par Arthur
Katz
(1929Â - 2007)
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Septembre 1995 - Prédication donnée en anglais
dans un village du Comté de Kent (Angleterre).Â
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La manifestation, au
travers de l'Eglise, de la sagesse éternelle de Dieu est le prélude
indispensable à la Parousie du Messie
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L'Angleterre compte
deux grands savants chrétiens hébraïsants: David Baron et Adolphe Safir. L'un
et l'autre sont des érudits remarquables, des hommes très sensibles aux choses
de Dieu. Leurs écrits sont à la fois éloquents et profonds. Ce matin, j'aimerais
vous lire un extrait d'un ouvrage de David Baron, qui vécut pendant la deuxième
moitié du dix-neuvième siècle et prit part à la Mission de Whitechapel* pour
les Juifs. Ce livre s'intitule: "Les biens inaliénables d'Israël".
L'introduction explique que les livres et les écrits de Baron furent détruits
au cours de la deuxième guerre mondiale quand la partie Est de Londres fut
bombardée. Des écrits de Baron, il ne reste donc presque rien. Quand on prend
connaissance du peu qui a survécu, on voit combien il a dû être un homme
exceptionnel.
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Le premier article
figurant dans ce livre se fonde sur le début de Romains 9, un passage où Paul
aborde le mystère d'Israël en disant: " Je souhaiterais être moi-même
anathème et séparé du Christ pour mes frères, mes parents selon la chair."
(Romains 9:3). C'est vraiment extraordinaire: Paul serait disposé à renoncer
non seulement à ce qu'il a déjà goûté du salut, mais encore à son salut
éternel, pour que ses frères puissent connaître Christ. A propos de ces
paroles, Baron fait des remarques qui méritent d'être retenues, par exemple:
"Les sentiments qu'exprime Paul ne sont pas les sentiments naturels qu'on
pourrait attendre d'un juif envers ses compatriotes..." C’est là une
pensée qu’il nous faut appliquer à l’Eglise. En effet, le mystère d'Israël a
pour l'Eglise un caractère si essentiel, c'est une question tellement centrale
et indispensable à l'Eglise pour qu'elle soit elle-même, que si nous
l'omettons, comme nous l'avons omise au cours de notre histoire, alors l'Eglise
tombe en décrépitude." Il manque en effet une des normes divines: la place
centrale de ce peuple, qui s'est écarté de la Voie, s'est écarté de la foi, et
qui blasphème, mais n'en demeure pas moins le peuple de Dieu; et par ses pères,
il a reçu de Dieu de grandes promesses au sujet d'une destinée qui reste Ã
accomplir, pendant les temps de la fin.
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Mais ce peuple doit
d'abord passer par des épreuves sévères, appelées "temps de l'angoisse de
Jacob", puis être délivré de ces épreuves. Alors seul un reste survivra,
grâce à la miséricorde divine manifestée au travers de l'Eglise. Ce sera là le
dernier acte historique de Dieu; ainsi se terminera l'histoire des hommes et
commencera le millenium, et tout se joue sur la question d'Israël. Le plus
extraordinaire, c'est que l'Eglise qui accomplira la volonté de Dieu à l'égard
d'Israël sera essentiellement non-juive. Or les non-juifs n'ont aucune raison
de se sentir des affinités avec les juifs, aucune raison de s'intéresser à ce
peuple qui n'a rien d'attrayant : il a la nuque raide, il est extrêmement têtu,
il en a fait voir à Dieu de toutes les couleurs, et aujourd'hui encore il se
conduit d'une manière qui loin d'élever Dieu, déshonore Son Nom, même en
Israël. Et la situation empirera avant de s'améliorer.
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Et pourtant, ce peuple
occupe pour nous une place centrale, selon la sagesse de Dieu. Voilà pourquoi Paul
utilise le mot "mystère". Un mystère, c'est quelque chose qui est
resté caché, mais qui à présent se révèle; quelque chose qui bouscule toute
notre compréhension rationnelle. On dirait que Dieu a fait exprès de choisir
les données les plus invraisemblables; il semble impossible qu'Il réussisse Ã
venir Lui-même en tant que Roi de cette nation restaurée, afin que la Loi sorte
de Sion, et la Parole de Dieu de Jérusalem. Israël ne désire pas son élection,
et n'a nulle envie d'accomplir sa propre destinée; il ignore même ce qu'est
cette destinée; et l'agent principal qui fera aboutir tout cela est une Eglise
essentiellement non-juive ! Ce plan divin est extraordinaire. Pour qu'il
aboutisse, il faut que cette église non-juive soit transfigurée.
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En réalité, c'est en
étant interpellée par Israël, c'est en raison de la crise d'Israël que l'Eglise
sera ainsi acculée au changement. Il nous faudra alors chercher Dieu comme
jamais nous ne le ferions en d'autres circonstances, il nous faudra mener alors
une vie tellement héroïque, et avoir une foi d'une qualité si profondément
apostolique, une foi totalement sacrificielle, que la Croix retrouvera pour
nous sa position centrale et le Saint-Esprit Sa primauté. Il nous faudra
retrouver des relations véridiques les uns avec les autres, et rechercher la
vérité avec un courage que jamais nous n'aurions dans d'autres situations. Cela
nous demandera tout. La seule raison pour laquelle une Eglise non-juive
acceptera les exigeances de cette vocation, c'est qu'il ne s'agira pas d'Israël
simplement pour Israël, mais de la gloire de Dieu manifestée dans les derniers
temps au travers de la rédemption d'Israël, à cause de la miséricorde et de la
puissance divines. Est-ce que vous comprenez cela ?
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Voilà pourquoi la
remarque de David Baron à propos de Paul a une telle importance. Baron dit que
le cri de Paul, qui voudrait être "anathème" pour ses frères, dépasse
ce qu'on peut naturellement attendre d'un juif parlant de son peuple. Ce cri,
Paul ne le pousse pas en tant que juif, mais en tant qu'homme spirituel. Il est
impossible de dire qu'on a là tout bonnement un juif parmi d'autres qui plaide
pour les siens. Non, il s'agit d'un homme apostolique si proche du coeur de
Dieu, et connaissant si bien le coeur de Dieu, que son cri est l'expression du
coeur du Seigneur Lui-même. Et si les apôtres et les prophètes sont le
fondement de l'Eglise, si nous-mêmes nous sommes édifiés sur ce fondement-là ,
alors Dieu doit normalement s'attendre à ce que notre regard soit le même que
celui de Paul, que notre cri soit le même que le sien, que le coeur apostolique
de Paul soit aussi le nôtre, et que nous soyons aussi proches de Lui, le
Seigneur, que l'était Paul!
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Je vous en prie, ne
pensez pas que je prends ce sujet parce que je suis juif. Je le prendrais de la
même manière si j'étais un pygmée ! Si j'en parle, c'est parce que Dieu l'a
choisi. Parmi tous les facteurs qu'Il aurait pu choisir pour faire éclater Sa
gloire dans les derniers temps, Il a pris les plus malaisés, les plus
difficiles, les moins susceptibles de réussir. Voilà le choix de Dieu. En
effet, la question d'Israël est en réalité une grande question morale. C'est un
combat entre Dieu et les puissances des ténèbres, c'est le reflet de deux
sagesses et de deux voies morales inconciliables. Dieu veut faire une
démonstration éclatante à la face des principautés et des pouvoirs de l'air,
comme l'affirme Paul dans le chapitre 3 de l'Epître aux Ephésiens. En effet,
Dieu a tout créé en vue de cette manifestation par l'Eglise de Sa sagesse
infiniment variée. Autrement dit, il faut que les dispositions morales de Dieu
soient rendues manifestes pour les principautés et les pouvoirs de l'air; et le
verset qui suit dit que c'est là le dessein éternel de Dieu en Christ Jésus!
(Eph. 3:11)
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Et vous, bien-aimés,
qui êtes réunis dans cette petite pièce avec les enfants qui pleurent, les
chiens qui aboient et tout ce qui s'ensuit, vous êtes, vous, ce matin, au coeur
de toute cette question. Dieu peut-Il réussir une entreprise de cette
envergure-là , devant Ses ennemis de toujours, les principautés et les pouvoirs
des ténèbres, en Se servant du petit groupe que nous sommes? Il faut qu'Il y
parvienne, et avec la matière première dont Il dispose. C'est là tout le
mystère, c'est en cela que réside Sa sagesse: Dieu vient nous chercher sur le
tas de fumier et nous rend dignes de nous asseoir en compagnie de princes.
Lequel d'entre nous est exempt d'épreuves, de problèmes? Lequel n'a pas Ã
lutter, ne serait-ce que pour être un tant soit peu spirituel? Et pourtant
c'est à nous qu'incombe cette tâche extraordinaire.
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C'est en la menant Ã
bien que nous serons préparés pour notre destinée éternelle. Ecoutez-moi bien,
chers amis: il y a très peu de chrétiens, même parmi les meilleurs, qui
accordent la moindre attention aux choses éternelles, à la question de
l'éternité. A cause de la nature du monde et de sa sagesse propre, tout ce qui
est de ce monde concourt à fixer notre conscience sur le temporel: à nous faire
nous demander si nous avons bien mis l'eau à chauffer, si nous avons le
nécessaire pour ceci ou pour cela, si nous pourrons prendre des vacances, et
quelle sorte de personnage est celui-ci ou celui-là , etc, etc. Tout concourt Ã
nous enfermer dans un temps donné, un lieu donné, une culture donnée, et donc Ã
nous priver de ce prodigieux élan d'inspiration qui nous arracherait Ã
nous-mêmes si nous fixions notre attention sur le dessein éternel de Dieu.
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Voilà maintenant
trente et un ans que je suis chrétien. J'ai eu l'occasion de m'en rendre compte
dans le monde entier: il n'y a rien de plus affligeant qu'un christianisme
mort, devenu superficiel et mécanique. C'est pire que l'athéisme. L'un de vos
plus grands poètes, William Wordsworth*, n'a-t-il pas dit qu'il aimerait mieux
être un de ces païens "attendant que Prométhée revînt de l'océan" car
"nous dilapidons notre énergie à multiplier acquisitions et
dépenses..." Je ne me souviens pas des mots exacts, mais c'est un cri
signifiant que mieux vaudrait être des païens pleins de vie, épris de la
nature, attendant le retour de Prométhée, que des chrétiens répétitifs,
mondains, pris dans l'ornière du laisser-aller, ce qui est malheureusement le
cas d'une trop grande partie de l'Eglise. A mon avis, nous sommes condamnés Ã
demeurer dans cette condition affligeante tant que nous n'aurons pas pris Ã
coeur les desseins éternels de Dieu, car c'est là Son intention normative pour
Son Eglise. Nous prenons à coeur ces desseins éternels dans l'exacte mesure où
nous prenons à coeur Israël, car la question d'Israël est bien, en effet, Son
dessein éternel, Son mystère éternel. Elle est la manifestation de Sa sagesse
morale, et elle repose essentiellement sur le consentement des non-juifs à faire
des sacrifices pour les juifs. Cela ne va nullement de soi; cela va contre la
nature et contre la raison. C'est tout juste si nous sommes prêts à nous
sacrifier pour notre propre famille; alors pourquoi le ferions-nous pour ces
gens qui ne nous ont valu que des ennuis, nous portent sur les nerfs, et sont
l'objet de notre jalousie et de notre ressentiment? Consentir des sacrifices de
cette nature-là , c'est manifester la sagesse de Dieu, manifester chez des
non-juifs la victoire de Dieu, la manifester au travers de ces gens que Dieu a
retirés du fumier pour les faire asseoir parmi les princes. Si les non-juifs se
laissent emmener jusque-là , ils siègeront et règneront effectivement près du
trône divin avec le Seigneur, pendant le millenium et pour l'éternité.
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Voilà pourquoi cette
pensée de David Baron est tout à fait extraordinaire: "Les sentiments
exprimés par Paul ne sont pas de simples sentiments naturels..." Nous non
plus, nous ne saurions nous contenter de simples sentiments naturels, car si notre
affinité avec Israël se fonde sur ce qui nous est naturel, parce que les
Israéliens sont attachants, séduisants, parce qu'ils nous font penser à David,
ou parce que nous sommes allés en Israël et nous trouvons que c'est un pays
magnifique, ces sentiments-là ne feront pas long feu. Nous sommes au seuil des
derniers jours, et nous allons voir se déchaîner de tels conflits, de tels
élans d'oppositions anciennes, de telles tensions, que les réalités d'origine
naturelle ne nous suffiront pas.
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Voilà pourquoi les derniers
temps sont ceux de "la grande apostasie". A l'heure actuelle, on
rencontre déjà l'apostasie dans l'Eglise; qu'en sera-t-il donc lorsque la
situation se durcira, quand il y aura un prix à payer pour être chrétien, quand
notre foi nous vaudra l'opposition, la persécution? Pour l'instant, c'est
facile. Nous ne vivons pas ce que vivent nos frères de Chine, du Viet-Nam et
d'ailleurs. Mais le jour vient où l'esprit de l'anti-christ prévaudra dans le
monde entier. Alors, participer à une réunion comme celle-ci, ce sera peut-être
risquer notre vie. A tout moment, les policiers pourront venir enfoncer la
porte, car nous serons dans l'illégalité; en tout cas la société l'appelera
illégalité. Combien d'entre nous pourrons alors tenir bon? Comprenez-vous pourquoi
il est capital que notre foi ne repose pas sur les réalités naturelles ou
pseudo-spirituelles, sur une "spiritualité" artificielle qu'il faut
entretenir à coups de retrains ou de slogans? Il nous faut devenir de plus en
plus authentiques en Dieu.
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Paul n'exprime donc
pas là ses sentiments naturels; il parle en tant qu'homme en Christ.
Effectivement, l'expression "en Christ" est une des tournures
préférées de Paul. Je ne sais pas combien de fois il redit "en Christ, en
Christ"... Cette expression n'est aucunement une formule vide: elle est le
fondement de toute la vie apostolique de Paul. Il y a une vie en Christ que
Dieu met à notre disposition si nous nous identifions à la mort et à la
résurrection de Christ par le baptême: là se trouve, conformément à la volonté
de Dieu, la racine même de toute vie authentiquement spirituelle. Mais il
existe aussi une forme de christianisme qui permet d'adopter des principes, de
citer l'Ecriture, de chanter des refrains, tout en vivant essentiellement en
nous-mêmes et pour nous-mêmes: c'est une vie chrétienne selon la nature, et qui
devient alors une culture chrétienne. Depuis des générations, c'est peut-être
bien ce qui prévaut dans votre pays, aujourd'hui plus que jamais. Chaque fois
que cette nation a connu une action de Dieu grâce à des géants tels que Wesley,
Whitefield, ou Fox, des voix se sont élevées pour arracher les gens à un
christianisme où la foi n'était plus qu'une culture, et pour restaurer la foi
apostolique et prophétique dans toute sa plénitude, afin que l'Eglise vive de
la vie de Christ.
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Peut-être direz-vous:
"Mais, Art, comment en arrivons-nous à dégénérer au point de réduire la
foi à un simple phénomène culturel? "C'est parce qu'on n'exige pas assez
de nous. Les cultes deviennent anodins, et on peut prédire tout ce qui va se
passer dans les réunions dominicales. Mais le jour où vous prenez à coeur les
desseins éternels de Dieu, et en particulier la restauration d'Israël,
restauration à laquelle les puissances des ténèbres opposent une résistance farouche,
alors vous comprenez que vous êtes engagés dans un combat. C'est la guerre, et
vous êtes repéré. L'ennemi sait que vous savez. Il sait qu'il doit vous prendre
au sérieux, que vous n'êtes pas une de ces créatures anodines qu'il regarde
passer en baillant d'ennui. Souvenez-vous de la parole des démons: "Jésus,
nous le connaissons, et Paul aussi; mais vous, qui êtes-vous? " Les
puissances des ténèbres savent faire la différence entre ceux qu'il leur faut
craindre (ceux qui sont attachés aux desseins de Dieu) et ceux qu'ils peuvent
se permettre d'ignorer.
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Je veux l'affirmer ce
matin, le critère décisif consiste en ceci: ceux qui constituent une menace
pour les puissances des ténèbres sont ceux qui connaissent réellement les
fondements de la foi, ceux qui savent pourquoi nous avons été sauvés, ce à quoi
nous sommes appelés, et quelle mission doit devenir la nôtre afin que
s'accomplissent les desseins éternels de Dieu, afin qu'à la face des
principautés et des pouvoirs de l'air il y ait, au travers de l'Eglise, une
manifestation de la sagesse infiniment variée de Dieu. Ils savent que la raison
d'être de leur nation et de toutes les nations, de la nature et du cosmos, des
saisons, et de tout ce qui entretient la vie sur cette planète est tout
simplement de permettre à l'Eglise de manifester la sagesse infiniment variée
de Dieu à la face des principautés et des pouvoirs.
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Il faudrait un
séminaire de trois jours rien que pour commencer à faire justice à cet aspect
central, essentiel de la foi. Je vous recommande de relire Ephésiens 3. En
fait, toute cette Epître aux Ephésiens est de nature à pulvériser nos concepts
religieux; malheureusement, l'Eglise est passée à côté. Elle n'a pas pris cette
Epître au sérieux, mais l'a traitée comme un morccau de rhétorique rempli de
nobles sonorités, comme un discours de belle allure biblique, paraissant très
inspiré mais ne signifiant rien en fin de compte. Or cette Epître est d'une
profondeur incroyable! Quand nous commençons à prendre Dieu au sérieux afin de
mettre en pratique Sa Parole, quand nous nous rendons compte que notre but
premier, dans la vie, n'est pas notre carrière, notre famille, notre bien-être
physique, ni notre retraite, mais l'accomplissement des desseins éternels de
Dieu, alors nous nous tenons sur un territoire d'une toute autre nature.
L'ennemi voit cela, et nous sommes repérés.
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Qui donc consentira Ã
s'engager dans cette voie, en sachant pertinemment que cela va aggraver son
conflit avec les puissances des ténèbres? Qui acceptera d'entrer dans ce
conflit où il nous faut lutter, non contre la chair et le sang, mais contre les
principautés et les puissances de l'air, les autorités de ce monde de ténèbres?
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Remarquez bien qu'il
est écrit "nous luttons", et non pas "je lutte". C'est
l'Eglise dans son ensemble, en tant que Corps, qui est capable de lutter contre
les puissances des ténèbres. Ce n'est pas une affaire individuelle. Moi qui
suis américain, un occidental comme vous, je sais que nous sommes
individualistes à l'extrême. Tout notre système repose sur l'individualisme: on
dit par exemple que "charbonnier est maître chez soi", puis on émerge
de cet individualisme le temps d'un culte dominical, pour se hâter de s'y
replonger ensuite. Tant que nous conservons cette mentalité individualiste,
nous restons inefficaces pour le Royaume de Dieu. Que faut-il donc pour venir Ã
bout d'une habitude si profondément ancrée, pour briser la puissance séculaire
de ce préjugé historique et découvrir que l'Eglise est bien autre chose qu'un
culte le dimanche matin, un culte à notre convenance?
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Dieu nous appelle Ã
l'héroïsme apostolique dans l'Eglise; Il nous appelle à la dignité, à la
gloire; Il veut pour nous la récompense qu'Il donne à la vraie foi, cette foi
que nous avons perdue depuis des siècles dans la mesure où nous nous sommes
désintéressés de la question juive. Ce sont en effet deux choses qui vont de
pair: si vous avez perdu de vue les Juifs, si votre affection pour Israël est
purement sentimentale, alors vous avez perdu la foi apostolique. Tout au long
de l'histoire, on voit que ces deux questions sont liées.
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Paul ne parle donc pas
selon la nature, en tant que juif; il parle en tant qu'homme en Christ. Cela
veut dire qu'il y a pour nous un espoir: l'espoir de pouvoir parler comme Paul,
de vivre comme Paul, car nous aussi, nous pouvons être en Christ, avoir la pensée
de Christ, les dispositions de Christ, les capacités et la force de Christ.
C'est là le génie, le propre de la foi: Dieu nous a appelés à des choses qui
nous dépassent complètement. Mais nous qui sommes chrétiens depuis longtemps,
combien de fois, au cours de notre vie, avons-nous dit: "qui est suffisant
pour ces choses?" Il se peut que nous ayons réellement été suffisants.
Pour le degré de sanctification qui est à présent le nôtre, il se peut que nous
suffisions. Mais dès l'instant où nous faisons nôtres les desseins de Dieu,
nous ne suffisons plus. Alors ou bien nous demeurerons en Christ, ou bien nous
tomberons. Je veux vous encourager à croire qu'il y a en Christ une place qui
peut être la vôtre.
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Mais alors, il vous
faut renoncer à vous satisfaire de votre vie naturelle. Baron le dit bien, Paul
ne parle pas au nom de sa vie naturelle: c'est l'homme en Christ qui parle.
Cela veut dire qu'il nous faut consentir à abandonner ce dont nous dépendons
habituellement, notre confiance dans nos propres capacités naturelles, en
faisant confiance à Dieu, qui lorsqu'Il verra cette mort à nous-mêmes,
permettra à la résurrection de se manifester en nous et par nous. Je suis
convaincu que c'est ce qui se passe à l'instant même où je vous parle, depuis
le moment où j'ai ouvert la bouche tout à l'heure. En effet, pour ce qui est
des choses naturelles, j'ai passé une mauvaise nuit. Je suis resté debout
depuis trois heures moins le quart jusqu'à neuf heures, puis Ken a frappé à ma
porte. Je me sentais "dans le cirage", "à côté de la
plaque"; c'est presque mon état habituel, que cela me plaise ou non. En
effet, sur le plan naturel, je suis un homme robuste. Avant que je ne vienne Ã
Dieu, j'étais quelqu'un d'impressionnant. Mais le Seigneur ne me permet plus du
tout de réussir de cette manière-là : je ne réussis que dans ma faiblesse, quand
la force de Dieu vient la remplir. C'est humiliant, car on aime se confier en
ses propres capacités, son propre savoir-faire; mais le Seigneur dit:
"non, c'est Mon combat, Ma démonstration." La question se pose dans
les termes suivants: il y a des gens qui sont assez "insensés" pour
renoncer à cette confiance en eux-mêmes, à cette vie qui prend sa source dans
les capacités naturelles, y compris dans le domaine religieux. Alors, et c'est
là que la foi entre en jeu, ils croient que de cette mort à eux-mêmes jaillit
la vie de Christ, la nouveauté de vie, une vie d'une qualité toute autre. Si
vous faites ce choix, je peux vous garantir une chose, chers amis: même si
jusqu'à présent vous avez été timides, corrects et modérés en tout, désormais
vous entendrez sortir de votre bouche des choses qui vous étonneront
vous-mêmes. Cela se passera peut-être en public, ou face à face avec tel
individu: vous prendrez le taureau par les cornes comme jamais encore vous ne
l'avez fait, d'une manière qui ne vous ressemble pas. Vos prières auront une
autre tonalité: en effet il y a une différence entre une prière religieuse
pleine de bonnes intentions, et la prière qui procède de la vie même de Dieu.
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Jamais nous ne serons les agents du salut pour Israël dans les temps
de la fin, si ce n'est par notre vie en Christ. Et là , est-ce que vous ne voyez
pas le génie de Dieu, qui ne veut pas seulement la restauration d’Israël, mais
aussi notre transfiguration? Ce n'est pas suffisant pour Lui que nous soyons
des chrétiens corrects, respectables. Il a donné Sa vie dans un but plus grand
que cela: Il l'a donnée pour nous appeler à être formés en Lui, à être comme
Christ, à être des géants sur la terre, surtout en ces derniers jours où le
coeur des hommes défaillira lorsqu'ils verront ce qui va survenir sur la terre. Il a donné Sa vie pour que nous soyons des ilôts de santé
mentale, des gens remplis d'une foi telle que les circonstances extérieures ne
nous déprimeront pas et ne viendront pas à bout de nous; pour que nous soyons
établis dans la victoire de Christ. Cela, c'est bien autre chose que de crâner
pour se persuader qu'on a du courage. Quand les juifs verront cela, ils seront
bien étonnés.
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Hier soir j'ai dit
devant une assemblée arabe: "Si je suis là devant vous ce soir, c'est
parce qu'un jour, au plus fort d'une crise dans ma vie de juif athée, il y a de
cela trente et un ou trente-deux ans, j'ai vu la gloire du Dieu d'Israël en
tant que "Lumière des nations". J'ai vu cette gloire sur le visage
d'un non-juif. Pour un juif, il n'y a rien de plus puissant. Savez-vous comment
les juifs considèrent les nations, depuis toujours? Les avez-vous jamais
entendus prononcer le mot "goyim", comme s'ils crachaient par terre?
C'est le terme par lequel ils désignent les nations. J'ai raconté à ces gens
que lorsque ma mère (qui a maintenant quatre-vingt-onze ans) était écolière Ã
Londres (toute ma famille est d'origine anglaise) son professeur de natation,
une non-juive, lui disait à la piscine: "Si tu ne sais pas nager, alors tu
n'as qu'à couler, espèce de grosse juive". C'est ainsi que ma mère se
rappelle l'attitude anti-sémite de son professeur londonien. Il y a bien
longtemps de cela; pourtant, c'est encore avec agressivité qu'elle prononce le
mot "goyim", les non-juifs. J'ai grandi en entendant souvent cette
expression, "les goyim". Si je dépensais mon argent pour des
futilités, elle me disait "tu as une mentalité de goy. C'est comme cela
qu'ils font; ils ne mettent pas d'argent de côté, ils ne font pas attention
comme nous." En effet, il y a "eux", et "nous". Ces
frictions-là durent depuis des siècles. Savez-vous que les juifs furent
expulsés d'Angleterre, et expulsés de la ville de York vers 1215? Peut-être
ignorons-nous les détails historiques, mais l'esprit qui a suscité ces actions
est encore dans l'air, et nous l'avons absorbé avec le lait maternel. Entre
juifs et non-juifs, il existe une hostilité séculaire, et c'est en rapport
direct avec le plan de Dieu: en effet, quand les gens s'élèvent au-dessus de
cette hostilité naturelle, qu'ils soient juifs ou non-juifs, on est en présence
d'une manifestation de la sagesse divine. Des deux, Il a fait un seul homme
nouveau en Christ; Il a fait la paix. Quand on pense à cette hostilité séculaire,
c'est extraordinaire qu’Il ait accompli cela.
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Ce n'est qu'un
commencement: c'est le modèle, c’est un aspect d'un mystère plus vaste encore:
la réconciliation de toutes choses en Dieu, aussi bien au ciel que sur la
terre. L'oeuvre de la Croix fut une
oeuvre de rédemption, une oeuvre de réconciliation; c'est notre réconciliation
avec Dieu, notre réconciliation avec nous-mêmes, notre réconciliation avec
notre ennemi naturel, juif ou non-juif; avec lui nous ne formons plus qu'un
seul homme nouveau. Voilà un modèle pour le monde, afin que toutes choses,
au ciel et sur la terre, soient réconciliées avec Dieu. Voilà le salut; cela va
plus loin que la question : "Comment puis-je être sauvé?" ou bien
"Etes-vous sauvé, frère?" Nous avons réduit le salut à une petite
formule, une petite denrée bon marché, et nous passons à côté de la grandeur de
l’oeuvre accomplie par Dieu dans la mort, l'ensevelissement, la résurrection et
l'ascension de Jésus-Christ.
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Paul parle donc
"en Christ" comme un homme dont tout l'être est renouvelé et
illuminé; comme un homme qui au moment où il écrit, est conscient d'être dirigé
par l'Esprit de Dieu. Le cri de Paul, c'est le cri de Dieu Lui-même. Paul ne
parle pas comme juif, mais comme un de ces israélites "en qui il n'y a
point de fraude". Il parle en tant qu'apôtre inspiré; Dieu voudrait que
nous parlions en tant que peuple apostolique inspiré, et qu'en ce faisant nous
ayons en Lui la vie, le mouvement et l'être. Toute notre vision de la foi et de
l'Eglise doit être considérablement élargie, pour être alignée sur les
intentions originelles de Dieu, car elle a dégénéré pour devenir une formule,
une culture, un petit à -côté dominical.
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Et le monde aime qu'il
en soit ainsi.
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Notes
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Le retour glorieux du
Christ à la fin des temps en vue de l'établissement définitif du Royaume de
Dieu
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Whitechapel: quartier
situé à l'est de Londres.
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Wordsworth: poète
anglais très connu, appartenant à la première génération du romantisme, et qui
vécut de 1770 à 1850.
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http://www.latrompette.net/
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