Un article de Jérémy Anso
Des
articles anti-lait
VoilĂ comment on pourrait qualifier mes articles
publiés sur les produits laitiers. J’ai depuis le départ écrit des articles sur
ce blog qui dénoncent la consommation abusive de produits laitiers ainsi
que les effets prétendus bénéfiques.
·
10 minutes
pour convaincre des dangers du lait par-ci
·
La vérité sur
les dangers des produits laitiers par-lĂ
J’ai créé avec mes articles un
climat « anti-lait » qui
est justifié par plusieurs raisons :
L’arrêt du lait de vache a été pour moi une
bénédiction. Mes maudites sinusites et rhinites chroniques ont définitivement
disparu avec leur terrible allié, le lait de vache.
Des ouvrages majeurs sur les dangers des produits laitiers ont été
publiés ces dernières années. Les livres de Thierry Souccar ne sont que des
exemples qui illustrent ce mouvement « anti-lait »*.
75 % de la population mondiale ne
peut plus synthétiser la lactase, la seule enzyme capable de
dégrader le lactose, le sucre du lait (présent majoritairement dans ce dernier).
L’industrie laitière réalise un
marketing agressif sur les produits laitiers. Les produits
laitiers sont jugés indispensables pour les besoins en calcium, pour la santé
osseuse tandis que les experts français font tous du copinage
avec cette mĂŞme industrie.
Ou encore, l’Homme est bien la seule espèce du
règne animal qui boit encore du lait à l’âge adulte, et en plus, celui d’une
autre espèce.
J’ai défendu ces arguments sur ce blog, mais
également dans la vie de tous les jours. Aujourd’hui, après deux ans
d’abstinence de lait de vache, je bois de nouveau du lait. Je n’en
bois pas tous les jours mais surtout, je ne l’achète pas dans les grandes
surfaces.
Je bois du lait cru. La différence est énorme.
La
transition d’un discours radical à modéré
Vous avez bien lu, je bois maintenant du lait, et
je dois dire que j’ai rarement pris autant de plaisir à ingérer un aliment aussi
controversé.
Certains me diront que je retourne ma veste. Moi
qui suis pourtant un fervent défenseur de la cause paléolithique, qui bénéficie
d’une cohorte de publications scientifiques et d’un bien fondé historique et
Ă©volutif, je suis pourtant un buveur de lait, pourquoi ?
Deux internautes ont joué un rôle particulièrement
important vers cette transition laitière.
Tout d’abord, ce sont les commentaires de Léa, dans
mon article censé vous convaincre en 10 minutes du danger des produits
laitiers, qui m’ont mis sur la voie…
Le 15 mars, LĂ©a me disait :
« Ne pas faire la différence entre les produits
laitiers UHT/pasteurisés complètement dénaturés qu’on trouve en grande surface
et ceux au lait cru d’animaux sains de pâturage? »
Ou encore, dans le mĂŞme commentaire :
« Faire l’impasse sur les bénéfices des produits
laitiers de qualité auxquels a recours, par exemple, la médecine indienne dans
le cadre de cures? On ne dit pas que le beurre de vaches ayant pâturé de
l’herbe fraîche a un équilibre idéal en oméga3 et 6… On zappe la richesse
gastronomique de la France réputée de part le monde pour la qualité de ses
fromages d’alpage? »
Du lait bon pour la santé ? Vraiment, mais lequel ?
Du lait cru ?
Dans un commentaire suivant, je répondis à Léa
qu’il faudrait écrire un guide définitif sur tous les produits laitiers, mais
que c’était une somme de travail importante…
Léa me répondit :
« Il existe ce guide! Taty l’a écrit […] »
Le nom était lâché, Taty.
Cette auteure a écrit un livre qui réhabilite la consommation de lait
cru de qualité et
conforte les doutes et dangers de la consommation de lait
de vache INDUSTRIEL. Le livre s’intitule « Qui
a peur du grand méchant lait ? ».
Je mets l’accent sur le mot industriel car ce fut
la première fois que je faisais, dans mon esprit, une distinction entre le lait
de vache transformé et vendu dans les grandes surfaces et celui cru vendu
généralement par le producteur ou les petits distributeurs.
Jamais je n’avais été capable de faire le distingo entre ces deux produits, pourtant de la même couleur, mais
tellement différent. Il ne faut pas oublier que j’attaque en permanence le côté
« industriel » des gâteaux, des bonbons, des plats prĂ©parĂ©s en veillant bien Ă
séparer le bon gras de l’ivraie… et pourtant.
J’étais tout simplement en train de tout
mélanger avec les produits laitiers.
L’élixir
au lait cru, le poison au lait industriel ?
J’ai donc franchi le pas, j’ai acheté le livre de
Taty pour me faire une opinion sur ce fameux lait cru soutenu avec tant
d’acharnement par certains internautes.
A la suite de la lecture du livre de Taty, il est
clair que ma vision sur le lait avait radicalement changé. La première chose
qui avait changé en moi était cette soudaine envie de goûter du lait cru, alors
qu’étant petit, je n’aurais jamais ô grand jamais voulu goûter de lait cru qui
raisonnait en moi comme un produit dégoûtant, sûrement pas prêt à être consommé.
Mais alors, pourquoi le lait industriel serait-il
mauvais et pas le lait cru ?
Sans même prendre en compte la qualité du produit,
les transformations industrielles suffisent à expliquer la médiocre qualité du
lait vendu en grande surface.
« UHT m’a tuer » ! (disait le lait cru)
Le lait industriel, pour être conservé suffisamment
longtemps et être exempt de bactérie, est chauffé, upérisé même. On
utilise le terme « upériser » pour UHT ou Ultra Haute Température. Le lait est
donc chauffé à 135°C pendant quelques secondes.
La pasteurisation quant à elle consiste à chauffer le lait à 80°C pendant une quinzaine de
secondes.
Tous ces procédés ne servent qu’à une seule entité,
le distributeur. Tous ces procédés de stérilisation et de chauffage permettent
de conserver le lait plus longtemps et de le déclarer comme « sain » indemne de bactéries ou
microbes en tout genre.
Ces transformations industrielles, en somme plutĂ´t
classiques, ne sont pas anodines sur la qualité du produit fini. Vous savez
très bien que la cuisson, dès lors qu’elle est excessive et à haute
température, dénature la composition des nutriments de l’aliment.
Malheureusement, l’upérisation et la pasteurisation dénaturent les
vitamines A, B, C et D ainsi que de nombreux enzymes contenus dans le lait cru.
Parmi ces enzymes dĂ©finitivement perdues, certaines servent bien entendu Ă
mieux assimiler le lait, comme le souligne Taty, avec le cas de la lipase pour
les matières grasses.
Au-delà de 60°C, même les protéines se
dénaturent et changent de transformation spatiale en 3D, ce qui
les rend « non identifiables » par l’organisme et donc non assimilables. C’est
pour l’ensemble de ces raisons que le lait industriel est souvent enrichi en
vitamines et nutriments de synthèses, des molécules qui ne rivalisent pas avec
leurs homologues naturels.
L’upérisation et la pasteurisation sont une chose.
Mais les industries laitières et agroalimentaires doivent également fournir un
produit unique, identique, standard. Pour réaliser ce genre de produit,
identique d’une bouteille à l’autre, l’agroalimentaire
homogénéise d’énormes quantités de lait.
Ce procédé permet à la fois de contrôler les
concentrations des nutriments, mais également d’éviter l’apparition naturelle
de la crème du lait. Selon certaines théories, l’homogénéisation du lait peut
entraîner la fragmentation de molécules jusqu’à 5 fois leur taille d’origine,
ce qui leur permettrait de traverser la barrière intestinale et d’agir par
inflammation sur le reste de l’organisme.
Les procédés industriels dénaturent donc fortement
les propriétés du lait avant même
d’avoir touché du doigt l’origine du lait, les vaches
laitières.
« A vache
heureuse, meilleur lait »
Dit Taty dans son livre.
Qu’en est-il de la terrible question des vaches
laitières, de l’origine du lait ? Cette question est le plus souvent soulevée
par les groupes végétaliens qui refusent
les produits laitiers (ainsi
que les Ĺ“ufs, la viande et le poisson).
Malheureusement, votre brique de lait sortie tout
droit de Carrefour ou Ed ne vient probablement pas des vaches du champ d’à côté
nourris à l’herbe, dans des conditions de vie quasi-idéales et quasi (je dis
bien quasi) respectueuses de leur bien-ĂŞtre.
Je ne pourrais réellement entrer dans les détails,
mais l’élevage intensif des vaches laitières moderne est
quelque chose de scandaleux, révoltant mais soutenu à chaque brique de lait
industriel acheté.
Ces vaches ne sont pas nourries Ă l’herbe et Ă
l’ensilage en hiver. Non, ces vaches sont nourries avec
de la farine de soja et des tourteaux (un sous-produit de l’industrie de la
fabrication d’huile). Bien sûr, ces aliments, ainsi que les conditions de
maintenance des animaux, dégradent la santé animale et la qualité du lait
produit.
La vitamine A est fortement réduite dans ce type de
lait et l’équilibre des acides gras est totalement perturbé. On retrouve
notamment un très fort déséquilibre du ratio oméga-6 / oméga-3
en faveur des oméga-6, de 20 pour 1, tandis que l’idéal, et ce
qui est obtenu naturellement dans le lait, est autour de 4 Ă 6 pour 1.
La liste est encore longue, mais imaginez que tous
les constituants chimiques (pesticides, fongicides, hormones) traversent
la chaîne alimentaire (des
graines de soja, aux tourteaux ; des tourteaux aux vaches ; des vaches au lait
; et du lait à vous) de tous les ingrédients pour atterrir d’une manière ou
d’une autre dans la viande ou dans le lait.
Pour conclure cette partie, et c’est très loin
d’être surprenant, mais dès lors que l’on altère les conditions de vie d’un
animal exploité (dans les deux sens du terme) et que celui-ci est nourri d’une
manière industrielle non recommandable, on obtient un produit de mauvaise qualité.
Reprenez maintenant le début de ce paragraphe, et
appliquez-y l’upérisation, l’homogénéisation, etc, avec le lait industriel.
Comble de l’horreur.
La liaison
avec le Paléolithique
Les lecteurs adeptes de l’alimentation
paléolithique, préhistorique ou type chasseur-cueilleur, pourraient bondir de
leur chaise en lisant cet article. Les produits laitiers ne sont pas autorisés dans
les régimes paléo car
trop récents dans notre « histoire alimentaire » (l’une des preuves flagrantes
est l’inactivation générale de la synthèse de lactase).
Pourtant, je suis sûr que les adeptes du régime
paléo trouveront des points communs avec mon discours à propos des produits
laitiers.
Les meilleurs produits restent ceux choisis bio,
sans pesticides ; produits de la manière la plus naturelle qui soit, de
préférence crus ; pour se nourrir d’un produit hautement nutritif et sain pour
l’organisme. Ces principes généraux sont bien souvent défendus
par les « paléovores ».
De ce fait, et même si les codes de l’Homme
préhistorique interdisent le lait, boire du lait cru de bonne qualité est une
option saine, si toutefois, vous y êtes prédisposé.
Emma fut la 2ème internaute (vous savez, celle dont
je parle avec LĂ©a) qui a fait pencher la balance vers une acceptation des
produits laitiers, au lieu d’un rejet en bloc, sans réflexion.
Dans l’un de ses deux commentaires, Emma nous
précisait que l’Homme s’est avantageusement
adapté à la consommation de lait cru en inhibant le phénomène de sevrage,
en conservant la fameuse lactase mĂŞme adulte.
Ces hommes et ces femmes existent bel et bien, ils
vivent principalement dans les pays nordiques. Ces Hommes sont donc dotés d’une
mutation génétique ancestrale qui leur a permis, jadis, d’avoir un meilleur taux de survie et de reproduction. C’est
donc tout logiquement que cette mutation s’est répandue comme une traînée de
poudre dans ces régions du globe.
Sauf qu’aujourd’hui, les puissants guerriers
nordiques aux barbes blanchies de lait cru, ne sont pas épargnés par des
factures osseuses, car ils ont bien évidemment troqué leur remède originel
contre le liquide blanchâtre de notre industrie moderne.
Une conclusion se dessine donc selon moi. La
porte des produits laitiers ne doit pas être fermée (sauf pour les adeptes de
régimes ancestraux ou type végétaliens) sans avoir pris la peine d’essayer les
laitages crus de qualité.
C’est un fait, les personnes intolérantes au lait
industriel ne sont généralement pas intolérantes au lait cru,
de bonne qualité.
Les points
importants Ă retenir
Avant de commencer cette expérience, vous devez
reconnaître que même cru, le lait
n’est pas un aliment pour une consommation quotidienne et excessive.
Dès lors que nos aïeux ne connaissaient pas l’insémination artificielle, ils ne
bénéficiaient pas de lait cru en permanence, c’est un point important.
Deuxièmement, il est important que vous restiez
attentifs aux réactions de votre organisme. Même sous lait cru, il est possible
que vous ne le tolériez pas. A ce moment-là , les laitages ne semblent pas être
faits pour vous, la porte paléo vous
est donc ouverte.
Finalement, boire du lait cru est une bonne chose
(si toutes les conditions précédentes sont réunies) mais l’associer
avec des céréales UHS pour Ultra Hyper Sucré n’est probablement pas l’idée du
siècle. Il conviendrait plutôt de boire un verre de lait
nature, et de revoir son petit déjeuner (des fruits, des tomates, des œufs, de
la salade…)
Pour les moins inventifs, voici un excellent
article de Florian, du blog Naturo-Passion, qui vous donnera des idées
pour un meilleur petit-déjeuner.
Pour les autres, si cela peut vous aider, voici mon
expérience
Ce que je
bois depuis 1 mois
J’ai bu mon premier verre de lait cru il y a
presque un mois, et jamais je n’aurais cru que le goût me plairait à ce point.
Durant mon adolescence « laitière », même si j’adorais mon bol de lait aux
céréales machin-pops, je ne buvais pas de lait nature.
J’ai donc la chance d’avoir une ferme près de chez
moi qui vend son lait cru au cas par cas, selon le stock et la demande. J’en
consomme environ 2 litres par semaine, à raison d’un
verre le matin (parfois avec une cuillère de miel) et parfois un second le
soir.
Dès que mes stocks sont dévorés, et bien non, ce
n’est pas la crise de panique ! No stress ! (pas comme à l’adolescence, où je
pouvais faire une crise de nerf si le lait n’était pas FRAIS au réveil, ou pire
VIDE !)
Non, dorénavant, j’attends que la semaine se passe
puis je m’arrête à l’occasion chez mon revendeur pour y reprendre deux, parfois
trois litres. Il arrive souvent qu’il n’y ait tout simplement pas de lait.
Aucun problème, on verra dans une semaine !
Et vous alors, c’est pour quand le lait cru ? Pour
aujourd’hui ou pour demain ?
PS : le lait cru caillé est toujours aussi « bon »
pour la santé, il suffit simplement de l’agrémenter un peu pour « masquer » le
goût !
Notes et références
1.
La plupart de
ces informations ont été piochées dans le livre dédié de Taty : Qui a peur du
grand méchant lait ? (lien
Amazon affilié)
2.
(*) Il est Ă
noter que Thierry Souccar n’est pas un anti-lait, il l’a d’ailleurs expliqué
dans une interview dédiée à ce sujet (je tenez à la préciser pour éviter tout
malentendu)
http://www.dur-a-avaler.com/confession-buveur-lait-cru-taty-vache-pasteurisation/
Source : http://ma-vie-en-bleu.over-blog.com/