Genèse 32, nous révèle une partie de cette
peur, car il faut se souvenir qu’Ésaü avait promis de le tuer à la mort d’Isaac
à cause de sa dernière fourberie… Et le voilà qui revient avec épouses,
enfants, serviteurs et troupeaux.
Comment
Ésaü va-t-il réagir, surtout qu’il apprend qu’il vient à sa rencontre
avec 400 hommes de toute évidence, il est plus riche que lui-même… Sait-il si
son père est encore en vie ? Les dernières nouvelles ne lui sont peut-être pas
parvenues, donc il a tout lieu de s’inquiéter…
Les Rabbins pensent qu’il a deux raisons pour avoir ce
sentiment de peur.
EsaĂĽ
vient-il en ami ou en ennemi ? Car d’une façon comme d’une autre il
est en danger ainsi que les siens. En venant en ami, il pourrait y avoir le
risque d’une influence néfaste pour les enfants. La famille étant déjà un peu «
tumultueuse » et c’est sur lui que repose la lignée de foi.
Sa peur exprime-t-elle alors un manque de confiance en Celui qui a
promis de le ramener, lors de son départ précipité ? Genèse 28.15
N’oublions pas que lorsqu’Isaac, son père,
l’envoie il lui donne un ordre Genèse 28.1-5, il devait aller trouver une
épouse, et revenir ensuite, mais voilà cela fait plus de 20 ans…
Il déclare lui-même, Genèse 32.5,
« je me suis attardé »…
C’est vrai il avait voulu partir plus tĂ´t, Genèse 23.25, «…Jacob dit Ă
Laban, laisse-moi partir…»
Mais nous savons la suite, Laban propose Ă
Jacob de travailler pour lui-même. Auparavant c’est pour la dot de ses épouses.
Ce temps s’est sans doute prolongé de plusieurs années. Joseph est né quand il
retourne en Canaan.
Cette proposition de se faire un troupeau
le fait rester, il va pouvoir s’enrichir… Oui, et il devint très riche…
Alors que sa destinée messianique l’appelait à revenir «
sous la tente » lieu de méditation de recherche de la loi divine et de
bénédiction dans le pays promis.
Son retard par rapport Ă
l’ordre du père, ce désir d’amasser les
richesses avant de suivre le chemin de Dieu, lui cause-t-il aussi ces
remords et en conséquence la peur que Dieu ne lui accorde pas la protection qui
va lui être nécessaire ?
Cela nous fait poser la question :
Sommes-nous
toujours à nos préoccupations économiques, sociales, alors que le Père nous a
donné rendez-vous dans sa tente ? (Être dans la présence de Dieu, dans la
méditation de sa loi, de sa Parole, tout simplement en communion avec Lui dans
la prière et la louange aussi).
Ou, alors que l’appel de Dieu est devant
nous, nous le suivons laissant notre désir de nous enrichir, pour
simplement partir avec Dieu comme seule
source de ressource ?
par Jean Weber