« Non, les vierges sages ne
manquaient pas de générosité, et non, elles n’étaient pas inconscientes
concernant l’attente de l’époux » - Cette parabole des dix vierges nous
est présentée par le Seigneur dans le chapitre 25 de Matthieu et elle parle des
derniers temps. Or, nous sommes dans les derniers temps et donc attentifs à ce
qu’elle signifie.
Que peut-on dire de l’attitude des cinq
vierges que Jésus appelle « sages » au sens d’avisées, prévoyantes,
intelligentes ? Sur les dix vierges qui attendent la venue de l’époux
(est-ce une proportion ?... si oui, cela représente 50 % des
croyants !), cinq sont dites folles ou insensées et les cinq autres sages.
Dans cette histoire, il est question d’huile…
Retour au Tabernacle
Pour comprendre cette parabole, nous
devons retourner dans l’AT, quand Moïse reçut sur le Sinaï les révélations pour
construire le Tabernacle – Michkhan en hébreu. Une grande
partie de l’Exode contient la description des éléments du Tabernacle, et c’est
une merveilleuse source d’inspiration. En effet chaque détail – matériaux,
métaux, tentures, couleurs, etc – a son importance symbolique et spirituelle.
Rien n’est fait au hasard et il y a deux passages décrivant les divers éléments
du Tabernacle : Exode 25-31 et 36-40, et nous voyons l’apothéose en Ex
40 :34 lorsque tout est mis en place et que D.ieu remplit ce lieu saint.
« Alors la nuée couvrit la tente
d’assignation, et la gloire de l’Eternel remplit le Tabernacle. Moïse ne
pouvait pas entrer dans la tente d’assignation, parce que la nuée restait
dessus, et que la gloire de l’Eternel remplissait le tabernacle »
L’huile du Saint-Esprit
En Exode 27 :20-21 et en Lévitique
24 :1-4, D.ieu donne un ordre aux enfants d’Israël :
« Tu ordonneras aux enfants d’Israël
de t’apporter pour le chandelier de l’huile pure d’olives
concassées, afin d’entretenir les lampes continuellement … (Lév 24) que
les lampes brûlent du soir au matin en présence de l’Eternel »
D.ieu voulait que les flammes de la Menorah,
le chandelier placé dans le Lieu saint, soient constamment alimentées, elles
devaient éclairer continuellement le Tabernacle.
Voilà une indication intéressante si l’on
se réfère à notre vie chrétienne ! Nous ne devons pas manquer d’huile –
les vierges ne devaient pas manquer d’huile… Car nous savons que l’huile dans
la Bible est le symbole de l’Esprit saint. Ajoutons que cette huile qui
alimentait la Ménorah est spéciale : c’était une huile pure d’olives
concassées – ce qui signifie battu, pilé – de l’huile pure d’olives pilées au
mortier. Spirituellement, nous réalisons que cette huile de qualité nous parle
de la mort de Christ qui a été comme broyé, pilé au mortier sur
la croix. Jésus passa ses derniers moments de prière avec ses disciples Ã
Gethsémani qui signifie lieu du pressoir. Nous savons
que Jésus souffrit l’épreuve terrible de l’acceptation de la mort – des gouttes
de sang suintèrent de ses mains. Pour obtenir une huile très pure, le système
du mortier qui broie et écrase les olives entre deux meules en pierre est le
plus ancien et le meilleur système de fabrication d’huile pure. De même,
sachant combien l’huile est associée au
Saint-Esprit, nous comprenons que l’œuvre de la croix qui nous met au
bénéfice du Saint-Esprit en nous est d’une grande valeur. Le prix a été payé
grandement !
Deux sources de lumière
A présent, parlons des deux sources de
lumière dans le Michkhan. Il y a la Ménorah dans
le Lieu-saint mais il y a aussi la Schekhinah, qui est la
manifestation physique de la gloire divine dans le Lieu-très-saint. Christ, la
lumière du monde, est « la lampe » qui, alimentée par l’huile du
Saint-Esprit, brille continuellement. Concernant les croyants, ils doivent de
même être des lumières brillantes en permanence, la source étant infinie. Le
Tabernacle parle ainsi des croyants-adorateurs et sacrificateurs, et ceux-ci
recevant en héritage les deux sources de lumière distinctes :
1. Christ,
la lumière de la vie par l’Esprit. Il illumine pour nous les choses saintes
de Dieu, préfigurées par la table des pains de proposition et l’autel des
parfums situés dans le Lieu saint. Ainsi sommes-nous ouverts en profondeur à la
Parole de Dieu et à la prière, dans notre relation avec le Père. Par la lumière
de la Ménorah, une lumière « naturelle », nous entrons dans la
présence de D.ieu.
2. La Schekhinah,
ou la manifestation spirituelle de la gloire divine : « Dieu,
qui a dit : ‘’La lumière brillera du sein des ténèbres !’’ a fait
briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la
connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » - 2 Cor
4 :6. La Schekhinah est une autre lumière même si la
source est la même. Nous avons dû franchir le voile du Lieu-très-saint pour en
bénéficier. C’est la lumière « extra-naturelle » représentant la
gloire divine resplendissant sur le visage du Seigneur. C’était celle de Moïse
lorsqu’il descendit du Sinaï : personne ne pouvait regarder son visage qui
irradiait - 2Corinthiens 3 :13.
C’est sous ce double aspect de l’Esprit
que comme croyants-sacrificateurs, nous avons été « appelés à Son
admirable lumière » (1Pierre 2 :9). Non seulement, nous
devons marcher dans la lumière qu’Il nous dispense, mais aussi dans celle où Il
vit (1Jean 1 :7).
Ainsi devons-nous « apporter
de l’huile pure » - en prenant conscience que seul l’Esprit nous
met en présence de D.ieu – Il nous régénère et nous transforme : « Nous
tous dont le visage découvert reflète la gloire du Seigneur, nous sommes
transformés en la même image, de gloire en gloire, par l’Esprit du
Seigneur » - 2Cor 3 :17. Cette distinction des deux sources
de lumière (de même origine divine) révèle en fait deux étapes dans la vie
chrétienne.
Deux étapes par l’Esprit
Suivons l’ordre du parcours dans le
Tabernacle. C’est le sacrifice à l’autel d’airain (la croix) qui, par le sang
versé (l’Agneau a ôté le péché du monde et justifie le pécheur) nous pardonne
de tout péché et nous purifie de toute iniquité. Dans le Lieu saint, nous
sommes alors illuminés par la lumière de la Ménorah, qui est le Saint-Esprit
« en nous ». Mais le Lieu très saint est le lieu où nous sommes
remplis de la gloire divine – c’est ce qui est appelé le baptême du
Saint-Esprit (immersion). C’est le message de Exode 40 :34 qui
ressort lorsque le Tabernacle terminé fut rempli de la gloire de
l’Eternel !
Il est important de comprendre que le
« baptême du Saint-Esprit » est la
manifestation de la gloire divine en nous, appelée la Schekhinah.
« J’entendis le bruit de leurs ailes,
quand ils marchaient, pareil au bruit de grosses eaux, ou Ã
la voix du Tout-Puissant ; c’était un bruit tumultueux,
comme celui d’une armée ; quand ils s’arrêtaient, ils laissaient tomber
leurs ailes… » - Ez 1 :24.
Il y a de l’extravagance dans la gloire de
D.ieu, il y a du bruit ! D.ieu se plaît à agir dans des choses qui nous dépassent, qui perturbent nos raisonnements. Car, Il est au-delà de notre
intelligence, Il est infini. Le miracle est au-delà du normal, comme le parler
en langue est au-delà du raisonnable. De même, pour marcher avec le Seigneur,
nous aurons besoin de cette « surdose » d’Esprit qui nous fait
apprécier les expériences les plus belles et endurer les épreuves les plus
dures. Nous avons besoin en outre d’être remplis de l’Esprit, équipés d’armes
spirituelles capables de percer le monde spirituel et ses forteresses. Actes
1 :8 dit : « Vous recevrez une puissance, le
Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez mes témoins… ». La
lumière du Saint-Esprit, de la Schekhinah, donne la puissance
(dynamis). Elle permet non seulement les miracles, mais nous donne la
capacité d’offrir nos vies en sacrifice…
Les chrétiens du premier siècle
possédaient cette puissance du feu de l’Esprit ; elle été perdue par la
suite … parce que l’huile de l’Esprit a été polluée. L’Eglise dès le 4e siècle
s’est figée, institutionnalisée et a échoué dans sa mission. De martyre, elle
est devenue tyrannique. Elle devait révéler au monde l’amour de Jésus, elle
s’est arrogée le droit de juger le monde et de l’asservir. L’huile de la
Ménorah brillait encore mais la Schekhinah était partie.
Pourtant tout au long des siècles, une partie des chrétiens a gardé humblement
dans le secret de son cœur la vérité de D.ieu, tandis que l’Eglise visible et
arrogante se croit riche.
Les dix vierges
Revenons à notre point de départ :
la parabole des 10 vierges. Elles sont dans l’attente de l’époux – c’est le
Messie qui vient. Notons qu’elles ne sont pas l’Epouse, mais cela soulève
un autre point qui demande un autre développement. Elles sont simples
demoiselles d’honneur, servantes. C’est l’esprit de serviteur qui doit
caractériser le chrétien. Elles ont toutes de l’huile, car Dieu ne revient pas
sur ses dons, mais cinq en ont davantage.
En fait, les cinq vierges sages ne
pouvaient donner de leur huile !! On ne transmet pas un caractère :
il s’est forgé durant la vie chrétienne, dans le secret de la prière et au
creuset de l’épreuve. L’huile de la Ménorah est gratuite, naturelle. Un
chrétien né de nouveau est illuminé de l’Esprit, il rentre dans la présence de
Dieu. Mais selon l’image du Tabernacle, il doit franchir le voile pour
bénéficier de la lumière de la Schekhinah. Pour cette lumière,
il y a un « prix à payer ». Je ne dis surtout pas que ce sont les
« Charismatiques » qui ont seuls la vérité, car beaucoup de ceux-là ,
hélas, préfèrent l’expérience au sacrifice, au don de soi.
La Schekhinah, c’est la
lumière se manifestant entre les chérubins sur le Kapporeth (couvercle)
de l’Arche de l’alliance. C’est là où le sang de l’expiation (kapara)
était déposé. C’est là où le pardon était offert en faveur d’Israël. C’est
l’aspect du sacrifice parfait. L’on comprend alors pourquoi les vierges ne
pouvaient donner de leur huile. Cette huile est fabriquée(1) au fur et Ã
mesure de notre marche chrétienne. Elle sort surnaturellement de
notre vie de foi. Même généreuses, les cinq vierges ne pouvaient donner cet
acquis de la prière et de l’intercession, le fruit d’une vie livrée.
De même, ces vierges ne dormaient pas au
sens spirituel du terme. Lorsque nous vivons dans l’amour de la vérité et dans
une foi vivante, on peut dormir sans crainte du lendemain, comme un bébé. Ces
cinq vierges avisées connaissaient l’Avènement du Seigneur : elles
l’attendaient paisiblement, différemment des autres qui n’avaient pas discerné
le temps de D.ieu, et se sont laissées surprendre.
Faisons donc provision de cette huile qui
ne se partage pas, ne la laissons pas se polluer,
et attendons activement la venue de l’Epoux
Pasteur Gerald FRUHINSHOLZ
Source : http://preparezlechemine.over-blog.com
(1) Une image
prosaïque de l’alternateur dans une voiture peut nous aider à comprendre :
c’est la batterie qui donne le courant pour l’électricité nécessaire au
fonctionnement de la voiture ; mais c’est l’alternateur qui au cours de la
marche, fabrique au fur et à mesure le courant pour que la batterie ne s’use
pas.