par Blog « Avec
pudeur et modestie »
« Il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Evangile
de Christ. » Galates 1:7
C’est avec tristesse, que je la
vois venir, je la vois grandir, cette nouvelle séduction parmi le peuple
chrétien. Je la vois souffler, comme un vent destructeur qui emporte de
nombreuses âmes mal affermies sur son passage.
Une séduction qui détrône Christ pour élever l’homme ! L’homme dont on
honore les hauts-faits, l’homme qu’on glorifie pour ses talents, l’homme qu’on
l’aime pour ce qu’il est, et tant pis si pour cela on tolère ses péchés, on
compose avec ses faiblesses, on s’amuse de ces comportements frivoles…
Joie, Ă©motion, musique, danse,
glorification du talent humain, philosophie humanisme, Ă©panouissement personnel
! …
Voilà placés les jalons, voilà revendiqués les principes de cette
nouvelle religion du Christ sans le Christ. Pourtant, jamais le nom de JĂ©sus
n’aura été autant cité, chanté, célébré. Jamais la croix n’aura été autant au
centre des messages chrétiens, des festivals « rock chrétiens » , jamais elle
n’aura été autant projetée sur des écrans géants au milieu d’une foule en
délire qui « Loue» Jésus pour le sacrifice de la Croix. Jamais on a autant déclaré, crié, revendiqué
« aimer Jésus » ! Et pourtant. Pourtant,
jamais je n’ai eu ce sentiment aussi fort, aussi pressant, et aussi tragique,
aussi angoissé même, que Jésus est le grand absent de la vie de tous ces
chrétiens !
La Grâce de Dieu au centre,
mais Christ au dehors.
« Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre
rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. » Jacques 4:9
Jamais on a autant proclamé que
Jésus pardonne le péché, que sur la croix, il a pris les péchés du monde. Les
péchés passés, présents et ceux à venir.
C’est bien évidemment formidable que de prêcher la croix au perdus. Cela l’est moins lorsqu’on la prêche aux
chrétiens ... pour édulcorer insidieusement l'aversion du péché que Christ
avait pourtant mis en eux, alors qu’ils étaient devenus de nouvelles créatures
! Ainsi, il est reproché aux chrétiens de lutter contre eux même avec
tristesse. Il leur est reproché qu’ils soient faibles, enchaînés par leur
péché, alors que Christ les a libérés à l'avance.
Pas question de baisser la tĂŞte
donc. Le chrétien doit vivre une vie victorieuse, le front haut et la poitrine
bombée ! Pas question de repentir (sinon
le repentir de la conversion… mais encore !), pas question d’humiliation, pas
question de plier les genoux avec un cœur contrit comme les faibles : Jésus a
tout accompli. Il m’aime comme que je
suis. Il ne m’en veut pas si je chute, alors pourquoi devrais-je m’en vouloir
?
Ainsi, si le chrétien a péché,
plus question pour lui de demander, avec larmes : « Pardon Seigneur » ! Le vocabulaire en usage sera désormais :
« Merci Seigneur car tu m’as
pardonné à l'avance» ou encore : «
Seigneur je me place sous ta Grâce », le tout prononcé avec une vibrante et
sincère conviction, qui doit être joyeuse et mystique.
Voici donc le message trompeur de
l’ennemi : Le Zéro culpabilité!
Aucun « fardeau » ; aucune «
chaîne » n’est tolérée, selon le vocabulaire de la nouvelle religion
évangélique. Pas même le « fardeau doux et léger du Christ ! »
Maudit soit celui qui oserait
reprendre un frère dans l’amour de Jésus, maudit soit celui qui nomme le péché
pour ce qu’il est ! Maudit soit le
pasteur qui ose citer la Bible pour appeler Ă la sanctification de son troupeau
! Maudit soit tout commandement, toute loi. Maudite soit toute exhortation !
Maudit soit tout ce qui pourrait un tant soit peu culpabiliser le chrétien,
tout ce qui oserait remettre ses choix de vie en question !
Personne n’a le droit de mettre
un « fardeau » sur les chrétiens. Seul
le Christ peut changer l’homme s’il le veut, mais l’homme ne doit pas chercher
à changer, à vrai dire, il ne doit pas même désirer changer.
Pourquoi d’ailleurs
chercherait-il à changer, s’il ne se sent jamais coupable de rien ? Si La Bible même n’a pas autorité sur sa vie
pour qu’il se voie tel qu’il est, c’est-à -dire, un pécheur pardonné, un
chrétien imparfait, qui doit grandir dans la connaissance et l'obéissance
?
Car de la Bible, seul l’évangile
fait autorité selon la pensée évangélique moderne. Et encore, de l’évangile,
seul le message de la Croix, le message du pardon et de la liberté est
proclamé. Le reste ne devient qu’un support utilisé de temps à autres pour quelques
paraboles glorifiant le succès et l’épanouissement personnel. Des paraboles non
culpabilisantes bien sûr.
Et surtout, n’y voyez jamais de
commandements, de fardeau ou de chaĂ®nes Ă porter ! Car si vous vous sentez poussĂ© par l’Esprit Ă
abandonner tel péché dans votre vie, c’est que vous n’êtes qu'un pharisien,
légaliste, religieux, enchaîné par des préceptes archaïques alors que Christ
vous pourtant a rendu libre ! On vous
accusera même de « chercher la souffrance », de vous « auto-flageller » ; de perdre
votre temps à ainsi chercher à obéir aux paroles de Christ pour votre vie,
plutôt que de vous réjouir dans la liberté.
Grâce ! Grâce ! Grâce ! Pardon ! Liberté ! Zéro culpabilité !
La Grâce est devenue la nouvelle
idole du chrétien. Tel le veau d’or, ce veau d'or qui était une image tronquée
de Dieu, que les hommes avaient modélisé selon leurs propres pensées ! La Grâce est devenue le nouvel autel sur
lequel on sacrifie sans honte notre sanctification. Sanctification sans
laquelle il est pourtant Ă©crit que personne ne verra le Seigneur !
La fausse joie et le plaisir trompeur
Éloigne de moi le bruit de tes
cantiques; je n'Ă©coute pas le son de tes
luths. Amos 5:23
Cet état de séduction change
complètement la personne du chrétien, la vision qu’il a de Christ, de
l’évangile, de la Bible et de sa marche chrétienne. Que fait donc un chrétien qui ne veut
entendre que parler de Grâce ? Que fait
donc un chrétien qui ne veut pas entendre parler d’ordonnances, de conseils, de
préceptes ? Déjà , il quitte les rangs de
l’église, il fuit les prêcheurs qu’il juge « culpabilisant », et tout ce qui
souligne la nature de l’homme, son imperfection, tout ce qui appelle à remettre
Christ au centre de sa vie. Il abandonne
tout cela, et cherche les discours humanistes glorifiant la personne humaine,
son talent, ses qualités, son potentiel.
Ensuite, puisqu’il a reçu la
Grâce, la liberté, il remercie Dieu. Il le loue. Il est joyeux. Et exulte de
joie. Du matin au soir. Il devient
interdit pour le chrétien de ressentir de la tristesse, de l’angoisse, de
l’inquiétude. Faibles qu’ils sont ! Ils
doivent désormais se réjouir de la Grâce et marcher en vainqueur car,
souvenez-vous, le Christ a tout accompli. Il a donc déjà pris la victoire, sur
le péché, la maladie, les problèmes, les ennuis.
Le chrétien doit donc afficher un
sourire permanent et revendiquer à l’exagération, la « joie du Seigneur ». Il doit prétendre à tout le monde que tout va
bien, que qu’il a « la joie » et « la
paix » du Seigneur, et tant pis s’il passe des moments difficiles et que
ce n’est pas tout à fait vrai. Tant pis pour lui, s’il avait besoin de soutien
dans la prière. Tant pis pour lui s’il avait besoin d’une oreille pour
l’écouter, d’une épaule pour pleurer. De toute façon, il n’en a plus besoin. Il
ne pleure plus, il est vainqueur, souvenez-vous ! Et puis, il ne faudra pas qu’en se confiant
aux autres, les autres viennent Ă lui faire des reproches, ou Ă lui rappeler la
bible. Il ne manquerait plus qu’on le culpabilise à nouveau !
Alors, tels les adolescents de ce
monde qui cherchent dans les plaisirs passagers et trompeurs Ă oublier leur
ennuis, leur tristesse, leur combats, leur péchés… Ils cherchent dans la joie,
l’amusement, l’ivresse d’un moment où on ne pense plus au lendemain. Où on ne
pense plus Ă rien d'ailleurs.
Et quel meilleur exutoire pour
cela que la musique ? Cela tombe bien,
puisque le chrétien « sous la Grâce », veut justement crier sa joie et louer
Dieu du matin au soir … ! On citera
pour cela volontiers tous les psaumes de joie de David, justifiant ainsi d'une
part qu'il faut être joyeux et d'autre part que cette joie doit être exubérante
; mais seront oubliés définitivement tous les psaumes qui parlent de tristesse,
d'humiliation, de repentance, d'Ă©chec et de souffrance...
Allons donc ! Pourquoi ne pas
donc « louer l’Éternel» comme David, avec la trompette, les percussions et les
danses ? Le diable a décidément pensé à tout !
Et voilà qu’il jette les chrétiens d’un concert à un autre, d’un
festival à un autre, d’une flash-mob à une autre, d’une soirée de « louange
commune » à l’autre ; et que sais-je
encore.
Dans l’euphorie de la foule qui
émule, dans l’ambiance de la musique qui porte, des lumières qui crépitent, et
endorment la conscience, du rythme rock sur lequel on s'abandonne, de
l’adrénaline du corps en mouvement par la danse, il est clair qu’ils ne pensent
plus à rien. Qu’ils n’ont plus le temps
de méditer la Parole de Dieu. Plus le temps de se retrouver seul à seul,
face-à -face avec Dieu et eux-mêmes. Plus le temps de réfléchir à l’à propos de
leurs choix spirituels. Plus le temps, plus la place dans le cœur pour entendre
ce que Dieu a Ă leur dire.
Ainsi est étouffée la voix de
Dieu, sacrifiée la communion avec Christ, pour des passions charnelles. Christ
est renié, bafoué, alors que pourtant, tous prononcent plus que jamais, son
Divin Nom sur tous les tons et sur tous les rythmes possibles…
L'orgueil de l'homme devant Dieu
Montrons notre reconnaissance en
rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car
notre Dieu est aussi un feu dévorant.
HĂ©breux 12:28
Et puisque l’homme est
orgueilleux par nature, puisqu’il cherche toujours à accomplir ses propres
désirs, puisqu’il cherche toujours à s’élever, se donner de l’importance, ce
sont tous les gloires de ce monde lui sont offertes à travers l’univers de la «
musique évangélique ».
Tous cherchent à s’accomplir
personnellement en devenant chanteur, musicien, chorégraphe … Et se glorifient eux-mêmes
en s’illusionnant glorifier le nom de Dieu.
Ce mĂŞme Dieu qui disait Ă son
peuple qu’Il haïssait ses fêtes et ses assemblées, ses danses hypocrites…! Dieu
connaissait ce peuple, il savait qu'il l’honorait des lèvres mais méprisait Ses
commandements.
Comme le peuple d’Israël
autrefois, ainsi est disparue la crainte de Dieu, la pensée même de Sa
Sainteté. Le chrétien marche « en
vainqueur », le front haut, et comme je l’ai entendu dans une prière hélas :
n’hésite pas une seconde à dire à Dieu qu’il « refusera de plier le genou !».
Combien sont, Ă mon sens,
aveuglés les chrétiens qui pensent et parlent comme cela.
Oublions-nous Ă qui nous parlons
? Est-ce parce que Christ nous a ouvert
le passage vers Dieu, parce que le voile du lieu trois fois saint s’est
déchiré, que Dieu en est moins Saint, moins Grand, moins Redoutable pour cela?
Le Christ qui sans relâche porte
nos requêtes devant le Père et qui nous justifie jour après jour par le sang
qu’il a versé, gardera-t-il patience du mépris que nous faisons de son
sacrifice, le détournant à notre propre avantage et pour notre propre petite
gloire personnelle ?
Ceci est une religion comme une autre
La religion pure et sans tache,
devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans
leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. Jacques 1:27
Ce que reprochent ces adeptes de
cette nouvelle philosophie de « la grâce»,
c’est que tous les autres ne seraient que « des religieux » , défenseurs
acharnés d’une « bonne morale évangélique » à respecter, et faire respecter aux
autres, tandis que eux ont compris la Grâce.
Que les autres agissent comme des
juges culpabilisants, tandis que eux, ont compris la liberté en Christ et ne
font de reproches Ă personne.
Pourtant, à bien y considérer,
ces chrétiens-là sont aussi de grands religieux et grands culpabilisateurs
!
Comme expliqué plus haut, ils
obéissent à de nouvelles règles qu’ils ont eux-mêmes établies : Obligation d’avoir la « joie » absolue,
obligation de « louer » Dieu (fort, très fort),
pensée unique en ce qui concerne l’expression de la louange (fort,
animée, « vivante », etc), l’attitude face aux épreuves, la foi, la victoire,
et même la prière …
Oui. Même la prière est examinée et «
doctrinalisée » : Ainsi il faut prier comme ceci ou comme cela. Par exemple, on ne doit plus demander « quelque chose » mais « remercier de l’avoir reçu à l'avance
».
Des conseils pseudo-bibliques qui
sembleraient judicieux de prime abord s’ils ne viraient à la tentation
dangereuse d’en faire des formules magiques. Comme si les prières ne seraient
exaucée que si elles sont prononcée de «la bonne manière ». Le comble de la
superstition pour des chrétiens qui clament haut et fort être débarrassé de
toutes entraves religieuses !
ou bien une philosophie comme une
autre
Tout cela n’est pas sans rappeler
les nouvelles philosophies de développement personnel qu’il y a dans ce monde
qui axent leur théorie autour de la psychologie positive, et l'auto-persuasion.
Philosophies qui enseignent ne pas regarder en arrière, de ne pas se justifier
de nos erreurs, surtout, de ne pas s’en sentir coupable. De s’éloigner de ceux
qui nous « polluent la vie » ou nous « culpabilisent ». Des philosophies qui préconisent se changer
les idées en s’amusant, d’exploiter nos talents pour nous accomplir
personnellement, de nous fixer des objectifs pour évoluer et s’épanouir … Des philosophies qui prônent de toujours
réfléchir et parler en mode « pensée positives » « d’envoyer des bonnes ondes» , d’être
toujours joyeux -ou faire semblant de l’être- . Des philosophies qui disent que
l’homme, finalement, est quelqu’un de très bien, et que nous sommes aussi
quelqu’un de bien. Que ce que nous faisons est bien. Ce que nous pensons est
bien, et que bien sûr, que nous « méritons » une belle heureuse, et joyeuse
vie...
Vous aviez dit « libres » ? Vous aviez dit « Non religieux » ? Que Dieu
nous vienne en aide !
Permettez-moi enfin d'achever par
ces quelques rappels de la Parole que j'ai sur le cœur :
« En vérité, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave
du péché. ... Si donc le Fils vous
affranchit, vous serez réellement libres. » Jean 8: 34,36
« Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est
inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de
Dieu. Croyez-vous que l’écriture parle en vain? C'est avec jalousie que Dieu
chérit l'esprit qu'il a fait habiter en nous. Il accorde, au contraire, une
grâce plus excellente; c'est pourquoi l’Écriture dit: Dieu résiste aux
orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au
diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de
vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus.
Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se
change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur,
et il vous élèvera. » Jacques
4:4-10
« Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de
cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ». Galates 5:13
Vous avez été lavés, vous avez
été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par
l'Esprit de notre Dieu.
« Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile; tout m'est permis, mais
je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. » 1 Corinthiens
6:11-12
« Suivez avec vos pieds des voies droites, afin que ce qui est boiteux ne
dévie pas, mais plutôt se raffermisse. Recherchez la paix avec tous, et la
sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. » Hébreux
12:13-14
« Mettez en pratique la Parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en
vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. » Jacques 1:22
Soyez BĂ©nies,
Votre sœur en Christ.
Source : http://chretienne.weebly.com/blog/evangile-grace