais maintenant ils n'ont pas de
prétexte pour leur péché." (Jean 15:22)
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Autrement
dit : " Ma venue et Ma Parole vous
ont retiré tout prétexte. La vérité est venue en Moi, et maintenant vous êtes
responsables. Avant que je ne sois venu, vous aviez une excuse pour votre
superficialité, et pour vos attitudes religieuses, lesquelles étaient,
croyiez-vous, la réalité, mais maintenant que Je suis venu, maintenant que J'ai
parlé, vous n'avez aucune excuse. La norme divine est tombée. La réalité de
Dieu, la révélation de Ses desseins a été présentée, et maintenant vous êtes
responsables par rapport Ă ces derniers. Vous ne pouvez pas continuer comme
vous avez toujours fait."
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Je
ressens de plus en plus l'audace de dire aux assemblées : " Vous allez
regretter de m’avoir invité, parce qu'après que j'aurai parlé, vous serez
maintenant responsables - et cela Ă©ternellement. Si vous choisissez de rejeter
ce que je vais dire, alors soyez assurés que vous ne pouvez pas continuer comme
vous étiez avant. Ou bien vous retournerez à quelque chose d'inférieur à ce que
vous avez eu auparavant, ou bien vous continuerez en devenant une chose
nouvelle en qualité ". La parole apostolique est un événement révélateur
pour l'assemblée ou pour l'individu, venant de celui qui est envoyé et qui
apporte la Parole de Dieu, et à qui a été donné l'Esprit sans mesure.
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Quand Dieu parle,
quelque chose doit lâcher. Si nous ne voulons pas lâcher ce quelque chose,
alors il va y avoir une tension due à la résistance et le rejet de la Parole. Si les gens ne peuvent pas trouver un prétexte
pour s'opposer Ă la Parole dans le but de rejeter le message, ils trouveront
leur point d'opposition en rejetant le messager. Il semble que Dieu leur donne
toujours quelque chose à quoi s’accrocher. Il se produira toujours quelque
chose de ce genre-lĂ lorsque les hommes veulent trouver le moyen de
s'affranchir des implications et des exigences de la Parole de Dieu.
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Pourtant,
parallèlement, pour l'homme qui la donne, celui-ci ne doit pas l'utiliser comme
excuse quand il a lui-même le défaut contre lequel il prêche, en disant :
" HĂ© bien, Dieu se sert de moi Ă
cause de cela." Il doit s'affliger du fait qu'il possède tel ou tel
défaut, et doit chercher par tous les moyens à le corriger, et à être sans
reproche et sans offense devant Dieu et les hommes. Toutefois, aussi sérieux
qu'il puisse ĂŞtre dans ce devoir, les hommes lui trouveront toujours quelque
chose à redire. Ils ont trouvé des sujets de reproche en Jésus, et ils en
trouveront en nous, mais " ... heureux celui
pour qui Je ne serai pas une occasion de chute " (Luc 7:23b)
- ou " celui que J'envoie, qui est
l'expression mĂŞme de Ma personne. "
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Référence:
Fondements Apostoliques - Le Défi d'une Vie Chrétienne Authentique, Arthur Katz
- chapitre 4
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Source : http://sentinellenehemie.free.fr/
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