Dieu peut sauver n'importe qui, n'importe quand, n'importe
où. Peu importe où la personne se trouve, peu importent sa profession et ses
origines ethniques. Aujourd'hui encore, Dieu est capable de sauver toute
personne qui consent à se repentir de ses péchés et à se confier en
Jésus-Christ pour être sauvée.
Mon expérience personnelle en est un exemple.
Tout a commencé en 1964 au Chili, alors que j'étais
missionnaire de la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée, puis j'ai abouti
au Canada en 1966. Que se passa-t-il entre ces deux dates ? Mon âme fut sauvée
! Mon désir était de me donner au Seigneur. Je pensais vraiment que c'était
fait, puisque j'appartenais à la religion dans laquelle j'étais né ; mais un
jour Dieu m'ouvrit les yeux et me donna de comprendre mon péché ainsi que Son
chemin du salut. Voici comment cela s'est passé.
Je suis né au Québec, au Canada, en 1924. Dès mon enfance,
mes parents m'ont inculqué un grand respect de Dieu. Je désirais intensément Le
servir de mon mieux et me consacrer entièrement à Lui afin de Lui plaire, comme
le dit l'Apôtre Paul : "Je vous exhorte donc, frères, par les
compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint,
agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable." (Romains 12:1). C'est ce désir de plaire à Dieu qui
m'a poussé à décider d'entrer dans les Ordres de l'Eglise catholique romaine.
Missionnaire en Bolivie
Après plusieurs années d'études je fus ordonné prêtre à Rome
en Italie. Un an après, on m'envoya comme missionnaire en Bolivie et au Chili,
où j'ai servi pendant plus de treize ans. Cette vie-là me plaisait beaucoup, et
je de m'acquittais de mes devoirs de mon mieux. Je goûtais fort l'amitié de
tous mes collaborateurs ; malgré l'ironie que leur inspirait mon inclination
prononcée pour l'étude de la Bible, ils m'invitaient à partager avec eux ce que
j'y découvrais, manifestant par là leur approbation.
Quand ils m'appelaient "Jo-la-Bible", je savais
qu'en dépit de toute cette ironie, ils m'enviaient. Mes paroissiens aussi
appréciaient le ministère de la Parole de Dieu, au point d'organiser un cercle
d'études bibliques qui se réunissait dans les maisons. J'étais obligé d'étudier
sérieusement la Bible, tant pour me préparer à ces réunions informelles à
domicile que pour préparer mes homélies dominicales.
J'étudie la Bible sérieusement
Jusque là, l'étude de la Bible avait été pour moi un
passe-temps, mais maintenant c'était une obligation professionnelle. Je vis que
certaines vérités y étaient enseignées avec une grande clarté ; par ailleurs,
je compris qu'elle ne disait absolument rien sur de nombreux dogmes que j'avais
étudiés. Ces études bibliques me firent comprendre que je ne connaissais pas la
Bible. Je fis part à mes supérieurs de mon désir de poursuivre l'étude de la
Bible quand mon tour viendrait de prendre un congé. Pendant ce temps, les
Jésuites d'Antofagasta m'invitèrent à enseigner la Bible à l'Ecole Normale de
l'Université qu'ils dirigeaient. J'ignore comment ils eurent connaissance de
mon intérêt pour la Bible. Malgré mon manque de préparation, j'acceptai
l'invitation, sachant que cette nouvelle responsabilité m'amènerait à étudier
la Parole de Dieu plus sérieusement encore.
L'Evangile radiodiffusé
Que d'heures, de jours, et de nuits furent consacrés à la
préparation de mes cours, de mes réunions, de mes homélies ! Pour maintenir mon
moral tout en lisant et en étudiant, j'avais l'habitude d'écouter de la musique.
On m'avait offert un petit poste à transistors qui me permettait de travailler
sur fond musical sans avoir à changer les disques. C'est ainsi qu'un jour des
chants et des cantiques religieux me parvinrent sur les ondes. De temps à autre
j'entendais le Nom de Jésus pendant ma lecture de la Bible ou des commentaires.
Peu après, ces cantiques furent interrompus par une courte lecture biblique,
dont le dernier verset retint mon attention : "Celui qui n'a
point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous
devenions en lui justice de Dieu." (II
Corinthiens 5:21) La prédication qui suivit avait pour base ce verset.
D'abord je fus tenté de changer de station, car cela me dérangeait d'entendre parler alors que j'essayais d'étudier. De plus, je me disais
: "Qu'est-ce
que ce ministère pourrait avoir à m'apporter ? A moi, avec tous mes diplômes ?
C'est plutôt moi qui pourrais leur en apprendre." Après un
instant d'hésitation, je décidai cependant d'écouter ce que le prédicateur
avait à dire. En vérité, j'appris des choses parfaitement merveilleuses sur la
Personne de Jésus-Christ. J'avais même honte, car il était clair que je
n'aurais pas pu faire aussi bien. C'était comme si Jésus Lui-même m'avait
parlé, comme s'Il s'était tenu là, devant moi. Combien je Le connaissais peu,
ce Jésus qui pourtant était l'objet de mes pensées et de mes études ! Je Le
sentais loin de moi.
C'était la toute première fois que j'éprouvais ce
sentiment au sujet de Jésus-Christ : Il était comme un étranger. On eut dit que
tout mon être n'était que vide, et autour de ce vide, j'avais construit tout un
système de principes et de dogmes théologiques, très beaux, bien structurés,
bien illustrés, mais rien de tout cela n'avait touché mon âme ni changé mon
être. Il y avait en moi un vide immense. Alors même que je continuais
d'étudier, de me gaver de lectures, de prières, et de méditations, ce vide
augmentait de jour en jour.
Le Salut par Grâce
Je continuai à écouter ces émissions radiodiffusées le plus
souvent possible. Elles provenaient de Quito, et la station s'appelait HCJB.
J'appris que cette station avait pour unique but de prêcher l'Evangile dans le
monde entier. Il m'arrivait d'être profondément touché par ce que j'entendais,
et dans ce cas, j'écrivais tout de suite à la station pour remercier les
responsables et demander des précisions.
Ce qui me frappait le plus dans tout ce que j'entendais,
c'était l'insistance sur le salut par la grâce et sur le fait que tout le
crédit pour le salut de l'homme était attribué, non à la personne sauvée, mais
au Seigneur Jésus-Christ, l'unique Sauveur. L'homme ne pouvait se glorifier de
rien, toutes ses œuvres étant comme un vêtement souillé ; la vie éternelle ne
pouvait être reçue dans le cour que comme un don gratuit. Ce n'était nullement
une récompense attribuée à celui qui avait acquis des mérites, mais un don immérité
accordé par Dieu à tous ceux qui se repentent de leurs péchés et accueillent
Jésus-Christ dans leur cour et dans leur vie en tant que Sauveur personnel.
Tout cela était nouveau pour moi, et contraire à la théologie qu'on m'avait
enseignée, selon laquelle le ciel et la vie éternelle se gagnent grâce à nos mérites,
notre fidélité, notre charité, nos sacrifices. C'est bien à cela que j'avais
travaillé pendant tant d'années ; et à quoi menaient tous mes efforts ?
En réfléchissant sur ce point, je me disais : "Je
ne suis pas plus avancé qu'avant. Si je commets un péché mortel, j'irai en
enfer si je meurs dans cet état. Ma théologie m'a appris que le salut s'obtient
par les ouvres et par les sacrifices. Dans la Bible, je découvre que le salut
est gratuit. Ma théologie ne me donne aucune assurance du salut, et la Bible
m'offre cette assurance. Je ne sais plus où j'en suis. Peut être
faudrait-il que je cesse d'écouter ces émissions
évangéliques."
Ce conflit intérieur prenait des proportions alarmantes. Mon
cour et mon corps souffraient ; j'avais des maux de tête et des insomnies, et
j'avais peur de l'enfer. J'avais perdu tout désir de célébrer la Messe et d'entendre
des confessions. Mon âme avait besoin de pardon et de consolation plus que
toute autre âme avec laquelle je pouvais être en contact. J'évitais tout le
monde.
Cependant, Dieu continuait à parler à mon cour angoissé et
solitaire. Tant de questions me venaient à l'esprit, tant d'inquiétudes
brûlaient dans mon cour. La Parole de Dieu venait à mon secours, répandant un
baume rafraîchissant sur mes émotions en désarroi. "Car
Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque
croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle." (Jean 3:16) "Car tous ont péché, et n'atteignent pas à la
gloire de Dieu. Etant gratuitement justifiés par sa grâce par la rédemption qui
est en Christ Jésus." (Romains
3:23-24) "Car le salaire du péché, c'est la mort, mais le
don de Dieu, c'est la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur." (Romains 6:23)
Beaucoup d'autres versets me venaient à l'esprit, des
versets qu'à présent je connaissais pour les avoir souvent entendus au cours
des émissions de la station HCJB.
"La Sainte Mère Eglise"
La pensée me vint de parler à mon supérieur. C'était un
homme très sage et un véritable père pour nous tous ; et il avait déjà remarqué
mon attitude. Il me dit que j'avais changé, et que quelque chose n'allait pas.
Je lui racontai pourquoi j'avais changé ; il me laissa parler. En terminant ma
confession, je lui dis :"Je voudrais non seulement lire la Bible et
l'étudier, mais aussi y conformer ma vie, mettre en pratique ce qu'elle dit,
sans y ajouter de fardeaux imposés par les hommes." Sa réponse fut très
vague.
Il ne voulait pas m'offenser. Il me conseilla de continuer à
lire la Bible, mais me rappela que je devais rester fidèle aux enseignements de
"notre mère la sainte Eglise", à laquelle il faut se soumettre même dans
les domaines qu'on ne comprend pas. J'écoutai mon supérieur avec tout le respect
que je lui devais. Lui-même n'était pas sûr d'être sauvé. Mais dans mon cour,
je n'avais plus foi dans mon Eglise parce qu'elle ne donnait pas l'assurance du
salut. Un clivage s'était déjà produit dans mon cour, il allait s'agrandir et
tout briser, plus vite que je ne pensais.
La lumière se fit dans mon coeur au moment où je m'y
attendais le moins. C'était mon tour de prêcher dans la paroisse. Ce
dimanche-là j'avais pris comme sujet : "l'hypocrisie religieuse", en
m'appuyant sur de passage de la Bible : "Ceux qui me
disent: Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le Royaume de cieux,
mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur,
n'avons-nous pas prophétisé en ton nom ?
N'avons-nous pas chassé des démons en ton nom ?
N'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai
ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez
l'iniquité." (Matthieu 7:21-23)
Le Saint-Esprit fait Son oeuvre
Je connaissais mes paroissiens. Je voulais attirer leur
attention sur la vaine gloire dont font preuve certains en raison de leurs
bonnes oeuvres, en oubliant que bien souvent ces bonnes oeuvres cachent un coeur
corrompu. Tout en parlant, j'avais conscience que la Parole de Dieu revenait
vers moi, comme une balle de ping-pong rebondit et vient frapper le joueur en
pleine figure.
C'est un processus curieux : en quelques secondes, l'esprit
humain est capable de mettre en place tout un édifice de pensées qui prendraient
des heures s'il fallait les traduire en mots. Ainsi donc, pendant que je
donnais mon message, un autre parlait à mon coeur et me faisait un sermon
parfaitement adapté à mes besoins personnels.
Du fait que j'étais religieux et prêtre,
je me croyais meilleur que tous ceux qui m'écoutaient. Cependant, pour moi
aussi, cette parole allait retentir un jour à mes oreilles : "Je
ne t'ai jamais connu, retire-toi de moi."
J'entendais mes propres arguments face à cette menace, cette
condamnation : "Comment se peut-il, mon Dieu, que Tu ne me
connaisses pas ? Ne suis-je pas Ton prêtre ? Ne suis-je pas religieux ? Regarde
tous les sacrifices que j'ai faits pour Toi : les années d'étude, la séparation
d'avec mes parents et d'avec mon pays, mes voeux de pauvreté, d'obéissance, et
de chasteté ; le T'ai consacré toutes mes richesses, ma volonté, et même mon
corps, afin de mieux Te servir. Et Tu vas me dire que Tu ne m'as jamais connu ?
Considère toutes les souffrances que j'ai endurées au cours de ma vie de
missionnaire : je n'ai pas toujours mangé à ma faim, j'ai pleuré avec ceux qui
pleurent, j'ai baptisé des centaines d'enfants, j'ai écouté toutes sortes de
confessions, j'ai réconforté tant d'âmes affligées et découragées, j'ai supporté
le froid, la solitude, le mépris, l'ingratitude, les menaces.Je suis même prêt
à donner ma vie pour Toi."
Malgré tous les arguments que je présentais à Dieu, la même
condamnation continuait à retentir à mes oreilles : "Je
ne t'ai jamais connu." J'étais à bout d'arguments, je n'avais
plus de forces. Il me semblait que j'allais me mettre à pleurer, là, devant mes
paroissiens ; et eux aussi sentaient que la tourmente approchait.
Effectivement, la tempête éclata : les larmes m'empêchèrent de finir mon
sermon. Cet échec terrible de toute une vie, face à mes péchés et à la
condamnation de Dieu, c'était plus que je ne pouvais en supporter. J'allai me
réfugier dans mon bureau.
Là, à genoux, j'attendis jusqu'à ce que le calme revînt.
Vers quoi me tourner, à présent ? Peut-être ma théologie me sauverait-elle, si
je revenais à elle et suivais fidèlement tous ses dogmes, tous ses préceptes.
Mais cette théologie vers laquelle j'envisageais de revenir était déjà en
déroute, en proie au changement, à la destruction. Mes pensées allèrent vers
mes amis. Mais ils étaient dans la même situation que moi, dans l'incertitude.
Me confier en moi-même ? Il n'était plus question de me confier en mes bonnes
ouvres. Il suffisait de me regarder pour voir que j'étais réduit à l'état de
loque. J'étais à bout, complètement épuisé, déprimé, découragé. C'est alors que
Dieu me donna Sa grâce. Quand l'homme est à bout de ressources, c'est le moment
où Dieu peut intervenir.
La conviction de péché, et ma réponse
Alors que je réfléchissais, Dieu préparait Sa Parole qui
sauve : "C'est
par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne
vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin
que personne ne se glorifie." (Ephésiens
2:8-9) Cette parole m'a fait comprendre mon erreur et la raison du rejet
de Dieu. J'avais essayé de me sauver par mes ouvres propres, alors que Dieu voulait
me sauver par grâce.
Un Autre avait déjà réglé la question de mon péché et du
jugement qui s'y attachait. Cet Autre était Jésus-Christ. C'était pour cela
qu'Il était mort sue la Croix. Il était mort pour les péchés des autres, car
Lui-même n'avait jamais péché. Pour quels péchés, donc, était-Il mort ? Pour les
miens ? Oui, les miens. Je me souvins des paroles de Jésus : "Venez
à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du
repos." (Matthieu 11:28) Je compris
que je devais aller à Jésus si je voulais obtenir l'assurance du salut et la
paix de l'âme. J'avais l'intention de Lui demander :
"Mais où donc es-tu, Jésus, pour que je puisse
m'attacher à Toi ?" Avant même que ce cri impatient ne puisse monter de
mon coeur, je me souvins d'une autre parole que j'avais entendue : "Voici,
je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la
porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi." (Apocalypse 3:20)
A présent, je voyais où était Jésus. Il était plus proche
que je ne pensais. Je me hâtai de L'inviter à entrer dans mon cour, sans
prendre le temps d'aller demander la permission à un être humain. Je Lui dis :
"Entre, Seigneur Jésus. Entre dans mon coeur.
Sois-en le Chef, sois-en le Maître, mon Sauveur Bien-Aimé."
Je sus alors que j'étais délivré de ce châtiment qui me
menaçait depuis si longtemps. j'étais sauvé, gracié. J'avais la vie éternelle.
Dieu avait commencé Son ouvre en moi. Je comprenais à présent la parole que
j'avais si souvent entendue, car elle était devenue une réalité pour moi : "Celui
qui n'a pas connu le péché, il l'a fait (devenir) péché pour nous, afin que nous
devenions en lui justice de Dieu." (2 Corinthiens
5:21) "Mais il était transpercé à cause de nos crimes,
écrasé à cause de nos fautes ; et c'est par ses meurtrissures que nous sommes
guéris." (Esaïe 53:5)
La lutte pour continuer
Que se passa-t-il ensuite ? Tout d'abord, je continuai mon
ministère sacerdotal du mieux que je pouvais.
Mais peu à peu, j'eus le sentiment d'être étranger à cet
état. Je me rendais compte que la grâce qui m'avait sauvé et avait fait de moi
un enfant de Dieu aller entrer en conflit avec les "oeuvres" de
l'état dans lequel j'essayais de vivre. J'étais heureux d'avoir l'assurance du
salut, mais j'étouffais dans un cadre où l'on me poussait à faire de bonnes
ouvre afin de mériter ce salut. Le salut, je l'avais : je commençai à écarter
toutes ces ouvres, les unes après les autres. L'orientation et la présentation
de ma prédication avaient changé. Je ne m'intéressais plus qu'à Jésus-Christ, à
ce qu'Il était, et ce qu'Il avait fait. Je mis de côté tous les sujets préparés
d'avance par l'organisation liturgique du diocèse pour consacrer tous mes
efforts à la Personne et à l'oeuvre de mon Sauveur Bien-Aimé. C'est ainsi que je
Le présentai à mes paroissiens déconcertés, déroutés, mais souvent édifiés.
Je demandai à être relevé de mes fonctions de prêtre de
paroisse, puisque je ne pouvais plus prêcher des choses qui contredisaient la Parole
de Dieu. Mes supérieurs acceptèrent ma démission, sans toutefois
comprendre pourquoi je voulais partir. En fait, ils m'avaient très bien traité,
et même choyé de bien des manières. Selon eux, je ne manquais de rien. C'était
le cas pour tout ce qui concernait la nourriture, le vêtement, le logement.
Mais maintenant j'avais cette assurance du
salut. Maintenant, c'était Christ qui était mon Maître. Je n'avais plus rien à
faire pour mériter mon salut, car un Autre l'avait mérité pour moi. Il se
chargerait donc de poursuivre l'oeuvre qu'Il avait commencée, puisqu'Il ne fait
jamais rien à moitié.
Des chrétiens me rendent visite
Je retournai au Québec, au Canada, en 1965, pour une longue
période de repos. Peu après, je reçus la visite de chrétiens évangéliques.
Comment savaient-ils que je m'intéressais à la Parole de Dieu ? En toute
franchise, ils me dirent que mon nom leur avait été communiqué par le personnel
de la Radio HCJB. Quoique j'aie trouvé leurs propos très édifiants, je ne me
suis pas donné entièrement à eux. Je ne voulais pas tomber dans un autre
système théologique, après avoir été opprimé pendant des années par le système
dans lequel j'étais né, dans lequel j'avais grandi et vécu pendant quelque
quarante années.
Cependant, je priai le Seigneur de me faire rencontrer des
frères et des soeurs auxquels je pourrais me joindre, afin de ne pas me sentir
si seul. Je connaissais l'expérience des premiers chrétiens, par le récit du
Livre des Actes. "Et ils persévéraient dans l'enseignement des
apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et les
prières." (Actes 2:42)
Se pouvait-il
que des chrétiens se rencontrent encore aujourd'hui afin de souvenir du
Seigneur en attendant Son retour ? Dieu, qui avait pourvu au salut de mon âme
allait pourvoir encore en me faisant découvrir la présence de Ses enfants.
De nouveaux devoirs
Mes supérieurs de Montréal m'appelèrent un jour pour
m'inviter à remplacer un professeur de théologie dans une institution à Rouyn.
J'hésitai avant d'accepter cette tâche, surtout parce que je n'avais jamais aimé
la région d'Abitibi, dont Rouyn est la capitale. Cependant, j'acceptai, puisque
ce ne serait que pour quelques mois. Je devais donner des enseignements sur
"l'Eglise". J'eus accès à tous les ouvrages qu'il me fallait pour
préparer mes cours.
Je commençai ma préparation en prenant pour seule base la
Bible. J'expliquai aux étudiants ce qu'est l'Eglise selon la Bible. Je dois
reconnaître que j'avais du mal moi-même à comprendre ce que j'enseignais,
tellement c'était loin de l'Eglise hiérarchique dans laquelle je me trouvais
encore. Je prenais grand plaisir à étudier cette question. Au moyen d'un petit
magnétophone, j'illustrais le cours avec des interviews conduits en public,
dans différents quartiers de la ville.
Je lus un jour dans un journal qu'une émission télévisée
devait porter sur le thème de "L'Eglise".
J'enregistrai l'émission pour m'en servir en cours ; je m'aperçus
qu'elle traitait le sujet selon une perspective biblique. Je fus tellement
frappé par la ressemblance entre cette présentation du sujet par un inconnu
(plus tard j'appris que c'était un évangélique) et ma propre conception, que
j'envoyai un mot de remerciement au prédicateur en l'invitant à venir me voir
si possible. Il vint, et je reconnus en lui quelqu'un qui connaissait
personnellement le Seigneur. Après plusieurs visites, il m'invita à me rendre chez
lui pour y passer un dimanche avec lui et sa famille. C'est alors que pour la
première fois, j'assistai à un culte de Sainte Cène.
Dieu exauce la prière
Dans ce culte, je reconnus le repas du Seigneur tel qu'il
est décrit dans 1 Corinthiens 11. Dieu avait exaucé ma prière et m'avait
conduit vers des frères et des soeurs dans le Seigneur ; Il me montra qu'aujourd'hui
encore il y a des chrétiens qui se réunissent dans l'Eglise locale pour se
souvenir du Seigneur en attendant qu'Il revienne. "Car
toutes les fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe,
vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne." (1 Corinthiens 11:26)
Peu après, j'écrivis à mes supérieurs à Montréal pour leur
annoncer que j'avais trouvé ma famille spirituelle, en les priant d'obtenir
pour moi la dispense de tous les voeux que j'avais prononcés devant l'Eglise
catholique romaine, car je ne considérais plus que j'en étais membre. Désormais, ma vie appartenait au Seigneur, et c'était Lui qui allait se charger
de la diriger.
La vie nouvelle dans le Seigneur
C'est ainsi que le Seigneur m'a libéré non seulement de mes
péchés, non seulement de la condamnation, mais encore de tous les systèmes
humains qui imposent des fardeaux destructeurs. "Il
n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus,
qui marchent non selon la chair mais selon l'Esprit. En effet, la loi de
l'Esprit de vie en Christ-Jésus m'a libéré de la loi du péché et de la
mort." (Romains 8:1-2)
Joseph Tremblay
Parlant couramment le français, l'espagnol et l'anglais, il
évangélise dans de nombreux pays. En 1995 il s'est rendu en Irlande pour y
présenter l'Evangile, ainsi que son témoignage et un exposé des oppositions
entre la foi chrétienne biblique et le catholicisme.
Son
adresse est :
P.O.
Box 665,
Rivière-du-Loup QC G5R 3Z3, Canada