Un évangéliste danois défie les chrétiens et leur
propose de démontrer la puissance de Dieu dans les rues. Interview.
Propos recueillis par Carine Phung
Van et Nicolas
Ciarapica
Nul doute que s’il avait initié son
mouvement Ă notre Ă©poque, le fondateur de Jeunesse En Mission aurait eu une
idée similaire pour occuper les désoeuvrés des églises. Le révolutionnaire
évangéliste danois Torben Søndergaard lance sa « Dernière Réforme » (The Last Reformation), un concept simple et percutant : la
démonstration de la puissance de Dieu par la prédication, la prière de guérison
et le baptême de l’Esprit Saint, directement dans la rue, chez les gens, dans
les endroits publics, etc. Il en a tiré un film coup-de-poing (visible en
intégralité en bas de cette page) et invite chacun à rejoindre son réseau en croissance exponentielle pour faire
de mĂŞme, tout simplement. Interview.
Bonjour
Torben. Comme beaucoup de nos lecteurs français ne te connaissent pas encore,
pourrais-tu te présenter brièvement ?
J’ai 39 ans et je vis au Danemark avec
ma famille. Je viens d’un milieu non-chrétien et c’est à l’âge de 18 ans que
j’ai rencontré Dieu et suis devenu chrétien. Depuis lors, j’ai implanté des
églises pendant de nombreuses années, travaillant en tant qu’évangéliste.
The
Last Reformation (en français « La Dernière Réforme »), c’est quoi
exactement ? Luther n’a-t-il pas déjà réformé l’Église ? Dieu n’aurait-il pas
été fidèle ? Pourquoi prêches-tu la nécessité d’une autre réforme ?
The Last Reformation a commencé avec un livre du même nom et
dont je suis l’auteur. Il parle de se lever pour s’engager dans une nouvelle
réforme. Une réforme qui n’interroge pas seulement nos doctrines, mais le
système de l’Église, nous montrant concrètement comment nous réunir, comment
faire des disciples et comment prêcher l’Evangile. La Réforme de Martin Luther
s’est appuyée principalement sur des doctrines et sur le retour à la lecture de
la Bible. Pourtant, la Réforme n’a pas été complète puisqu’elle n’a pas permis
à l’église Catholique de revenir au baptême d’eau par immersion des croyants,
comme l’enseigne la Bible, ni au baptême du Saint Esprit.« Nous n’avons que deux choix : soit perpétrer nos
traditions, soit revenir au Livre des Actes »
Une autre chose
que la Réforme de Luther n’a pas permis de transformer, c’est le fonctionnement
de l’Église. Les églises luthériennes d’aujourd’hui ressemblent énormément aux
églises catholiques dans la forme du culte, les bâtiments, les prêtres, etc.
Ces choses étaient absentes dans les premiers siècles du Christianisme. Luther
a apporté beaucoup de bonnes choses, mais malheureusement aussi beaucoup de
mauvaises. Il a poussé des gens à s’entretuer et d’autre part il avait une
forte haine des Juifs. Dire que le Seigneur a été fidèle est très relatif : il
faut préciser de quels domaines de la Réforme on parle. Ce qui est sûr en tout
cas, c’est que Luther n’a pas réformé l’Église pour la faire revenir au modèle
que l’on voit dans le Livre des Actes. Nous avons besoin d’une nouvelle réforme
pour revenir aux fondements. Nous devons revenir Ă la Bible ! Deux choix
s’offrent à nous : nous pouvons continuer à l’identique dans nos dénominations
d’églises, en continuant à construire sur nos traditions ; ou bien nous pouvons
dire que ce que la Bible nous montre, et le Livre des Actes en particulier, est
la vérité. Et si nos traditions vont à l’encontre de ce que nous lisons dans le
Livre des Actes, balayons-les !
Nous
avons tout essayé : la prière, le baptême d’eau, le jeûne, la chasse aux
démons, la louange. Au final, nous sommes restés assis sur les bancs de nos
églises à attendre un « Réveil ». Avons-nous manqué quelque chose ? Y
a-t-il PLUS ?
Jésus nous a enseigné la parabole du
vin nouveau et des vieilles outres. Nous sommes souvent restés dans nos
vieilles outres (traditions d’églises, structures, salariés et toujours plus de
rassemblements) et par conséquent, nous ne faisons réellement l’expérience du
vin nouveau que de temps à autre. Ce n’est pas le vin nouveau qui est en cause,
mais ce sont les outres contenant ce vin ! Si nous voulons que cette expérience
soit plus fréquente et devienne un mouvement, où chaque croyant ait sa place et
soit actif, nous avons alors besoin de remettre en cause nos structures, nos «
outres » – et pas seulement notre vin.
Tu
enseignes qu’il faut sortir dans la rue et se mettre en mouvement pour guérir
les malades. La musique, c’est donc fini ? Plus de mimes ? Plus de danses ou de
« flashmobs » pour attirer l’attention ? Prêcher en plein-air et guérir
les malades, c’est vraiment biblique ?
Le Livre des Actes est un livre
extraordinaire car il nous donne un aperçu de l’Église primitive et de le vie
des premiers chrétiens. Ils vivaient sans tous les instruments de musique que
nous possédons, sans panneaux d’affichage, sans Facebook ni internet. Ils
sortaient et, par la puissance de l’Esprit, en chemin les vies des gens étaient
transformées. Leur priorité, ce n’était pas de faire des réunions attractives.
Ils concentraient leurs efforts Ă Ă©quiper les croyants pour aller oĂą Ă©tait la
moisson. Je crois que rien n’a changé aujourd’hui : ce qui pose problème, ce
n’est pas la moisson mais le manque d’ouvriers. Mais dès que nous équipons les
saints pour sortir et porter du fruit, nous commencerons à expérimenter que
Jésus marche avec nous et qu’Il confirme Sa Parole par des signes et des
prodiges.
Qui
peut aller dans la rue ? Qui peut imposer les mains aux malades, prĂŞcher ? Qui
peut prier pour que les gens reçoivent le baptême dans le Saint-Esprit ?
Chaque croyant,
mĂŞme tout jeune, peut faire le travail que Christ nous demande. Nous ne
recevons pas un petit Saint-Esprit qui aurait besoin de grandir durant de
nombreuses années au sein d’une église. Non ! Dès la conversion, nous recevons
le mĂŞme Esprit que JĂ©sus avait en Lui. Quand vous comprenez cela, vous ne
tardez pas à réaliser que Dieu peut vous utiliser. En général, les nouveaux
croyants ne disent pas : Un nouveau converti a moins de freins doctrinaux pour sortir dans
la rue «
Peut-être que je n’ai pas ce don » ou encore « Pourquoi ça ne marche pas ? »
Toutes ces peurs et ces doutes viennent de nos églises et plus particulièrement
de leurs enseignements. Allons dès que possible dans la rue. Faisons
l’expérience que Jésus est réel et que Ses signes suivent ceux qui croient en
Lui, et pas seulement ceux qui restent assis à l’église pendant des années, qui
assistent à de nombreux séminaires ou encore qui ont un don spirituel
particulier.
Soyons
sérieux ! Tu encourages vraiment à baptiser tout de suite et en public les
nouveaux convertis ? Est-ce que les laĂŻcs peuvent aussi baptiser ? Es-tu un
ennemi des églises instituées ?
Dans le
chapitre 8 du Livre des Actes, on voit Philipe enseigner l’Évangile à un
eunuque. On ne sait pas ce que Philippe a prêché, mais on voit que la réponse
est : « Voici de l’eau : qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » La
réponse à la Bonne Nouvelle dans l’Église primitive a toujours été le baptême.
Si nous commençons à prêcher à nouveau un Évangile biblique centré sur la
repentance envers Dieu, le baptĂŞme en JĂ©sus-Christ et le baptĂŞme dans le Saint
Esprit, alors nous baptiserons immédiatement ceux qui se repentent. Souvent
avec les vêtements qu’ils portent ce jour-là , peu importe, ou parfois un peu
plus tard. Parfois dans une baignoire, ou parfois dans l’océan. Posons-nous la
question : qui détient l’autorité pour décréter qui peut ou bien qui n’est pas
autorisé à le faire ? Est-ce le mouvement baptiste, le mouvement évangélique,
le mouvement pentecôtiste ? Ces personnes ont-elles reçu l’autorité de Jésus
pour dire qui peut baptiser ou pas ? Non, car la seule personne qui a
l’autorité pour cela est Jésus-Christ. Tout croyant peut baptiser, ce sont les institutions qui
enseignent le contraire Et il a non seulement déclaré qu’il est
bon de baptiser, mais en fait il nous a même ordonné, nous ses disciples,
d’aller et de baptiser. Donc, à moins de Lui désobéir, nous devons baptiser les
nouveaux convertis. J’aime Jésus. J’aime son cœur. Et je crois que tout ce que
Jésus a fait, c’était par amour. Même lorsqu’il a réprimandé les pharisiens qui
empêchaient son peuple d’entrer dans le Royaume de Dieu. Je ne suis pas contre
les Ă©glises ou contre ceux qui y travaillent, mais je ressens les mĂŞmes
sentiments que Jésus, et parfois la même colère, lorsque les églises, par leurs
institutions, empêchent les croyants de suivre Jésus et de véritablement entrer
dans Son Royaume. C’est pourquoi je ne ferai jamais de compromis avec la
vérité, au nom du maintien d’une fausse unité.
Tu
proposes à chacun d’entre nous, les « timides », d’être « kickstartés ».
Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Le « kickstarting », ce n’est
pas seulement de sortir et guérir les malades. Ce n’est pas seulement prêcher
l’Évangile, ou baptiser ou encore se rĂ©unir pour louer Dieu. C’est tout cela Ă
la fois ! Et « kickstarter » les croyants, c’est seulement une des nombreuses
choses que la Bible nous ordonne de pratiquer. Le concept du
« kickstarting » a été pour des milliers de personnes le début de
leur expérience de marche dans la vie surnaturelle de Christ.
Quand
et où peut-on suivre ces sessions « kickstart » ? Sur ton site internet, elles
semblent toutes complètes ! Ton mouvement n’est-il pas victime de son succès ?
Et une personne « kickstartée » peut-elle à son tour « kickstarter » une autre
personne ? Et dans ce cas, est-ce la même chose que de venir à une session de «
kickstart » avec toi personnellement ?
De plus en plus
d’endroits proposent nos sessions de « kickstarting », et sur le site TheLastReformation.com, il est possible de s’inscrire à une
des sessions. Le mouvement dĂ©passe largement l’endroit oĂą nous nous trouvons, Ă
Aalborg, au Danemark. Si c’est complet ici, ce n’est pas forcĂ©ment le cas Ă
d’autres endroits. Ceux qui le souhaitent peuvent aller goûter à cette nouvelle
vie dans plein d’autres endroits. A cette fin, nous avons créé une carte interactive sur notre site web, où des milliers de personnes proches de chez
vous sont dĂ©jĂ inscrites et peuvent ĂŞtre contactĂ©es. Cela conduit chaque jour Ă
de merveilleuses expériences. De cette façon-là , nous ne sommes pas seulement
appelés à être des disciples, mais à faire des disciples. Dès lors, aussitôt
qu’une personne se réveille et réalise sa condition de disciple de Christ, elle
est appelée à donner aux autres le meilleur d’elle-même. Alors oui,
effectivement, tout le monde peut le faire. Nul besoin que quelqu’un nous
impose les mains et nous transmette une onction spéciale. Nul besoin non plus
que quelqu’un nous « kickstarte » : nous pouvons très bien sortir et
nous « kickstarter » tout seul !
Torben,
oĂą te vois-tu dans 5 ans ? PDG millionnaire, vendant des livres sur le concept
du « kickstarting » ou plutôt comme un Moïse qui disait : « Je désire que le
peuple de Dieu tout entier prophétise et que le Seigneur envoie son Esprit sur
chacun d’eux ». Comment penses-tu empêcher ton mouvement de… devenir un
mouvement et de sombrer dans des dérives comme, par exemple, les Jesus People
en ont connu voici 40 ans ?
Le monde a
besoin de leaders. Le leadership est important. La Bible le dit. Mais JĂ©sus
nous a donné le modèle à suivre en lavant les pieds de ses disciples et en les
servant. Et Jésus a aussi dit : « Il est préférable pour vous que je parte. »
Pourquoi ? Parce qu’il était avantageux pour Ses disciples qu’Il s’en aille et
leur donne le Saint-Esprit. Les leaders doivent partir pour rendre les gens dépendants du
Saint-Esprit. C’est la même chose aujourd’hui : il serait préférable
que les gens soient dépendants du Saint-Esprit et non de leaders. C’est
pourquoi notre unique objectif est de former et d’équiper, puis d’envoyer les
gens, laissant le Saint-Esprit agir. En faisant cela, nous ne sommes pas en
train d’édifier un immense empire au Danemark. Mais nous voyons plutôt un
mouvement de croyants s’étendre partout sur la planète, croyants qui ne
dépendent pas de Torben Søndergaard ou d’autres personnes, mais seulement du
Saint-Esprit.
Merci
de nous avoir accordé de ton temps Torben. Une dernière question : comment
pouvons-nous t’aider et devenir partenaires dans la moisson avec toi ?
Acceptes-tu les Ă©glises ou seulement les individus ?
Nous
travaillons avec plusieurs catégories de personnes : des gens qui font partie
d’églises et d’autres qui ont quitté leur église. Ces personnes décident dans
leur cœur en fonction de ce que le Saint-Esprit leur montre. Le plus important
est d’écouter le Saint-Esprit.
Vous pouvez
nous soutenir en diffusant le message, notamment le film The Last Reformation – The Beginning, que l’on peut voir et télécharger
gratuitement sur internet en plusieurs langues. Vous pouvez Ă©galement regarder
et diffuser les vidéos de la Pioneer School, l’école des pionniers. Et surtout, vous pouvez sortir dans la
rue pour ĂŞtre des ouvriers dans la moisson, lĂ oĂą vous ĂŞtes !
Source :
www.infochretienne.com