Témoignage de Jennifer Irvine
Je
suis née en Australie pendant la Seconde Guerre Mondiale, à Broken Hill en
Nouvelle Galles du Sud. Ma famille comptait plusieurs générations de
catholiques, et je suis la troisième des quatre filles qu’eurent mes parents.
Voici un bref récit de ma vie, de ma conversion, et de la manière dont j’ai
connu le salut dans le Seigneur Jésus-Christ.
Alors
que j’avais à peine quelques semaines, un prêtre m’a « baptisée » par
aspersion, faisant ainsi de moi une catholique romaine, fille de « l’unique
Église véritable ». Certains de mes premiers souvenirs sont un peu flous, mais je me rappelle très nettement les
événements que je vais relater. Puisse mon récit glorifier le Seigneur !
Quand
j’étais encore toute jeune, mon cher papa nous encourageait à apprendre par
cœur le « Je vous salue, Marie » et le « Notre Père ». Je reçus trente centimes
pour avoir appris le « Je vous salue », et soixante centimes quand je sus
réciter le « Notre Père ».
À
quatre ans et demi, je commençai à fréquenter l’école du Couvent de Broken
Hill. J’étais naturellement gauchère ; la religieuse déployait de grands
efforts pour me faire écrire de la main droite, mais sans succès !
L’évêque
de Broken Hill était Mgr. Fox. Auprès de la population, il n’avait pas très
bonne réputation. Grand, sévère, et corpulent, il avait l’air redoutable quand
il était revêtu de ses ornements épiscopaux. Lorsqu’il visitait notre école,
les enfants faisaient la queue pour le saluer. Il nous fallait l’appeler «
Monseigneur » et baiser son anneau épiscopal, qui renfermait, nous disait-on,
les reliques d’un martyr.
VoilÃ
comment, dès ma tendre enfance, je commençai à assimiler les doctrines de Rome,
ses idolâtries et ses superstitions. Par-dessus tout, je croyais que l’Église
romaine était l’unique Église véritable. Comme mes sœurs, je portais toujours
mon scapulaire brun et la « médaille miraculeuse ». Le scapulaire brun
consistait en une sorte de cordelette marron qu’on passait autour du cou, avec
devant et derrière, de petits morceaux de tissu brun portant des images de «
saints ». Je portais ce scapulaire sous mes vêtements. Il paraît que jadis un
saint eut une apparition, annonçant que le porteur d’un tel scapulaire
échapperait pour toujours au feu de l’enfer ! La « médaille miraculeuse » était
un petit ovale métallique portant l’image d’une statue de Marie. Cette
médaille, à ce qu’on m’avait dit, préservait du mal celui qui la portait. Les «
bons » catholiques portaient souvent sur eux des médailles ou divers petits
objets.
Par
la suite, ma médaille préférée fut celle de Saint Christophe, censé protéger
les voyageurs. Constamment je la portais sur une chaînette autour du cou. Tous
les catholiques avaient une médaille de saint Christophe dans leur voiture.
Hélas, par la suite, sans que nous sachions pourquoi, saint Christophe cessa de
figurer sur la liste des saints du catholicisme. Le « protecteur des voyageurs
» avait disparu sans autre forme de procès !
À
sept ans, j’allai à confesse pour la première fois. Le prêtre venait à l’école.
En général nous n’allions pas au confessionnal, mais nous nous agenouillions Ã
côté du prêtre pour lui confesser nos péchés et pour recevoir l’absolution. Il
nous donnait alors une pénitence, qui consistait souvent à réciter trois « Je
vous salue » et trois « Notre Père ». Cette pénitence était censée réparer nos
fautes (c'est-à -dire à payer Dieu) et nous faire participer au sacrifice de
Christ. Je me souviens de ma réticence à m’agenouiller aux pieds d’un « saint prêtre
» pour lui avouer combien j’avais été vilaine ! Peu après ma première
confession, je fis ma « première communion ». La religieuse nous dit qu’alors
nous avions toutes reçu Jésus dans notre cœur. La pensée de toutes ces
pratiques me ramène maintenant au Deuxième Commandement biblique, que Rome
supprime ou modifie pour justifier ses pratiques 1idolâtres : « Tu ne te feras
point d’image taillée, de représentation quelconque des choses qui sont en haut
dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus
basses que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les
serviras point… » (Exode 20:4-5).
Lors
du couronnement de la reine Élisabeth II, tous les enfants du Royaume-Uni et du
Commonwealth reçurent en cadeau une belle petite Bible blanche – sauf ceux qui fréquentaient
les établissements catholiques romains. Sur ordre du Vatican et des évêques, on
ne nous permit pas de recevoir cette Bible. À la place, on nous offrit une
édition des Quatre Évangiles, beaucoup moins belle. À l’école, nos « leçons de
Bible » étaient tirées d’un ouvrage intitulé « Histoire Biblique ». En fait il
s’agissait de récits choisis, et non des paroles véritables et vivantes de
Dieu, qui seules procurent le salut. Nous avions donc des histoires bibliques,
mais pas de Bible !
Dans
les classes secondaires, nous recevions une instruction religieuse plus poussée,
pendant la première heure de la journée et la demi-heure précédant le repas de
midi.
Après
le repas, nous avions un autre cours de religion qui durait de trente minutes Ã
une heure. Lors des fêtes des « saints », nous allions à la messe et nous
accomplissions d’autres devoirs religieux, notamment en nous confessant à un
prêtre.
La
parole d’un prêtre ou d’une religieuse était sacro-sainte : jamais nous ne la remettions
en question. Dans chaque salle de classe, une statue de Marie occupait une
place bien en vue. Tous les ans, le 1er mai, cette idole était couronnée de
fleurs, et nous lui adressions des hymnes et des prières, parfois en latin.
Nous chantions des hymnes à tous les saints, en particulier à Marie, à Saint
Joseph, au Sacré-Cœur, à notre ange gardien, à Saint Patrick, et au
Saint-Sacrement. De temps en temps seulement, un des hymnes s’adressait à Jésus.
J’appris à chanter la grand’ messe grégorienne en latin, et je savais réciter
par cœur des prières en latin et en anglais.
Mon amie Constance
J’avais
une camarade de classe du nom de Constance. C’était une enfant épanouie, pleine
de gentillesse. Elle était ma cadette de deux ans, mais nous étions très amies.
À
côté de l’école se trouvaient une église, un couvent, et un prieuré (1) qui
accueillait des prêtres nouvellement arrivés de l’étranger. J’avais seulement
onze ans, et un jour après la classe, Constance me fit part de faits qui me
bouleversèrent. La veille, un nouveau prêtre l’avait attirée dans le prieuré et
lui avait fait subir des sévices sexuels particulièrement odieux.
J’étais
horrifiée. Depuis l’intérieur de l’école, à notre insu, une religieuse des plus
influentes avait entendu notre conversation. Elle me convoqua le lendemain dans
son bureau et m’intima l’ordre de ne jamais souffler mot à qui que ce soit de
la confidence que Constance m’avait faite. Elle me dit que le prêtre en
question était malade et avait besoin de nos prières ! Je n’ai rien dit à mes
parents : j’étais incapable de parler, et comme morte de peur. D’ailleurs, qui m’aurait
crue ? Je repense parfois à Constance, me demandant si elle a jamais pu se
confier à quelqu’un d’autre. Ce prêtre fut affecté à une paroisse dans un autre
quartier. Bien des années plus tard, je le revis et le reconnus.
Le missionnaire
Alors
que j’étais encore préadolescente ou adolescente, mes parents invitaient
souvent des prêtres missionnaires ou des amis à prendre un repas à la maison.
Nous aimions particulièrement l’un de ces prêtres, que je désignerai seulement
par ses initiales, G. P. Il faisait des tournées dans les écoles et dans les
églises australiennes ; il était très apprécié, très charismatique. Il
dirigeait une mission de huit jours dans telle ou telle localité, puis il se rendait
ailleurs. Parfois un groupe de jeunes se déplaçait dans une autre région pour
aller l’écouter. Il nous entendait en confession, et comme il me connaissait,
il engageait toujours la conversation après m’avoir donné l’absolution, disant
combien cela lui faisait plaisir de me retrouver. À l’époque, je me sentais mal
à l’aise en sa présence. Il recherchait trop les contacts physiques ; d’autre
part, un « saint prêtre » n’aurait pas dû nous couvrir de flatteries comme il le
faisait.
Une
jeune femme du nom de Ruth habitait dans notre quartier. Elle vivait avec sa
mère et sa demi-sœur. Elle jouait du piano, du classique aussi bien que du
moderne ; nous l’écoutions avec plaisir. Ruth et sa sœur venaient souvent nous
rejoindre quand G. P. était présent. Un « incident » survint un soir entre
cette jeune femme et ce prêtre, dans la voiture de ce dernier. Je n’ai jamais
su exactement ce qui s’était passé, étant trop jeune, mais j’entendais murmurer
à ce sujet dans mon entourage. Mes questions se heurtaient à un silence total.
Bien sûr, on mettait toujours la faute sur la jeune femme « trop portée sur le
flirt ».
Quelque
temps après mon mariage, alors qu’il était de passage, ce même prêtre reprit contact
avec moi et demanda s’il pouvait venir me voir. J’acceptai parce qu’il était
depuis longtemps un ami de ma famille, et je m’arrangeai pour que cela se passe
en présence de mon mari et de mes enfants. Deux jours plus tard, il téléphona
pour me remercier de l’avoir accueilli à un repas, mais il ajouta : « J’aurais
préféré vous voir toute seule ! » C’était justement la situation dont j’avais
pris soin de me garder !
En 1970, je perdis mon
cher papa. Au cours des années qui suivirent, je ressentis un étrange vide, une
douleur intérieure profonde. Je me rendais compte que les sacrements et la messe
romaine ne m’apportaient aucun réconfort. Naturellement, je pourrais relater
bien d’autres faits encore, mais je n’en dirai pas plus sur ma période
catholique romaine.
Une nuit j’eus un rêve au
sujet d’une amie que je n’avais pas revue depuis des années, et qui avait
épousé un pasteur pentecôtiste. J’en parlai à mon mari, qui m’encouragea à reprendre
contact avec elle. Nous mangeâmes ensemble et passâmes une excellente soirée ; peu
après, mon mari et moi nous mîmes à fréquenter son église pentecôtiste. Je
trouvais cela passionnant car jamais encore je n’avais entendu de prédications
bibliques. Quelques semaines plus tard, je livrai ma vie au Seigneur Jésus-Christ.
Avec le recul que j’ai à présent, je vois combien les fondements bibliques et
la saine doctrine faisaient alors défaut. Cette église était marquée par
l’antinomisme (2) et par une grande confusion. On me disait par exemple : « Tu
es une gamine du Roi ! » ou encore : « Dieu veut que tu possèdes tout ce qu’il y
a de meilleur ! » On nous enseignait que la loi morale de l’Ancien Testament
était caduque, sous prétexte que nous étions à présent « en Christ », dans la
sainteté divine. Jamais il n’était question de sa loi ni de sa justice : on
disait seulement « soyons en paix, aimons-nous, et réunissons-nous ! ».
Nous
étions alors en plein « réveil » charismatique. À ma stupéfaction, les églises chrétiennes
tenaient des réunions avec des prêtres et avec des catholiques charismatiques
qui continuaient à aller à la messe, à invoquer Marie et les saints, sans rien
changer à leurs habitudes. « C’est très bien ainsi », me disaient les
responsables. « C’est une chose nouvelle qu’accomplit le Seigneur. » Les
catholiques pratiquaient le parler en langues et recevaient aussi « le baptême
du Saint-Esprit ». Qui étais-je pour remettre en cause l’action du Seigneur ?
Certains pasteurs engagés dans la « Fraternité locale des conducteurs chrétiens
» emmenaient même des membres de leur assemblée et leur groupe de chant Ã
l’église catholique. Ils invitaient des prêtres à prendre la parole dans les
rassemblements. Des tableaux représentant « Jésus » firent leur apparition dans
les librairies chrétiennes.
Tout
cela suscitait chez moi un profond malaise. Quand je rentrais à la maison après
de grandes réunions où des « superstars » avaient pris la parole, j’en étais
malade. On faisait grand cas de Kathryn Kuhlman et de son entourage ; on
croyait que de telles personnes étaient « super spirituelles » et qu’elles
possédaient les dons de guérison et de prophétie. Les pasteurs de notre ville
aspiraient à ces faux dons et les pratiquaient. Nous assistions souvent à des séances
de « rallongement de jambes », mais plus tard je découvris qu’il s’agissait de supercheries.
On asseyait sur une chaise une personne qui était censée avoir une jambe plus courte
que l’autre. Un prédicateur réunissait un petit groupe autour de cette personne
: tous étendaient la main vers elle, puis applaudissaient bruyamment. Et voilÃ
que la jambe « poussait ». Ce qui avait commencé par être ridicule devenait
alarmant. Tout au long de ces temps difficiles, je savais que le Seigneur me
gardait dans sa main, et je priais pour qu’il me conduisît dans la vérité.
Jésus ne dit-il pas : « Ta parole est la vérité » (Jean 17:17) ?
Au cours de ces années
passées dans le mouvement pentecôtiste et charismatique (j’étais engagée dans
les deux à la fois), bien des fois on eût dit qu’une « sonnerie d’alarme » retentissait
dans mon esprit. Mais je ne possédais pas les connaissances bibliques et doctrinales
qui m’auraient permis de voir clair. Encore sous l’influence de faux
enseignants, j’avais du mal à « mettre le doigt » sur ce qui n’allait pas. Une
chose était pourtant claire : revenir vers Rome, ou fraterniser avec ses
représentants était hors de question.
« Mon peuple périt, faute de connaissance… » (Osée
4:6)
Je m’appuyais surtout sur
la Parole de Dieu. Je n’étais ni savante ni théologienne, mais je découvrais
dans la Bible des passages contredisant les enseignements que j’avais reçus. Je
me posais beaucoup de questions et j’avais peu de réponses. Dans le milieu
pentecôtiste et charismatique, la situation se détériorait à vue d’œil. Comme
je ne m’alignais pas sur les autres, j’étais la « brebis galeuse » qui posait
toujours les questions qu’il ne fallait pas.
Personne ne voulait
écouter mes protestations. Alors que je faisais part de mes inquiétudes et de
mes préoccupations, je me suis entendu dire : « Mais arrête donc de jeter de
l’eau sur le feu ! » L’auteur de cette remarque ne semblait pas comprendre
qu’il y avait le feu chez lui ! Je faisais l’objet de condamnations, et je
commençai à me dire que c’était moi qui devais me tromper. J’étais remplie de
tristesse.
«
Mais toi, ô Éternel ! Tu es mon bouclier,
tu es ma gloire, et tu relèves ma tête. De ma voix je crie à l’Éternel, et il
me répond de sa montagne sainte… Je ne crains pas les milliers de personnes qui
m’assiègent de toutes parts… Le salut est auprès de l’Éternel : que ta
bénédiction soit sur ton peuple » (Psaume 3:4-5, 7, 9). OUI, LE SALUT EST
AUPRÈS DE L’ÉTERNEL !
À la librairie chrétienne
Dans
toutes les librairies chrétiennes que je connaissais, on trouvait ce que
j’appelais « de la camelote » : des versions fantaisistes, pour ne pas dire des
perversions de la Bible ; des ouvrages charismatiques de la mouvance « Parole
de Foi/Prospérité », des livres de Benny Hinn, de Kenneth Hagin, des Copeland,
de Kathryn Kuhlman ; de la musique chrétienne contemporaine, et toutes sortes
de bibelots semblables à ceux dont regorgeaient les magasins catholiques. Une
personne qui avait entendu parler de moi par une amie, et que je n’avais jamais
vue, me téléphonait parfois. Elle et moi étions « sur la même longueur d’onde
». Elle aussi était une ancienne catholique, et souvent, par téléphone, nous
avons eu des échanges encourageants. Cette dame se rendait en bibliothèque pour
étudier l’histoire de l’Église catholique romaine. Elle commença à me parler de
la Réforme, de l’Inquisition, de la manière dont l’Église catholique s’était
parfois procuré de faux ossements de martyrs, par exemple.
Elle
aussi émettait des réserves sur le pentecôtisme. Un jour elle m’apprit
l’existence, dans ma ville, d’une petite « Librairie de la Réforme ». Cette
librairie s’appelle à présent « Faith and Freedom Ministries » [Association Foi
et Liberté].
J’y
achetais des ouvrages dans la mesure où j’arrivais à grappiller quelques économies.
On aurait dit que Seigneur multipliait mes petits moyens, et le pasteur qui
tenait le magasin avait la bonté de m’offrir parfois un livre gratuitement. Je
lisais et j’étudiais avec joie : dès que je trouvais quelques minutes,
j’ouvrais un livre. Peu à peu je commençai à voir plus clair, et la Bible
devint pour moi un livre vivant. Je me mis à montrer ces livres à mon mari ; le
Seigneur ouvrit nos yeux à sa vérité. Je ne tardai pas à comprendre que les mouvements
pentecôtistes et charismatiques s’attachent à des illusions en délaissant la substance
véritable.
Au
cours des mois qui suivirent, je me mis à prier pour que le Seigneur nous menât
vers « la porte de sortie » de l’Église pentecôtiste. C’est bien ce qu’il fit,
mais pas de la manière que j’aurais désirée. Ce fut douloureux et bien
éprouvant, mais sa grâce nous soutint.
«
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel » (Esaïe 55:8). Je passai
par un temps de bouleversement spirituel, comme dans un vide, ne sachant où
aller. Après tout, la bonne église était celle qui était « remplie de l’Esprit
», me disait-on. Qu’en était-il des autres ? J’avais commencé à marcher en
chrétienne, mais mon propre cœur rebelle, le manque d’enseignement biblique,
une église qui s’alignait sur le monde, les fausses doctrines, les expériences
pénibles, et à présent le manque de confiance, tout cela avait un goût amer.
Selon
la pensée pentecôtiste et charismatique, les églises qui « n’avaient pas le baptême
du Saint-Esprit » n’avaient pas le Saint-Esprit du tout ! Là où l’on observait
un « ordre du culte », on était dans une « église morte », et là où l’on
chantait les vieux cantiques, on ne connaissait pas « le cantique nouveau »
(Psaume 96:1). Notre mentalité charismatique nous donnait l’impression que
l’obéissance aux lois et aux préceptes de Dieu n’était que légalisme. Retrouver
les « anciens sentiers » de la foi chrétienne ne fut pas pour nous chose facile
: cela nous prit même plusieurs années. Mais nous tirâmes grand profit de la
lecture des auteurs Puritains, et des récits de ceux qui avaient jadis connu
d’authentiques réveils. Je me mis à étudier les doctrines de la grâce dans le
plan rédempteur éternel de Dieu, et l’amour éternel qu’il porte aux siens. « Je
t’aime d’un amour éternel, c’est pourquoi je te conserve ma bonté » (Jérémie
31:3).
C’était
clair : rejoindre les « nouveaux évangéliques » ou les modernistes était hors
de question ! La plupart des églises étaient infiltrées par le charismatisme.
Pendant plusieurs années, nous ne fûmes assidus au culte dans aucune église :
nous allions où nous pouvions, et je sentais ma foi s’étioler. Puis nous
passâmes quelques années dans une petite bourgade rurale, et
providentiellement, par la grâce de Dieu, nous découvrîmes une église de maison
dans une région rurale avoisinante. La prédication différait de tout ce que
nous avions connu et elle interpellait. Ce fut une bénédiction, un tournant
dans notre vie. On nous enseignait les doctrines de la grâce en toute clarté ;
l’ancien qui enseignait mettait l’accent sur la sainteté de Dieu aussi bien
dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Nous chantions du fond du cœur de
beaux cantiques édifiants, pleins de foi.
Un jour une strophe d’un
de ces cantiques me toucha particulièrement :
Je
viens à toi les mains vides,
Mais
à ta croix je m’attache.
Couvre, je t’en supplie, ma nudité.
Impuissant, je compte sur ta grâce seule.
Dans ma
souillure, je m’approche de la source ;
Lave-moi, ô mon Sauveur, sinon je mourrai (3).
Nous aurons toujours des
épreuves en ce monde, mais comme jadis Job l’a déclaré :
« Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon oeil t’a
vu. C’est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la
cendre » (Job 42:5-6).
Je
ne suis pas, selon l’expression de certains, une « gamine du roi ». Non, je
suis une enfant du Seigneur. J’ai été lavée dans le sang précieux de notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Avec le secours de la grâce de Dieu, par le
Saint-Esprit, j’ai encore bien des choses à apprendre, et un long chemin Ã
parcourir sur terre. Je ne mérite rien que le jugement de Dieu, mais j’ai
trouvé grâce, cette grâce imméritée et combien précieuse.
Il
y a cinq ans nous sommes revenus vivre dans la grande ville. LÃ nous avons
trouvé que bien des églises urbaines – jadis solides – avaient été prises d’assaut
par le « Cours Alpha », par « Une vie, une passion, une destinée » de Rick
Warren, et par le mouvement dit « émergent ». Elles recouraient à toutes sortes
de ruses et de divertissements étranges pour attirer à elles les « sans église
». Les méga églises proposant « un autre évangile » (Galates 1:6) et « un autre
Jésus » (2 Corinthiens 11:4) poussaient un peu partout, comme des champignons.
La musique dite « contemporaine » joue un rôle important dans ces mouvements
trompeurs ; de même, ces versions fantaisistes de la Bible, qui sont en fait
des perversions. De nombreuses églises, qu’on aurait jadis pu appeler
évangéliques ou protestantes, sont à présent méconnaissables. La plupart ont
subi l’influence du charismatisme, et aujourd’hui on y accepte tout et
n’importe quoi. Dans notre ville, et probablement dans toute l’Australie, il
reste bien peu d’églises saines. Beaucoup de jeunes se laissent attirer par les
foules et par ces « cultes » où on les invite à « s’éclater ». Peut-être ces églises
offrent-elles ce que les gens demandent, mais hélas, elles n’offrent pas ce
dont ils ont besoin.
Puisse
le Seigneur dans sa bonté préserver ces quelques hommes fidèles qui « n’ont pas
plié le genou devant Baal » (Romains 11:4). Et puisse-t-il nous donner la force
de nous tenir à leurs côtés.
Si vous désirez m’écrire
ou écrire à mon mari pour nous faire part de vos réflexions, merci d’envoyer un
e-mail à l’adresse wesnjenn@iprimus.com.au
Notes :
1. prieuré : monastère pour moines, gouvernés par un
prieur, ou pour moniales, gouvernées par une prieure.
2. antinomisme : fausse doctrine selon laquelle la grâce
affranchirait le chrétien des lois morales divines.
3. Libre
traduction de la deuxième strophe du célèbre cantique « Rock of Ages » d’Augustus
Toplady. Pour consulter le texte original et entendre la mélodie, voir :
http://www.cyberhymnal.org/htm/r/o/rockages.htm
Source : http://www.bereanbeacon.org