Comment donc les faux prophètes s'y
prennent-ils pour introduire dans l'Eglise leurs fausses doctrines et
expériences extrabibliques ? L'apôtre Pierre, dans sa seconde épître (ch. 2 v.
1-3), nous révèle la ruse et la tromperie de ces hommes pour séduire les
chrétiens et leur faire accepter de telles hérésies. Voici ce qu'il déclare :
«Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous
de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le
maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les
suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée Ã
cause d'eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles
trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine
ne sommeille Joint» (2Pier. 2 : 1-3).
Pierre les a appelé «faux
prophètes». Le mot grec est pseudo prophètes. Pseudo (faux) décrit quelque
chose qui est «faux, de la frime, une farce, m mensonge». Le mot «prophète»
vient du grec propheteia et est composé de pro et phiemi qui veulent dire
ensemble «parler devant, parler de la part de, parler à l'avance». Ainsi ce mot
«prophète» propheteia veut dire 1) parler devant, 2) parler de la part du
Seigneur, 3) parler à l'avance.
Lorsque ces deux mots (pseudo et
prophètes) sont ensemble, nous découvrons ce que Pierre voulait dire, en les
utilisant. Les «faux prophètes» sont en fait des prophètes trompeurs, menteurs
et qui prétendent être quelque chose qu'ils ne sont pas en réalité. Ils
mélangent donc leurs propres révélations avec celles de Christ, et n'apportent
pas un message entièrement conforme à la Parole de Dieu. Ils parlent de la part
de Dieu, alors qu'en réalité, ils se prêchent eux-mêmes et deviennent les
porte-parole de l'ennemi.
Quelles sont donc les ruses qu'ils
emploient pour introduire leurs hérésies dans l'Eglise et quelles sont les
conséquences tragiques de celles-ci dans leur propre vie ? L'apôtre Pierre
parle de sévères jugements de Dieu à l'encontre de ceux qui ont trompé et
séduit des chrétiens. Le chemin de ces faux prophètes conduit lentement, mais
sûrement, vers la ruine spirituelle. Considérons donc attentivement leurs
voies, leurs manœuvres, leurs fourberies et leurs perfidies, afin de ne pas
tomber dans leurs pièges. L'apôtre Pierre nous révèle d'une manière précise six
vérités cachées à leur sujet.
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1er
PIEGE : «Ils introduisent l'erreur de façon camouflée...»
L'apôtre Pierre nous révèle comment
ces faux prophètes opèrent réellement. Il dit que ces hommes : «introduiront
des sectes pernicieuses» (2 Fier. 2:1). Arrêtons-nous à la première partie de
ce verset: «ils introduiront...». Ce verbe nous révèle exactement comment ces
hommes apportent leurs fausses doctrines dans l'Eglise. Nous avons là leur mode
d'opération.
Le mot «introduiront», en grec
pareisago, nous donne l'idée d'introduire quelque chose d'une manière «secrète»
et «clandestine». Nous avons ici la description de quelqu'un qui, en
s'introduisant, amène quelque chose qu'il cache. Pareisago est formé de trois
mots grecs, para, eis et ago. Para veut dire «à côté de» et exprime quelque
chose qui est très près. Eis veut dire «dans» et nous donne une idée
«d'infiltration». Le troisième mot ago veut dire «j'apporte». L'idée est donc
«d'introduire quelque chose de caché que l'on garde secrètement très près de soi».
Le mot para indique donc que ces
faux prophètes tiennent leur doctrine particulière bien «cachée», afin que
personne ne puisse la voir. Nous avons là l'image de quelqu'un qui introduit
secrètement quelque chose dans l'église, sans que personne ne s'en aperçoive.
Ces faux prophètes savent que s'ils
introduisaient leur «nouvelle révélation» tout de suite, ils seraient
immédiatement rejetés, eux et leur «révélation». C'est la raison pour laquelle
ils gardent leur erreur bien «cachée», attendent le moment propice pour
l'introduire, et pendant ce temps d'attente, cherchent à gagner la confiance
des responsables comme des membres de l'église.
Le mot para indique aussi que ces
faux prophètes font un mélange subtil de la vérité et de l'erreur. C'est
précisément en faisant un tel amalgame, qu'ils arrivent à tromper leur
auditoire et à produire une certaine confusion dans les esprits. Ainsi, en
plaçant la vérité «tout près de» l'erreur, ils rendent cette dernière plus
agréable à entendre, tout en lui donnant une «apparence» de vérité.
Très souvent, ces faux prophètes
n'utilisent d'ailleurs que peu de versets bibliques dans leur message. Ils
parlent plutôt de leur «révélation», leur «nouvelle onction» ou «expérience
surnaturelle», et cela surtout dans le but d'impressionner les chrétiens et de
leur faire accepter ces «nouveautés». Pour justifier ce qu'ils disent ou ce
qu'ils pratiquent, et quand cela les arrange, ils adoptent une mauvaise méthode
d'interprétation biblique en prenant souvent des textes hors de leurs contextes.
Après une grande réunion, un certain
faux prophète se tournant vers un ami, lui dit : «Ce soir, est-ce que j'ai
utilisé assez de textes bibliques pour rendre ma nouvelle révélation acceptable
à la foule ?» Voyez-vous, l'important pour lui n'était pas la fidélité à la
Parole de Dieu. Ce qui comptait à ses yeux, c'était plutôt de savoir s'il avait
rendu acceptable et crédible sa «nouvelle révélation». Un tel procédé est tout
spécialement dangereux pour les nouveaux convertis qui ne sont pas encore capables
de discerner la vérité de l'erreur.
Si les dirigeants de nos églises ne
prennent pas au sérieux la grande responsabilité qui leur incombe de «prendre
garde à eux-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit les a
établis surveillants» (Actes 20 : 28), alors l'erreur fera d'énormes dégâts,
voir même un mal irréparable dans l'Eglise.
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2ème
PIEGE : «Ils introduiront des sectes (hérésies) pernicieuses...»
Observons maintenant ce que ces faux
prophètes «introduisent en cachette» dans l'Eglise. Pierre en parlant d'eux,
déclare : «qu'ils introduiront des sectes pernicieuses...» Le mot «pernicieux»,
en grec apoleia, veut dire «destruction, dépérissement, pourriture ou ruine».
Le mot «secte» vient du grec
hairesis et signifie littéralement «choisir». Il signifiait simplement une
ligne de conduite qu'une personne avait «choisie» de suivre pour elle-même.
Petit à petit ce mot a changé de sens, et Paul dans Galates 5 : 22, le
considère comme une œuvre de la chair, et le place dans la même catégorie que l'idolâtrie,
la magie, les querelles, les jalousies, l'envie, l'ivrognerie etc. Ainsi, ce
mot «secte» commençait à signifier bien plus qu'une «forte opinion» ou «un
choix personnel» : il signifiait une croyance en une expérience qui n’a pas de
fondement biblique.
Du temps de Pierre, le fait de
croire n'importe quelle révélation ou expérience surnaturelle et extrabiblique
devenait si sérieux que ce mot «secte», en grec hairesis, dans 2 Pier. 2:1,
avait changé de sens et avait pris celui d'une foi totalement incompatible avec
les vérités fondamentales des Ecritures.
De plus, l'apôtre appelle ces sectes
(hérésies) «pernicieuses». Nous venons de voir la signification de ce mot. En
les joignant, Pierre veut nous donner l'avertissement suivant : «si vous passez
tout votre temps à rechercher de nouvelles révélations, expériences, onctions,
visions, sensations, etc.. sans fondement scripturaire, toutes ces choses ne
vous feront en aucun cas grandir spirituellement. Bien au contraire, vous
expérimenterez tôt ou tard dans votre vie chrétienne «ruine, destruction et
dépérissement».
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3ème
PIEGE : «Plusieurs les suivront...»
Ces faux prophètes séduits
eux-mêmes, séduisent malheureusement aussi beaucoup de chrétiens. Pierre dit :
«Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions et la vérité sera calomniée Ã
cause d'eux». Remarquons ce qui est écrit : «Plusieurs les suivront...». Le mot
«plusieurs» en grec hoipolloi parle de «masses» ou de «multitudes» de gens.
Quelle tragédie lorsque des multitudes de chrétiens suivent aveuglément et sans
aucun discernement, des leaders ou un mouvement, si important soit-il !
Ces faux prophètes blessent de
nombreux chrétiens, et pourtant beaucoup d'entre eux les suivent, parce qu'ils
sont très habiles pour les entraîner derrière eux. Toutefois, ces chrétiens ne
suivent pas vraiment ces hommes, mais plutôt leurs styles de vie, car il est
écrit que «plusieurs les suivront dans leurs dissolutions». Ils sont donc si
attirés par la façon de vivre de ces faux prophètes, que Pierre utilise le mot
«suivront», en grec exakouloutheo, et qui veut dire littéralement «suivre avec
l'idée de faire la même chose». Et ils les suivront en quoi : «dans leurs
dissolutions». Dissolution vient du grec aselgeia, et comprend l'idée de
quelque chose «d'excessif», «de démesuré», ou «d'éhonté».
Pour des raisons étranges que le
disciple du Seigneur lui-même ne peut pleinement expliquer, il est
malheureusement vrai que, plus un serviteur de Dieu a une vie ou un ministère
étrange ou excentrique, plus certains chrétiens sont attirés par lui. Personne
ne peut attirer une grande foule aussi rapidement qu'un exalté ou un fanatique.
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4ème
PIEGE : «Ils trafiquent au moyen de paroles trompeuses...
L'apôtre Pierre continue : «Par
cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses».
L'expression «paroles trompeuses» est aussi très importante dans ce verset.
Elle vient du mot grec plastos, d'où nous avons notre mot «plastique».
Originellement, le mot plastos était utilisé pour illustrer l'acte par lequel
on moulait de l'argile ou de la cire dans une forme spéciale. Il désignait
aussi une «contrefaçon» comme celle d'une œuvre d'art, d'une signature ou d'un
billet de banque. Ceci révèle que ces faux prophètes n'étaient pas innocents
dans leur comportement.
S'il est impossible de «contrefaire»
une œuvre d'art, sans le faire sciemment, il est aussi impossible «d'imiter» la
signature d'une autre personne, sans être conscient de violer ses droits et de
la tromper. Il est également impossible de «falsifier» involontairement un billet
de banque. Faire de telles choses, sans intention volontaire de tromper, est
tout simplement impossible.
Aucun mot ne pouvait être plus
approprié que «plastos» pour exprimer une telle pensée. En effet, le plastique
peut être courbé ou tordu, de même ces faux prophètes et faux docteurs tordent
eux aussi les Ecritures, dans le seul but de rechercher avant tout, leurs
propres intérêts.
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5ème
PIEGE : «Par cupidité, ils trafiqueront...»
L'apôtre Pierre nous donne ici la
raison pour laquelle ces hommes nous apportent toutes ces «nouveautés». Il dit
que c'est à cause de leur «cupidité». Le mot grec est pleonexia et veut dire
«désirer plus et toujours plus». Dans un certain sens, il est tout à fait
normal et honorable de désirer toujours plus certaines choses, comme par
exemple : plus d'amour, de sagesse, de connaissance, de discernement etc...
Mais pleonexia signifie ici le désir de posséder ce qu'un homme n'a pas le
droit de désirer et encore moins de s'accaparer. Il est donc plutôt question
ici de mauvaises ambitions, de désirs immodérés qui pousseraient quelqu'un Ã
avoir plus de révélation, plus d'onction, plus d'émotion, plus de réputation,
plus d'argent, plus de pouvoir et plus d'influence sur les autres.
Les fausses doctrines viennent
toujours du désir de mettre ses propres idées ou celles des autres à la place
de la Parole de Dieu. En un mot, ces faux docteurs sont tout simplement
coupables d'usurper la place de Jésus-Christ.
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6ème
PIEGE : «Ils marchent dans la dissolution...»
Pierre veut nous faire remarquer ici
les effets des fausses doctrines. Il parle de la «dissolution» des faux
prophètes et docteurs. Le mot grec pour «dissolution» est asalgeia et décrit
l'attitude de quelqu'un d'immoral qui n'a plus honte de son péché et qui ne
craint plus, ni le jugement de Dieu ni celui des hommes.
Nous devons donc nous rappeler ce
que cachaient ces faux docteurs. Ils pervertissaient la grâce de Dieu en une
grâce inépuisable. Ils se sentaient libres de faire ce qu'ils voulaient, même
de pécher, étant donné que par grâce, Dieu pardonnerait toujours. N'est-ce pas
jouer avec la grâce ?
Une telle attitude déshonore et
discrédite irrémédiablement le véritable Evangile. La Parole de Dieu ne nous
dit-elle pas que beaucoup «font profession de connaître Dieu, mais qu'ils le renient
par leurs œuvres ?» (Tite 1 : 16).
Si nous sommes sauvés par la seule
grâce de Dieu et non par les œuvres afin que personne ne se glorifie (Ephésiens
2 : 8-9), et que nous pouvons avoir ici-bas l'assurance de notre salut (IJean 5
: 13), cette même «grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, nous
enseigne aussi à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines et à vivre
dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété afin d'être un
peuple qui lui appartienne, purifié et zélé pour les bonnes œuvres» (Tite 2 :
11-14). Nous croyons donc que, par le Saint-Esprit, le chrétien régénéré
produira forcément de bonnes œuvres, attestant ainsi la réalité de sa foi. Ces
bonnes œuvres dont parle Paul sont bien sûr la conséquence et non la cause du
salut. Nous ne sommes pas sauvés par nos bonnes œuvres mais pour de bonnes œuvres.
La vraie foi qui sauve produira donc toujours un changement radical dans la vie
d'une personne, sinon une foi sans les œuvres serait morte, nous dit l'apôtre
Jacques (Jacq. 2 : 26). En outre, un enseignement qui justifie le péché sous
prétexte que nous sommes sous la grâce, est une fausse doctrine et un autre
évangile. Car «si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les
choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles» (2
Cor. 5 : 17).
En conclusion, l'apôtre Pierre, par
ces versets extrêmement sérieux, veut nous avertir que ces faux prophètes et
docteurs qui circulaient déjà parmi eux troublaient et trompaient les chrétiens
de son temps. Ces séducteurs, qui avaient l'apparence d'aimer et de servir
Dieu, enseignaient et pratiquaient en fait des choses en complète contradiction
avec l'enseignement du Seigneur et de ses apôtres. Le Saint-Esprit avertissait,
déjà du temps des premiers apôtres, que la fin de ces hommes serait la
destruction (2 Pier. 2 : 3). Puisqu'ils ont insidieusement introduit de fausses
doctrines dans l'Eglise, en fin de compte, celles-ci les détruiront eux-mêmes.
Dans ces temps de la fin, ceux qui égarent les autres n'échapperont pas au jugement
qui viendra certainement sur eux tôt ou tard.
Prenons tous à cœur les dernières
paroles de Pierre dans cette épître : «Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis,
mettez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des impies,
vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. Mais croissez dans la grâce et dans
la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la
gloire, maintenant et pour l'éternité ! Amen ! » (2 Pier. 3:17-18).
Extrait de la brochure N° 1 de la
collection "L'amour de la vérité",
"Comment éviter la séduction spirituelle" de Samuel et Dorothée
Hatzakortzian disponible dans le catalogue du site : www.compassion-france.com
par Samuel et Dorothée Hatzakortzian