par Richard Bennett et Michael de Semlyen
(NDLR
: Richard Bennett est un ancien prêtre catholique, et Michael de Semlyen un
ancien théologien catholique renommé).
Les
10 et 11 juillet dernier, les médias du monde entier ont largement fait écho Ã
un document dans lequel le Pape s’élève contre les églises véritables. Le
quotidien « Le Monde » du 11/07/07 a publié un article d’Henri Tincq intitulé:
« Vatican: seule l’Eglise catholique possède la vérité du christianisme ». Le
Times du Royaume-Uni affichait ce titre: « Message du Pape aux chrétiens: A
moins d’être catholique et romaine, une église n’est pas authentique ».
Ailleurs
on lisait: « Les protestants courroucés suite à la déclaration du Vatican » ou
encore: « Pour le Pape Benoît XVI, le salut passe par l’Eglise catholique ». Ce
décret papal signale une modification dans la politique vaticane; nous devons
donc l’analyser et en examiner les conséquences pour les croyants véritables.
C’est ce que nous nous attachons à faire dans ce nouvel article, En s’élevant
contre les églises véritables, Benoît XVI démasque son propre système. Je vous
prie de faire circuler cet article dans votre entourage, et de le mettre si possible
sur un site Internet. Si vous souhaitez recevoir cet article sous forme de
fichier Word, veuillez nous le signaler.
Bien
à vous dans le Christ Jésus, au service de Son Evangile, Richard Bennett.
Le
10 juillet 2007, le Pape Benoît XVI a publié un nouveau décret (1) réaffirmant
sa conviction selon laquelle l’Eglise catholique romaine serait l’unique Eglise
fondée par Jésus- Christ. Toute autre église serait déficiente, ou n’aurait
même pas le droit de s’appeler « église ». L’élément nouveau, dans ce document,
c’est qu’il déclare catégoriquement que les « Communautés chrétiennes nées de
la Réforme du XVIe siècle » ne peuvent prétendre être des « Eglises » au sens
propre (2).
DéjÃ
en septembre 2000, quand Benoît XVI était encore le Cardinal Ratzinger, Préfet
de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (3), il avait déclenché des ondes
de choc dans le mouvement œcuménique en s’élevant contre toutes les églises non
catholiques dans le décret « Dominus Iesus », rédigé sous son autorité.
Ultraconservateur, fidèle à la rigidité doctrinale d’avant Vatican II, tenant
depuis longtemps les chrétiens bibliques pour des hérétiques et non pour des «
frères séparés », le Pape Benoît XVI veut rectifier ce qu’il qualifie
d’interprétation erronée des propos œcuméniques du Concile Vatican II.
Ce
document de 2007 prend la forme de cinq questions suivies de la réponse, afin
de corriger toute erreur concernant les intentions véritables de Vatican II. La
mission de Benoît XVI est de rectifier les conclusions doctrinales de certains
catholiques qui, influencés par les chrétiens bibliques, s’éloignent de la
ligne dure caractérisant jadis le dogme catholique. La cinquième et dernière
question de ce décret à visée catéchétique revêt une importance particulière: «
Pourquoi les textes du Concile et du Magistère postérieur n’attribuent-ils pas
le titre ‘d’Eglise’ aux communautés chrétiennes nées de la Réforme du XVIe
siècle? »
Voici
la réponse, qui sert de conclusion au décret:
«
Parce que, selon la doctrine catholique, ces Communautés n’ont pas la
succession apostolique dans le sacrement de l’ordre. Il leur manque dès lors un
élément essentiel constitutif de l’Eglise. Ces Communautés ecclésiales, qui
n’ont pas conservé l’authentique et intégrale réalité du Mystère eucharistique,
surtout par la suite de l’absence de sacerdoce ministériel, ne peuvent être
appelées « Eglises » au sens propre selon la doctrine catholique. »
LA VÉRITÉ BIBLIQUE
MONTRE LA VRAIE NATURE DE CE DÉCRET PAPAL
En
proclamant la primauté universelle de l’Eglise de Rome, et en niant la foi de
la Réforme, le Pape s’élève contre toutes les Eglises et tous les chrétiens qui
sont pleinement consacrés au Seigneur Jésus-Christ et à Son Evangile éternel
(4). Benoît XVI est incapable de voir que ceux qu’il dénigre sont fondés sur le
Roc, c’est-à -dire sur Christ Lui-même, « le Fils du Dieu vivant ». Ils
constituent Son peuple, Son épouse, Son Eglise véritable. Ils adhèrent à Dieu
seul et à Sa parole écrite; et ils sont sauvés par le Dieu Très Saint, par la
grâce seule et par la foi seule, en Christ seul: toute louange et toute gloire
reviennent à Dieu seul. Voilà l’épouse de Christ, le temple du Dieu vivant, le
lieu où Il demeure pour toujours. La voilà , l’Eglise, que le Christ Jésus a
aimée; les voilà , Ses disciples pour lesquels Il s’est donné Lui-même afin de
les laver dans Son propre sang. Ils sont l’Eglise sanctifiée et purifiée par la
Parole, « pour faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse » (Ephésiens
5:25). Cette Eglise est « l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux
» (Hébreux 12:23). En tant que catholique romain, Benoît XVI ne peut que
rejeter l’Evangile que découvrit la Réforme au sortir des ténèbres de la
papauté. L’ironie de la situation est qu’en cherchant à rétablir la ligne dure
du catholicisme, il démontre que sa propre église est une contrefaçon apostate
de l’Eglise biblique.
Benoît
XVI fonde sa dénonciation sur la doctrine formulée dans la réponse à la
deuxième question:
«
Le Christ ‘a établi sur la terre’ une Eglise unique et l’institua comme
‘assemblée visible et communauté spirituelle': depuis son origine, elle n’a
cessé d’exister au cours de l’histoire et toujours elle existera, et c’est en
elle seule que demeurent à jamais tous les éléments institués par le Christ
lui-même…’ Cette Eglise, constituée et organisée en ce monde comme une société,
subsiste dans l’Eglise catholique gouvernée par le successeur de Pierre et les
évêques en communion avec lui. »
Benoît
XVI présuppose que l’Apôtre Pierre est allé à Rome, et que chacun des papes est
un successeur de Pierre: mais c’est un présupposé sans fondement. Il n’y a pas
trace dans les Ecritures d’une visite de Pierre à Rome, pas plus que de
successeurs de Pierre ou de quelque autre Apôtre. En revanche dans Actes
1:21-22, l’Ecriture fait connaître les critères de l’apostolat: ce ministère
apostolique a été confié exclusivement aux Apôtres et à Paul. Tous ont été
désignés par le Christ Lui-même, sans qu’il soit jamais question de
successeurs. Dans le Nouveau Testament, les Apôtres nommaient des anciens et
des diacres, et non d’autres Apôtres (5). Pourtant la notion bibliquement
insoutenable de « succession apostolique » constitue le fondement même de la
papauté. Sur elle reposent la primauté et l’autorité papales. Mais jamais le
Seigneur Dieu n’a confié Sa vérité à une lignée humaine quelle qu’elle soit. Ce
concept de « succession apostolique » ne tient pas la route! Un seul maillon
défectueux suffit en effet à invalider tous les maillons suivants. Mais la
locomotive du train de Benoît XVI, c’est bien la succession apostolique. Comme
d’habitude, la papauté procède par décrets; et une fois de plus, Benoît XVI
pose des affirmations dogmatiques.
L’HÉRITAGE
VÉRITABLE LÉGUÉ PAR L’APÔTRE PIERRE
La
« succession apostolique » est donc la doctrine définissant la primauté
universelle du pape. C’est là -dessus qu’il s’appuie pour dénoncer les autres
Eglises. Mais quel héritage l’Apôtre Pierre nous a-t-il réellement légué?
Pierre n’a pas proclamé une institution, un système, ou une organisation
quelconque: il a simplement proclamé l’Evangile du Seigneur Jésus-Christ, en
ces termes: « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour
les injustes, afin de nous amener à Dieu; il a été mis à mort quant à la chair,
et rendu vivant quant à l’Esprit » (1 Pierre 3:18). La cause des souffrances
méritoires de Christ, c’est le péché des hommes. Christ s’est offert en
sacrifice Lui-même, une fois pour toutes, pour expier les péchés des siens. Le
Juste a souffert pour les injustes. Il s’est offert en tant que Substitut pour
tous les chrétiens véritables, et il a porté leurs iniquités afin d’apaiser la
juste colère du Dieu Très Saint. Celui qui ne connaissait pas le péché a
souffert à la place de ceux qui ne connaissaient pas la justice. La sainte
raison d’être des souffrances du Christ Jésus était de nous amener à Dieu, de
nous réconcilier avec Dieu, de nous accorder l’accès au Père, de porter à notre
compte Sa justice, et de nous faire parvenir à la gloire éternelle. Le voilà ,
l’héritage que Pierre nous a légué: une foi infiniment précieuse, comme le
précise le premier verset de sa deuxième Epître: « Simon Pierre, serviteur et
apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que
la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre
1:1).
L’enseignement
de Pierre est la réfutation de toute organisation hiérarchique, et de la «
Sainte Tradition » papale. Pour Pierre, tous les chrétiens nés de nouveau sont «
une race élue, un sacerdoce royal » (1 Pierre 2:9), et non un pesant système
hiérarchisé, avec par ordre ascendant: les laïcs, les prêtres, les évêques, les
cardinaux, et le pape. Pierre enseigne que le salut et la rédemption sont
acquis par le sang de Christ: « Vous savez que ce n’est pas par des choses
périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine
manière de vivre de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un
agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:18-19).
En
revanche le Pape Benoît XVI insiste sur les sacrements, selon lui nécessaires
au salut (6). Pierre cautionne les écrits de l’Apôtre Paul, qui condamnait les
traditions des hommes. Pierre a averti les chrétiens au sujet des faux docteurs
qui allaient subrepticement introduire des hérésies dans l’Eglise: et c’est là ,
justement, ce qu’a fait le catholicisme romain. Mais le fondement de l’Evangile
de vérité que Pierre proclame à ceux qui sont nés de nouveau, c’est la Parole
du Seigneur. Ainsi il leur annonce qu’ils ont été « régénérés, non par une
semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante
et permanente de Dieu… Mais la Parole du Seigneur demeure éternellement. Et
cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Evangile » (1 Pierre 1:23,
25). La Pape, lui, ne se fonde pas sur la seule Parole de Dieu: il décrète que
l’Ecriture et la « Sainte Tradition » « doivent être reçues et vénérées avec
égal sentiment d’amour et de respect » (7). Mais les enseignements de Pierre
anéantissent complètement les doctrines fondamentales de Benoît XVI et de son
système inspiré par ce monde.
UN CHANGEMENT
RADICAL DE POLITIQUE
Depuis
plus de quarante ans, la papauté avait adopté une stratégie oecuménique
trompeuse, mise au point par le Concile de Vatican II. On entend souvent dire
que « depuis Vatican II, tout a changé », mais dans ce décret récent, le Pape
déclare sans ambiguïté: « Le Concile n’a pas voulu changer et n’a de fait pas
changé la doctrine en question » [la doctrine sur l’Eglise telle qu’elle est
formulée dans la Constitution Dogmatique « Lumen Gentium » (8)]. En outre il
cite le discours de Jean XXIII du 11 octobre 1962 (9). Le Concile de Vatican II
s’était ouvert sous le règne de Jean XXIII; Celui-ci avait clairement stipulé
que le dogme catholique sur l’Eglise devait rester inchangé, mais que « la
forme » de la papauté devait changer selon « les exigences de notre époque ».
Aussi le Concile est-il passé de la séparation d’avec les autres religions et
de la condamnation de ces dernières à un nouveau programme de faux oecuménisme.
Ce fut là une vaste opération de relations publiques concernant tout un chacun
à l’échelle de la planète. Cette nouvelle relation d’acception chaleureuse
devait s’étendre non seulement aux autres grandes religions du monde, mais
encore aux chrétiens bibliques, qui se voyaient à nouveau « accueillis dans la
bergerie ». Au sein de la « Sainte Mère l’Eglise » on parlait désormais de «
frères séparés », et non plus d' »hérétiques ». La papauté tenait à présent les
principales religions païennes, l’islam, le bouddhisme, et l’hindouisme, pour «
des chemins valides vers Dieu » (10). Par cette stratégie nouvelle, l’Eglise de
Rome s’est mise en devoir de gagner le monde entier à sa cause. Il ne fallait rien
de moins, après le règne controversé de Pie XII, et l’image d’austère rigidité
présentée au monde par son pontificat. Jean XXIII, le pape très populaire qui
lui succéda, avait prié sur son lit de mort, dit-on, pour « une nouvelle
Pentecôte ». Son église s’est donc sciemment mise en devoir d’adopter le «
Renouveau Charismatique » naissant. Elle a soutenu ce mouvement qui brouillait
les différences doctrinales tout en insistant sur la tolérance et sur l’unité.
L’Eglise romaine a donc réussi à gagner du terrain au cours des années 1960 et
1970. Sa nouvelle politique impliquait aussi d’autres courants: le dialogue
s’est avéré un instrument des plus efficaces pour le rapprochement. Par ce
moyen, l’Eglise catholique a progressivement gagné du terrain dans les églises
bibliques, comme elle le déclare sans ambages: « Le dialogue n’est pas une fin
en soi… le dialogue oecuménique ne se limite pas au plan théorique et purement
conceptuel (11). Au contraire, « il sert à transformer les modes de pensée, les
comportements, et la vie quotidienne de ces communautés [non catholiques]. Il
prépare ainsi la voie vers leur unité dans la foi au sein de l’Eglise une et
visible. Par cette voie, peu à peu, après avoir surmonté les obstacles
empêchant la parfaite communion ecclésiale, se trouveront rassemblés par une
célébration eucharistique unique, dans l’unité d’une seule et unique Eglise,
tous les chrétiens. Cette unité, le Christ l’a accordée à son Eglise dès le
commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible [ne pouvant
être perdue] dans l’Eglise catholique… » (12).
Pendant
plus de quatre décennies et plus de quatre pontificats, le Vatican a pratiqué
l’oecuménisme dans une ambiance suave, rassurante, tolérante, conciliante. Ces
documents de Vatican II ont été publiés en 1975. Une seule fois depuis lors, le
masque est tombé. Quand le Pape Benoît XVI n’était encore que le Cardinal
Ratzinger, il a rédigé le Document « Dominus Iesus » (13), dans lequel il
affirmait déjà ce qu’il proclame aujourd’hui au sujet des Eglises issues de la
Réforme: « Les Communautés ecclésiales qui n’ont pas conservé l’épiscopat
valide et la substance authentique et intégrale du mystère eucharistique, ne
sont pas des églises au sens propre » (14).
LE PONTIFE DÉVOILE
LE FOND DE SA PENSÉE
C’est
une chose, pour un cardinal, de déclarer que les Eglises chrétiennes « ne sont
pas des églises au sens propre », mais cette affirmation a une tout autre
portée quand elle vient d’un pape, surtout quand il nomme les églises en
question. Certes, le Pape actuel reste capable de courtiser les églises
chrétiennes pour les inciter à dialoguer avec le Vatican, mais de toute
évidence aujourd’hui, il paraît décidé à reprendre la position ancienne, la
position conquérante et traditionnelle, celle qui a produit tant de fruits
exécrables sous l’Inquisition entre 1203 et 1808. On voyait déjà poindre la
pensée actuelle de Benoît XVI dans le Décret « Dominus Iesus » en l’an 2000.
Dans ce document il faisait même référence à la revendication arrogante de
Boniface VIII, ce sinistre pontife du Moyen Age qui proclamait dans sa Bulle «
Unam Sanctam »: « Nous déclarons, affirmons, définissons et proclamons à toute
créature humaine que pour son salut, elle dépend nécessairement du Pontife
Romain » (15).
Cette
prétendue primauté fait partie intégrante de la pensée des « purs et durs » du
Vatican, des stratèges qui exercent le pouvoir. Parmi eux se trouve le Pape
Benoît XVI avec ceux qui l’ont porté au trône pontifical. Son présupposé
fondamental est que le Seigneur a établi une hiérarchie totalitaire constituée
par le pape, les cardinaux, les patriarches, les archevêques les plus titrés,
les autres archevêques, les métropolitains, les coadjuteurs des archevêques,
les évêques diocésains, les coadjuteurs des évêques, et ainsi de suite. On a lÃ
un chef d’oeuvre de l’esprit de Diotrèphe, « qui aime à être le premier » (3
Jean 9). Mais l’épouse de Christ selon la Bible est constituée d’une toute
autre manière. Dans le véritable corps de Christ, ceux qui ont été ordonnés
anciens ou diacres sont de simples frères au sein d’un corps unique, et un Seul
est leur Maître, le Seigneur Jésus-Christ: « Un seul est votre Maître, et vous
êtes tous frères » (Matthieu 23:8).
LE RETOUR D’UNE
DOCTRINE CONDUISANT À LA DAMNATION
Aujourd’hui
le Pape Benoît XVI prouve qu’à l’époque de son cardinalat les médias lui
attribuaient des surnoms judicieux: « l’agent de police », le « Panzer cardinal
», ou encore « le rottweiler de Dieu ». D’innombrables diktats déjà anciens
sont en accord avec sa stratégie actuelle. Outre le commandement blasphématoire
imposant la soumission au pape comme condition du salut, il y a aussi ce décret
papal promettant la damnation, et publié par le Concile Général de Florence en
1442. Des documents émanant des papes actuels font encore état de ce verdict
officiel datant du quinzième siècle:
«
La Sainte Eglise Romaine… croit fermement, professe et prêche que ceux qui
demeurent hors de l’Eglise catholique, non seulement les païens, mais également
les Juifs, les hérétiques, les schismatiques, ne peuvent avoir part à la vie
éternelle, mais qu’ils iront dans le feu éternel préparé pour le Diable et ses
anges (Mt. 25.41), à moins qu’avant la fin de leur vie, ils n’aient été reçus
dans le sein de l’Eglise… Car l’union avec le corps de l’Eglise est d’une telle
importance que les sacrements de l’Eglise ne sont utiles qu’à ceux qui
demeurent en son sein; et les jeûnes, les aumônes, et les autres oeuvres de
piété, et les exercices d’une vie militante chrétienne n’apportent la
récompense éternelle qu’à eux seuls. Et nul ne peut être sauvé, même s’il verse
son sang au nom du Christ, à moins qu’il ne soit dans le sein et dans l’unité
de l’Eglise catholique » (16).
La
substance de ce décret de 1442 conserve toute sa force dans le document publié
par le Pape Benoît XVI en 2007. On l’a vu, la réponse à la cinquième question,
à la fin du document, est la suivante: « Ces communautés ecclésiales, qui n’ont
pas conservé l’authentique et intégrale réalité du Mystère eucharistique,
surtout par la suite de l’absence de sacerdoce ministériel, ne peuvent être
appelées ‘Eglises’ au sens propre. »
Cette
ligne dure s’accorde parfaitement avec une grande partie de l’enseignement
officiel actuel. L’Eglise catholique romaine proclame: « Il n’y a aucune faute,
aussi grave soit-elle, que la Sainte Eglise ne puisse remettre. ‘Il n’est
personne, si méchant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espérer avec
assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincère' » (17). Et la Rome
papale de déclarer: « Les prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n’a donné ni aux
anges ni aux archanges… Dieu sanctionne là -haut tout ce que les prêtres font
ici-bas. Si dans l’Eglise [catholique romaine] il n’y avait pas la rémission
des péchés, nul espoir n’existerait, nulle espérance d’une vie éternelle et
d’une libération éternelle. Rendons grâce à Dieu qui a donné à son Eglise un
tel don » (18).
L’enseignement
des Ecritures Saintes est tout à l’opposé: le salut passe par la médiation de
Jésus-Christ seul, car Il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes (19).
L’instrument du salut n’est pas une église quelle qu’elle soit, mais la
relation personnelle au Seigneur Jésus-Christ, la foi que chacun, à titre
individuel, place en Lui. L’Apôtre Paul résume ici le message du salut: « Ils sont
gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en
Jésus-Christ » (Romains 3:24). Il montre que la cause efficace du salut, c’est
la grâce de Dieu, et le paiement est constitué par « la rédemption qui est dans
le Christ Jésus ». Attribuer à l’Eglise papale une part dans l’oeuvre
salvatrice de Dieu, c’est le comble du blasphème. Selon les Ecritures, le salut
est dans le Christ Jésus seul, « pour célébrer la gloire de sa grâce »
(Ephésiens 1:6).
LA POLITIQUE PAPALE
DURE, HIER ET AUJOURD’HUI
La
nouvelle politique du pontife actuel rappelle indiscutablement la ligne
politique dure des siècles de l’Inquisition papale. Cette dernière a duré six
cent cinq ans. Pendant tout ce temps, les chrétiens bibliques sont restés
remarquablement forts et patients dans la foi. En 2007, nous devons tenir ferme
de la même manière, nous confiant dans le Seigneur Jésus-Christ, qui est le
même hier, aujourd’hui, et éternellement. Ces chrétiens bibliques d’autrefois
ont été ridiculisés, et ils ont trouvé en face d’eux un peuple égaré et
indifférent. Mais ils ont continué, avec la plus grande netteté, à dénoncer le
Pape et ses diktats. Chaque jour ils mettaient en pratique l’Evangile de la
grâce (20). Nous devons faire de même. Il y va de la gloire du Seigneur, de Son
Evangile, et de Ses promesses! « C’est pourquoi, recevant un royaume
inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui
soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu
dévorant » (Hébreux 12:28-29). Le Christ Jésus avait préparé les chrétiens
d’autrefois à supporter les condamnations et les fausses accusations, en
promettant: « Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous
persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de
moi. Réjouissez-vous, et soyez dans l’allégresse… car c’est ainsi qu’on a
persécuté les prophètes qui ont été avant vous » (Matthieu 5:11-12). Ceux qu’on
accuse à tort doivent se réjouir, ils doivent proclamer la vérité du Seigneur
et Son Evangile de grâce, parce que l’Eternel règne. Nous qui faisons face à la
« ligne politique dure » du Pape Benoît XVI, aux mensonges implacables et
incessants, à l’erreur et aux blasphèmes d’aujourd’hui, nous devons persévérer,
et compter, pour répondre, sur la puissance et la force du Dieu vivant et vrai.
Benoît XVI compte exercer un contrôle accru, comme le montre son décret
intransigeant. Il ne remarque pas que de tels décrets monarchiques indiquent
qu’il règne sur un peuple d’esclaves. Ses prétentions arrogantes montrent que
la dictature papale impose aux catholiques de se soumettre toute leur vie à un
système cruel et mensonger fondé sur les oeuvres.
LA RÉPONSE PARFAITE
DU DÉCRET PAPAL
La
réponse définitive au décret papal, c’est la Bonne Nouvelle éternelle de notre
Seigneur Dieu. Le Seigneur Jésus est mort à la place du chrétien véritable. Sa
vie parfaite, son sacrifice parfait que nul ne peut réitérer, voilà l’unique
rançon pour l’âme du croyant. « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être
servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon de beaucoup » (Marc
10:45). Tel était le prix exigé par le Dieu Très saint afin que Sa justice fût
satisfaite en vue du pardon des péchés. Cette rançon versée libère du péché le
croyant véritable qui se confie dans le Christ Jésus seul; elle le libère des
ruses du diable et des griffes d’une fausse église. « Car le salaire du péché,
c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en
Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23). Sous l’autorité de la Bible
seule, les pécheurs convaincus par le Saint-Esprit se tournent vers Dieu par la
foi seule, afin de recevoir le salut que Lui seul peut accorder. Ce salut
repose uniquement sur le fait que Christ est mort et ressuscité pour les siens.
Quand ceux-ci mettent leur foi en Lui seul, ils comprennent l’immensité de la
grâce du Père, « et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen
de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3:24). La grâce souveraine
de Dieu et Son pardon nous rendent capables de répondre dans la foi et de
placer notre confiance en celui qui est mort à notre place. Aucune Eglise ne
peut sauver, aucune ecclésiologie non plus. Nous sommes justifiés devant le
Dieu Très saint uniquement par Sa grâce, dans le Christ Jésus seul.
Source :
www.lesarment.com
Richard Bennett,
Association « Berean Beacon », http://bereanbeacon.org La reproduction de cet
article est autorisée, y compris sur l’Internet, à condition qu’elle soit
intégrale, que la source soit indiquée, et qu’aucune modification ne soit
apportée. Voir également les autres articles en français de Richard Bennett, Ã
l’adresse:
http://www.bereanbeacon.org/languages/francais.htm
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Notes:
1. «
Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur
l’Eglise »:
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith
_doc_20070629_responsa-quaestiones_fr.html
2.
Caractères gras ajoutés.
3.
Appelée jadis « Office de l’Inquisition », la Congrégation pour la Doctrine de
la Foi siège toujours à Rome, dans le même édifice occupé par son prédécesseur
au cours des six siècles terribles pendant lesquels cet Office imposait par les
tortures et la mort les décrets du pape relatifs à l’Inquisition.
4. Voir
Matthieu 16:16.
5.
Les termes de « surveillant », de « pasteur », et d' »ancien » sont
interchangeables (voir Actes 20:17, 28; 1 Pierre 5:1-4).
6.
Catéchisme de l’Eglise Catholique, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie
Editrice Vaticane, Paris 1998, § 1129.
7.
Catéchisme, § 82.
8.
Constitution Dogmatique « Lumen Gentium »,
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vatii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html
9.
Jean XXIII, Discours (11 octobre 1962) Note 1 dans « Réponses à certaines
questions… » de Benoît XVI: « Le Concile… veut transmettre dans son intégrité,
sans l’affaiblir ni l’altérer, la doctrine catholique… Il faut que cette
doctrine soit plus largement et hautement connue… En effet, autre est le dépôt
lui-même de la foi, c’est-à -dire les vérités contenues dans notre vénérable
doctrine, et autre est la forme sous laquelle ces vérités sont énoncées, en
leur conservant toutefois le même sens et la même portée. (Caractères gras
ajoutés.)
10.
Déclaration « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes,
http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-
ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html
11.
Document post-conciliaire N° 42, « Réflexions et Suggestions concernant le
dialogue oecuménique », 15 août 1970, Section VI, 3e partie.
12.
Ibid., Section II, « Nature et but du dialogue oecuménique ».
13.
Document « Dominus Iesus »,
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith
_doc_20000806_dominus-iesus_fr.html
14. «
Dominus Iesus », section 17
15.
Bulle « Unam Sanctam », 18 novembre 1302, citée dans The Sources of Catholic
Dogma, Tr. Roy Deferrari, 30e édition de Enchiridion Symbolorum de Henri
Denzinger, révisé par Karl Rahner, S.J., 1954 (St Louis, Missouri, B. Herder
book CO., 1957, # 469.
16. The Christian Faith in the Doctrinal Documents of
the Catholic Church, J. Neuner, S.J., et J. Dupuis, S.J., éditeurs (New York,
Alba House, 1982) #1005.
17.
Catéchisme, §982
18.
Ibid., §983
19.
Voir Jean 14:6; Actes 4:12; 1 Timothée 2:5.
20.
Voir notre document vidéo en anglais sur « Youtube » à l’adresse:
https://www.youtube.com/watch?v=Rx8PdvOELvY&t=20