1- TU ADORERAS L’ETERNEL
SANS T’ÉLOIGNER DU MONDE;
2- TU
ADORERAS L’ETERNEL SANS TES ENFANTS;
3- TU ADORERAS L’ETERNEL SANS QUE CELA TE COÛTE;
C’est ainsi que Pharaon chercha Ã
endiguer la pression des Hébreux qui voulaient écouter la Parole de Dieu. Car
Dieu avait dit à Pharaon :
«Laisse aller mon peuple, afin qu’ils me
servent dans le désert» (Exode 7/16).
Mais Pharaon répondit à Moïse (Ex. 8/28; 10/11;
10/24):
«Ne vous éloignez pas, lorsque vous irez adorer
l’Eternel» «Allez adorer, mais sans vos enfants»;
«Allez, adorez l’Eternel, mais ne Lui
sacrifiez rien».
Aujourd’hui, ces «commandements» sont suggérés par l’ennemi de nos
âmes, afin de gêner ou d’empêcher notre marche sur le chemin de la libération
de l’esclavage du péché, du monde, du mensonge, en direction du service pour
l’Eternel, la sainte sacrificature à laquelle nous sommes appelés (1 Pierre
2/9).
Il est probable que si Moïse avait été seul pour défendre son
projet de liberté face au«dominateur
des peuples» (Ps.
105/20), un compromis aurait peut-être été trouvé sur la base des commandements
de Pharaon, cités plus haut. Le peuple se serait satisfait de concessions
accordées à son statut d’esclave. Mais le prince de l’Egypte a dû relâcher le
peuple de Dieu parce qu’il avait en face de lui la volonté inflexible de Dieu
Lui-Même, qui dirigeait toutes choses par Moïse. Car l’Eternel avait en vue un
dessein plus élevé que le simple affranchissement de la tutelle de l’Egypte.
Même pour nous aujourd’hui, c’est au pied de ces trois
commandements de Pharaon, type du prince de ce monde (satan), que va se
déterminer notre progression ou notre stagnation spirituelle.
Chaque enfant de Dieu doit prendre conscience que si l’appel de
Dieu est bien sur sa vie, si le prix de sa complète liberté a bien été payé, il
lui reste à choisir de marcher sur le chemin de la délivrance parfaite, du
plein évangile, qui est un chemin de luttes, de combats, un chemin où il
rencontrera la croix.
Mais Ã
chaque fois que nous nous plions aux limites implicites d’un des commandements de
Pharaon, c’est en fait à sa parole que nous nous soumettons, alors que nous
sommes appelés à la défier et la transgresser.
A
chaque fois que nous laissons nos enfants entre les mains de l’esprit de ce monde,
du prince de la puissance de l’air (Ephésiens 2/2), que nous ne plaçons pas nos
enfants (par la prière et par les enseignements de la Parole de Dieu) sous
l’influence de la Vérité, nous validons sans nous en rendre compte les limites
du «commandement» n°2.
A chaque fois que nous considérons que notre adoration peut se satisfaire de
l’absence de tout sacrifice et que nous apportons à l’Eternel un culte «qui ne
nous coûte rien», nous évoluons dans une sphère spirituelle contrôlée par le
«commandement» n°3, et nous acceptons, de fait, de nous y soumettre. C’est une
victoire (sans combat) de l’ennemi sur nous, car il est écrit : «offrez vos corps en sacrifice» (Romains 12/1). Oui, Christ est
l’offrande parfaite du péché, et seul Son sang rachète l’homme de ses fautes,
mais il nous reste à apporter notre vie, ce que «Pharaon» cherchera à empêcher
par tous les moyens, pouvant même aller jusqu’à se servir de la Parole de Dieu
en tordant son sens pour y parvenir.
L’esprit
du monde, esprit antichrist par essence, cherche à circonscrire l’adoration et
le service du peuple de Dieu en enlisant son action, paralysant sa foi,
jugulant son témoignage, en empêchant l’appelé de passer dans le statut d’élu.
Sommes-nous des résistants à cette pression, ou notre passivité
nous constitue-t-elle, de fait, collaborateurs ? Un ancien proverbe dit : «celui
qui est lâche dans son ouvrage (sa responsabilité) est complice du destructeur» (18/9).
Avons-nous choisi de résider sur les montagnes
isolées du pays promis avec le patriarche Abraham, ou bien avons-nous planté
nos tentes jusqu’aux portes de Sodome, comme Lot, pour participer à la vie de
cette société-là et en être un des rouages, pensant que nous résisterons à son
influence ? C’est une question difficile. Où en sommes-nous ? Adam,
où es-tu ?
Le monde est-il notre ami, ou notre ennemi ?
L’enjeu de Jacques 4/4 est à la clé, car l’Esprit
de Christ ne semble pas concevoir d’autre position possible que celle d’ami ou
ennemi du monde (Mat. 12/30). Cette pensée (de Christ) nous incline à une
forme de radicalisme.
Ce
n’est donc pas à la tiédeur que nous sommes appelés, ni à la timidité, mais à une vie de résistance, de lutte, de conquête et de persévérance, pour laquelle
le Saint-Esprit a été donné, et dont la mesure suffisante sera fournie
seulement à ceux qui mettent en Dieu leur confiance, c’est-à dire qui Lui
obéissent (Actes 5/32).
La vie chrétienne glisse
inexorablement dans la tiédeur lorsque nous n’avons plus réellement d’ennemi
(ou plutôt que nous ne les affrontons plus).
C’est
au mieux une forme d’armistice, au pire une forme de collaboration. Nous
devenons tièdes lorsque nous n’avons pas de combats par lesquels nous aurions Ã
engager de notre vie, parce que nous avons laissé se transformer l’inimitié
entre l’Esprit de Dieu et l’esprit antichrist en cohabitation.
Le signe de cet état de fait ? Nous ne savons plus nous battre dans
l’intercession, et nos prières deviennent rares, formelles et froides.
Dans le Psaume 23, Dieu a planté ainsi le champ
d’action spirituel de notre vie :
«Tu dresses
devant moi une table, en la présence de mes ennemis», parce que nous avons
besoin de l’ennemi pour grandir!
L’adversité
est une école, et notre foi s’affermira toujours dans les difficultés, jamais
dans la facilité.
Dans le livre du Deutéronome, nous apprenons que
Dieu avait décidé d’une mesure similaire pour Israël en pleine conquête de
Canaan, au sujet de ses ennemis :
«Je ne les chasserai
pas devant toi en une année … je les chasserai peu à peu devant toi, jusqu’à ce
que tu croisses en nombre, et que tu hérites le pays» (Exode
23:29).
Ce ne sera donc pas une
onction qui ramènera
le peuple tiède/séduit à Son Sauveur, mais la repentance d’une vie dont les
choix l’ont graduellement éloigné de son véritable but.
Une prise de conscience que les «commandements» de Pharaon ont
été écoutés, au détriment de la Parole de Dieu.
Puis une décision de changement, qui
enfantera une transformation.
Certains attendent le Réveil, d’autres espèrent en une
intervention divine pour les extraire de leur ornière.
Mais ce que Dieu dit à l’église tiède de Laodicée, c’est : REPENS-TOI. Ce n’est pas
une parole lourde pleine de sévérité, mais c’est un appel plein de grâce, de
patience et de bonté : REVIENS…
«Revenez à la place forte, prisonniers de l’espérance !
Aujourd’hui même, je le déclare: Je te rendrai le double» (Zacharie 9:12).
Article de Jérôme Prékel/paru dans le
n°34 du Sarment
Source : www.lesarment.com