«
Voici, les jours viennent, dit le
Seigneur, lâEternel, oĂč jâenverrai la famine dans le pays, non pas la disette
du pain et la soif de lâeau, mais la faim et la soif dâentendre les paroles de
lâEternel. » (Amos 8 :11).
Cette
famine sĂ©vit de nos jours, mais ce nâest pas parce que les occasions dâentendre
la Parole de Dieu manquent; ce nâest pas que nous soyons empĂȘchĂ©s dâaccĂ©der Ă
cette Parole. Câest, Ă mon sens, parce que le peuple de Dieu ne sait plus ce
que cela veut dire dâentendre la Parole de Dieu. A la diffĂ©rence des
Thessaloniciens qui «avaient abandonné les idoles pour servir le Dieu vivant et
vrai » les chrĂ©tiens dâaujourdâhui ne croient pas vĂ©ritablement que la Parole
quâils entendent ou lisent soit, en fait, Parole de Dieu. Ils la reçoivent avec
lĂ©gĂšretĂ©, si ce nâest avec indiffĂ©rence; câest pourquoi elle ne produit plus
dâeffet sur eux. Peut-ĂȘtre sommes-nous bourrĂ©s de «friandises verbales », de
paroles légÚres que nous avons prononcées ou écoutées, au point de ne plus
avoir faim de cette Parole-là qui est la nourriture véritable. On ne trouve pas
en nous les transformations et la croissance que devrait produire la Parole de
Dieu. Nous restons immatures et superficiels.
Peut-ĂȘtre
nâavons-nous pas bien compris quâil faut tout autant de grĂące divine pour
entendre la Parole de Dieu que pour la proclamer. En effet, la Parole de Dieu
exige de nous une qualitĂ© dâĂ©coute et une capacitĂ© de rĂ©tention qui ne seront
jamais nÎtres si nous nous contentons des habitudes que le monde façonne en
ceux qui lui appartiennent. Il y a une mise en garde divine qui devrait couper
court Ă toute complaisance envers nous-mĂȘmes et Ă toute griserie :
«
Aujourdâhui, si vous entendez Ma voix,
nâendurcissez pas vos coeurs. » (HĂ©breux 3 :8) En effet, si nous nâĂ©coutons
pas vraiment, si nous ne nous laissons pas transformer par cette Parole que
nous entendons, immanquablement nos coeurs deviendront de plus en plus durs
envers elle.
DĂšs
Ă prĂ©sent, cet endurcissement de lâesprit (qui va souvent de pair avec une
grande sensibilité humaine et une grande finesse psychique) est le lot de
beaucoup dâentre nous. VoilĂ pourquoi beaucoup de gens se jettent avidement sur
diverses nouveautés séduisantes qui ont actuellement cours dans le peuple de Dieu.
Mais la vĂ©ritĂ©, câest que « lâhomme ne
vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
» (Matthieu 4 :4). Comme le dit Eugene Peterson, « lâesprit de tous ceux qui se
privent du pain de la Parole devient vite aussi décharné, aussi affaibli que le
corps des victimes de la pire famine ». Nâest-ce pas dâabord lĂ la raison pour
laquelle nous avons si peu de foi, dâespĂ©rance, de patience, de longanimitĂ©,
dâamour selon Dieu, et de rĂ©sistance spirituelle?
Nous
sommes peu sensibles envers le Seigneur; nous ne prenons pas le temps de
réfléchir à Ses paroles; nous ne les assimilons pas, nous ne leur permettons
pas de nous recréer en profondeur; nous ne les mettons pas en pratique. Or nous
sommes appelés à avoir une « mentalité du Royaume », à garder en nous cette
Parole, à la repasser dans nos coeurs, à la chérir, à en parler les uns avec
les autres, alors quâau contraire nous la laissons tomber Ă terre, nous nous
dĂ©pĂȘchons de la mettre de cĂŽtĂ© pour parler de nos propres affaires, et elle se
perd dans lâocĂ©an de nos oublis En rĂ©alitĂ©, la moindre occasion dâentendre
cette Parole est un privilÚge inouï ! Seuls ceux qui auront laissé purifier leur coeur verront
Dieu. Mais ne faut-il pas que nous ayons un coeur tout aussi purifié
rien que pour entendre ce que Dieu veut nous dire?
Parfois
nous avons méprisé Sa Parole parce que nous faisions peu de cas de la personne
qui nous lâannonçait ! Nous avons traitĂ© cette Parole comme sâil sâagissait
dâune parole purement humaine ! LâapĂŽtre Paul, lui, se rĂ©jouissait de ce que
les Thessaloniciens recevaient cette Parole « non comme la parole des hommes, mais, ainsi quelle lâest vĂ©ritablement,
comme la Parole de Dieu » (1 Thessaloniciens 2 :13). Cette Parole les a
détournés des idoles « pour servir le
Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu âil a ressuscitĂ©
des morts, Jésus, qui nous délivre de la colÚre à venir. » (1
Thessaloniciens 1: 9-10). Si nous nous approchions de la Parole de Dieu avec
cette attitude-lĂ , notre vie nâaurait-elle pas la mĂȘme qualitĂ© que celle des
chrétiens des temps apostoliques? Ceux qui annoncent la Parole ne
chercheraient-ils pas la face du Seigneur plus instamment, sâils voyaient
devant eux des assemblées dans cette attente-là ? Ne marcherions-nous pas, alors,
de foi en foi et de gloire en gloire? Nous deviendrions alors les témoins du
Psalmiste qui proclamait « Il envoya sa Parole et les guérit » (Psaume 107 :
20).
Ce
qui est consternant, câest que lorsque nous lisons la Parole de Dieu, nous
avons la mĂȘme attitude que quand nous lâĂ©coutons. Elle subit alors le sort que
décrit le prophÚte Ezéchiel, dans les versets 30 à 33 de son chapitre 33. « Ils
se disent lâun Ă lâautre, chacun Ă son frĂšre âVenez donc, et Ă©coutez la Parole de lâEternel!â Et ils se rendent en
foule auprĂšs de toi et mon peuple sâassied devant toi; ils Ă©coutent tes
paroles, mais ils ne les mettent point en pratique... Voici, tu es pour eux
comme un chanteur agréable, possédant une belle voix, et habile dans la
musique. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent point en pratique.
»
Il
nous faut considérer la Parole de Dieu comme un commandement ayant des
incidences sur toute notre conduite et sur toutes nos relations; elle doit nous
rendre capables dâĂȘtre toujours remplis de joie, de rester sans peur, et de
nous aimer les uns les autres. Quelle outrecuidance de notre part que de nous
élever au-dessus de cette Parole en faisant de la pensée humaine notre critÚre
! Nous en arrivons Ă ne retenir de cette Parole que ce qui peut cadrer confortablement
avec nos pensĂ©es, avec ce que nous estimons humainement acceptableâŠ
Plaignons,
plaignons de tout coeur celui qui nâa pas vu que le Sang de JĂ©sus Ă©tait si
précieux que nous ne devions pas hésiter un seul instant à nous courber, à nous
humilier, pour prendre de ce Sang afin de lâappliquer sur nous-mĂȘmes ! Câest
parce que nous nâavons pas cette humilitĂ©-lĂ devant le Dieu de la Parole que
nous ne comprenons pas bien la Parole qui sort de Sa bouche! Et si nous ne
voulons pas nous soumettre Ă cette Parole, comment pourrons-nous jamais nous
soumettre les uns aux autres? Combien elle est juste, cette remarque du
théologien Karl Barth, qui a dit: « La
plénitude du salut parfait se trouve dans notre soumission à Dieu; et par cette
soumission Ă Lui, nous vivrons dans une juste coordination avec les autres
créatures. »
Courbons-nous, humilions-nous devant
la Parole de Dieu. Alors, nous vivrons!
Référence:
DâaprĂšs Arthur KATZ, dans la « Lettre de Nouvelles de la CommunautĂ© Ben lsraĂ«I
», Laporte, Minnesota, U.S.A., janvier 2000.
Notre
source : www.bible-foi.org