Par Roy Hessein
IX- LA PUISSANCE DU SANG DE L’AGNEAU
Le message de Réveil que le
Seigneur adresse à plusieurs d'entre nous ces derniers temps est un message
très simple, capable de sonder notre âme.
Il se résume ainsi : rien au monde ne peut empêcher le chrétien de marcher dans
une communion victorieuse avec Dieu, et d'être rempli du Saint-Esprit, sinon le
péché sous une de ses nombreuses formes. Et il n'y a qu'une seule chose capable
de le purifier du péché avec tout ce que cela comporte de libération et de
victoire : le sang de Jésus. Mais
il est très important que nous comprenions ce qui confère au sang de Christ sa puissance, afin de
réaliser dans quelles conditions cette puissance peut agir pleinement dans notre vie.
Qu'elles sont
nombreuses, les grâces que l'Écriture attribue à la puissance du sang de Jésus ! Il fait la paix entre Dieu
et l'homme (Colossiens 1.20) ; par la puissance de son sang, nous avons la rédemption,
c'est-à-dire la rémission de nos péchés, la vie éternelle (Colossiens 1 : 14 ;
Jean 6 : 54) ; par cette puissance, Satan est vaincu (Apocalypse 12 : 11) ; par
cette même puissance, nous
pouvons être constamment purifiés de tout péché (1 Jean 1 : 7), libérés de la
tyrannie d'une mauvaise conscience, afin de servir le Dieu vivant (Hébreux 9 :
14). Enfin, ce sang confère
aux plus indignes le droit de pénétrer dans le lieu très saint, jusque dans la
présence de Dieu, et d'y demeurer tout le jour (Hébreux 10 : 19). Nous pouvons
bien, en effet, nous demander quelle est l'origine de cette puissance !
Une deuxième
question s'impose : Comment l'expérimenter pleinement ? Trop souvent, ce
sang n'exerce pas en nous
sa puissance purificatrice,
pacificatrice et vivifiante, et trop souvent, aussi, nous ne demeurons pas tout
au long du jour dans la présence et la communion de Dieu.
D'où
vient cette puissance ?
La réponse à
cette question nous est suggérée par une expression du livre de l'Apocalypse :
« le sang de l'Agneau »
(Apocalypse 7 : 14). Non pas le sang d'un
guerrier, mais le sang de
l'Agneau. En d'autres termes, ce qui, aux yeux de Dieu, confère une telle
puissance au sang du Sauveur en faveur des hommes, c'est
que celui qui l'a versé avait le caractère d'un agneau. Le titre d'Agneau, si
souvent donné à Jésus dans les Ecritures, indique tout d'abord son oeuvre
expiatoire pour nos péchés. L'Israélite coupable, qui voulait être justifié
devant Dieu, devait égorger un agneau (parfois un bouc), dont le sang était ensuite répandu sur l'autel.
Jésus est l'accomplissement divin de tous les sacrifices d'agneaux offerts par
les hommes -l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1 : 29). Mais le
titre d'agneau a une signification plus profonde encore : il décrit son
caractère, doux et humble de coeur, ne résistant pas et soumettant constamment
sa volonté à celle du Père (Jean 6 : 38), pour le salut des hommes. Tout autre
que l'Agneau aurait protesté et résisté contre le traitement que les hommes lui
infligèrent. Mais lui, par obéissance envers le Père et par amour pour nous,
n'en fit rien. Les hommes firent de lui ce qu'ils voulurent, mais, pour nous
sauver, il céda jusqu'au bout. Injurié, Il ne rendit pas l'injure ; maltraité,
Il ne proféra pas de menaces. Il n'a pas fait valoir ses droits, ni rendu les
coups. Quelle différence avec nous ! Lorsque la volonté du Père et la
méchanceté des hommes Lui montrèrent comme but le Calvaire, Il baissa
humblement la tête, l'acceptant aussi. C'est déjà comme tel que l'annonce Esaïe
: « Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant
ceux qui la tondent, il n'a point ouvert la bouche ». (Esaïe 53 : 7). La
flagellation, la moquerie, les crachats, la barbe arrachée, la pénible marche
au Calvaire, les clous, le côté percé, le sang répandu, rien de cela n'aurait eu lieu
s'Il n'avait pas été l'Agneau -et tout cela pour payer le prix de mon péché !
C'est ainsi que Jésus n'est pas seulement l'Agneau, parce qu'Il mourut sur la
Croix, mais Il mourut sur la Croix parce qu'Il était l'Agneau.
Reconnaissons
toujours cette caractéristique du sang. Chaque fois qu'on en parle, que nous
nous rappelions la profonde humilité et l'abandon de l'Agneau, car c'est là ce
qui confère au sang sa
merveilleuse puissance auprès de
Dieu, en faveur des hommes. Dans Hébreux 9 : 14, nous voyons le sang uni pour toujours à l'offrande
volontaire de Jésus : « Combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel,
s'est offert Lui-même sans tache à Dieu... ». Ce caractère a toujours été d'une
valeur suprême aux yeux de Dieu. L'humilité, la nature de l'agneau, l'abandon
de notre volonté à Dieu, voilà ce que le Seigneur recherche dans l'homme.
C'était dans le but de manifester tout cela que Dieu créa l'homme ; le refus de
celui-ci de marcher dans cette voie constitua le premier péché et a toujours
été, depuis, la quintessence du péché. C'est pour rendre au monde cette nature
que Jésus est venu ; et c'est parce que le Père l'a vue en Lui qu'Il a pu dire
: « Celui-ci est mon Fils, en qui je prends plaisir ». C'est parce que son sang répandu est l'expression suprême de
cette nature qu'Il a, aux yeux de Dieu, un prix insurpassable et qu'Il est
tout-puissant pour arracher l'homme à son péché.
La
deuxième question
Comment
pouvons-nous expérimenter pleinement cette puissance dans notre vie ? Notre coeur nous
donne déjà la réponse, tandis que nous contemplons l'Agneau, baissant la tête
pour nous au Calvaire. Nous ne pourrons faire l'expérience de la puissance de ce sang qu'en acceptant d'avoir en nous les
mêmes sentiments qui étaient en Lui, en étant brisés comme Lui. De même que
c'est le caractère de l'agneau qui confère au sang sa valeur, ce n'est aussi que dans la
mesure où nous sommes prêts à être participants de ces mêmes dispositions que
nous connaissons la plénitude de sa puissance dans
notre vie. Et nous pouvons en être participants (Philippiens 2 : 5 ; 1
Corinthiens 2 : 16), car elle a été rendue transmissible par sa mort. Tous les
fruits de l'Esprit mentionnés dans Galates 5 - l'amour, la joie, la paix, la
patience, la douceur, la bonté, la foi, l'humilité, la tempérance- ne sont
autre chose que l'expression même de la nature d'agneau du Seigneur, dont le
Saint-Esprit veut nous remplir. N'oublions jamais que le Seigneur Jésus, bien
qu'élevé au trône de Dieu, est toujours l'Agneau, comme nous le révèle le livre
de l'Apocalypse, et qu'Il désire se reproduire en chacun de nous.
Sommes-nous
prêts ?
Sommes-nous
prêts à nous laisser transformer à l'image de l'Agneau ? Pour cela, il faut que
le moi, qui se défend et résiste aux autres, soit anéanti. Nous pouvons prier
longtemps pour être purifiés de tel ou tel péché et pour retrouver la paix ;
tant que nous ne serons pas prêts à être brisés sur le point en question et à
être rendus participants de l'humilité de l'Agneau, rien ne se passera.
Chaque
péché que nous commettons provient du moi non brisé, d'une forme de l'orgueil.
Nous n'aurons pas la paix par le sang de
Jésus avant d'avoir reconnu la source de chaque péché et transformé les
sentiments qui l'ont provoqué en une repentance précise, qui est toujours
humiliante. Il ne s'agit pas seulement d'essayer de ressentir l'humilité de
Jésus. Non, il nous suffit de marcher dans la lumière et de laisser Dieu nous
révéler tout péché en nous, pour l'entendre nous demander toutes sortes d'actes
pratiques de repentance et d'abandon, qui ne manqueront pas de nous coûter, et
cela souvent dans des choses qui paraissent secondaires et triviales.
Cependant, leur importance peut être jugée par le prix qu'elles coûtent à notre
orgueil. Il se peut que Dieu nous montre que nous devons faire telles excuses
ou restituer telle chose (Matthieu 5 : 23, 24 ; Proverbe 28 : 13). Ou bien, Il
nous indiquera quelque chose à abandonner, quelque droit imaginaire. Il se peut
encore qu'Il nous pousse à aller trouver celui qui nous a fait du tort, pour
lui confesser le tort plus grand encore de lui en avoir voulu. Peut-être nous
demandera-t-il aussi d'être plus ouverts vis-à-vis de nos amis, afin qu'ils
apprennent à nous connaître tels que nous sommes véritablement, et que nous
ayons avec eux une communion véritable. Il se peut que ces actes soient
humiliants, cependant ils nous amènent au brisement pratique et à l'humilité de
l'Agneau. Le sang pourra ainsi
nous purifier de tout péché, et nous pourrons marcher avec Dieu, ayant sa paix
dans le coeur.
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