«Soyez bons les uns envers les autres,
compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en
Christ» (Éphésiens 4:32).
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Je
ne suis pas très bon pour ce qui concerne la pratique du pardon. Je me
débrouille assez bien de ne pas m’offenser face à du simple mépris ou des
écarts mineurs de conduite. Mais, bien que ce soit un bon trait de caractère,
ne pas s’offenser n’est pas la même chose que le pardon. Pour commencer, on ne
peut pas pardonner une action qui n’a pas créé une offense.
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Je
suppose que j’arrive à ne pas me venger de ceux qui m’ont vraiment offensé. Si
on m’assène un coup de poing sur le nez, il est très probable que je ne vais
pas répliquer.
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J’arrive
bien aussi à pardonner quand celui qui m’a offensé s’excuse en défendant ses
actions par des mots qui expliquent qu’il n’avait pas l’intention de faire du
mal et qu’il n’a même pas envisagé qu’il causerait de la souffrance. C’était
une erreur, commise sans méchanceté ni intention d’infliger le mal.
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Et
je peux pardonner quand cela m’amène à me sentir supérieur d’avoir pardonné.
Cela ouvre la porte de ma propre justice, la satisfaction de moi en
pensant que je me suis élevé au dessus de la vertu des simples mortels.
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Je
peux aussi pardonner
à mes amis et à mes proches dont je désire garder l’affection.
Perdre leur amitié et la douce compagnie qu’ils m’offrent serait un coût trop
élevé à payer pour simplement garder le privilège d’être rancunier.
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Mais
Paul dit : «Pardonnez comme Dieu vous a pardonné en
Christ.» Je ne pense pas que je sois très bon dans la pratique
de ce genre de pardon. Il s’agit de pardonner des actions remplies de haine et
de méchanceté, quand celui qui les a commises l’a fait précisément pour causer
le plus de mal possible.
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Pardonner
comme Christ, c’est pardonner les actions qui ont produit un mal irréparable
et dont l’auteur est incapable de rétablir ce qui est juste. Si, par exemple,
dans un accès de rage, mon voisin a tué mon animal de compagnie préféré, il n’y
aucun moyen de réparer la chose. Et je ne pense pas que je pourrais manifester
ce genre de pardon Ă son Ă©gard.
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Le
pardon dont Paul parle consiste à pardonner à grand coût pour soi. «Pardonner»
est en fait un terme qui appartient au domaine de la comptabilité. On efface
une dette. Quand un créditeur efface ma dette, ce n’est pas comme si elle
n’était pas payée. Cela signifie que ce créditeur a payé ma dette en prenant
sur lui le coût de ce que je devais payer. C’est pourquoi l’apôtre dit : «en Christ».
Dieu efface notre dette en la payant lui-mĂŞme en la personne de son Fils, le
Seigneur JĂ©sus-Christ.
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Pardonner
comme Christ, c’est pardonner de telle sorte à oublier l’offense. Quand, au
travers du prophète Jérémie, Dieu annonce la nouvelle alliance de l’Évangile,
une des caractéristiques de cette nouvelle alliance qui la différenciait de
l’ancienne alliance du Sinaï est ceci : «Je pardonnerai
leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché»
(31:34).Cela ne signifie pas que Dieu laisse de côté la réalité de notre péché.
Ce serait impossible. Le mot utilisé peut se traduire par «je ne vais plus le
garder en mémoire», ou «je ne vais plus
reparler de la chose.» Autrement dit, Dieu déclare que les péchés de son
peuple ne font plus partie de l’équation qui détermine comment il les regarde
ou les traite. Si l’action de quelqu’un m’offense profondément, il me faudra
beaucoup de temps avant que la vue de cette personne ne ravive le souvenir du
mal qu’elle m’a fait, si même j’y arrive un jour. Ne pas incorporer cette
offense commise contre moi comme critère de la manière dont je perçois cette
personne est une chose très difficile, pour ne pas dire impossible.
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Non,
vraiment, je ne suis pas bon dans cette question de pardonner. Mais, Dieu
merci, il pardonne, lui ! Effectivement, il pardonne toute sorte de péché,
ainsi que la haine, la rébellion et la méchanceté qui l’ont motivé. Son pardon
ne se contente pas de suspendre la punition, mais il fait que l’offense n’est
plus prise en compte. Et (merveilleuse expression de sa grâce) son pardon
restaure complètement la relation qui a été brisée. Il restaure le pécheur
rebelle à la place de fils. Pour moi, il est merveilleux de penser que mon péché a
plus de chance de m’empêcher d’aller vers Dieu que de l’empêcher de m’accepter
quand je m’approche de lui. Je m’émerveille à penser que Dieu est
plus prêt de m’accorder une place autour de sa table que moi, dans mon péché,
je suis prĂŞt Ă prendre cette place avec confiance. Il est plus prĂŞt Ă pardonner
que je ne le suis à être pardonné !
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Nous
faisons de notre mieux pour pardonner, mais nous ne serons jamais capables de pardonner
comme Dieu nous a pardonné, par amour pour Christ. Tout simplement,
nous ne sommes pas aussi bons que Dieu. Mais c’est une grande joie pour moi de
savoir que Dieu, mon Sauveur, est bien meilleur que moi dans cette question de
pardon. Sinon, je n’aurais aucune véritable et solide espérance de jouir d’une
éternité bénie !
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JosephTerrell
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Source :
https://echosdelaverite.wixsite.com
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