Article de Let Us Reason Ministries traduit par Henri
Viaud-Murat
Source http://www.letusreason.org/7hAd7.htm
Loi et grâce ne font
jamais bon ménage ensemble !
Dès le commencement,
l'Eglise a dû lutter contre le judaïsme qui était encore resté dans le cœur des
premiers Chrétiens. Il a fallu faire une transition, car pendant les 6 à 10
premières années, l'Eglise était exclusivement composée de Juifs convertis.
Depuis l'époque des premiers judaïsants jusqu'aux Ebonites, un certain nombre
de Chrétiens ont toujours voulu ajouter aux conditions du salut une partie de
la loi de Moïse. La grâce du Nouveau Testament ne leur suffisait pas.
Dans le Judaïsme
Messianique, comme chez tous ceux qui veulent respecter le sabbat, il existe
des gens sincères qui veulent observer strictement une partie de la loi. Ils
veulent rendre vie à ce qui a été aboli pour les Chrétiens du Nouveau
Testament. Chacun est certes libre de pratiquer une partie de la loi. Mais le
problème est différent si l'on cherche à convaincre d'autres Chrétiens de faire
de même.
Ceux qui suivent les
commandements aujourd'hui sont pleins de zèle pour garder un principe que Paul
lui-même avait rejeté. Il a clairement enseigné que l'observation de la loi ne
sert à rien en ce qui concerne notre croissance spirituelle ou notre
justification (Galates 3:1-3).
Cela ne signifie pas
que nous ignorions désormais l'Ancien Testament, dont l'enseignement est
bénéfique pour l'Eglise, qui peut en tirer des exemples qui la concernent. Elle
peut aussi y voir comment Jésus a accompli les prophéties. On peut y étudier
tous les types, représentés par exemple par le tabernacle, les Fêtes, le
sacerdoce, etc…
Mais si l'on croit
que les Juifs ou les Gentils convertis à Christ peuvent devenir plus spirituels
ou plus obéissants s'ils vivent sous la loi, on perd le bénéfice de la
puissance de l'Evangile, en tant que nouvelle alliance. Paul s'est clairement
élevé contre cette idée, au point qu'il a dû reprendre sévèrement toutes les
églises de la Galatie, parce qu'elles avaient voulu rajouter la loi à l'Esprit
de grâce qui les animait au commencement.
Certains
commentateurs ont artificiellement divisé la loi de Moïse en lois civiles (ou
judiciaires), lois cérémonielles et lois morales. Cela peut représenter un
avantage lorsqu'on étudie toutes ces lois, mais la Bible ne fait pas de telles
distinctions. Les docteurs de la loi peuvent ne pas être d'accord sur le
contenu exact de ces catégories. On ne peut pas avancer des critères personnels
pour subdiviser ainsi la loi de l'Ancien Testament. Les rabbins considèrent que
la loi tout entière est composée de 613 commandements, dont 365 sont des
interdictions, et 248 des commandements proprement dits. La loi fait
indiscutablement un tout, même si certains pensent que l'on peut la subdiviser.
Il ne faut pas subdiviser la loi, si la Parole de Dieu ne le fait pas. Cela
donne l'impression erronée que la Bible fait des divisions qui, en fait,
n'existent pas.
La conséquence, c'est
que certains mouvements chrétiens écartent certains commandements, pour en
conserver d'autres qu'ils continuent à pratiquer. La Bible n'enseigne pas cela.
Le mot
"loi" ("nomos" en grec) peut s'appliquer aux Dix
Commandements, aux statuts et décrets donnés sur le Mont Sinaï, aux cinq Livres
de Moïse (le Pentateuque), ou à l'ensemble de l'Ancien Testament, selon le
contexte. En général, l'apôtre Paul emploie le mot "loi" pour
désigner les commandements donnés par Dieu à Israël. Il y en avait 613, et pas
seulement 10 ! Sur le Mont Sinaï, Dieu a donné à Moïse les Dix
Commandements, écrits sur deux tables de pierre par le doigt de Dieu Lui-même.
Dieu donna aussi à Moïse ce que l'on appelle la "loi orale,"
consistant en 603 commandements. Plus tard, Moïse les mit par écrit. Toute la
loi fut placée à l'intérieur du tabernacle. Elle constitue ce que l'on appelle
"la loi de Moïse." Jésus y fait souvent référence.
Aujourd'hui, certains
groupes chrétiens qui observent la loi veulent écarter les 603 lois diverses,
pour ne garder que les Dix Commandements. Ils oublient que les Dix
Commandements n'ont jamais été séparés du reste de la loi de Moïse. Ceux qui
étaient sous l'ancienne alliance considéraient les 613 commandements comme un
tout indissociable, et s'efforçaient de les pratiquer tous.
D'autres groupes
considèrent que certaines lois sont toujours valables pour eux aujourd'hui,
comme principes de vie, alors que les autres lois sont devenues obsolètes. Ils
ne comprennent pas comment la loi fonctionne. Elle est à prendre dans sa
totalité, ou à laisser complètement…
La loi expose toute
une législation qui concernait tous les aspects de la vie d'Israël. Dans l'Ancien
Testament, le mot hébreu Torah est toujours employé au singulier, et désigne
les cinq Livres de Moïse. Dans le Nouveau Testament, le mot "nomos"
est également toujours utilisé au singulier, comme dans l'Evangile de
Jean : "La loi (nomos) a été donnée par Moïse" (Jean 1:17).
Jacques a
écrit : "Quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul
commandement, devient coupable de tous" (Jacques 2:10). La raison est
simple : la loi forme un tout. Si la loi ne formait pas un tout, celui qui
aurait violé un seul commandement n'aurait été coupable que vis-à -vis de ce
commandement. Tandis que la Bible déclare que celui qui viole un seul
commandement de la loi est coupable de tous les autres ! Toute la loi
forme une chaîne interconnectée. Observer une partie de la loi revient à ne pas
l'observer du tout. Si vous ne l'observez pas dans son intégralité, vous
devenez aussi coupable que ceux que vous tentez de mettre sous votre loi.
Certains prétendent
que les Chrétiens ne sont plus obligés d'obéir aux lois cérémonielles, mais
doivent continuer à obéir aux lois morales et aux Dix Commandements. Ils disent
que nous devons obéir non pas à tous les détails de la loi, mais à son
intention morale. Mais comment pouvons-nous séparer les lois morales des
pénalités qui y sont attachées ? A quel moment Dieu a-t-Il abandonné les
pénalités qu'Il avait attachées à la violation de Ses lois morales dans
l'Ancien Testament ? Suivre ces lois revient aussi à accepter les
pénalités. Par exemple, si quelqu'un viole le sabbat, la loi vous impose de le
lapider !
Pour tenter de se
sortir de ce problème, certains disent que l'observation des lois morales n'a
rien à voir avec l'obtention du salut, mais nous donne une règle de vie. Cela
revient à dire que le Saint-Esprit a été donné aux Chrétiens pour leur
permettre d'observer les lois morales de l'Ancien Testament !
Des passages comme
Luc 2:21-29 et Marc 7:8-13 nous montrent que la "loi de Moïse" est
"la loi de Dieu," et qu'elle inclut toutes les lois morales,
cérémonielles et civiles, sans que l'on puisse séparer ces lois des pénalités
qui y sont attachées. Les termes "loi," "loi de Moïse," et
"Ancienne Alliance" sont employés de manière interchangeable.
Jésus a dit dans Marc
7:10 : "Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère ;
et : Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort." Jésus
cite l'un des Dix Commandements, en l'attribuant à Moïse, et sans le distinguer
des autres éléments de la loi. Ce passage nous prouve que l'observation des
lois morales implique l'acceptation des pénalités correspondantes.
Les légalistes (ou
nomialistes) enseignent que c'est l'observation de la loi qui rend juste. Ils
disent qu'ils sont sauvés par grâce, mais que nous devons quand même observer
la loi pour nous sanctifier. Selon la Bible, notre sanctification a commencé
lorsque nous avons été justifiés. Sanctification et justification se reçoivent
par la foi. La justification est une déclaration légale que nous sommes justes
devant Dieu, et la sanctification est une Å“uvre continue. Certains croient que
nous devenons plus spirituels ou plus saints en observant des lois de l'Ancien
Testament. Ils commettent la même erreur que les Galates. En effet, Paul leur
dit qu'ils ont commencé dans l'Esprit, mais s'efforçaient de se perfectionner
dans la chair, en observant des lois. Paul leur dit clairement que cela ne leur
apporte aucun avantage. Au contraire, cela les freine. Ils s'étaient même déjÃ
engagés dans une séduction en agissant ainsi.
La loi nous a prouvé
que nous avions besoin d'un Sauveur. Si l'on n'accepte pas cela, on ne peut
invoquer un Sauveur pour être sauvé. Si vous acceptez la loi, vous ne pouvez
pas accepter la grâce pour être sauvé. Les apôtres ont commencé par être les
disciples de Jean. Dieu les préparait en utilisant la loi, avant qu'ils puissent
recevoir la grâce de Celui qui est la Vérité.
Dans Romains 6:14,
Paul dit que les Chrétiens sont, non sous la loi, mais sous la grâce. Cela nous
enseigne clairement que la loi ne sert pas à sauver ni à sanctifier les
Chrétiens. Ceux qui croient que la loi sert, non pas à nous sauver, mais à nous
sanctifier, font une mauvaise interprétation de l'Ecriture, en ignorant son
contexte.
Dans ses écrits, Paul
enseigne que la loi forme un système complet et unifié. Le plus souvent, le
contexte le montre clairement. Dans Romains 8:4, il nous enseigne que "la
justice de la loi" est "accomplie en nous, qui marchons, non selon la
chair, mais selon l'esprit." Ce n'est pas nous qui accomplissons les
exigences justes de la loi. C'est Christ qui les accomplit en nous. Paul n'a
jamais dit aux Chrétiens qu'ils devaient observer les lois de Moïse. Si nous
voulons les observer, nous devons remplir toutes les conditions. Nous ne
pourrions observer toute la loi que si nous étions parfaits. C'est pour cela
que seul Christ a pu le faire. La loi exige une parfaite obéissance en toutes
choses. Sinon, nous sommes coupables et destinés au châtiment éternel. Christ a
accompli la loi pour tous ceux qui croiraient en Lui et qui accepteraient la
Nouvelle Alliance, en se pliant à Ses conditions.
Le Seigneur n'exige
plus que nous observions la loi, parce qu'Il l'a accomplie. Le mot grec traduit
par "accomplir" est "pleroo," ce qui signifie "achever
complètement." Christ a parfaitement accompli toutes les exigences justes
de l'Ancien Testament. Il nous a donné cette victoire, et une position
nouvelle. Christ a dit : "Tetelestai ! Tout est
accompli !" Il a tout payé pour nous !
Dans l'épître aux
Romains, Paul écrit : "Mais maintenant, sans la loi est manifestée la
justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice
de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point
de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ;
et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption
qui est en Jésus-Christ" (Romains 3:21-24). "Car Christ est la fin de
la loi, pour la justification de tous ceux qui croient" (Rom. 10:4).
C'est en ayant foi en
l'Å“uvre de Christ que nous accomplissons parfaitement la loi. Christ est la fin
de la loi. Le mot grec traduit par fin est "telos," qui signifie
achèvement, ou but. Aujourd'hui, la loi a été remplacée. Tous les types et
ombres de l'Ancien Testament ont été remplacés par la lumière. Celui qui nous
l'a donnée, Christ, n'est pas venu pour abolir la loi mais pour l'accomplir,
pour l'amener à sa conclusion naturelle. Elle n'a été donnée que pour un temps.
Elle ne s'applique plus au Chrétien, parce qu'elle a été mise de côté. La loi
était pour Israël. La Nouvelle Alliance est à la fois pour Israël et pour les
Gentils. Nous sommes sous la grâce. La loi n'est plus notre référence. Dans la
Nouvelle Alliance, Jésus est devenu notre Instructeur, par le Saint-Esprit.
Ceux qui s'efforcent
d'être justes en s'appuyant sur leurs œuvres font preuve d'un manque de
maturité spirituelle. La maturité spirituelle ne s'acquiert que par la foi. La
loi a maintenu la nation d'Israël dans la servitude. En nous donnant la loi,
Dieu ne voulait pas nous attirer à elle, mais à une Personne, Jésus. Le salut
se trouve dans une Personne, pas dans un enseignement ni une pratique. La loi
devait être un pédagogue. "Pédagogue" signifie en grec "celui
qui dirige un enfant." Nous étions comme un prisonnier gardé par des
soldats. Nous étions comme un enfant qui a besoin d'être éduqué par des règles,
jusqu'à ce qu'il prenne de l'âge et devienne mûr. Il est alors libéré de
l'autorité qui pesait sur lui. Cela commence par la foi. La discipline régule
notre vie, mais ne donne pas la vie.
La loi met l'accent
sur l'impureté de l'homme. La purification implique une expiation, pour
laquelle il fallait une effusion de sang. Par la foi, nous sommes libérés de
l'autorité du tuteur, ou du pédagogue, lorsque nous atteignons la maturité. La
loi de Moïse n'a plus d'autorité sur nous, parce que nous avons foi en Celui
qui l'a donnée. Nous sommes à présents participants de la nature de Dieu, en
devenant Ses enfants. Nous recevons toutes les bénédictions qu'Il donne à Sa
famille ! Nous bénéficions à présent d'un statut légal. Nous sommes
devenus des fils et filles de Dieu par la foi, pas par les Å“uvres.
Ceux qui ne
comprennent pas comment fonctionnent la loi et la grâce ont tendance à mélanger
les deux. "Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous
point la loi ?" (Galates 4:21) Si vous voulez rester sous l'Ancienne
Alliance, entendez bien ce qu'elle exige !
Dans Galates 4:22-31,
Paul explique en quoi consistait le système de l'ancienne alliance. Ceux qui
judaïsaient en appelaient à la loi. Paul fait de même, afin de montrer ce
qu'exige réellement la loi. S'adressant aux Galates, Paul illustre son propos
en utilisant des illustrations. Il parle de deux femmes, de deux fils, de deux
alliances, de deux montagnes, et de deux villes.
Paul se lance dans un
exposé qui est en fait allégorique. Il a recours à deux symboles faciles Ã
identifier. Il parle des deux fils d'Abraham, Ismaël et Isaac. Abraham a-t-il
obtenu la promesse par les Å“uvres, c'est-Ã -dire par Agar, ou par la foi,
c'est-à -dire par Sara ? Sara était stérile. Elle a attendu d'avoir un
enfant, jusqu'au point où elle ne pensait plus que cela serait possible. A
l'âge de 85 ans, elle est devenue impatiente, et a suggéré à Abraham de prendre
pour femme sa servante Agar, pour lui donner un fils. Cette pratique était
légale à cette époque, mais ce n'était pas la volonté de Dieu. Agar devint
enceinte. Sara, âgée de 86 ans, fut jalouse et la chassa. L'ange de l'Eternel
intervint, et Agar revint (Genèse 16:14-16).
Lorsque Abraham eut
99 ans, Dieu lui parla, lui assurant qu'il aurait un fils, par Sara. Il le
réaffirme à Sara. L'année suivante, Sara a un fils. On peut dire qu'il est
réellement venu à l'accomplissement des temps ! Dieu a délibérément
attendu 25 ans, à partir du moment où il avait fait la promesse à Abraham pour
la première fois.
Dans Genèse 17, Dieu
donna l'alliance de la circoncision. "C'est ici mon alliance, que vous
garderez entre moi et vous, et ta postérité après toi : tout mâle parmi
vous sera circoncis. Vous vous circoncirez ; et ce sera un signe
d'alliance entre moi et vous" (Genèse 17:10-11). "On devra circoncire
celui qui est né dans la maison et celui qui est acquis à prix d'argent ;
et mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle. Un mâle
incirconcis, qui n'aura pas été circoncis dans sa chair, sera exterminé du
milieu de son peuple : il aura violé mon alliance" (Versets 13-14).
Dieu changea ensuite
le nom de Saraï en Sara. Pourquoi ? Parce que la circoncision a été donnée
lorsque Abraham et Sara ont tenté de recevoir la promesse par la chair !
Il fallait que son nom soit changé, pour qu'elle puisse recevoir la promesse.
Adam a été puni pour avoir écouté l'avis impie de son épouse. Il en a été de
même pour Abraham : Dieu lui a donné un moyen de se rappeler qu'il ne
devait jamais placer sa confiance dans la chair. On ne peut pas obtenir les
promesses de Dieu en ayant recours à nos capacités humaines. L'alliance avec
Abraham est associée à la terre de Jérusalem. Cette alliance de la circoncision
de la chair devait se perpétuer pour Israël, et fut reprise dans la loi de
Moïse.
Paul emploie ce
raisonnement pour montrer que le salut ne s'obtient pas par les efforts de
l'homme, mais par la foi seule, en faisant confiance à ce que Dieu dit et à ce
qu'Il peut faire.
Au verset 23 de
Galates 4, Paul parle de deux femmes, Agar et Sara. Mais Ismaël, conçu de la
servante, est né selon la chair, tandis qu'Isaac est né en vertu de la
promesse. Ce n'est pas Ismaël qui est l'héritier, car sa mère l'a conçu de
manière naturelle. Alors qu'Isaac a été conçu par une mère qui était incapable
de concevoir de manière naturelle. Il fallait une intervention surnaturelle de
Dieu.
Le Nouveau Testament
représente l'intervention surnaturelle de Dieu, et l'Ancien Testament
l'intervention naturelle de l'homme. L'Ancien Testament ne pouvait pas sauver,
il n'avait aucune puissance, tandis que le Nouveau Testament sauve
parfaitement.
"Ces choses sont
allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances. L'une du mont Sinaï,
enfantant pour la servitude, c'est Agar, car Agar, c'est le mont Sinaï en
Arabie, et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude
avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère"
(versets 23-26).
Chacune de ces deux
femmes représente une Jérusalem : la Jérusalem terrestre et la Jérusalem
céleste. Seuls ceux qui sont justifiés par la foi hériteront de la Jérusalem
céleste. C'est sur le Mont Sinaï que la loi a été donnée à Israël. Tous ses
commandements n'ont été institués que pour séparer Israël des nations, et pour
les condamner. Quand on prouve l'incapacité de l'homme à satisfaire les
exigences de Dieu, on prouve aussi à quel point Dieu est saint. Le peuple
d'Israël n'a jamais pu observer toute la loi, malgré tous ses efforts.
Ceux qui se mettent
sous la loi sont donc vraiment les fils d'Agar. Ils s'efforcent d'obtenir la
bénédiction par leurs propres efforts. Rappelez-vous la gloire qui s'est
manifestée sur la Mont Sinaï. Dans le Nouveau Testament, 2 Cor. 3:1-18 nous
montre que cette gloire a été passagère.
" Mais la Jérusalem
d'en haut est libre, c'est notre mère" (verset 26). Ceux qui sont
justifiés par la foi héritent de la Jérusalem céleste. Elle est la mère de tous
les croyants. "Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la
promesse" (verset 28). La promesse était reçue par la foi. Ismaël n'est
pas venu par la foi. Il ne représente pas la foi. Ismaël semblait représenter
une bénédiction, mais la suite des temps allait montrer qu'il a été une source
de conflits. Il en est de même pour l'ancienne alliance.
"Et de même
qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon
l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant" (verset 29). Paul explique la
raison de ces conflits. Ceux qui marchent par la foi sont persécutés par ceux
qui tentent de vivre selon la loi. Il en est de même pour les Juifs de
l'ancienne alliance et ceux qui sont sous la nouvelle alliance.
"Ainsi la loi a
été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions
justifiés par la foi" (Galates 3:24). Israël a été traité comme un enfant
mineur qui avait besoin d'être enseigné dans les rudiments de Dieu. "La
foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. Car vous êtes tous fils
de Dieu par la foi en Jésus-Christ" (Galates 3: 25-26).
"Or, la loi ne
procède pas de la foi ; mais elle dit : Celui qui mettra ces choses
en pratique vivra par elles" (Galates 3:12).
Agar représente ce
"pédagogue" qu'est la loi, qui n'a plus aucune autorité sur les
Chrétiens. Si nous nous replaçons sous la loi, nous ne pouvons pas recevoir les
bénédictions de la foi. Il s'agit donc de deux alliances. L'une, du mont Sinaï,
enfantant pour la servitude, c'est Agar. L'autre nous libère.
La loi peut aussi
être comparée à une baby-sitter, qui nous surveille jusqu'à ce que nous fassions
une profession de foi qui nous libère de la loi. La loi ne disparaît pas, mais
nous n'avons plus besoin d'elle. Nous sommes à présent héritiers. La foi est
supérieure à la loi.
" Ainsi tu n'es
plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la
grâce de Dieu" (Galates 4:7). En tant que fils, nous sommes participants
de la nature divine. La loi ne pouvait donner à personne le Saint-Esprit.
Revenir au niveau inférieur de la loi revient à dénier notre nouvelle nature,
et nous remet dans la chair, sous la coupe de l'ancienne alliance. Beaucoup
trop de Chrétiens luttent parce qu'ils ont accepté de se placer sous les lois
et les règlements des hommes.
Les Dix Commandements
devaient révéler à l'homme la sainteté de Dieu et les normes de Sa justice. Ils
révélaient le péché, en nous montrant quel était le but parfait exigé par Dieu.
Ils préfiguraient la justice de Christ. Ils ne sont plus, pour nous Chrétiens,
des instructions à observer, mais ils doivent nous conduire à la Personne
qu'ils préfiguraient.
Nous ne sommes plus
sous la loi. Jésus S'est placé entre nous et la loi. Nous sommes à présent
"sous" Lui. Les commandements sont donc devenus des ordonnances sans
vie, qui ont eu leur utilité en leur temps, mais qui ne concernent plus les
Chrétiens. A la place de la loi, Dieu nous a envoyé le Saint-Esprit, et nous a
placés sous une meilleure alliance.
"Mais
maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous
laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau,
et non selon la lettre qui a vieilli" (Rom. 7:6). Cette nouvelle alliance
est meilleure dans ses commandements. Elle nous offre un Médiateur parfait.
Elle est aussi meilleure, car la grâce et le Saint-Esprit nous donnent la
puissance de marcher par la foi.
Hébreux 8:8-13 nous
enseigne que nous sommes au bénéfice d'une nouvelle et meilleure alliance. En
fait, toute l'épître aux Hébreux nous montre que le fait de mêler les deux
alliances aboutit à régresser, pas à progresser. Hébreux 12:18-24 ressemble
beaucoup au passage de Galates que nous avons étudié, pour nous montrer que
nous ne sommes plus dans l'ancienne alliance reçue sur le Mont Sinaï, mais sous
une nouvelle alliance, bien meilleure.
"Je pris ma
houlette Grâce, et je la brisai, pour rompre mon alliance que j'avais traitée
avec tous les peuples. Elle fut rompue ce jour-là ; et les malheureuses
brebis, qui prirent garde à moi, reconnurent ainsi que c'était la parole de
l'Eternel. Je leur dis : Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire ;
sinon, ne le donnez pas. Et ils pesèrent pour mon salaire trente sicles
d'argent" (Zacharie 11:10-12).
Beaucoup de Chrétiens
croient à tort que si nous n'avons plus de loi, nous tombons dans l'anarchie.
Certes, la loi est obsolète et a été abolie. Mais cela ne signifie pas que nous
ne sommes plus sous aucune loi ! Car toutes les prescriptions morales de
la loi et des Dix commandements sont reprises dans la loi de Christ, sous la
nouvelle alliance. La loi morale existait avant la loi de Moïse, et continue Ã
exister après la fin de la loi.
Mais la loi ne
concerne que ceux qui sont sous la loi. Elle ne s'applique donc pas aux
Chrétiens, qui ne sont pas sous la loi, mais sous la grâce. En revanche, si
elle ne s'applique pas aux Chrétiens, elle s'applique à tous les autres hommes.
Les pécheurs sont tous concernés par le ministère d'évangélisation de la loi.
"Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont
sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu
coupable devant Dieu" (Rom. 3:19).
Le Corps de Christ
échappe au ministère de condamnation de la loi (2 Cor. 3:9 ; Rom. 8:1-2).
Les Chrétiens, n'étant plus sous la loi de l'Ancien Testament, échappent à la
juridiction de la loi (Rom. 3:19), car ils sont, non sous la loi, mais sous la
grâce (Rom. 6:14). "Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point
sous la loi" (Galates 5:18).
Ceux qui suivent les
commandements de la loi aujourd'hui doivent faire un exercice charnel, qui
consiste à choisir arbitrairement dans la loi ce qu'ils veulent garder de
l'Ancien Testament. C'est avoir une mauvaise compréhension des enseignements du
Nouveau Testament, de la vie sous la grâce et de la marche par l'Esprit. Cela
produit une constante confusion et tend au légalisme, dont le fruit est la
division. Rechercher la sanctification en mêlant la loi et la grâce est une
erreur, qui ne peut que mettre sous un joug, car cela fait sortir de la grâce.
Cela concerne aussi
bien l'observance du sabbat, que celle de tout autre commandement de la loi. Le
sabbat était un signe cérémonial de l'ancienne alliance, qui a cessé lorsque
l'alliance dont il était le signe a elle-même disparu.
Bien avant que Satan
ait paganisé l'Eglise, il a tenté de la judaïser, en jetant la confusion chez
les Chrétiens à propos de l'alliance sous laquelle ils devaient vivre. Ceux qui
judaïsaient avaient dit aux Galates qu'ils étaient en train de manquer quelque
chose, qu'ils devaient pratiquer la loi, du moins en partie, afin de devenir
plus spirituels. Mais la loi n'ajoute rien à notre spiritualité. Elle nous
enlève plutôt notre spiritualité ! Car ce que Christ a accompli est
parfait.
La confusion vient
lorsque le fait de pratiquer la loi est placée sur le même plan que le salut.
Quelqu'un a dit que Satan veut nous montrer que nous sommes saints en
pratiquant la loi, alors que Dieu nous l'a donnée pour nous montrer que nous
sommes pécheurs ! La loi a fini son œuvre de formation.
Ceux qui croient
pouvoir retirer un bénéfice quelconque en pratiquant la loi ont la liberté de
le faire. Mais s'ils se sentent supérieurs parce qu'ils le font, ou s'ils
poussent les autres à faire comme eux, ils sont devenus des légalistes.
Ceux qui ont été
sauvés dans l'Ancien Testament n'ont pas été sauvés par la loi. Il en est de
même dans le Nouveau Testament. Nous sommes sauvés et gardés par Dieu par la
foi.
Le problème s'est
posé dans l'Eglise primitive, et a été réglé par le premier concile de
Jérusalem. "Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru,
se levèrent, en disant qu'il fallait circoncire les païens et exiger
l'observation de la loi de Moïse" (Actes 15:5). Ce sont ceux auxquels Paul
s'adresse dans l'épître aux Galates. Les apôtres ont bien souligné le
problème : "Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant
sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu
porter ?" (verset 10).
Actes 15 affirme
clairement que la loi de Moïse ne doit pas s'appliquer aux Gentils. Les
judaïsants voulaient remettre les Chrétiens sous le joug. Il en est de même
pour ceux qui veulent observer la loi aujourd'hui.
"Ayant appris
que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n'avions donné aucun
ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes, nous avons
jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et
de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul" (Actes
15:24-25).
Les choses ne peuvent
pas être plus claires !
Dans son épître aux
Galates, Paul parle aussi de ceux qui étaient venus troubler leur âme en leur
demandant d'observer la loi. "Le zèle qu'ils ont pour vous n'est pas pur,
mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour
eux" (Galates 4:17). "Vous couriez bien : qui vous a arrêtés,
pour vous empêcher d'obéir à la vérité ? Cette influence ne vient pas de
celui qui vous appelle" (Galates 5:7-8).
Le diable envoie plus
de gens en enfer par la religion que sans la religion. Le fait de vouloir
observer la loi rend les gens très religieux. C'est dans la nature même de la
loi. Vouloir ressusciter les commandements de l'Ancien Testament, ou les
considérer comme un mode de vie, revient à adopter une religion que Christ a
déclarée morte, tout en essayant de vivre dans une relation rachetée par
Christ. L'huile et l'eau ne se mélangent pas, pas plus que la loi et la grâce.
Il s'agit de deux alliances entièrement différentes.
"Vous êtes
séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ;
vous êtes déchus de la grâce" (Galates 5:4). Chercher à être justifié
revient à chercher à être plus obéissant et plus proche de Dieu. Mais le fait
de suivre un régime alimentaire, de respecter les Fêtes, ou de passer
simplement par le baptême (comme acte légaliste), n'a aucune valeur pour notre
vie spirituelle.
"Etes-vous tellement
dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous
maintenant finir par la chair ?" (Galates 3:3).
J'espère que vous ne
tomberez dans aucun de ces pièges !
Source :
http://www.latrompette.net