L'homme qui a oublié de se souvenir
Etude N° 9
par Ian Thomas
Au chapitre 9 du premier livre de Samuel, nous est
présenté un beau jeune homme — sympathique, humble, courtois, consciencieux,
doué d'un réel sens de la responsabilité, celui qui devait être un jour le
premier roi d'Israël. Et pourtant, ce même jeune homme devait ruiner sa propre
vie et mourir un vieillard au cœur amer et désabusé, du fait qu'il avait oublié
de se souvenir !
« Samuel dit à Saül : C'est moi que l'Eternel a
envoyé pour t'oindre roi... écoute donc... Ainsi parle l'Éternel des Armées :
Je me souviens de ce qu'Amalek fit à Israël, lorsqu'il lui ferma le chemin à sa
sortie d'Egypte» (1 Sam. 15. 1-2)
.
Nous avons déjà vu que le pire châtiment que Dieu
puisse infliger à Son peuple, bien souvent, c'est de lui donner ce qu'il
réclame ; et c'est ainsi qu'à Israël un roi fut accordé pour être « comme toutes les nations» (1 Sam. 8.20).
Dieu Lui-même était leur Roi et Il n'avait aucune
Intention d'en élire un autre avant Son Fils qui devait régner sur la maison de
Jacob pour toujours. Mais Il dit à Samuel : «
Ecoute la voix du peuple... car ce n'est pas toi qu'ils, rejettent, c'est moi,
afin que je ne règne plus sur eux (1 Sam. 8. 7-9). Et c'est ainsi
que Saül, « jeune et beau », fut élu pour être le premier roi en Israël.
Or, Samuel l'avertit solennellement que, pour être
le représentant terrestre du Roi céleste, il lui fallait connaître la volonté
de Dieu et exécuter fidèlement Ses jugements, et la première chose que Dieu dit
à Saül, ce fut de lui ordonner la destruction totale et sans merci du peuple
des Amalécites (1 Sam. 15. 2-3).
Dieu était en guerre contre Amalek de génération en
génération. Il n'y avait à Ses yeux rien de bon dans ce peuple maudit, rien qui
pût leur gagner Sa faveur. Tel était le verdict divin concernant Amalek. Mais
Saul oublia de s'en souvenir !
Il frappa bien le peuple dans son entier, mais
épargna pourtant leur roi Agag un roi d'Edom que Dieu avait voué à la
mort! Il épargna également le meilleur des troupeaux, tout ce qui lui
paraissait bon parmi ce que Dieu avait condamné à la destruction. Saül a présumé
trouver quelque chose de bien dans ce que Dieu haïssait ! Tel fut le péché
dominant de Saul.
Telle est aussi la tentation subtile à laquelle
nous sommes exposés, car le diable viendra toujours vous dire que vous n'êtes
pas si mauvais que la Bible le déclare, qu'il y a toujours dans l'homme quelque
chose de bon, en dehors de Christ, toujours quelque chose qui puisse être
sauvegardé, si dépravé qu'un homme puisse être.
Il leur semblait que Dieu allait un peu trop loin
dans Son jugement d'Amalek, qu'Il exagérait les choses, et ils jetèrent un défi
à la pensée et à la volonté de Dieu en essayant de discerner par eux-mêmes
entre le bon et le mauvais dans ce que Dieu avait entièrement rejeté.
C'est relativement facile de se repentir des
mauvaises actions commises, d'en admettre la culpabilité ; mais nous avons
beaucoup plus de peine à reconnaître la dépravation totale de notre nature, la
faillite spirituelle de l'homme en dehors de Dieu. Nous tombons sans cesse dans
cette erreur qui consiste à ignorer l'origine de notre justice comme celle de
notre culpabilité.
Permettez-moi de vous rappeler que rien n'est bon
ou mauvais par soi-même; mais seulement en vertu de son origine, et c'est
pourquoi on peut être facilement trompé par une pseudo justice et une vertu
apparente qui proviennent de la vie propre et ne sont qu'une imitation du bien.
Dans Héb. 5. 11-13 (relire ce passage attentivement), l'Apôtre reprend les
chrétiens hébreux pour avoir oublié « les principes fondamentaux », être
devenus lents à comprendre la doctrine de la justice. Dans leur état
d'immaturité spirituelle, ils en étaient encore au lait, alors que la viande
forte est pour les adultes, « ceux dont
le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est
mal » (Héb. 5.14).
Bien sûr qu'ils pouvaient détecter ce qui était
visiblement bien ou mal — même un enfant peut comprendre cela mais en
raison de leur ignorance de la nature, de l'essence même du péché (une attitude
ou une activité ayant son origine en dehors de Dieu), ils étaient incapables de
discerner entre ce qui était positivement bon, ayant son origine en Dieu, de ce
qui était mauvais (même parmi le «bon ») à cause de son origine en Satan.
«Et cela
n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il
n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de
justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres» (2 Cor. 11. 14-15).
En d'autres termes, le fait d'être pasteur, ou
missionnaire, ou chrétien actif ne fait pas de vous un homme spirituel, ni
votre service agréable à Dieu, quel que soit votre zèle ou votre consécration
apparente.
Du point de vue divin, C'est CHRIST qui doit être
le pasteur, le missionnaire, etc..., c'est Sa vie à Lui qui seule a de la
valeur pour Dieu, c'est Son .oeuvre qui est la seule véritable justice, et
cette vie ne peut être libérée en vous que par une attitude de constante
dépendance de Lui. C'est là la nature même de la foi et « tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction
est péché » (Rom. 14.23).
Cela peut produire un choc terrible de découvrir
qu'on a pu prononcer du haut de la chaire la Bible en main, un sermon des plus
orthodoxes, et pourtant s'il n'est pas inspiré d'En-Haut, si l'attitude n'est
pas celle d'une entière dépendance de Christ, la prédication elle-même peut
devenir un péché !
Un tel enseignement n'est pas « du lait pour les bébés spirituels »
bien entendu, mais de la « viande forte » pour les hommes faits, de ces « choses difficiles à expliquer » (selon
Héb. 5.11), car nous sommes si habitués au machinisme de nos systèmes
ecclésiastiques, de nos organisations dans lesquelles l'activité charnelle des
chrétiens n'est pas seulement tolérée, mais sollicitée, souvent dans une
sublime sincérité,. avec une fausse conception de la consécration de la part de
ceux qui s'y engagent, étant ignorants des «premiers principes de la Parole de
Dieu ».
La chair ne tient pas du tout à ce que sa propre
justice soit ainsi exposée ; elle en éprouve un vif ressentiment, en est
offensée et cherchera toujours à se justifier.
Pour en revenir à Saul, lisons attentivement 1
Samuel 15. 11-15. Le bêlement des troupeaux épargnés par Saül, loin de
confirmer son affirmation qu'il avait bien accompli .l'ordre de l'Eternel, prouvait
plutôt qu'il « avait oublié de se
souvenir ». Or, Saül ne discernait en cela aucune
inconséquence, mais croyait avoir obéi à Dieu, accompli Son commandement avec
un jugement supérieur. Le fait que le peuple avait épargné une partie des
troupeaux d'Amalek lui semblait la chose la plus raisonnable, la plus logique
et économique et cela, bien sûr, en vue de les offrir en holocauste Ã
l'Eternel!
«Ne
méconnaissez donc pas nos mobiles» affirme le roi, « tout le bon que nous avons découvert en Amalek nous
l'avons gardé pour le consacrer à Dieu ». C'est là un des desseins
les plus anciens du génie satanique, de vous persuader de dédier à Dieu tout ce
que vous présumez être bon dans la chair que Dieu a condamnée!
C'est là la malédiction de la Chrétienté! C'est ce
qui paralyse l'activité de l'Eglise dans ce monde moderne! En contradiction
avec la Parole, la volonté et le jugement de Dieu, on prétend partout pouvoir
lui dédier ce qu'Il a définitivement condamné l'énergie de la chair.
Mais Samuel dit à Saül : « L'obéissance vaut mieux que les sacrifices...
» (lire tout le passage de 1 Sam. 15. 16-23). Et Dieu a rejeté Saül parce qu'il
a oublié de se souvenir!
Au lieu du jeune homme si sympathique, humble,
courtois, consciencieux, qui nous est présenté au chapitre 9, il est devenu un
vieillard amer, meurtrier, foncièrement corrompu, lequel en regardant en
arrière sur sa vie passée ne pouvait qu'avouer : «J'ai péché..., j'ai agi comme un insensé! » (1 Sam.
26.21). Il présuma de trouver quelque chose de bon dans ce que Dieu avait
condamné, et c'est pourquoi Dieu l'a rejeté.
Dans son angoisse, après la mort de Samuel, il alla
consulter une sorcière, et quand Samuel lui apparut, Saül lui répondit : « Je suis dans une grande détresse »,
lire 1 Sam. 28. 15-18. Saül avait répudié le verdict divin sur Amalek, et il
lui restait à apprendre par bien des souffrances que ce verdict était juste.
Vous pouvez montrer de la miséricorde envers Amalek, mais lui ne vous en
témoignera jamais!
C'est là la clé de tout le livre d'Esther, car
Haman, l'ennemi des Juifs, qui voulait leur complète annihilation, était un
Agaguite un descendant de ce roi Agag que Saül avait voulu épargner. (Est.
3.1).
Saül dans son désespoir a tenté de se suicider,
mais n'ayant pu y parvenir, c'est finalement un Amalécite qui, passant près de
lui sur le champ de bataille, l'a achevé. (Lire 2 Sam. 1. 2-8).
C'est un fait qu'à l'heure du découragement, de la
défaite, II se trouve toujours quelque « Amalécite
» sur place pour vous terrasser. C'est bien son affaire en pareille
circonstance!
En racontant toute l'histoire à David, le jeune
Amalécite ajouta : «Je lui donnai la
mort, ...j'ai enlevé le diadème qui était sur sa tête... » Si vous
faites des compromis avec Amalek, ce sera toujours à vos risques et périls!
Dans votre chair il n'habite aucun bien. Si vous l'épargnez, elle ne vous
épargnera pas ! Présumez d'y découvrir quelque chose de bon, et un jour elle
vous détruira et vous dérobera votre couronne !
Dieu a déclaré qu'aucune chair ne se glorifiera
dans Sa Présence. Elle ne peut que faire de votre corps le jouet du diable, lui
permettant de s'incarner dans vos paroles et vos actions, dérobant ainsi Ã
Christ Sa souveraineté légitime en vous, Lui dont la vie seule constitue
l'unique source de justice.
Est-ce que vous continuez à offrir à Dieu le
meilleur de ce qu'Il a déjà condamné?
Ayant la Terre Promise à 11 journées de marche, « alors vint Amalek » et pendant 40
ans ils errèrent dans le désert, offensant Dieu et privés de tout ce qu'Il
avait promis à Son peuple racheté.
Oh! Ne vous laissez pas séduire par Amalek!
Résistez-lui en face, avec la verge de Dieu en main, vous appropriant par la
foi la victoire, de Christ. Allez de l'avant et prenez possession du pays,
rendant grâces au Seigneur pour Sa Vie comme pour Sa mort. « Je viens bientôt! Retiens ce que tu as, afin que
personne ne prenne ta couronne » (Apoc. 3.11).
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