Dans sa première lettre aux
Corinthiens, Paul s’adresse «à l’église de Dieu… à ceux qui ont été sanctifiés
en Jésus-Christ (pas seront)… à ceux qui ont été comblés de toutes les
richesses concernant la parole et la connaissance» (1:2,5). Nous savons qu’il y
avait des problèmes à Corinthe, des divisions dues à une attitude puérile
(chacun avait son prédicateur préféré), une attitude d’orgueil en rapport aux
dons, un manque de discernement spirituel (une tolérance d’un péché terrible).
Pourtant, l’apôtre considère cette assemblée comme une église, la manifestation
locale du peuple de Dieu.
        Lorsqu’il
combat la tolérance du péché au sein de cette église, il leur rappelle quelle
est l’essence même de la vie chrétienne. Pour ce faire, il utilise l’image de
la Pâque : «Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte
nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé.
Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice
et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité»
(1 Corinthiens 5:7,8 ; lire Exode 12:1-20 pour l’arrière-plan).
Christ,
notre Pâque, a été immolé
Cette vérité est au centre de
l’argumentation de Paul. La Pâque était la grande fête annuelle du peuple
d’Israël. L’Éternel l’avait instituée pour leur rappeler leur délivrance du
pays d’Égypte.
        Jacob
et toute sa famille étaient descendus en Égypte retrouver Joseph à cause d’une
famine en Canaan, et Pharaon les avait accueillis. Puis d’autres monarques
avaient suivi Ă la tĂŞte de l’Égypte, et avaient rĂ©duit les IsraĂ©lites Ă
l’esclavage pendant 400 ans, avant que Dieu suscite son serviteur Moïse.
L’Éternel n’a pas oublié son alliance et ses promesses faites aux pères, et il
délivre son peuple après avoir envoyé dix plaies sur le pays d’Égypte. La
dixième est la délivrance : l’ange de la destruction met à mort tous les
premiers-nés des Égyptiens, mais il épargne (il passe au-dessus) les familles
israélites.
        Pourquoi
? Parce que l’Éternel a déclaré que le moyen de salut est le sang d’un agneau
mâle, sans défaut, appliqué sur les montants et le linteau des portes de toute
maison israélite.
        LĂ
où il n’y a pas de sang, il y a la mort et la destruction,
        LĂ
où le sang est aspergé, il y a le salut et la délivrance de l’esclavage.
        L’agneau
devait être parfait, sans défaut, pris du milieu du troupeau, et
Mis
Ă mort (par une mort
violente).
Son sang devait être badigeonné et sa
chair mangée. C’est par ce sang que le peuple était délivré du pays d’Égypte (Exode
12).
        L’Égypte est une image du monde. C’est
un monde idolâtre qui se détourne du seul vrai Dieu pour servir des inventions
humaines. Mais Dieu le condamne (Exode 12:12). C’est un monde où l’homme est
esclave de sa nature pécheresse, de la tendance naturelle qu’il a à se
détourner de Dieu, à refuser de rechercher sa face. L’Écriture dit qu’il n’y a
pas de juste, pas même un seul. Nul ne cherche Dieu… Tous ont péché… (Romains
3)
        La délivrance est le salut que Dieu
accomplit en Jésus-Christ. Christ est l’Agneau de Dieu, ce que l’apôtre
souligne en disant : Christ est notre Pâque :
        Il
est pur, parfait, sans péché – conçu par l’Esprit Saint dans le sein de la
vierge Marie, il n’a pas hérité notre nature pécheresse,
        Il
est pris du milieu du troupeau. Venu dans le monde en tant qu’homme, né sous la
loi comme les autres, il est semblable Ă nous en tous points, mais sans
commettre le péché,
        Il est mis à mort, crucifié. Il subit
une mort violente afin de libérer des esclaves du péché.
Cette
délivrance s’opère par le moyen de la foi en Jésus-Christ.
Les Israélites placèrent leur
confiance dans ce sang badigeonné sur les poteaux et le linteau de leur
demeure, ce sacrifice exigé par Dieu : chaque famille devait se l’approprier,
        C’est
uniquement «en Christ», unis à Lui
par la foi, que nous sommes libérés de l’esclavage du péché, dégagés de sa
domination et libres de toute condamnation (Romains 8:1). Paul exprime cela par
les mots «notre Pâque». Christ n’est pas «la Pâque», mais «notre Pâque». Une
relation personnelle unit le croyant au Seigneur JĂ©sus-Christ.
La
position du croyant
Selon Exode 12:15, tout le levain
devait disparaître de la maison. À l’époque, on gardait d’une semaine sur
l’autre un morceau de pâte fermentée qu’on ajoutait à la nouvelle pâte. Par le
levain qu’il contenait, ce morceau de pâte faisait ainsi lever tout l’ensemble.
        Mais
cela s’arrête lors de la libération du pays d’Égypte, car la Pâque est un
nouveau départ. Le levain représentait leur vie d’esclavage. La nouvelle pâte
parle de la vie de liberté.
        C’est
un parallèle avec la vie du croyant. Celui qui appartient à Christ ne s’est pas
contenté de tourner la page. Ce n’est pas un cadavre qu’on a habillé d’un
vêtement neuf, mais une nouvelle créature ! Il n’est pas simplement réformé, il
est transformé !
        Cela
se fonde uniquement et entièrement sur l’œuvre de Jésus-Christ sur la croix.
        Le
sang badigeonné sur les montants a épargné le jugement et la mort aux
Israélites, et ils sont libres à cause de ce sacrifice. Le croyant est sauvé de
la condamnation et libéré de l’esclavage du péché par le sang de Jésus-Christ
qui a été versé à Golgotha. C’est ce que Paul affirme ici au v.7 : Vous êtes
sans levain car Christ notre Pâque a été immolé.
        Ceux
qui croient en Jésus-Christ sont une nouvelle pâte, une nouvelle création, les
choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles. Ils sont
nés de Dieu, ils possèdent la vie de Christ. «Ce n’est plus moi qui vis, c’est
Christ qui vit en moi» (Galates 2:20).
        Il
l’a déjà dit en 1:2 : vous avez été sanctifiés en Jésus-Christ. Vous êtes
saints, Jésus a été fait pour nous sanctification. Vous êtes libres, vous
n’êtes plus esclaves du péché, vous n’avez plus à craindre la condamnation, parce
que Christ, notre Pâque (avec qui vous avez une relation personnelle) a été
immolé.
        Christ
affranchit le croyant de l’esclavage parce qu’il paie la rançon de son péché et
écrase la tête du serpent qui le tenait en esclavage. Cet homme n’est pas partiellement
mais réellement libre. Il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en
Christ, parce que Christ a bu la coupe de la colère de Dieu jusqu’à la dernière
goutte.
        Notre position nouvelle ne dépend que de
JĂ©sus-Christ et de son Ĺ“uvre. Il est
notre sanctification.
     Qu’en est-il de la vie à laquelle le
croyant est appelé à vivre ? Ce sera le thème de la seconde partie de cette
Ă©tude.
Philip Hynes
A suivre
Source : https://echosdelaverite.wixsite.com