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Beaucoup ont déjà sa « marque » dans
leurs actions (la main) et dans leurs schémas de pensée (le front), mais
combien en sont conscients...
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Quelle « marque » ?
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Il existe actuellement une catégorie de
chrétiens qui cherchent absolument à découvrir quelle sera cette fameuse «
marque de la Bête » qui va être posée « sur le front ou sur la main » (Apoc. 13
: 14-18.). Il le font avec la louable intention de pouvoir discerner ce qu'ils
pensent être un « objet » dangereux, puisqu'il serait capable de leur faire
perdre leur salut. Ils s'imaginent qu'il suffirait de refuser de le porter pour
avoir droit Ă la vie Ă©ternelle.
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Mais est-vraiment ce que la Bible nous
en dit ? Suffirait-il vraiment d'accepter -ou de refuser- de porter un objet ou
une « marque », pour perdre son salut ou le conserver? N'y a-t-il pas des
choses bien plus sérieuses et plus profondes à comprendre dans ce texte
prophétique ? Un code-barre ou une puce électronique feront-ils vraiment la différence
concernant notre destinée éternelle ?
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J'ai bien peur qu'en recherchant des
éléments concrets et scientifiques concernant la « marque de la Bête », on ne
perde le sens de la vision spirituelle qui est inscrit dans ces Lignes
Inspirées. Pour sonder plus profond que la surface des choses, il est donc
intéressant de revenir au vocabulaire biblique et au sens des mots employés.
Car le vocabulaire employé par le livre de l'Apocalypse et en référence
constante aux autres livres prophétiques écrits avant lui.
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Les livres de la Nouvelle Alliance ont
été écrits en référence continuelle aux annonces prophétiques qui les ont
précédés. C'est à dire que les concepts et le vocabulaire de l'Ancien Testament
sont la source des Ă©crits du Nouveau Testament. Lorsque l'Apocalypse nous parle
d'une « marque » en précisant qu'elle sera « sur le front ou sur la main »,
c'est comme s'il nous disait : « regardez
ce que dit l'Esprit éternel à propos de la main et du front chez les témoins
qui m'ont précédé ».
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Un « signe » sur « la main et le front
».
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Il est important de savoir que cette
expression est employée précisément à propos de la Pâque dans le livre de
l'Exode (13 : 8-9) :
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« Tu
feras en ce jour un récit à ton fils, en disant : C'est à cause de ce que
l'Éternel a fait pour moi, lorsque je suis sorti d'Égypte. Ce
sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux,
afin que la loi de l'Éternel soit dans ta bouche ; car c'est d'une main
puissante que l'Éternel t'a fait sortir d'Égypte. »
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... et à propos du « plus grand
commandement » dans le livre du Deutéronome (6 : 4-9) :
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« Écoute,
Israël ! L'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est un. Tu aimeras l'Éternel, ton
Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces paroles
que je te donne aujourd'hui seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils
et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand
tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un
signe sur ta main, et elles seront comme des fronteaux entre tes yeux.
Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. »
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... et Ă©galement en rapport avec la
pratique de toute la Loi et en particulier concernant l'adoration d'un seul
Dieu:
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« Mettez
dans votre coeur et dans votre âme ces paroles que je vous dis. Vous
les lierez comme un signe sur vos mains, et elles seront comme des fronteaux
entre vos yeux. Vous les enseignerez Ă vos enfants,
et vous leur en parlerez quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en
voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » (Deut. 11: 18-19.)
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Dans ces trois enseignements, nous
comprenons bien que ce « signe » ne concerne pas un objet mais un principe et
qu'il est à pratiquer et à mettre « dans votre coeur et dans votre âme ». Même si
certains pharisiens littéralistes en ont fait des phylactères qu'ils
s'attachent de façon concrète aux poignets et au front, n'oublions pas que le
Christ a réprimé cette façon hypocrite d'afficher sa vie de croyant (Mat. 23:
5.). Il est intéressant de savoir que le mot « phylactère » est tiré d'un verbe
grec qui signifie « garder », ou « observer », ou « pratiquer ». Ceux qui
affichaient ainsi ces « signes visibles » voulaient montrer de façon
ostentatoire et uniquement symbolique qu'ils Ă©taient les observateurs et les
gardiens de la Loi. Alors
que pour l'Écriture il s'agissait plutôt de garder dans son coeur et ses
pensées (le front) et dans ses actions (la main) l'oeuvre de salut de Dieu et
la direction spirituelle qu'Il avait laissé.
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En effet, si nous reprenons ces trois
références à la main et au front, nous remarquons que la première est en
rapport avec la transmission du souvenir de la liberté retrouvée grâce au sang
de l'agneau lors du sacrifice de la Pâque (Ex. 13: 8.), alors que la deuxième
référence est en rapport direct avec la conservation (et également la
transmission) du souvenir du « plus grand commandement » (Deut. 6: 4.). La
troisième faisant la synthèse des deux premières en abordant leurs conséquences
(bonnes ou mauvaises selon l'attitude adoptée). Lorsque nous savons que la
transmission d'un savoir chez les hébreux ne passait pas uniquement par des
paroles théoriques, mais également par des actes pratiques, nous comprenons
mieux ce que ce « signe » signifie. C'est encore plus parlant lorsque nous
allons à la racine hébreu du mot « signe », qui signifie « accepter », «
consentir », « être en accord ».
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RĂ©sumons. Dans le contexte de ces trois
références hébraïques à « la main et au front », le « signe » en question est
donc l'acceptation et la transmission d'une œuvre de libération, ainsi que de
la soumission aux commandements divins. Lorsque cette expression Ă©tait
employée, les juifs comprenaient donc qu'il était question d'acceptation et de
transmission d'une croyance.
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En sondant l'Exode et le Deutéronome,
nous pouvons constater qu'il n'est pas question de signes concrets (phylactères
et compagnies), mais d'une image de principes spirituels. Et c'est encore le
cas dans le dernier livre de la Bible. Il est possible qu'il y ait Ă©galement un
accomplissement physique, mais ce n'est pas Ă ce moment lĂ que que nous
pourrons nous prémunir contre la séduction. Il est impératif de le faire en
amont. Car le « signe » visible ne sera que la confirmation de l'état du coeur.
Les gens ne seront pas
perdus parce qu'ils accepteront « le signe de la Bête », mais beaucoup plus
logiquement parce que leurs pensées ou leurs gestes seront en phase avec le
règne de ce pouvoir tyrannique, et qu'ils ne verront aucune raison de refuser
d'afficher publiquement ce moyen d'Ă©change financier indispensable...
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Le combat du chrétien ne consiste
donc pas à se prémunir contre ce « signe » mais à marcher par la foi en
nouveauté de vie, par le moyen du renouvellement de notre compréhension (Rom. 6 : 4 et 12 : 2.). Si nous sommes attentifs à la direction de l'Esprit et que notre
conscience n'est pas étouffée, nous seront en mesure de « résister dans le mauvais jour après avoir tout surmonté. » (Eph. 6.)
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Il me semble que c'est dans cette
optique que nous pouvons chercher à sonder le sens spirituel de la « marque de
la Bête » dont nous parle le livre de l'Apocalypse. Ne nous égarons pas dans la recherche
de la forme physique que prendra Ă©ventuellement ce signe, mais cherchons plutĂ´t
à en comprendre les enjeux spirituels, afin de ne pas être entrainés dans le
courant unanime qui l'adoptera comme signe visible de son acceptation de
l'adoration de la « Bête » et de la mise en pratique de ses commandements.
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Le livre de l'Apocalypse amène un
nouvel élément, qui est l'aspect commercial. Car cette « marque » là a une utilité
très pratique, elle concerne le commerce, l'échange de bien et de valeurs.
C'est écrit très clairement:
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« Et
elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves,
reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne
pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la Bête ou le nombre de
son nom. C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le
nombre de la Bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent
soixante–six. » (Apoc. 13: 16-17.)
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Je ne vais pas me livrer ici Ă ce
calcul, mais nous pouvons néanmoins constater que les seules références au
nombre six cent soixante–six que nous ayons dans l'Ancien Testament, concernent
la quantité de talents d'or que Salomon importait chaque année (1 Rois 10: 14 –
2 Chr. 9: 13.) et aussi un dénombrement des fils d'Adonikam (nom qui signifie «
un seigneur s'est levé ») dans Esdras 2: 13. Là encore nous avons les « deux ou
trois témoins » que l'Écriture nous demande (Deut. 19: 15 – Mat. 18: 16 – 2
Cor. 13: 1.)
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Si nous reprenons ces éléments, nous
voyons donc que: « un seigneur s'est levé
», qui prendra le contrôle de l'économie mondiale et qui voudra être servi
comme on sert une divinité. Ceux qui refuseront de participer à ce « culte économique » seront mis à mort sur ordre de « l'image de la Bête ».
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« Elle
séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné
d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une
image à la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait. Et il lui fut
donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et
qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués.
» (Apoc. 13: 14-15.)
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Ce n'est pas le refus de la « marque
» qui sera la cause de mise à mort, mais bien le refus de servir la « Bête »,
c'est Ă dire le refus d'accepter son esprit. Le refus de penser (le front) et
d'agir (la main) selon ces schémas de pensée économiques et marchants.
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Qu'est-ce que l'Ancien Testament peut
nous apprendre à propos du sens spirituel de la « Bête »?
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- Le livre de Job nous parle de la BĂŞte
comme d'une entité puissante que les hommes ne peuvent pas dominer, ni
contrĂ´ler (Job chap. 40 et 41.). Louis Segond traduit maladroitement par
«hippopotame» et «crocodile», mais il est question en hébreu de « Béhémoth »
(la « Bête ») et du « Léviathan », ce qui se voit facilement au travers de la
description qui en est faite et qui ne correspond absolument pas aux habitants
naturels des eaux du Nil ou de l'Euphrate.
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- Le livre de Daniel nous parle
d'empires représentés par des bêtes, ce qui nous ouvre une piste intéressante.
Ces entités incontrôlables formeraient donc des empires incontrôlables et le
dernier d'entre eux sera « différent de
tous les autres » (Dan. 7: 9.):
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« Il
me parla ainsi: Le quatrième animal, c’est un quatrième royaume qui existera
sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre,
la foulera et la brisera. »
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Les royaumes précédents géraient des
portions de la terre, le dernier empire la dominera en entier, la dévorera, la
foulera et la brisera.
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N'est-ce pas la description mĂŞme de l'empire Ă©conomique mondial qui est en train de se mettre en place? Qui remplit
pratiquement toute la terre, la dévorant, la polluant et finissant carrément
par la détruire (Apoc. 11: 18.)... Voilà donc la « Bête » qui étend sa
domination sur le monde et qui mettra Ă mort ceux qui ne la serviront pas. Qui
établit son empire par « la libre circulation des personnes et
des biens » en prenant
son Ă©co au passage et qui s'enrichit par l'ampleur de son trafic.
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L'Ancienne Alliance nous donne des «
types », des images de ce combat entre deux « règnes » (1 Cor. 10: 6 et 11.).
Celui des « marchants » (« cananéen » est synonyme de « marchant ») qui sont
éliminés par un peuple de bergers (Israël).
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Pour approfondir cette image des «
marchants » et bien comprendre quel est la nature du conflit, voire ici :
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http://blog-porte-parole.blogspot.com/2010/02/le-regne-du-don_27.html
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L'avertissement du Seigneur
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Notre Seigneur JĂ©sus Christ lorsqu'Il
était parmi nous, nous a laissé des mises-en-garde concernant cet empire. En
particulier ici:
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« Nul ne peut servir deux
maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et
méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. » (Mar. 6: 24 – Luc 16: 13.)
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Ces deux avertissements du Christ sont
insérés dans un contexte de rapport à l'argent, en particulier sur l'illusion
de sécurité qu'il prétend procurer. Et le Fils de Dieu nous montre que ce
rapport d'intérêt est semblable aux relations faussées que nous établissons
avec la Divinité pour en obtenir quelque chose, alors que tout est déjà donné.
Selon Lui, il s'agit réellement d'un culte rendu au principe du commerce, et
pas simplement d'un point d'appui sécurisant qui serait amassé pour les temps
difficiles. Il me semble qu'il serait bien de se laisser sonder par ses
Paroles, car elles ont un travail thérapeutique à effectuer en chacun de nous,
pour nous amener dans la bonne direction, de façon à travailler à établir le
règne qui «subsistera éternellement» après avoir brisé et anéanti toutes les
dominations, humaines et bestiales.
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« Dans
le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un Royaume qui ne sera jamais
détruit, et qui ne passera point sous la domination d’un autre peuple; il
brisera et anéantira tous ces royaumes–là , et lui–même subsistera éternellement.
» (Daniel 2: 44.)
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Guerre entre deux règnes.
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Il y aura donc cohabitation entre ces
deux royaumes opposés, jusqu'à ce que le Règne de Dieu s'établisse «sur la
terre comme au ciel».
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La leçon que j'ai retiré de cette
étude, c'est que nous avons à faire un choix entre deux façons de rendre un culte. Où une façon désintéressée, qui a
compris par la foi que nous avons déjà accès aux promesses de Dieu (voir Matthieu 6 et Luc 16.); ou alors
une façon intéressée (une relation marchande) où nos actes et nos pensées sont motivés par l'intérêt
que nous pourrons en retirer.
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Si nous ne marchons pas par la foi
mais dans la crainte, si nous n'avons pas confiance dans les trésors d'amour et
de sagesse du Dieu Eternel qui prend soin de ses enfants, nous courrons le
risque de nous laisser peu à peu entrainer à «servir la créature au lieu du
Créateur» (Rom. 1: 25.),
et nous serons malheureusement alors mûrs pour recevoir le cadeau empoisonné
que nous apportera « l’adversaire qui s’élève au–dessus de tout ce qu’on
appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se
proclamant lui–même Dieu. » (2 Tess. 2: 4.).
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Ceux qui auront servi les divinités
de l'acquisition de la richesse et la pensée commerciale du donnant-donnant,
recevront donc la « marque » de leur maître. Il ne sera plus temps de la refuser à ce moment là ,
puisque leur vie et leur coeur témoigneront contre eux qu'ils sont vraiment les
serviteurs de celui qui finit par faire haïr le Dieu Éternel. Vu sous cet angle
là , les recherches sur la nature physique de la « marque de la Bête », ne
présentent plus beaucoup d'intérêt, car c'est bien en amont que se passeront
les décisions vitales.
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Ce qui est important, c'est de prendre
le temps maintenant de nous Ă©prouver nous-mĂŞmes pour savoir si nous sommes
vraiment et uniquement dans la foi (1 Cor. 12: 5.), ou si nous cherchons
parallèlement des points d'appui dans les biens terrestres et dans les
investissements « rentables ». Si nous servons deux maîtres, nous finirons par
être entraînés dans la haine. N'ayons donc pas un coeur partagé!
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(Ă suivre...)
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Jean-Luc B
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Source :
http://blog-porte-parole.blogspot.frÂ
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