Il est aussi important pour nous tous d’accepter la vérité de ce
que Jésus a dit à la Samaritaine: “Le salut vient des Juifs.” C’est un fait
indiscutable et historique. Sans les Juifs, nous n’aurions pas de patriarches,
pas de prophètes, pas d’apôtres, pas de Bible, et pas de Sauveur! Sans tout
cela, que resterait-il de notre salut? Rien! Toutes les autres nations de la
terre doivent le plus précieux de leur héritage spirituel aux Juifs. C’est vrai
pour nous tous, que nous soyons Arabes, Africains, Asiatiques, Européens,
Français, Russes, Américains ou Chinois. Nous avons tous une dette spirituelle
envers les Juifs qui ne peut se calculer.
La
Bible dit clairement que Dieu demande aux chrétiens de toutes les autres
nations de reconnaître leur dette envers les Juifs, et de faire tout ce qu’ils
peuvent pour la rembourser. Dans Romains 11, Paul écrit d’abord aux chrétiens
d’origine païenne. Au verset 13, il dit: “Je vous le dis à vous, païens…” Il
rappelle aux paĂŻens leur dette envers les Juifs et les avertit de ne pas
adopter une attitude arrogante ou ingrate envers Israël. Une analyse de ce
chapitre nous montrerait que Paul utilise le mot “IsraĂ«l” pour se rĂ©fĂ©rer Ă
ceux qui sont juifs par descendance naturelle et pour les distinguer des
chrétiens de descendance païenne. Autrement dit, il n’utilise pas ce terme
comme synonyme de l’Eglise.
Dans
Romains 11:30-31, Paul résume ce que nous avons dit sur la dette et la
responsabilité des chrétiens païens envers Israël (par souci de clarté, j’ai
ajouté les termes appropriés “Israël” ou “païens” entre parenthèses devant les
pronoms): “De même que vous (païens) avez autrefois désobéi à Dieu et que par
leur (Israël) désobéissance vous avez maintenant obtenu miséricorde, de même
ils (Israël) ont maintenant désobéi afin que, par la miséricorde qui vous
(païens) a été faite, ils (Israël) obtiennent aussi miséricorde.”
Autrement
dit, à cause de la grâce de Dieu que nous avons obtenue en tant que chrétiens
gentils à travers Israël, Dieu nous demande à notre tour de montrer de la
miséricorde envers Israël. Comment remplir cette obligation? Ce qui suit nous
donne quatre façons concrètes de le faire.
Premièrement,
nous pouvons cultiver et exprimer une attitude d’amour sincère pour le peuple
juif.
La
plupart des formes de témoignages ou de prédication faites par les chrétiens
n’atteignent pas du tout le coeur du peuple juif. En fait, elles l’irritent et
l’aliènent. Mais il est étonnant de voir comment l’attitude apparemment dure
d’un Juif va fondre quand il est confronté à un amour véritable et chaleureux.
En dix-neuf siècles de dispersion parmi les autres nations, il n’y a qu’une
chose que les Juifs n’ont pas souvent rencontrée: c’est l’amour! Pour l’amour
de Dieu, arrêtons d’essayer de faire des convertis du peuple juif et commençons
à rembourser la dette d’amour que nous leur devons depuis tant de siècles.
Deuxièmement,
dans Romains 11:11 Paul dit que “le salut est devenu accessible aux païens,
afin qu’ils (Israël) soient excités à la jalousie”.
C’est
une autre façon significative de rembourser notre dette envers les Juifs – en
appréciant et en démontrant l’abondance de la bénédiction de Dieu en Christ de
telle sorte que les Juifs en soient jaloux et désirent ce qu’ils nous voient
goûter. Ces bénédictions devraient se voir dans tous les domaines de notre vie
– spirituel, physique, financier, matériel, et par-dessus tout, dans notre vie
de communauté en tant que chrétiens rassemblés – une vie de droiture, de paix
et de joie dans le Saint-Esprit.
HĂ©las!
Au cours des siècles, les Juifs ont fort peu vu chez les chrétiens les rendant
jaloux. Ils ont surtout vu des sectes innombrables, toutes se disant
chrétiennes, se critiquant les unes les autres, et même se tuant entre elles –
et tout cela au nom de la chrétienté. En aucun lieu la désunion n’a été plus
démontrée de façon plus criante que dans la ville considérée comme sainte par
les chrétiens tout comme les Juifs, Jérusalem. Fréquemment, dans ces lieux de
la chrétienté tenus pour sacrés, des représentants de différentes sectes
chrétiennes en sont venus aux mains et ont répandu le sang pour prouver leur
orthodoxie et défendre leur lieu de pèlerinage et leurs privilèges. Plus d’une
fois, depuis que l’état d’Israël existe, des missionnaires d’un groupe chrétien
se sont plaints des représentants d’un autre groupe chrétien au responsable
religieux juif, demandant qu’ils soient expulsés. Tout cela risque fort peu de
provoquer les Juifs à s’exclamer: “Voyez combien ces chrétiens s’aiment!”
Troisièmement, la Bible
nous exhorte à chercher le bien d’Israël dans nos prières :
“Demandez
la paix de Jérusalem. Que ceux qui t’aiment jouissent du repos.” (Psaume 122:6)
Pour prier efficacement dans ce sens, nous avons besoin de découvrir dans les
Ecritures les desseins de Dieu pour Israël et pour Jérusalem afin de nous
mettre à prier intelligemment et avec régularité pour l’accomplissement et la
mise en Ĺ“uvre de ces desseins. En faisant cette Ă©tude spirituelle, nous
découvrirons qu’en fait, il est ordonné à la justice et à la paix de couler de
JĂ©rusalem vers toutes les nations de la terre; ainsi le bien-ĂŞtre de toutes les
nations est inclus dans cette prière pour Jérusalem et dépend de son
accomplissement.
Daniel
nous donne un modèle stimulant et biblique de ce genre de prière. C’est les
fenêtres ouvertes vers Jérusalem qu’il priait trois fois par jour. Ses prières
ont tellement perturbé Satan et menacé son royaume qu’il a utilisé la jalousie
d’hommes méchants pour amener un changement dans les lois de tout l’empire
Perse, afin de rendre les prières de Daniel illégales. De plus, prier pour
Jérusalem signifiait tant pour Daniel qu’il a préféré être jeté dans la fosse aux
lions plutôt que d’y renoncer. En fin de compte, la foi de Daniel et son
courage ont vaincu l’opposition satanique et il est sorti triomphant de la
fosse aux lions – pour continuer à prier pour Jérusalem (voir Daniel 6).
J’aimerais
ajouter un commentaire tiré de mon expérience personnelle qui s’étend sur de
nombreuses années. J’ai d’abord découvert que s’engager à prier pour Jérusalem
et Israël amenait forcément des mesures d’opposition de la part de puissances
inspirées par Satan. Ensuite, j’ai découvert que ceux qui prient ainsi
bénéficient également de cette promesse que “ceux qui t’aiment jouissent du
repos”. C’est un chemin biblique vers la prospérité, pas simplement matérielle
ou financière, mais comprenant l’assurance permanente de la faveur de Dieu, de
sa provision et de sa protection.
Quatrièmement,
nous pouvons chercher à rembourser notre dette envers Israël par des actes
concrets de gentillesse et de miséricorde.
Dans
Romains 12:6-8, Paul fait une liste de sept dons différents (“charismata”) que
les chrétiens doivent cultiver et exercer. Le dernier mentionné est celui
“d’exercer la miséricorde”. Je crois qu’il est bon que nous, chrétiens,
exercions ce don non pas simplement envers des Juifs de façon individuelle,
mais envers Israël en tant que nation. Nous expierons donc dans une certaine
mesure les actes innombrables d’injustice, de cruauté et de barbarie qui ont
été perpétrés tout au long des siècles envers les Juifs – parfois au nom de la
chrétienté.
Peu
de chrétiens gentils sont conscients de l’attitude profondément enracinée mais
rarement avouée des Juifs envers eux. Les Juifs ont souffert la persécution
sous de nombreuses et diverses formes de la part de nombreux peuples différents
et, dans leur vision de l’histoire, les persécuteurs les plus cruels et les
plus tenaces ont été les chrétiens. Avant de rejeter cette vision comme
incorrecte ou injuste, regardons rapidement le genre de faits historiques sur
laquelle elle se fonde.
Au
Moyen Age, les croisés venant d’Europe pour “libérer” la Terre sainte ont
massacré des communautés juives entières – des hommes, des femmes, et des
enfants –, faisant des centaines de victimes. Plus tard, quand ils ont rĂ©ussi Ă
prendre Jérusalem, ils ont versé plus de sang et ont fait montre de plus de
cruauté que n’importe quel autre des nombreux conquérants avant eux – excepté
peut-ĂŞtre les Romains sous Titus. Tout cela au nom du Christ et avec la croix
comme emblème sacré (c’est pour cela que je n’aime pas que l’on présente
l’Evangile comme une “crusade”[1]).
Plus
tard, dans les ghettos d’Europe et de Russie, ce sont les prêtres chrétiens
portant des crucifix qui ont monté les foules contre les communautés juives,
pillant et brûlant leurs maisons et leurs synagogues, violant leurs femmes et
tuant ceux qui cherchaient à se défendre. Ils se justifiaient en disant que
c’étaient les Juifs qui avaient tué le Christ.
Encore
bien présents dans notre mémoire, les nazis, dans leur extermination
systématique de six millions de Juifs en Europe, utilisaient comme instruments
des hommes qui se disaient chrétiens, principalement des luthériens ou des
catholiques. De plus, aucun groupe chrétien important en Europe ou ailleurs n’a
élevé la voix pour protester ou condamner la politique nazie contre les Juifs.
Aux yeux des Juifs, des multitudes de chrétiens ont été coupables simplement
par leur silence.
Faire
table rase des conséquences de ces expériences – et de nombreuses autres comme
celles-ci – pour le peuple juif demandera plus que des tracts ou des sermons.
Il faudra des actes Ă la fois individuels et collectifs qui soient aussi bons
et miséricordieux que les autres ont été
injustes et cruels.
Enfin,
nous devons nous souvenir que l’un des facteurs principaux du jugement divin
sur toutes les nations sera la façon dont celles-ci auront traité les Juifs.
Dans Matthieu 25:31-46, nous avons une image de Christ, en tant que Roi, sur le
trône de sa gloire à la fin des temps, et toutes les nations se présentant
devant lui pour le jugement. Elles sont séparées en deux catégories: les brebis
qui sont acceptées dans le royaume de Christ et les boucs qui en sont rejetés.
Dans les deux cas, la raison évoquée par Christ est “toutes les fois que vous
avez fait – ou que vous n’avez pas fait – ces choses à l’un de ces plus petits
de mes frères”. Les nations qui ont montré de la miséricorde envers les Juifs
recevront celle de Dieu; les nations qui ont refusé la miséricorde aux Juifs se
verront refuser celle de Dieu.
Dans
une certaine mesure, cela a été souvent vérifié dans l’histoire. Par exemple,
aux quinzième et seizième siècles, l’Espagne était la nation qui dominait
l’Europe. Elle avait un niveau culturel élevé, une armée et une flotte
puissantes, un empire qui s’étendait dans les deux hémisphères. Après un siècle
d’expulsion des Juifs de ses territoires, l’Espagne est devenue une nation en
difficulté et de moindre importance.
Je
me souviens avoir vu la mĂŞme chose arriver Ă mon propre pays natal, la
Grande-Bretagne. Elle est sortie victorieuse de deux guerres mondiales, gardant
intact un empire qui était probablement le plus étendu de toute l’histoire
humaine. En 1947 et 1948, profitant de son protectorat en Palestine, la
Grande-Bretagne s’est opposée et a essayé d’empêcher la naissance d’Israël en
tant que nation souveraine dans son propre Etat (comme je vivais Ă JĂ©rusalem Ă
cette période, j’affirme cela en tant que témoin oculaire). A partir de ce
moment précis dans son histoire, l’empire britannique a connu un processus de
déclin et de désintégration si rapide et si radical qu’il ne peut être expliqué
simplement par des facteurs économiques, militaires ou politiques. Aujourd’hui,
moins d’une génération plus tard, la Grande-Bretagne, comme l’Espagne, est une
nation en difficulté et de deuxième rang.
Cela
représente au moins partiellement la mise en œuvre d’un principe divin énoncé
dans Esaïe 60:12: “Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas
pĂ©riront, ces nations-lĂ seront exterminĂ©es.” Dieu fait ici une promesse Ă
Israël, avertissant aussi tous les gentils qu’il amènera le jugement sur toute
nation qui s’opposera à ses desseins de rédemption et de restauration d’Israël.
En recherchant donc le bien d’Israël et en priant pour cela, les chrétiens
gentils doivent se rappeler qu’ils servent non seulement les intérêts d’Israël,
mais bien plus ceux de leur propre nation.
Source : https://derekprince.fr/ (Derek Prince Ministries France)