Un
des immenses problèmes de l’homme déchu est d’être sans cesse impressionné de
sa propre intelligence. Pour de mystérieuses raisons, il a la conviction que
les quelques centimètres cubes de matière cérébrale qu’il possède lui suffisent
à appréhender l’immensité du mystère de la vie. C’est vrai à un niveau
personnel, et aussi de plus en plus à un niveau collectif, à mesure que l’homme
repousse les limites de la science et des technologies. L’orgueil n’est pas né
d’hier… mais notre époque voit sans doute l’apogée de l’arrogance humaine.
L’homme a de plus en plus la conviction d’avoir atteint des sommets en matière
d’évolution. Il est vrai que l’homme est capable d’aller dans l’espace. Il est
vrai qu’il peut fabriquer des ordinateurs à la fois plus petits et plus
puissants qu’on n’aurait jamais pu l’imaginer. Il est vrai qu’il peut écrire
des bouquins de 10 kilos sur le fonctionnement des cellules humaines. Il est
vrai qu’il peut échafauder des structures commerciales et politiques d’une
complexité effarante.
Et
pourtant, en vérité, l’homme est stupide. Carrément.
Dans
un passage de la Bible où le prophète Jérémie s’en prend aux faux dieux et aux
hommes qui fabriquent des idoles, il dit:
"Tout
homme devient stupide par sa science" (Jérémie 10.14)
Cette
déclaration est particulièrement intéressante. Elle n’est pas un désaveu de la
raison, car Dieu n’a pas donné l’intelligence à l’homme pour ensuite mépriser
cette intelligence et en vouloir à l’homme de l’utiliser. Elle est plutôt un
reproche à l’intelligence humaine dissociée de l’intelligence divine. Lorsque
l’homme rejette Dieu, il ne perd pas la faculté de penser. Mais il perd la
faculté de penser juste. Il est capable de formuler des opinions, mais ces opinions
ne sont plus fondées sur un quelconque absolu. Les prémisses de la vérité, qui
sont essentielles à la véritable intelligence, sont rejetées et remplacées par
des prémisses arbitraires inventées par l’homme.
Par
exemple, supposons qu’un homme de science qui rejette l’idée de Dieu ouvre la
Bible et qu’il tombe sur un passage où Jésus marche sur l’eau.
Entreprendra-t-il une étude destinée à vérifier la validité de cette anecdote
historique? Aucunement. Il n’entreprendra pas même la première étape de la démarche
scientifique que sa discipline exige. Il cherchera plutôt une théorie qui
exclut toute intervention divine, ce qui est en partant une atteinte Ă son
intégrité scientifique. Car avant même de s’intéresser aux faits, il fait
intervenir sa conception personnelle biaisée de l’univers, qui suppose qu’aucun
Dieu ne peut exister et qu’aucun miracle défiant les lois naturelles ne peut
survenir. Devant toute forme d’allusion au surnaturel, il répondra:
"Allons, soyons rationnels." Ce qu’il appelle être rationnel n’a rien
à voir avec la raison, mais avec ses convictions personnelles athées. Nous
comprenons que ce scientifique n’a peut-être jamais eu de preuve tangible de
l’existence de Dieu. Mais il n’a jamais eu non plus de preuve tangible de son
inexistence, ce qui devrait l’obliger à considérer toutes les options. Mais
considérer toutes les options pourraient impliquer de reconnaître l’existence
de Dieu. Et reconnaître l’existence de Dieu pourrait impliquer d’être redevable
Ă ce Dieu et ne plus ĂŞtre lui-mĂŞme son propre petit dieu. Et cela impliquerait
la repentance et l’abandon des péchés. Sous le couvert de la raison se cachent
donc en fait l’endurcissement du coeur, l’incrédulité et l’amour du péché.
Voilà donc pour la démarche scientifique moderne en général.
Cet
état de choses est vrai dans le domaine scientifique mais également dans toutes
les sphères d’activités où l’intelligence doit être mise à contribution.
L’homme échafaude un système de pensée tout à fait arbitraire, ne reposant sur
aucun absolu, puis il considère le résultat de ses pensées comme étant de
petites perles de sagesse. Il s’agit en fait d’une forme de folie. Le fou est
convaincu de la pertinence de ses pensées. Un paranoïaque, par exemple, peut
être convaincu que le gouvernement a posé des micros chez lui, alors que le
gouvernement n’a rien à cirer de son existence-même (à part au niveau fiscal,
peut-être). Alors les personnes dites saines écoutent ses délires en roulant
des yeux. Comment le convaincre de sa folie, puisque les prémisses-mêmes de sa
pensée le convainquent qu’il vit dans un monde hostile? De la même façon,
l’homme dépourvu de Dieu élabore de folles pensées fondées sur de folles
prémisses. Toutefois, il les élabore d’une façon collective, ce qui lui donne
l’avantage de ne pas subir trop de contradictions. Une bande de fous ensemble
ignorent leur folie et se féliciteront même de leur intelligence. Par exemple,
nous voyons dans notre société une montée de l’homosexualité. On parle des
droits des homosexuels, de leur droit au mariage, à l’adoption et à tous les
avantages autrefois associés à l’hétérosexualité seulement. À mesure que ces
idĂ©es progressent, la sociĂ©tĂ© change d’opinion Ă ce sujet. Elle commence mĂŞme Ă
modifier son système d’éducation afin de s’assurer que les jeunes enfants
seront rapidement conditionnés à penser de la même façon que la meute. On
conditionne l’humain à adopter un point de vue collectif et à sanctionner
légalement toute forme d’opposition.
De son côté, Dieu roule des yeux car il
n’a pas créé les hommes pour avoir des relations anales entre eux. Il les a
créés à son image, afin qu’ils ne forment qu’une seule chair avec une femme. Ou
encore qu’ils vivent dans le célibat et se consacrent pleinement à Lui. Mais
l’homme ne met pas sa raison au service de la vérité absolue, un concept qu’il
méprise, d’ailleurs. Il la met au service de ses penchants personnels et tente
d’amener les autres à penser comme lui afin de pouvoir justifier ses péchés. Le
plus tragique de cela, c’est que l’homme peut très bien, dans un contexte
social favorable, demeurer toute sa vie convaincu de la sagesse de ses pensées.
Mais l’homme meurt un jour et fait alors face à la vérité. Comme un fou à qui
on administrerait soudain un puissant médicament qui met fin à son délire.
C’est alors qu’apparaît la gêne et la honte d’avoir été stupide pendant toute
une vie. C’est alors que viennent les pleurs et les grincements de dents, alors
que Dieu ferme les portes du Royaume et laisse au dehors, dans les ténèbres,
ceux qui ont préféré leurs pensées à la vérité.
Cette
longue introduction nous amène au point principal de cet article, qui pourra
être résumé très rapidement. Et ce point fondamental est que nous avons besoin
de la Parole de Dieu car elle est notre référence absolue. Ne croyez surtout
pas que je suis un homme qui classe les hommes en deux catégories: les bons
chrétiens et les méchants païens. Nous sommes tous humains. Nous péchons tous.
Et nous sommes tous potentiellement stupides. Je pourrais passer ma semaine Ă
vous donner des exemples de ma propre stupidité. Pas juste avant ma conversion.
Mais aussi et surtout après. Je pourrais vous donner des tas d’exemples où j’ai
vraiment été stupide en tant que père de famille, en tant qu’époux, en tant que
serviteur de Dieu. Car Ă chaque fois que je me dissocie de la sagesse de Dieu,
à chaque fois que je m’éloigne de sa Parole et donc de tout fondement absolu,
je ne tarde pas à délirer à ma façon. Aux yeux des hommes, je suis peut-être un
chic type. Mais lorsque je réévalue certains de mes comportements et de mes
choix, je réalise combien j’ai manqué de jugement, de sagesse et
d’intelligence. Quand j’observe mon attitude face à ceux que j’aime, je réalise
combien j’ai manqué de discernement, de sensibilité et de bonté. Demandez à ma
femme. Euh non, ne lui demandez pas.
Vous
avez peut-être déjà entendu des gens, en particulier des parents, qui
s’exclament: "Que voulez-vous! On ne vient pas au monde avec un manuel
d’instructions". Eh bien si, justement. La Bible est notre manuel. Et il
est infaillible. Il peut y avoir parfois de petites erreurs d’impression ou de
traduction. Mais le contenu est tout à fait véridique et développé par celui
qui nous a fait de ses mains. Le problème n’est donc pas que nous n’avons pas
le manuel. Le problème est que nous ne nous y référons pas. Soit par
incrédulité, soit par paresse. Et pourtant, toutes les instructions sont là . Ne
pas se référer à un manuel pour assembler une armoire est une chose. Mais ne
pas se référer au manuel de la vie est une toute autre histoire. Car nos
erreurs ne concernent pas seulement que nous, mais ont un impact sur notre
prochain, en particulier sur ceux qui nous aiment. On ne peut donc pas laisser
ce précieux manuel sur les tablettes. Sinon, nous en payons le prix. Et les
autres aussi. Car nous devenons inexorablement stupides. Notre vieille nature
est faite ainsi.
Il
est toutefois très important de ne pas voir simplement la Bible comme un livre
portant sur ce qu’il faut faire et ne pas faire. Surtout pour nous, chrétiens,
qui vivons sous la nouvelle alliance. La Bible n’est pas un livre de lois. Elle
est un livre de principes. Et surtout, elle est une fenĂŞtre ouverte sur le
coeur et l’esprit de Dieu. Elle permet de comprendre la pensée divine et de
conformer notre pensée à celle de notre Père:
Ne
vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le
renouvellement de l’intelligence. (Romains 12.2)
Ce
verset nous apprend que la voie de notre transformation passe par le
renouvellement de notre intelligence. Et l’intelligence ne peut être renouvelée
qu’en s’appuyant sur de nouvelles bases. Sinon, on remplace une forme de folie
par une autre. C’est en ouvrant le livre de la Vérité et en nous laissant
imprĂ©gner de cette VĂ©ritĂ© que nous arrivons Ă ne faire qu’un avec Dieu et Ă
vaincre le monde.
Marcher
selon l’Esprit implique de penser selon l’Esprit. Penser selon l’Esprit
implique d’écouter l’Esprit. Écouter l’Esprit implique d’ouvrir la Bible et de
tendre l’oreille aux paroles de l’Esprit. N’espérez pas marcher droit si vous
vous privez de lumière. N’espérez pas être intelligent si vous vous privez de
la révélation. Votre intelligence ne viendra jamais de vos études
universitaires ou même théologiques. Elle ne viendra pas non plus de l’éclat de
votre intellect, de votre faculté de raisonner ou de l’étendue de votre
culture. Elle viendra toujours de la Parole de Dieu. La Parole de Dieu est le
seul antidote sur terre contre la stupidité. Alors empressons-nous chaque jour
de courir vers cet antidote et d’écouter humblement les instructions de notre
Dieu.
Pour
terminer, je vous suggère de relire le Psaume 119 et de faire de la Parole de
Dieu votre fidèle amie. Que le Seigneur source de sagesse et de vérité vous
comble de ses bénédictions!
Source
: www.parsagrace.net