Extrait du livre de Roy Hession
« Le Chemin du Calvaire »
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I-Â BRISEMENT
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Qu'est-ce
que le réveil ? C'est simplement la vie du Seigneur Jésus répandue dans le
coeur des hommes. Christ est toujours vainqueur. Au ciel, retentissent
continuellement des accents de louange pour sa victoire. Quelles que soient nos
défaites et notre stérilité, lui n'est jamais vaincu. Sa puissance est
illimitée. Tout ce que nous avons à faire, de notre côté, c'est de mettre au
point nos relations avec lui, afin de démontrer sa puissance dans notre coeur,
notre vie, notre service ; ainsi, sa vie victorieuse nous remplira et débordera
sur les autres. Voilà le réveil dans son essence.
Cependant,
si nous voulons connaître ces justes rapports avec lui, il faut tout d'abord
que notre volonté propre soit brisée et soumise à la sienne. Le brisement,
c'est le commencement du réveil. C'est un chemin douloureux, humiliant, mais
c'est le seul chemin. « Non plus moi, mais Christ »
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« J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus
moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair,
je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même
pour moi » Galates 2:20.
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Le Seigneur Jésus ne saurait vivre en
nous pleinement, ni se révéler par nous, tant que notre «moi» orgueilleux n'est
pas brisé. Cela signifie simplement que ce moi, dur et intraitable, qui se
justifie, défend ses droits et cherche sa propre gloire, se soumette enfin à la
volonté de Dieu, admette ses fautes, abandonne sa volonté propre et ses droits,
et renonce à sa propre gloire, afin que Jésus le possède et soit tout en lui.
En d'autres termes, être brisé, c'est mourir à soi-même sous tous les rapports.
Si
nous considérons honnêtement notre vie chrétienne, nous verrons combien ce moi
occupe de place en nous. C'est si souvent lui qui s'efforce de vivre cette vie
chrétienne (le terme même de «s'efforcer» indique que le moi est à la base de
cet effort). C'est bien souvent le moi qui veut servir Christ. Et c'est
toujours lui qui s'irrite, éprouve de l'envie, de la rancune, critique et
s'inquiète ; c'est encore lui qui est dur et intolérant à l'égard des autres,
timide, satisfait de lui-même, renfermé... Oui, vraiment, nous avons besoin
d'être brisés. Dieu ne peut guère agir en nous tant que le moi occupe le poste de commandement, car tous les fruits
de l'Esprit énumérés dans l'épître aux Galates (chapitre 5) et dont Dieu désire
nous remplir, sont l'opposé de l'esprit dur et insoumis qui habite en nous, et
ne peuvent se manifester que si ce dernier est crucifié.
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Le
brisement est à la fois l'oeuvre
de Dieu et la nôtre. En effet, Dieu exerce comme une pression sur nous, mais
c'est à nous de l'accepter ou de la refouler. Si, dans notre recherche de
communion avec Dieu, nous sommes vraiment prêts à nous laisser convaincre par
sa lumière, il démasquera en nous le moi dur et orgueilleux qui le fait tant
souffrir. Nous pourrons alors, soit raidir le cou et refuser de nous repentir,
soit nous courber et dire : «Oui, Seigneur» Le brisement quotidien, c'est
simplement accepter dans l'humilité tout ce dont Dieu veut nous convaincre.
Cela peut nous coûter cher, si nous considérons tous les droits et intérêts
égoïstes que nous devons abandonner, et les confessions et les restitutions
éventuelles à faire.
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Seule la Croix peut produire en nous ce brisement
Jésus
a accepté d'être brisé pour nous ; il n'y a donc plus de raison pour que nous
ne le soyons pas à notre tour. Jésus est celui qui, existant en forme de Dieu,
n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est
dépouillé lui-même, prenant la forme d'un serviteur -serviteur de Dieu et des
hommes. Nous le voyons renonçant volontairement à ses droits, à la possession
d'un foyer ou de n'importe quel bien, prêt à se laisser injurier sans répondre,
à se laisser piétiner sans se défendre. Mais, par-dessus tout, nous le voyons
brisé, tandis qu'il gravit humblement le Calvaire, pour y devenir notre bouc
émissaire, en portant nos péchés en son corps sur le bois. « Je suis un ver et
non un homme », dit-il dans un psaume prophétique (Psaume 22 : 6).Â
Ceux qui ont
habité les pays tropicaux savent toute la différence qui existe entre un
serpent et un ver. Attaqué, le serpent se redresse, siffle et contre-attaque,
essayant de rendre les coups qu'on lui porte -c'est l'image du moi. Mais un ver
n'offre aucune résistance ; on peut faire de lui ce qu'on veut, le repousser du
pied ou l'écraser : il ne riposte pas -c'est l'image du vrai brisement. Jésus a
accepté de devenir cela pour nous : un ver et non un homme. Il l'a fait,
sachant que le péché nous avait fait perdre tous nos droits, et mériter
l'enfer. Et, maintenant, il nous invite à prendre notre place véritable, Ã
devenir des vers pour lui et avec lui. Tout le sermon sur la montagne, avec ses
préceptes de non vengeance, d'amour pour nos ennemis et de charité
désintéressée, nous enseigne que c'est là notre position véritable. Seule la
vision de l'Amour qui a accepté d'être brisé à notre place peut nous conduire
jusque-là :
Viens, O Seigneur, et
brise-moi,Â
Que je me courbe et meureÂ
Comme toi, lorsque, Ã Golgotha,Â
Tu baissas la tête pour moi.
Cependant,
on ne meurt pas à soi-même une fois pour toutes. Le brisement initial est constamment suivi de
nouveaux brisements, car c'est seulement ainsi que le Seigneur Jésus peut se
révéler constamment à travers nous :
 « portant toujours avec
nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi
manifestée dans notre corps » 2 Corinthiens 4:10.
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Tout au long de la journée, le choix se
présentera à nous de mille manières. Cela signifiera le renoncement à nos
projets, à nos plaisirs et à la libre disposition de notre temps et de notre
argent. Nous rechercherons alors constamment le bien de ceux qui nous
entourent, car ce que nous donnons à nos frères est le sûr critère de ce que
nous donnons à Dieu. Chaque humiliation, chaque vexation que nous sommes
appelés à endurer est un moyen dont Dieu se sert pour nous briser, afin de
creuser plus profondément le canal par lequel s'écoule la vie de Christ.
De fait, la seule vie susceptible de
plaire à Dieu et de remporter toujours la victoire, c'est Sa vie -jamais la
nôtre, quels que soient nos efforts. De même que notre vie centrée sur
nous-mêmes est exactement à l'opposé de celle de Christ, de même nous ne pourrons
être remplis de la sienne qu'à la seule condition d'accepter que Dieu fasse
constamment mourir la nôtre. C'est ici qu'intervient notre choix.
II- LA COUPE
QUI DÉBORDE
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Le
brisement n'est cependant que le début du réveil. Le réveil lui-même, c'est d'être
rempli du Saint-Esprit au
point de déborder ; c'est aussi la vie victorieuse. Si l'on nous demandait
maintenant :« Etes-vous rempli du Saint-Esprit ? », que répondrions-nous ? Le réveil,
c'est de pouvoir répondre oui à cette question à n'importe quel moment de la
journée. Il n'y a aucun orgueil à l'affirmer, car c'est entièrement et
uniquement l'oeuvre de Dieu et c'est pure grâce. Tout ce que nous avons à faire
est d'offrir à Dieu un coeur brisé pour qu'il puisse le remplir et le maintenir
dans la plénitude. Murray a dit avec raison : « Comme l'eau recherche et
remplit toujours les lieux les plus bas, ainsi Dieu nous emplit de sa gloire et
de sa puissance dès l'instant où il nous trouve humbles et vides. » Une image
suggestive est celle de la coupe  —
représentant notre coeur — que nous tendons à Jésus pour qu'il la remplisse de
l'Eau vive. Jésus est représenté tenant une cruche d'or. Tandis qu'il passe, il
regarde notre coupe ; si elle est
propre, il l'emplit jusqu'à la faire déborder. Et, comme il passe toujours,
elle peut toujours   déborder. C'est ce que veut dire David, au Psaume 23 : «  Ma coupe déborde. »
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Le
réveil, c'est quand toi et moi, nous nous laissons remplir de cette eau vive
jusqu'à déborder, pour nous-mêmes et pour les autres, et cela avec une paix
constante dans le coeur. On s'imagine parfois que mourir à soi-même rend
malheureux ; au contraire, c'est le refus de mourir à soi-même qui rend
misérable. Plus nous avancerons dans la mort avec Christ, plus nous connaîtrons
sa vie de résurrection, et plus notre paix et notre joie seront réelles. Sa vie
en nous débordera sur notre prochain, avec une profonde nostalgie de voir les
âmes perdues venir à Christ et l'ardent désir que nos frères et soeurs
chrétiens reçoivent une pleine bénédiction.
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Sous le sang
Il
n'y a qu'une chose qui empêche le Seigneur Jésus de remplir notre coupe : c'est le péché sous une de ses
multiples formes. Il ne saurait remplir des coupes impures. Tout ce qui procède
du moi, si infime que cela soit, est péché. La pitié de soi-même dans les
épreuves et les difficultés, la recherche de ses intérêts propres dans les
affaires ou le service pour Dieu, le laisser-aller dans les loisirs, la
sensibilité, la susceptibilité, le ressentiment, la défense de ses droits
lorsqu'on est offensé ou accusé, l'égocentrisme, le repliement sur soi-même,
les soucis, les craintes, tout cela provient du moi, tout cela est par
conséquent péché et souille notre coupe.
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Cependant,
tous ces péchés se trouvaient dans la coupe que
le Seigneur, à Gethsémané, hésita un moment à vider, mais qu'Il but jusqu'à la
lie au Calvaire. Si nous lui permettons de nous révéler le contenu de notre
coupe et que nous le lui
abandonnions, Il le purifiera dans son sang précieux. Il ne s'agit pas lÃ
simplement d'une purification du péché, mais encore de la souillure et de la
culpabilité qu'elle entraîne, de sorte qu'il n'en reste plus trace en nous. Et,
tandis qu'Il purifie notre coupe, Il la remplit du Saint-Esprit. Nous pouvons
ainsi expérimenter chaque jour à nouveau l'efficacité de ce sang précieux.
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Supposons
maintenant que nous ayons laissé le Seigneur Jésus purifier notre coupe et la remplir, et que, tout à coup,
nous cédions à une impulsion, une pensée d'envie ou de colère. Qu'arrive-t-il
alors ? Notre coupe, à nouveau souillée, cesse aussitôt de déborder. Et, si
nous restons vaincus, elle ne déborde plus jamais.
Pour
connaître un réveil permanent, nous devons apprendre à garder notre coupe pure. Ce n'est pas dans la volonté de
Dieu qu'un réveil cesse et soit désormais connu sous le nom de réveil de telle
ou telle époque. Si tel est le cas, cela est dû uniquement au péché,-ces petits
péchés que le diable verse dans notre coupe. En revenant au Calvaire et en
expérimentant à nouveau la puissance du sang de Jésus pour nous purifier
instant après instant du péché, dès qu'il apparaît, nous apprenons le secret de
la sainteté et de la plénitude, d'une coupe  constamment
purifiée et constamment débordante.
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Dès
que vous avez conscience d'être effleuré par des sentiments d'envie,
d'irritabilité ou de quoi que ce soit d'autre, abandonnez-les à Jésus en lui
demandant de les effacer par la puissance de son sang. Vous verrez alors que
votre réaction charnelle disparaîtra ; la paix reviendra, et la coupe à nouveau débordera. Plus vous
rechercherez cette purification, moins vous aurez de réactions du moi. Mais la
purification n'est possible que si nous avons été préalablement brisés par Dieu
sur le point en question. Supposons que nous soyons irrités par le caractère
d'une certaine personne : il ne suffit pas simplement d'apporter notre
irritation à la Croix, mais il faut encore que nous soyons brisés et que nous
cédions sur toute la ligne, acceptant la manière d'agir de cette personne comme
étant la volonté de Dieu pour nous. Alors, nous pourrons apporter à Jésus nos
réactions égoïstes, sachant que son sang purifiera ce péché. Lorsque nous avons
été purifiés d'un péché, ne continuons pas à nous en lamenter : ne soyons pas
préoccupés de nous-mêmes. Regardons plutôt à notre Sauveur victorieux et
bénissons-Le de ce que cette victoire est toujours effective.
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Il
existe dans la Parole de Dieu un guide absolument sûr pour régler notre marche
avec Jésus et signaler en nous l'apparition du péché :
« Et
que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul
corps, règne dans vos coeurs. Et soyez reconnaissants » Colossiens 3:15.
Tout ce qui trouble en nous la paix de
Dieu est péché, même si cela nous paraît insignifiant. Cette paix doit -----
dans nos coeurs ; selon une traduction plus littérale, elle est un -----. Si,
cependant, Dieu ne nous rend pas sa paix, c'est le signe que nous ne sommes pas
réellement brisés. Peut-être devons-nous demander pardon à quelqu'un d'autre,
aussi bien qu'à Dieu. Ou, peut-être, persistons-nous à croire que c'est la
faute de l'autre. Mais si nous avons perdu la paix, cela suffit pour nous
indiquer clairement qui est coupable. En effet, le péché d'autrui ne saurait
nous faire perdre notre paix. Dieu veut nous montrer la culpabilité de notre
réaction, et c'est seulement lorsque nous aurons accepté d'être brisés sur ce
point particulier que sa paix nous sera rendue.
Si nous sommes prêts à nous laisser
gouverner par la paix de Dieu, la mauvaise humeur, l'autoritarisme, la
négligence, jusque dans leurs moindres manifestations, nous sont révélés comme
des péchés. Plusieurs fois par jour, et pour les plus petites choses, nous
devrons avoir recours au sang de Jésus, et nous connaîtrons comme jamais
auparavant la voie du brisement, au travers de laquelle Jésus pourra se
manifester dans toute sa merveilleuse grâce.
Cependant, plusieurs d'entre nous ont
négligé si souvent les avertissements de l'arbitre qu'ils ne les perçoivent
plus. Les jours se suivent sans que nous trouvions l'occasion d'être brisés, et
sans que nous ressentions le besoin d'être purifiés ; cet état est généralement
pire que nous ne le croyons. Il faut désirer ardemment retrouver la communion
avec Dieu, avant d'accepter de crier à Lui pour qu'Il nous montre où nous avons
besoin du sang de Jésus. Pour commencer, Il nous montrera une chose seulement,
mais notre obéissance et notre brisement sur ce point constitueront le premier
pas vers le réveil en nous.
Faiblesse ou péché?
Certains se demandent s'il est juste
d'appeler péchés des choses telles que le désir de plaire, le repliement sur
soi-même, la crainte. --, dit-on parfois. Cependant, c'est le contraire qui est
vrai, car, si ces choses ne sont pas des péchés, il nous faudra les supporter
toute notre vie, sans pouvoir en être délivrés. Mais, si ce sont effectivement
des péchés, alors il existe une source capable de nous en purifier dès
l'instant où, les reconnaissant comme tels, nous les plaçons sous le sang de
Jésus. Et ce
sont bien là des péchés qui proviennent de notre incrédulité, d'une forme
rentrée de l'orgueil, et qui tant de fois ont empêché le Seigneur d'agir en
nous et nous ont séparés de Lui.
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