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par deVern Fromke :
Extrait
de « La suprême intention ».
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« Nous avons
essayé de réaliser dans nos vies la vérité de l’identification avec Christ dans
sa mort et dans sa résurrection, mais malgré tout ce que nous avons de
connaissance du sujet, malgré tous nos efforts d’appropriation, malgré tous nos
abandons entre les mains de Dieu, la réalité semble toujours nous échapper.
Nous n’avons pas trouvĂ© la victoire et la bĂ©nĂ©diction que nous avons cherchĂ©es”…Â
En
écoutant ces doléances, le problème aussitôt me devint clair. Leurs paroles
mêmes les révèlent. Sans s’en rendre compte, ces personnes-là sont beaucoup
plus préoccupées de ce qu’elles peuvent recevoir de Dieu que de ce qu’elles
peuvent lui donner. Elles sont beaucoup plus sensibles à ce qu’elles désirent
que Dieu fasse pour elles qu’à ce qu’elles pourraient devenir pour Lui.
Si elles pouvaient,
elles se serviraient de Dieu et de l’œuvre de la croix à leurs propres fins.
Elle est là toute entière, la source de leurs difficultés.
La croix n’est pas le point de départ d’un exploit personnel,
mais le point final de la vie propre. Nombreux sont ceux qui sont prêts à s’en
servir pour eux-mĂŞmes; mais la pensĂ©e de Dieu c’est qu’elle amène les hommes Ă
ses pieds, tout entiers.
MĂŞme parmi ceux qui
fréquentent constamment des conférences ou des retraites pour
l’approfondissement de la vie spirituelle, nous rencontrons beaucoup de
chrétiens qui sont les victimes de ce piège fatal. Bien qu’ils aient assimilé
des années durant d’abondantes connaissances et des enseignements toujours plus
profonds, ils persistent Ă camper autour de leur vieux centre personnel,
saisissant au vol tout ce que Dieu a pour pour eux, jouissant de toutes leurs
possessions, s’appropriant tout leur héritage en Christ.
Oh ! Que Dieu puisse enfin fracasser ce placage, nous délivrer de notre
superficialité, et mettre à nu toutes ces tentatives de se servir de la croix,
au lieu de mourir sur cette croix !
Dissimulée le plus
souvent derrière notre mendicité spirituelle et nos supplications pour que Dieu
nous donne nos propres victoires, se cache une secrète préoccupation pour nos
personnes, et non pour la Sienne. Dieu n’est pas disposé à tolérer cette
gravitation autour de notre moi.
Combien d’années n’ais-je pas moi-même enseigné les vérités de Romains 6, et
distribué des conseils à ceux qui se plaignaient de leurs défaites et de leur
servitude, avant de découvrir cette clé : dans sa mort, la mort de Christ, je suis devenu
vivant pour Dieu !
Aussi longtemps que la préoccupation première d’un croyant est d’obtenir
victoire et délivrance, cela signifie que par quelque obscur subterfuge il
persiste Ă vivre pour lui-mĂŞme.
Nous ne sommes pas
appelés simplement à recevoir sa vie divine communiquée à la nouvelle
naissance; nous sommes appelés à une pleine participation à la vie de Christ.
Nous ne sommes pas appelés simplement à apprécier le bourgeon, mais à permettre
à la fleur de s’épanouir pleinement. Qu’il ne s’imagine pas, celui qui se
laisse encore dominer par le principe d’une vie égoïste vécue pour lui-même
qu’il est en train de participer dans une mesure quelconque à cette vie divine.
Le but de Dieu
Il n’y a qu’une sorte de vie que le Seigneur Jésus-Christ soit prêt à vivre en
nous : c’est une vie vécue pour
le père et livrée au service des autres. Le
piège de l’heure, c’est qu’alors qu’ils veulent volontiers d’une expérience
critique au cours de laquelle ils recevront, pour eux-mĂŞmes, la vie de Christ,
les hommes n’ont que peu d’intérêt pour une manifestation quotidienne de cette
vie sous le regard du divin Observateur, Ă la seule satisfaction de Dieu.
Une vie pour Lui
Quand on avance sur la voie céleste, en pleine jouissance de la vie d’un Autre,
on n’est pas pour autant sur un chemin facile, même si l’on est entouré de
chrétiens. Car il y a des gens qui se trouvent sur une haute route d’un tout
autre ordre, et c’est un grand choc de s’apercevoir qu’on est en train de
suivre une toute autre voie, car la vie de Christ dont nous vivons, il n’y a qu’une
manière de la vivre : c’est de la donner entièrement à Dieu et aux autres. Dès l’instant où
nous nous installons pour en tirer parti Ă des fins personnelles, le
Dispensateur de la vie se détourne de nous. Ce n’est pas dans ce sens qu’elle fonctionne, la vie
divine.
Si nous persistons à interpréter le Calvaire à la lumière d’un profit — même
spirituel — que nous pouvons en retirer, c’est que nous ne sommes pas encore
délivrés du monde. Nous partageons peut-être les bienfaits de l’évangile avec
ceux qui sont perdus, nous efforçant de les gagner, mais nous les partageons Ă
notre manière et en sauvegardant nos droits à disposer de nous-même.
Des multitudes de chrétiens sont prisonniers d’un système qui,
fondé sur la sécurité et les récompenses, est entièrement de ce monde. Pour les
dĂ©livrer de leur captivitĂ©, Dieu attend qu’ils aient complètement renoncĂ© Ă
leurs propres voies. Il n’imposera sa voie à personne.
C’est d’un cœur heureux et conscients de notre privilège que nous avons choisi
de suivre la voie par excellence oĂą toute notre vie est pour Lui.Â
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Source :Â www.lesarment.com
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