«Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti*
avec les incrédules» 2 Corinthiens 6:14
*(ou
« étranger »)
Â
1Â Â
Le principe du joug mal assorti
Â
Il
n’y a personne qui dĂ©sire sincèrement parvenir, lui-mĂŞme, ou qui cherche Ă
faire arriver les autres à une marche chrétienne plus pure et plus élevée, qui
n’éprouve un sentiment inexprimable d’accablement et de tristesse en
contemplant le christianisme de nos jours. Le ton en est si excessivement bas,
l’aspect si malsain et l’esprit si faible, qu’on est quelquefois tenté de
désespérer de rencontrer quelque chose qui ressemble à un témoignage vrai et
fidèle, à un Seigneur absent.
Â
—
Tout cela est d’autant plus déplorable quand nous nous rappelons les motifs
impérieux qui, par privilège spécial, devraient nous animer. Soit que nous
regardions au Maître que nous sommes appelés à suivre — au sentier sur lequel
nous sommes appelés à marcher — au but vers lequel nous sommes appelés à fixer
constamment nos regards, — ou aux espérances qui devraient nous encourager, il
nous est impossible de ne pas reconnaître, que si nous entrions de coeur dans
toutes ces choses, que si nous les réalisions par une foi plus simple, nous
ferions voir assurément une marche chrétienne plus fervente.
Â
«L’amour de
Christ, dit l’apôtre, nous étreint».
VoilĂ
le motif le plus puissant de tous. Plus le coeur est rempli de l’amour de
Christ, et l’oeil de l’âme fixĂ© sur sa personne bĂ©nie, plus nous chercherons Ă
suivre de près ses traces célestes. Ses traces ne peuvent être découvertes que
par un «oeil simple» ; et à moins que la volonté ne soit brisée, la chair
mortifiée et le corps soumis, nous manquerons tout à fait dans notre marche de
disciple et nous ferons naufrage quant Ă la foi et Ă une bonne conscience.
Â
Que
mon lecteur ne s’y méprenne pas. Il ne s’agit nullement ici de la question du
salut personnel. Il s’agit de tout autre chose. Rien ne peut être plus
bassement égoïste, après avoir obtenu le salut comme le fruit de l’agonie de
Christ, de sa sueur de sang, de sa croix et de sa passion, que de nous tenir Ă
une distance aussi grande que possible de sa sainte personne, sans perdre notre
sécurité personnelle. C’est là , même au jugement naturel, l’indice d’un
caractère qui ne mérite que le mépris ; mais lorsque cet exemple est donné par
un homme qui professe devoir tout son bonheur présent et éternel à un Maître
rejeté, crucifié, ressuscité et absent, aucun langage ne saurait exprimer cette
bassesse morale.
Â
«Pourvu que
j’échappe au feu de l’enfer, peu importe ma marche comme disciple».
Â
N’avez-vous
pas en horreur, cher lecteur, un tel sentiment, ne le détestez-vous pas
jusqu’au fond de votre âme ? S’il en est ainsi, tâchez sérieusement de le fuir
et de vous placer au point opposé de la boussole, et que votre langage fidèle
soit : «Pourvu que mon Maître soit glorifié, peu importe comparativement ma
sécurité personnelle». Plût à Dieu que ce soit là l’expression vraie de
beaucoup de cœurs de nos jours, où, hélas ! On peut dire en vérité que «tous
cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ» (Phil. 2 :21).
Â
Plût
à Dieu que le Saint Esprit suscite, par sa puissance irrésistible et par son
Ă©nergie cĂ©leste, un troupeau de disciples sĂ©parĂ©s du monde et dĂ©vouĂ©s Ă
l’Agneau dont chacun se trouve lié, par les cordes de l’amour, aux cornes de
l’autel — une compagnie, pareille aux trois cents de Gédéon dans l’ancien
temps, sachant se confier en Dieu et renoncer à la chair. Comme le coeur désire
ardemment voir cela ! Comme l’esprit, accablé, par moments, à l’aspect glaçant
et dessĂ©chant d’une profession froide et sans influence, aspire sĂ©rieusement Ă
un témoignage plus vigoureux, d’un coeur non partagé pour Celui qui s’anéantit
lui-même et laissa sa gloire afin que, par son sang précieux, versé pour nous,
nous pussions être élevés jusqu’à être ses compagnons dans une félicité
Ă©ternelle.
Â
Parmi
les nombreux obstacles qui s’opposent Ă cette entière consĂ©cration du coeur Ă
Christ que je désire ardemment pour moi-même et pour mon lecteur, «le joug mal
assorti», se trouvera occuper une des premières places.
Â
«Ne
vous mettez pas sous un joug mal assorti
avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et
l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? et quel
accord de Christ avec Béliar ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ?
et quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ?.
Â
Car vous ĂŞtes le temple du Dieu
vivant, selon ce que Dieu a dit : J’habiterai au milieu d’eux, et j’y
marcherai, et je serai leur Dieu, et eux seront mon peuple».
Â
«C’est pourquoi sortez du milieu d’eux et
soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur et moi, je
vous recevrai»;
Â
«et je serai pour vous un père, et vous, vous
serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant»
(2 Cor. 6 :14-18), Lév. 26 :11-12), (Ésaïe 52 :11).
Â
L’économie
mosaĂŻque nous enseigne le mĂŞme principe moral :
Â
«Tu ne sèmeras pas ta vigne de deux espèces
de semence, de peur que la totalité de la semence que tu as semée et le rapport
de ta vigne ne soient sanctifiés. — Tu ne laboureras pas avec un boeuf et un
âne attelés ensemble. » — « Tu
ne te vêtiras pas d’une étoffe mélangée, de laine et de lin tissés ensemble»
(Deut. 22 :9-11 ; LĂ©v. 19 :19).
Â
Ces
passages de l’Écriture suffiront pour montrer le mal moral d’un «joug mal
assorti». On peut affirmer avec une assurance entière, que personne ne peut être
un disciple de Christ, libre de tout lien, s’il se trouve, d’une manière ou
d’une autre, «sous
un joug mal assorti».
Â
Il
se peut qu’il soit sauvé, qu’il soit un enfant de Dieu — un croyant sincère ;
mais il ne peut être un disciple entièrement intègre ; et non seulement cela,
mais il y a un empêchement positif à une pleine manifestation de ce qu’il peut
être en effet, malgré le joug inégal qu’il porte.
Â
«Sortez… et moi, je vous recevrai… et vous,
vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant».
C’est-à -dire
: «Sortez
votre nuque de dessous le joug mal assorti, et je vous recevrai, et alors il y
aura une manifestation pleine, ouverte et pratique de votre relation avec le
Seigneur Tout-Puissant».
Â
Cette
idée est évidemment différente de celle qui est exprimée dans l’épître de
Jacques : «De sa propre volonté, il nous
a engendrés par la Parole de la vérité».
Â
Et
aussi dans celle de Pierre :
Â
«Vous qui êtes régénérés, non par une semence
corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente
parole de Dieu».
Â
Et
encore dans la première épître de Jean :
Â
«Voyez
de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu»
Â
Â
De
même dans l’Évangile selon Jean :
Â
«Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a
donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom,
lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la
volonté de l’homme, mais de Dieu».
Â
Dans
tous ces passages, la relation d’enfants est fondée sur le conseil et
l’opération de Dieu, et nous est présentée comme la conséquence de quelque
chose qui ne vient pas de nous ; tandis que dans 2 Cor. 6, elle nous est
présentée comme le résultat de notre affranchissement du joug mal assorti. En
d’autres termes, c’est ici une question entièrement pratique. Ainsi dans Matt.
5, nous lisons :
Â
«Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis,
bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et
priez pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent, en sorte que vous
soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son
soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et
sur les injustes».
Â
Ici
encore, c’est l’établissement pratique et la manifestation publique de la
relation, et l’influence morale qui en découle. Il convient aux fils d’un tel
Père d’agir d’une telle manière. En résumé, nous avons la position abstraite ou
la relation de fils, fondée sur la volonté souveraine de Dieu et sur sa propre
opération ; puis nous avons le caractère moral qui en est la conséquence,
Ă©manant de cette relation, qui fait que Dieu peut Ă juste titre publiquement
reconnaître cette relation. Dieu ne peut reconnaître pleinement et publiquement
ceux qui portent un joug mal assorti avec les incrédules, car, s’il le faisait,
ce serait reconnaître le joug.
Â
Or
il ne peut reconnaître «les ténèbres», «l’iniquité» — «Béliar» — «les idoles» —
et un «incrédule». Comment le pourrait-il ?
Ainsi donc, si je me
mets volontairement sous le même joug avec un de ceux-là , je m’identifie
moralement et publiquement avec eux, et nullement avec Dieu. Je me suis placé dans une position que Dieu ne
peut reconnaître, et par conséquent, il ne peut me reconnaître, moi non plus ;
mais si je me retire de cette position, — si j’en sors et que je me sépare — si
je secoue de dessus mon cou le joug mal assorti, alors, et seulement alors, je
puis être publiquement et pleinement reçu et reconnu pour un «fils ou une fille
du Seigneur Tout-Puissant».
Â
Ce
principe est solennel et pénétrant pour tous ceux qui sentent que
malheureusement ils se sont laissé prendre dans un tel joug. Ils ne marchent
pas comme des disciples, et ne se trouvent ni publiquement ni moralement sur le
terrain des fils. Dieu ne peut les reconnaître. Leur relation secrète n’est pas
ce dont il s’agit ; mais ils se sont placés eux-mêmes complètement en dehors du
terrain de Dieu. Ils ont follement passé leur cou dans un joug, qui, n’étant
pas le joug de Christ, doit être celui de Béliar ; et ce n’est que lorsqu’ils
auront jeté ce joug, que Dieu pourra les reconnaître comme ses fils et ses
filles.
Â
La
grâce de Dieu est infinie, sans doute ; et elle peut venir au-devant de nous
dans tous nos manquements, dans toutes nos faiblesses ; mais si nos âmes
soupirent après une marche plus élevée comme disciples, il nous faut secouer
aussitôt le joug mal assorti, coûte que coûte, si du moins il est en notre
pouvoir de le faire ; dans le cas contraire, nous n’avons qu’à baisser la tête
avec confusion de face et à nous attendre à Dieu pour une pleine délivrance.
Â
Il
y a quatre rapports distincts, sous lesquels nous pouvons considérer le joug
mal assorti : le mariage, le commerce, la religion, la philanthropie. Quelques
chrétiens seraient peut-être disposés à borner le sens de 2 Cor. 6 :14 au
premier de ces rapports ; mais l’apôtre ne le fait pas. Voici ses paroles :
Â
«Ne
vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules».
Â
Il
ne spĂ©cifie pas le caractère ou l’objet de ce joug, ce qui nous autorise Ă
donner à ce passage l’application la plus étendue, et à en porter le tranchant
sur toute espèce de joug mal assorti ; et nous verrons l’importance de ce
procédé, avant que nous terminions ces observations, si le Seigneur le permet.
Â
2Â Â Â Â Â Â MARIAGE
Considérons
d’abord le joug domestique ou conjugal. Quelle est la plume qui pourrait
dépeindre les angoisses d’âme, la misère morale, de même que les conséquences
pernicieuses pour la vie spirituelle et le témoignage, découlant du mariage
d’un chrétien avec une personne non convertie ? Il me semble que rien ne doit
être plus déplorable que la condition de quelqu’un qui découvre, quand il est
trop tard, qu’il s’est uni pour la vie à une personne, avec laquelle il ne peut
avoir ni une pensée, ni un sentiment en commun.
Â
L’un
désire servir Christ, l’autre ne peut servir que le diable ; l’un soupire après
les choses de Dieu, l’autre n’aspire qu’aux choses de ce monde ; l’un cherche Ă
tenir dans la mort la chair avec toutes ses affections et ses désirs, l’autre
ne cherche qu’à les satisfaire.
Â
Ils
sont pareils à une brebis et à un bouc, enchaînés l’un à l’autre ; la brebis
languit après les verts pâturages, tandis que le bouc ne désire que brouter les
ronces qui croissent le long des fossés. La triste conséquence en est que tous
les deux souffrent de la faim. L’un ne veut pas paître dans la prairie, l’autre
ne peut pas se nourrir des ronces, et ainsi ni l’un ni l’autre n’obtient ce
qu’il faut à sa nature, à moins que le bouc, grâce à sa plus grande force, ne
réussisse à forcer son compagnon qui porte le joug avec lui, de rester parmi
les ronces, pour y languir et mourir.
Â
La
moralité de ceci est assez simple ; et de plus elle est, hélas ! d’une
application qui n’est que trop commune. Le bouc réussit ordinairement à arriver
à son but. Le compagnon (ou la femme) mondain l’emporte presque toujours. On
trouvera le plus fréquemment que, dans les cas du joug conjugal chrétiennement
mal assorti, le pauvre chrétien est celui qui souffre, comme le montrent
évidemment les fruits amers d’une mauvaise conscience, l’abattement du coeur,
l’esprit sombre et découragé.
Â
C’est
là assurément payer bien cher la satisfaction de quelque affection naturelle,
ou l’acquisition de quelque misérable avantage temporel. C’est un fait qu’un
tel mariage est un principe de mort pour le christianisme pratique et pour
l’avancement de la vie spirituelle. Il est moralement impossible d’être un
disciple de Christ indépendant du monde, tout en ayant son cou sous le joug du
mariage avec un incrédule. Pas plus qu’un coureur aux jeux olympiques n’aurait pu
s’attendre à remporter la couronne de la victoire, en attachant à son corps un
poids lourd ou bien un corps mort. C’est certes bien assez d’avoir un corps de
mort à porter, sans se charger d’un second.
Â
Il
n’y eut jamais un vrai chrétien, qui n’ait pu faire l’expérience, qu’il avait
abondamment à faire en cherchant à combattre les misères de son pauvre coeur,
sans aller se charger des misères de deux ; sans aucun doute l’homme qui,
follement, dans un esprit de désobéissance, épouse une femme non convertie ; ou
la femme qui de mĂŞme Ă©pouse un homme non converti, prend volontairement sur soi
le fardeau des misères réunies de deux coeurs : et qui est suffisant pour ces
choses ?
Â
Un
saint peut compter pleinement sur la grâce de Christ pour parvenir à subjuguer
sa propre mauvaise nature ; mais il ne peut certainement pas compter, de la
même manière, sur cette grâce, par rapport à la mauvaise nature du compagnon de
son joug mal assorti. Si c’est par ignorance qu’il s’est mis sous ce joug, le
Seigneur viendra à son aide, sur le terrain d’une pleine et entière confession,
et amènera son âme à une restauration complète ; mais quant à son état de
disciple, il ne le recouvrera jamais. Paul pouvait dire :
Â
«Je mortifie mon corps et je l’asservis, de
peur qu’après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé».
Â
Et
il dit ceci en connexion immédiate avec la lutte pour remporter le prix : «Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans
la lice courent tous, mais un seul reçoit le prix ? Courez de telle manière que
vous le remportiez. Or quiconque combat dans l’arène vit de régime en toutes
choses ; eux donc, afin de recevoir une couronne corruptible ; mais nous, afin
d’en recevoir une incorruptible. Moi donc je cours ainsi, non comme ne sachant
vers quel but ; je combats ainsi, non comme battant l’air», etc. (1 Cor. 9
:24-27).
Â
Ce
n’est pas ici une question de vie ou de salut, mais simplement une question de
course dans la lice ; il s’agit de courir de telle sorte que nous remportions
le prix, non pas la vie, mais une couronne incorruptible. Le fait d’être appelé
à courir suppose que nous avons la vie, car personne n’engagerait des hommes
morts Ă courir dans la lice. J’ai Ă©videmment la vie avant de commencer Ă
courir, et par conséquent, je ne pourrai la perdre, bien que je puisse manquer
à remporter la couronne promise ; car ce n’est pas la vie qui est proposée
comme le prix à obtenir. Nous ne sommes pas appelés à courir pour avoir la vie,
car elle ne vient pas de celui qui court, mais de Dieu par la foi en JĂ©sus
Christ, qui par sa mort nous a acquis la vie, et nous la communique par
l’énergie puissante du Saint Esprit.
Â
Or
cette vie, étant la vie d’un Christ ressuscité, est éternelle ; car il est le
Fils éternel, comme il le dit lui-même en s’adressant au Père, en Jean 17 : «Tu
lui as donné autorité sur toute chair, afin que, quant à tout ce que tu lui as
donné, il leur donne la vie éternelle». Cette vie est donnée sans aucune
condition. Il ne nous donne pas la vie, comme à des pécheurs, pour nous appeler
ensuite à courir afin de l’obtenir, comme des saints, avec la sombre
possibilité de perdre cette précieuse grâce en manquant dans notre course. Ce
serait là courir «comme ne sachant pas vers quel but», ainsi que plusieurs,
hélas ! essayent de le faire, qui professent être entrés dans la carrière, sans
savoir cependant s’ils ont la vie ou non.
Â
De
telles personnes courent pour obtenir la vie et non une couronne ; mais Dieu
n’expose pas la vie au bout de la lice, comme prix du vainqueur ; Il la donne
au point de départ, comme la force par laquelle nous courons. La capacité de
courir et l’objet après lequel nous courons sont deux choses bien différentes ;
cependant elles sont sans cesse confondues par ceux qui ignorent le glorieux
Évangile de la grâce de Dieu, dans lequel Christ est manifesté comme la vie et
la justice de tous ceux qui croient en son nom ; et cela d’ailleurs comme le
don gratuit de Dieu et non comme la récompense pour avoir bien couru.
Â
Or,
en considérant les conséquences si excessivement fâcheuses d’un joug conjugal
mal assorti, c’est principalement dans sa portée sur notre marche comme
disciples que nous les considérons. Je dis principalement, parce que tout notre
être moral et toutes nos expériences en sont profondément affectés. Je doute
beaucoup que quelqu’un puisse donner un coup plus sensible à sa prospérité dans
la vie divine qu’en contractant un joug mal assorti. En effet, le fait même
d’agir ainsi prouve que le déclin de la vie spirituelle a déjà commencé avec
les symptĂ´mes les plus alarmants ; mais quant Ă son Ă©tat de disciple et Ă son
témoignage, la lampe peut en être regardée comme presque éteinte, ou si elle
donne par occasion une faible lueur, celle-ci ne sert qu’à mettre en évidence
ce que sa misérable position a d’effrayant et de sombre, et les affreuses
conséquences de l’acte de se mettre sous un joug mal assorti avec un incrédule.
Â
Je
me borne à ces observations quant à l’influence du joug mal assorti sur la vie,
le caractère, le témoignage et l’état de disciple d’un enfant de Dieu. Je
voudrais maintenant dire quelques mots sur son effet moral, manifesté dans le
cercle domestique. Ici encore les conséquences en sont vraiment lamentables. Il
ne saurait en être autrement. Deux personnes se sont réunies, pour vivre dans
les relations les plus étroites et les plus intimes, avec des goûts, des
habitudes, des sentiments, des désirs, des tendances et des buts diamétralement
opposés.
Â
Elles
n’ont rien en commun, en sorte que dans chaque mouvement qu’elles font, elles
ne peuvent que se heurter l’une l’autre. L’incrédule ne peut, en réalité, aller
avec le croyant, et si, grâce à une extrême amabilité, ou à une profonde
hypocrisie, il y a une apparence d’harmonie, quelle en est la valeur aux yeux
du Seigneur, qui juge de l’état des coeurs par rapport à lui-même ? Puis
encore, si le croyant devait malheureusement se trouver d’accord, en quelque
degré, avec son compagnon de joug, cet accord ne peut se faire qu’aux dépens de
sa marche comme disciple, et il en résulte une conscience qui le condamne
devant le Seigneur ; et ceci encore donne lieu à l’accablement d’esprit et
peut-être à de l’aigreur, qui se manifeste dans l’intérieur de la famille, de
manière que la grâce de l’Évangile n’est pas mise en évidence et que
l’incrédule n’est ni attiré ni gagné.
Â
Le
joug mal assorti paraît à tous égards une chose fort triste. Il déshonore Dieu,
porte atteinte au bien-être spirituel, tend à détruire l’état de disciple et le
témoignage, et est tout à fait contraire à la paix et à la bénédiction
domestiques. Il produit de l’éloignement, de la froideur et des
mésintelligences ; ou bien, si ce n’est pas le cas, il tendra, du côté de celui
qui est chrétien, à lui faire perdre son caractère de disciple et sa bonne
conscience, qu’il peut être tenté de sacrifier sur l’autel de la paix
domestique. Ainsi de quelque manière que nous le considérions, un joug mal
assorti ne peut conduire qu’aux conséquences les plus déplorables.
Â
Puis,
quant Ă son effet sur les enfants, il est tout aussi triste. Ceux-ci sont
naturellement enclins à suivre l’exemple de celui de leurs parents qui n’est
pas converti. «Leurs fils parlaient à moitié l’asdodien, et ne savaient pas
parler le juif, mais selon la langue de l’un ou de l’autre peuple». Il ne peut
y avoir aucune union de coeurs dans l’éducation des enfants ; aucune harmonie,
aucune confiance mutuelle dans leur traitement. L’un désire les élever dans la
discipline et sous les avertissements du Seigneur ; l’autre désire les élever
selon les principes du monde, de la chair et du diable ; et comme les
sympathies des enfants, à mesure qu’ils grandissent, se rangent d’elles-mêmes
de ce dernier côté, il n’est pas difficile de prévoir quelle sera l’issue.
Enfin, il est tout à la fois vain, inconvenant et opposé à la Parole d’essayer
de labourer avec un «joug mal assorti», ou d’ensemencer le champ «de deux
espèces de semence» ; tout cela ne peut produire que des souffrances et de la
confusion.
Â
Avant
de quitter cette partie de notre sujet, je voudrais faire une remarque sur les
raisons qui ordinairement poussent les chrétiens à entrer dans le joug du
mariage moralement mal assorti. Nous savons tous, hélas ! combien il est facile
pour le pauvre coeur de se persuader lui-même de la droiture d’une démarche
qu’il désire faire, et comme le diable nous fournit des arguments plausibles
pour nous convaincre qu’elle est bonne, — des arguments que le triste état
moral de notre âme nous fait envisager comme clairs, satisfaisants et concluants.
Le fait même, que nous nous donnons à de telles pensées, prouve que nous sommes
incapables de peser, avec un esprit impartial et une conscience spirituellement
juste, les conséquences sérieuses d’une telle démarche.
Â
Si
l’oeil était simple (c’est-à -dire, si nous n’étions gouvernés que par un seul
et même objet, la gloire et l’honneur du Seigneur Jésus Christ), nous
n’entretiendrions jamais l’idée de mettre notre nuque sous un joug mal assorti
; et, par conséquent, nous n’éprouverions ni difficulté, ni perplexité à ce
sujet. Un coureur, dont l’oeil est fixé sur la couronne, ne sera jamais dans la
perplexité pour savoir s’il doit s’attacher au cou un poids de cent kilogrammes
ou non. Une telle pensée ne lui viendrait jamais à l’esprit ; et non seulement
cela, mais un coureur bien exercé aurait une si claire intuition de tout ce qui
pourrait entraver sa course, que, pour lui, apercevoir quelque chose de ce
genre, serait en même temps le rejeter d’une manière décidée.
Â
Or,
s’il en était ainsi avec les chrétiens quant au mariage qui n’est pas selon la
Parole, un monde de souffrances et de perplexités leur serait épargné ; mais il
n’en est pas ainsi. Le coeur hors de la communion est moralement incompétent
pour discerner les choses qui diffèrent ; et lorsqu’on est dans cette
condition, le diable a facilement le dessus, et réussit bientôt dans ses
efforts pernicieux à induire le croyant à porter le joug avec «Béliar» — avec
«l’injustice» — avec les «ténèbres» — avec un «infidèle». Si l’âme jouit d’une
pleine communion avec Dieu, elle est entièrement soumise à sa Parole ; elle
voit les choses comme Lui les voit, les appelle du mĂŞme nom que Lui les
appelle, et non pas comme le diable ou son propre coeur charnel voudrait les
nommer.
Â
De
cette manière, le croyant échappe au piège et à l’influence d’une tromperie,
qui a souvent un grand pouvoir sur lui dans cette matière ; c’est-à -dire une
fausse profession de religion de la part de la personne qu’il ou qu’elle désire
épouser. Voilà ce qui arrive très souvent. Il est facile d’affecter de
l’inclination pour les choses de Dieu, et le coeur est assez vil et perfide
pour faire une profession de religion, afin d’arriver à son but ; et non
seulement cela, mais le diable, qui se «transforme en ange de lumière»,
provoquera cette fausse profession, afin d’enchaîner d’autant plus efficacement
les pieds et le coeur d’un enfant de Dieu. Ainsi il arrive que des chrétiens,
dans ces matières, se contentent ou semblent se contenter d’une preuve de conversion,
que, dans toute autre circonstance, ils auraient été les premiers à regarder
comme fort douteuse et insuffisante. Mais, hĂ©las ! l’expĂ©rience ne tarde pas Ă
ouvrir les yeux sur la réalité des choses. Bientôt on découvre que la
profession n’était qu’une vaine apparence, et que le coeur est entièrement dans
le monde et du monde.
Â
Terrible
découverte ! Qui saurait en exprimer toutes les amères conséquences : les
angoisses du coeur — les reproches et les remords de la conscience — la honte
et la confusion — la perte de la paix, de la bénédiction et de la joie
spirituelles — le sacrifice d’une vie qui aurait pu être utile ?
Â
Qui
pourrait décrire toutes ces choses ? L’homme, réveillé de son rêve illusoire,
ouvre les yeux sur l’affreuse réalité : il se voit lié pour la vie sous le même
joug avec «Béliar». Oui, c’est ainsi que l’Esprit l’appelle. Ce n’est pas une
conséquence ou une déduction à laquelle une suite de raisonnements nous ait
fait arriver ; mais une simple et positive déclaration de la Sainte Écriture,
qu’il en est ainsi relativement à celui qui s’est mis sous un joug conjugal
bibliquement mal assorti, quels que puissent ĂŞtre les motifs, les raisons ou
les fausses apparences qui l’ont séduit.
Â
Oh
! mon cher lecteur chrétien, si vous êtes en danger de vous mettre sous un tel
joug, permettez-moi de vous conjurer sérieusement et affectueusement de vous
asseoir d’abord et de peser cette affaire dans la balance du sanctuaire, avant
de faire un seul pas en avant, dans un chemin aussi dangereux ! Soyez assuré que
vous n’auriez pas plus tôt fait ce pas, que vous trouveriez votre coeur en
butte à des regrets désespérés, et votre vie à des chagrins amers sans nombre.
Que rien au monde ne puisse vous induire Ă porter le mĂŞme joug avec un
incrédule. S’agit-il d’affections engagées ? Souvenez-vous alors que ce ne
peuvent être les affections du nouvel homme en vous ; ce sont, n’en doutez pas,
de la vieille nature charnelle qu’elles procèdent, laquelle vous ĂŞtes appelĂ©s Ă
mortifier et à dépouiller. Aussi vous devriez crier à Dieu pour lui demander la
force spirituelle de pouvoir surmonter l’influence de telles affections, et
mĂŞme les Lui sacrifier.
Â
S’agit-il
de vos intérêts ? Souvenez-vous alors que ce ne sont que vospropres intérêts ;
et s’ils sont favorisés, ceux de Christ sont sacrifiés par le joug mal assorti
que vous porteriez avec «Béliar» ! D’ailleurs, il ne s’agit ici que de vos
intérêts temporels et non de ceux qui sont éternels. Or, en réalité, les
intérêts du croyant et ceux de Christ devraient être identiques ; et il est
évident que les intérêts de Christ, son honneur, sa vérité, sa gloire sont
inévitablement sacrifiés, lorsqu’un de ses membres s’allie avec «Béliar».
Â
Il
est à peine nécessaire de faire observer ici que, dans les cas où la conversion
a lieu après le mariage, la question change singulièrement de face. Alors il
n’y aura pas de déchirements de conscience, par exemple, et toute la chose se
trouve modifiée dans une quantité de détails. Sans doute, il y aura encore des
difficultés, des épreuves et des afflictions ; la seule et grande différence
est celle-ci, qu’on peut apporter, avec plus de bonheur, son épreuve, son
affliction en la présence du Seigneur, quand on ne s’y est pas plongé
volontairement ; et Dieu soit béni, nous savons combien Il est disposé à nous
pardonner, à nous rétablir, et à purifier de toute injustice l’âme qui lui
confesse pleinement ses erreurs et ses manquements.
Â
Ceci
peut consoler le coeur de celui qui a été amené au Seigneur après le mariage.
De plus, l’Esprit de Dieu lui a donné des directions spéciales et de précieux
encouragements dans le passage suivant :
Â
«Si
quelque frère a une femme incrédule, et qu’elle veuille habiter avec lui, qu’il
ne l’abandonne pas ; et si une femme a un mari incrédule, et qu’il veuille
habiter avec elle, qu’elle n’abandonne pas son mari. Car le mari incrédule est
sanctifié par la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par le frère, son
mari ; puisque autrement vos enfants seraient impurs, mais maintenant ils sont
saints… Car que sais-tu, femme, si tu ne sauveras pas ton mari ? ou que
sais-tu, mari, si tu ne sauveras pas ta femme ?» (1 Cor. 7 :12-16).
Â
3Â Â
AFFAIRES
Considérons
maintenant le «joug mal assorti» dans son aspect commercial, comme on le voit
dans des cas d’association pour les affaires. Celui-ci, bien qu’il ne présente
pas un aspect aussi sérieux que celui que nous venons d’examiner, en tant qu’il
est plus facile de s’en délivrer, n’en est pas moins un obstacle positif au
témoignage du croyant. Quand un chrétien se met sous le joug avec un incrédule
pour affaires de commerce, que cet incrédule soit un parent ou non — ou quand
il s’associe à une maison de commerce du monde, il abandonne virtuellement sa
responsabilité individuelle. Dès ce moment les actes de cette raison de
commerce deviennent ses actes propres, et il est complètement évident qu’on ne
peut pas faire agir une maison de commerce, Ă©tablie sur des principes mondains,
d’après ceux du royaume de Dieu.
Â
On
rirait d’une telle idée, comme tout à fait préjudiciable au succès des opérations.
Un chrétien associé à un incrédule se trouverait sans cesse dans une position
excessivement pĂ©nible. Il voudrait se servir de son influence pour chercher Ă
christianiser le mode de conduire les affaires ; mais on l’obligerait à faire
les affaires comme les autres, et il n’y aurait pour lui d’autre remède que de
s’affliger secrètement sur sa position anormale et difficile, ou bien d’en
sortir à grande perte pécuniaire pour lui-même et sa famille.
Â
Si
l’oeil est simple, il n’y aura point d’hésitation sur celle des deux
alternatives à adopter ; mais, hélas ! le fait même de se placer dans une telle
position prouve l’absence d’un oeil simple ; et le fait d’y être prouve le
manque de discernement spirituel pour pouvoir apprécier la valeur et l’autorité
des principes divins, qui autrement ne manqueraient pas de faire sortir un
chrétien d’une telle association. Un homme qui aurait l’oeil simple ne pourrait
pas se mettre sous le même joug avec un incrédule dans le but de gagner de
l’argent. Cet homme n’aurait d’autre objet, devant lui, que la gloire du Christ
; et on ne saurait jamais atteindre ce but par une transgression positive d’un
principe de Dieu.
Â
VoilĂ
ce qui rend la question bien simple. Si le fait pour un chrétien de devenir
l’associé d’une maison de commerce mondaine n’est pas à  la gloire de Christ, il ne peut que favoriser
les desseins du diable : il n’y a pas de milieu ; or il est manifeste que
Christ ne peut pas être glorifié par là , car sa Parole dit : «Ne vous mettez
pas sous un joug mal assorti avec les incrédules». Tel est le principe qui ne
peut être violé sans nuire au témoignage et sans faire perdre des bénédictions
spirituelles. Il est vrai que la conscience d’un chrétien, qui pèche dans cette
matière, peut chercher à se soulager de diverses manières — elle peut avoir
recours à des subterfuges divers — elle peut mettre en avant divers arguments
pour se persuader que tout est bien.
Â
On
dira que nous pouvons être très dévoués et très spirituels, quant à ce qui nous
concerne personnellement, quand mĂŞme nous nous trouverions, pour affaires de
commerce, sous un même joug avec un incrédule. Ceci se trouvera n’être qu’une
déception, à l’épreuve d’une pratique journalière. Un serviteur de Christ se
verra entravé de mille manières par son association mondaine. Si au sujet de
son service pour Christ, il ne rencontre pas une hostilitĂ© ouverte, il aura Ă
lutter contre les efforts secrets et continuels de l’ennemi pour arrêter son
zèle et verser de l’eau froide sur tous ses projets. On se moquera de lui et on
le méprisera, on lui rappellera sans cesse l’effet que son enthousiasme et son
fanatisme doivent produire à l’égard des affaires et de la réputation de la
maison de commerce. S’il fait usage de son temps, de ses talents ou de ses
ressources pécuniaires pour ce qu’il croit être le service du Seigneur, on le
déclarera fou ou imbécile, et on lui fera comprendre que le seul mode
convenable et raisonnable de servir le Seigneur, pour un homme engagé dans le
commerce, c’est de vaquer aux affaires, et uniquement aux affaires ; que c’est
la charge exclusive des pasteurs et ministres de s’occuper des matières
religieuses, vu qu’ils sont mis à part pour cela.
Â
Or,
bien que l’esprit renouvelé d’un chrétien puisse être tout à fait convaincu de
la subtilité de ces raisonnements, qui peut dire jusqu’à quel point le cœur
peut être sous l’influence de ces choses ? Nous nous lassons d’une résistance
continuelle. Le courant devient trop fort pour nous, et nous cĂ©dons petit Ă
petit à sa force et nous laissons entraîner à sa surface. Peut-être la
conscience tente-t-elle quelques derniers mouvements de résistance ; mais
l’énergie spirituelle est paralysée, et la sensibilité de la nouvelle nature
émoussée, de sorte qu’il n’y a rien qui réponde à ces cris de la conscience, aucun
effort assez puissant pour résister à l’ennemi ; la mondanité d’un chrétien
s’allie avec les influences contraires de dehors — et à la fin un tel homme se
laisse aller à une vie de mondanité complète, réalisant ainsi, dans sa propre
personne, la lamentation touchante du prophète : «Ses Nazaréens étaient plus
purs que la neige, plus blancs que le lait ; leur corps Ă©tait plus vermeil que
des rubis, leur taille un saphir. Leur figure est plus sombre que le noir, on
ne les connaît pas dans les rues ; leur peau s’attache à leurs os ; elle est
sèche comme du bois» (Lam. 4 :7-8).
Â
Cet
homme, qui était connu un jour comme un serviteur de Christ — un coopérateur
pour le royaume de Dieu — qui faisait usage de ses ressources pour faire
avancer les intérêts de l’Évangile de Christ, cet homme n’est maintenant, hélas
! plus connu que comme un négociant infatigable, habile et prudent, dont
l’apôtre pourrait bien dire :
Â
«Démas m’a
abandonné, ayant aimé le présent siècle».
Mais,
peut-ĂŞtre n’y a-t-il rien qui agisse sur le coeur pour induire des chrĂ©tiens Ă
se mettre sous un même joug commercial avec des incrédules, que l’habitude de
chercher à sauvegarder à la fois son caractère de chrétien et son caractère de
négociant. C’est là un piège lamentable. En effet, une telle chose n’existe
pas. Un homme doit être l’un ou l’autre.
Â
Si
je suis chrétien, mon christianisme doit se manifester comme une réalité
vivante, dans la position où je me trouve ; s’il ne peut s’y manifester, je ne
dois pas y demeurer ; car si je reste dans une sphère ou une position dans
laquelle la vie de Christ ne peut se montrer, je ne posséderai bientôt plus
rien du christianisme que le nom, sans réalité — la forme extérieure sans la
force intérieure — l’écorce sans l’amande.
Â
Ce
n’est pas seulement le dimanche que je dois être serviteur de Dieu, mais tout
aussi bien du lundi matin au samedi soir. Ce n’est pas seulement dans une
assemblée publique que je dois être serviteur de Christ, mais tout aussi bien
dans mes relations temporelles, dans mes affaires, quelles qu’elles soient.
Mais je ne puis être un vrai serviteur de Christ, si je suis lié sous un joug
avec un incrédule ; car comment les serviteurs de deux maîtres ennemis
pourraient-ils travailler sous le mĂŞme joug ?
C’est
absolument impossible ; aussi j’en appelle solennellement à la conscience de
mon lecteur, en présence du Dieu Tout-Puissant, qui jugera les secrets du coeur
des hommes par Jésus Christ, sous ce rapport aussi ! Je voudrais lui dire, s’il
a la pensée d’entrer dans une association avec un incrédule : Fuyez de là !
oui, fuyez, lors mĂŞme que cette association vous promettrait des millions. Vous
vous enfonceriez dans un labyrinthe de difficultés et de chagrins. Vous iriez
labourer avec un homme dont les sentiments, les dispositions et les tendances
sont diamétralement opposés aux vôtres.
Â
«Un
boeuf et un âne» ne sont pas aussi différents, sous tous les rapports, qu’un
croyant et un incrédule.
Comment
pourrez-vous vous accorder ? Lui cherche Ă faire de l’argent, Ă rĂ©ussir, Ă
faire son chemin dans le monde ; vous sentez (ou du moins vous devriez sentir)
le besoin de croître dans la grâce et dans la sainteté, de faire avancer les
intérêts de Christ et de son Évangile sur la terre et de tendre avec effort
vers le royaume éternel du Seigneur Jésus Christ. Son objet est l’argent ; le
vĂ´tre, je l’espère, c’est Christ ; il vit pour ce monde ; vous, pour le monde Ă
venir ; il est préoccupé des choses du temps ; vous, de celles de l’éternité.
Comment donc pourriez-vous vous rencontrer sur le mĂŞme terrain ? Vos principes,
vos motifs, vos objets et vos espérances sont entièrement opposés. Comment
serait-il possible que vous marchiez ensemble ? Comment auriez-vous quelque
chose en commun ?
Â
Assurément
il suffit d’envisager tout cela avec un oeil simple pour le voir sous son vrai
jour. Il est impossible que quelqu’un ait l’oeil fixé sur Christ, le coeur
rempli de lui, et qu’il puisse se mettre sous un même joug avec un mondain pour
quelque objet que ce soit. Laissez-moi donc, mon cher lecteur chrétien, vous
supplier encore, avant que vous preniez un parti aussi effrayant — un parti qui
peut avoir des conséquences si terribles — si gros de dangers quant à vos
meilleurs intérêts, comme quant au témoignage pour Christ, dont vous êtes
honoré, — de considérer cette matière avec un coeur honnête dans le sanctuaire
de Dieu et de la peser dans sa sainte balance. Demandez-lui ce qu’il en pense,
et écoutez avec une volonté soumise et une bonne conscience sa réponse. Elle
est simple et puissante — aussi simple et aussi puissante que si elle nous
arrivait directement du ciel. — La voici :
Â
«Ne vous mettez
pas sous un joug mal assorti avec des incrédules.»
Mais
si, malheureusement, mon lecteur est déjà sous le joug, je voudrais lui dire :
Délivrez-vous-en le plus tôt possible. Je serais bien étonné si vous n’aviez
pas déjà trouvé que ce joug est bien lourd. Il serait superflu de vous
détailler les tristes conséquences d’une telle position ; vous les connaissez
sans doute. Mon cher frère en Christ, ne tardez pas un instant à secouer ce
joug. Il faut que cela se fasse devant le Seigneur, selon ses principes et par
sa grâce. Il est plus facile de se mettre dans une fausse position que d’en
sortir.
Â
Une
association, qui date de dix ou vingt années, ne peut être dissoute en un
moment. Il faut que cela se fasse avec calme, avec humilité, dans un esprit de
prière, comme en présence du Seigneur, et pour sa seule gloire. Je puis
déshonorer le Seigneur par ma manière de sortir d’une fausse position, autant
qu’en y entrant. Aussi, si je me trouve associé avec un incrédule, et que ma
conscience me dise que je fais mal, il faut que je lui déclare honnêtement et
ouvertement que je ne puis plus marcher avec lui ; après quoi il est de mon
devoir de faire tous les efforts possibles pour que les affaires se liquident
avec droiture, bonne foi et convenance, afin de ne donner aucune occasion Ă
l’adversaire d’en parler d’une manière injurieuse et que le bien que je fais ne
soit pas blâmé.
Â
Il
nous faut éviter la précipitation, l’imprudence et la présomption, quand nous
avons l’air d’agir pour le Seigneur et de défendre sa sainte cause. Si un homme
se trouve pris dans un piège ou égaré dans un labyrinthe, ce n’est pas par des
mouvements violents qu’il se dégagera. Non, il faut qu’il s’humilie, qu’il
confesse ses péchés devant le Seigneur, et puis qu’il retourne sur ses pas avec
patience et dans une entière dépendance de la grâce qui, non seulement, peut
lui pardonner de s’être mis dans une fausse position, mais encore le ramener et
l’introduire dans une bonne.
Â
D’ailleurs,
comme à l’égard du joug conjugal, la question est grandement modifiée par le
fait d’une association contractée avant la conversion. Non que cette
circonstance pût, le moins du monde, justifier quelqu’un qui y demeurerait.
Nullement ; mais elle nous Ă©pargnerait beaucoup de souffrance de coeur et de
souillures de la conscience, qui s’attachent à une telle position, et qui
doivent influer considérablement sur le moyen de s’en retirer. En outre, le
Seigneur est glorifié par l’inclination morale du coeur et la conscience vers
la bonne direction, et il l’a sûrement pour agréable.
Â
Si
je me juge quand je me trouve dans une mauvaise voie, et que l’inclination
morale de mon coeur et de ma conscience me fasse désirer d’en sortir, Dieu
l’agréera et, sans aucun doute, il me remettra sur le bon chemin. Mais tout en
le faisant, il ne souffrira pas que j’enfreigne une vérité en cherchant à obéir
à une autre. La même parole qui dit : «Ne vous mettez pas sous un joug mal
assorti avec les incrédules», dit aussi : «Rendez à tous ce qui leur est dû» —
«Ne devez rien à personne» — «Vous proposant ce qui est honnête devant tous les
hommes» — «Marchez dans la sagesse envers ceux de dehors».
Â
Si
j’ai offensé Dieu en m’associant avec un incrédule, je dois me garder
d’offenser un homme par la manière de m’en séparer. Par une profonde soumission
à la parole de Dieu, et par la puissance du Saint Esprit tout s’arrangera pour
le mieux, nous nous trouverons dans un chemin droit et uni et nous serons
rendus capables d’éviter des extrêmes dangereux.
Â
4Â Â
ASSOCIATIONS RELIGIEUSES
En
jetant maintenant un coup d’oeil sur l’aspect religieux du joug mal assorti, je
voudrais assurer mon lecteur que je n’ai nullement le désir de blesser les
sentiments de qui que ce soit, en décrivant les prétentions des différentes
dénominations que je vois autour de moi. Ce n’est pas du tout mon intention. Le
sujet de ce traité est assez important pour qu’on ne cherche pas à l’obscurcir
par l’introduction d’idées qui lui sont étrangères. Il est d’ailleurs trop
précis, pour permettre un tel mélange. «Le joug mal assorti», tel est ce sujet,
sur lequel nous avons à borner nos méditations.
Â
En
parcourant les Écritures, nous trouvons d’innombrables passages, exprimant cet
esprit de séparation qui devrait toujours caractériser le peuple de Dieu. Que
notre attention se dirige vers l’Ancien Testament — dans lequel nous voyons
Dieu dans ses relations avec son peuple terrestre, Israël, et dans ses
dispensations envers lui ; ou bien, qu’elle se porte sur le Nouveau Testament,
dans lequel nous avons les relations de Dieu avec son peuple céleste, l’Église,
et ses dispensations envers elle, nous y trouvons la même vérité mise en
évidence, savoir la séparation entière de ceux qui appartiennent à Dieu. La
position d’Israël est représentée ainsi dans le discours sentencieux de Balaam
:
Â
«Voici, c’est un peuple qui habitera seul, et
il ne sera pas compté parmi les nations».
Leur
place Ă©tait en dehors de toutes les nations de la terre ; et ils furent rendus
responsables du maintien de cette séparation. D’un bout à l’autre des livres de
Moïse, ils sont instruits, avertis, exhortés à cet effet ; et dans les Psaumes
et les Prophètes, nous sont rapportés leurs manquements relativement au
maintien de cette séparation ; manquements qui, comme nous le savons, ont
attiré sur eux les sévères jugements de la main de Dieu. Cet article
deviendrait un volume, si je voulais seulement citer tous les passages qui se
rapportent à ce sujet. J’aime à croire que mon lecteur est suffisamment versé
dans l’étude de sa Bible, pour rendre de telles citations inutiles. Si pourtant
il n’en était pas ainsi, qu’il cherche dans sa Concordance les passages où se
trouvent les mots «séparer» et «séparation» ; ils suffiront pour lui donner,
d’un coup d’oeil, toute la masse d’évidence que l’Écriture fournit sur ce
sujet. Le passage que je viens de citer du livre des Nombres est l’expression
des pensées de Dieu touchant son peuple Israël : «C’est un peuple qui habitera
seul».
Â
Il
en est de même, seulement d’après des principes beaucoup plus élevés, par
rapport au peuple céleste de Dieu, l’Église — le Corps de Christ — composé de
tous les vrais croyants.
Â
Eux
aussi sont un peuple Ă part.
Examinons
maintenant quel est le principe de cette séparation. Il y a une grande
différence entre être séparé sur la base de ce que nous sommes, et être séparé
sur la base de ce que Dieu est. Le premier fait de l’homme un pharisien ; le
dernier en fait un saint. Si je dis à un de mes pauvres semblables : «Ne
m’approche pas, je suis plus saint que toi», je suis un détestable pharisien et
un hypocrite ; mais si Dieu dans sa condescendance infinie et dans sa parfaite
grâce me dit : «Je t’ai mis en relation avec Moi, dans la personne de mon Fils
Jésus Christ ; c’est pourquoi sois saint et séparé de tout mal ; sors du milieu
d’eux et sépare-toi» ; je suis dans l’obligation d’obéir et mon obéissance est
la manifestation pratique de mon caractère comme saint — caractère que je
possède non pas à cause de quoi que ce soit qui se trouve en moi-même, mais
simplement parce que Dieu m’a rapproché de Lui-même par le sang précieux de
Christ.
Â
Il
est bon d’être au clair là -dessus. Le pharisaïsme et la sanctification divine
sont deux choses bien différentes, et cependant on les confond fréquemment.
Ceux qui s’efforcent de conserver cette place de séparation, qui appartient au
peuple de Dieu, sont constamment accusés de se mettre au-dessus de leurs
semblables, et de prétendre à un peu haut degré de sainteté personnelle qu’on
n’en possède ordinairement. Cette accusation vient de ce qu’on ne fait pas
attention Ă la distinction dont je viens de parler.
Â
Quand
Dieu appelle les hommes à se séparer, c’est sur le principe de ce qu’Il a fait
pour eux sur la croix, et de la place qu’Il leur a assignée dans une
association éternelle avec Lui, en la personne de Christ. Mais si je me sépare
sur le principe de ce que je suis en moi-même, c’est la présomption la plus
absurde et la plus futile, qui sera dévoilée tôt ou tard.
Â
Dieu
commande à son peuple d’être saint, à cause de ce qu’il est, Lui : «Soyez
saints, car moi je suis saint». C’est évidemment très différent de : «Ne
m’approche pas, je suis plus saint que toi».
Â
Si
Dieu met des hommes en relation avec Lui-mĂŞme, il a le droit de leur prescrire
quel doit être leur caractère moral, et ils se trouvent sous l’obligation d’y
répondre. Ainsi nous voyons que la plus profonde humilité est à la base de la
séparation d’un saint. Il n’y a rien qui soit plus propre à nous mettre dans la
poussière, que l’intelligence de la nature réelle de la sainteté divine. C’est
une humilité entièrement fausse que celle qui vient de ce que nous nous
contemplons nous-mêmes ; en effet elle est, en réalité, basée sur l’orgueil qui
n’a jamais vu jusqu’au fond de sa propre et totale indignité. Il y en a qui
s’imaginent pouvoir atteindre à l’humilité la plus profonde et la plus vraie,
en se regardant eux-mêmes, tandis qu’elle ne peut être acquise qu’en regardant
à Christ. «Plus tes gloires frapperont mes yeux et plus je serai humble». C’est
là un sentiment juste, fondé sur un principe divin.
Â
L’âme
qui se perd dans la splendeur de la gloire morale de Christ est véritablement
humble, aucune autre ne l’est. Nous n’avons qu’à nous humilier, sans doute,
quand nous pensons quelles pauvres créatures nous sommes ; mais il suffit de
réfléchir un moment de façon juste, pour voir que c’est une pure déception de
chercher à produire quelque bon résultat pratique en se regardant soi-même. Ce
n’est que lorsque nous nous trouvons en présence d’une excellence infinie que
nous sommes vraiment humbles.
Â
C’est
pour cela qu’un enfant de Dieu devrait refuser de porter le joug avec un
incrédule, soit dans des rapports domestiques, soit dans des rapports
commerciaux ou religieux, simplement parce que Dieu lui dit d’être séparé, et
non pas à cause de sa propre sainteté personnelle. Mettre en pratique ce
principe, en matière de religion, doit nécessairement impliquer beaucoup
d’épreuves et de douleurs ; on appellera cela de l’intolérance, de la
bigoterie, de l’étroitesse, un esprit d’exclusion, etc. ; mais nous ne saurions
rien y changer. Pourvu que nous nous tenions séparés d’après un principe juste
et dans un esprit droit, nous pouvons sans crainte en laisser Ă Dieu tous les
résultats.
Â
Sans
aucun doute, le résidu, au temps d’Esdras, dut paraître excessivement
intolérant, en refusant la coopération des peuples d’alentour à la construction
de la maison de Dieu ; mais ils agirent sur un principe divin en refusant ce
secours. «Et les ennemis de Juda et de Benjamin entendirent que les fils de la
transportation bâtissaient le temple de l’Éternel, le Dieu d’Israël ; et ils
s’approchèrent de Zorobabel et des chefs des pères, et leur dirent : Nous
bâtirons avec vous, car nous recherchons votre Dieu, comme vous, et nous lui
offrons des sacrifices depuis les jours d’Ésar-Haddon, roi d’Assyrie, qui nous
a fait monter ici».
Â
Cela
paraissait une offre bien obligeante — une proposition qui manifestait un
penchant décidé pour le Dieu d’Israël ; cependant le résidu refusa, parce que
ces gens, malgré leur belle profession, n’étaient, au fond, que des incirconcis
et des adversaires. «Et Zorobabel et Jéshua, et le reste des chefs des pères
d’Israël leur dirent : Vous n’avez pas affaire avec nous pour bâtir une maison
à notre Dieu ; mais nous seuls, nous bâtirons à l’Éternel, le Dieu d’Israël»
(Esdras 4 :1-3).
Â
Ils
ne voulaient pas porter le joug avec les incirconcis — ils ne voulaient pas
«labourer avec un boeuf et un âne» — ils ne voulaient pas «semer leur champ de
deux espèces de semence» — ils se tinrent séparés, quand même ils s’exposaient
par là à être traités de gens bigots, étroits, sans libéralisme et sans
charité.
De
même, en Néhémie, il est dit : «Et la race d’Israël se sépara de tous les fils
de l’étranger ; et ils se tinrent là et confessèrent leurs péchés et les
iniquités de leurs pères» (9 :2).
Â
Ce
n’était pas là un esprit de secte ; c’était une obéissance positive. Leur
séparation était essentielle à leur existence comme peuple. Ils n’auraient pu
jouir de la présence de Dieu sur aucun autre terrain. Il en doit toujours être
ainsi du peuple de Dieu sur la terre. Il faut que les chrétiens soient séparés,
autrement ils ne sont pas seulement inutiles, mais ils sont malfaisants.
Â
Dieu
ne peut les reconnaître ni marcher avec eux, s’ils se mettent sous le joug avec
des incrédules, sur quelque terrain ou pour quelque objet que ce soit. Il est
fort difficile d’unir un esprit d’intense séparation avec un esprit de grâce,
de douceur et d’indulgence, ou, comme on l’a dit : de garder ses pieds sur le
chemin étroit, tout en ayant un coeur large. C’est là une véritable difficulté.
Â
Comme
le maintien, strict et sans compromis, de la vérité tend à rétrécir le cercle
autour de nous, nous aurons besoin de la puissance expansive de la grâce pour
garder notre coeur large et nos affections vives et chaudes. Si nous combattons
pour la vérité autrement que dans la grâce, nous ne présenterons qu’un côté du
témoignage et encore le moins attrayant.
Â
Et
si, d’un autre côté, nous montrons de la grâce aux dépens de la vérité, cela se
trouvera, à la fin, n’être que la manifestation d’un libéralisme vulgaire aux
dépens de Dieu — chose des plus indignes.
Puis,
quant au but pour lequel de vrais chrétiens se mettent ordinairement sous le
joug avec ceux qui, de leur propre aveu et au jugement de la charité elle-même,
ne sont pas chrétiens, on trouvera, en définitive, qu’on ne peut jamais
atteindre un but vraiment divin et céleste en transgressant une vérité de Dieu.
La fin justifie les moyens, ne sera jamais une devise divine. Les moyens ne
sont pas sanctifiés par le but ; mais et les moyens et le but doivent être
conformes aux principes de la sainte parole de Dieu ; autrement tout doit
aboutir Ă la confusion et Ă la honte. Recouvrer Ramoth de Galaad de la main de
l’ennemi avait pu paraître un but bien digne à Josaphat ; de plus il avait pu
passer pour un homme très libéral, gracieux, populaire et large de coeur,
lorsqu’il répondait ainsi à la proposition d’Achab : «Moi je suis comme toi, et
mon peuple comme ton peuple ; et je serai avec toi dans la guerre». Il est
facile d’être large et libéral aux dépens des principes divins ; mais quelle en
fut la fin ? Achab fut tué et Josaphat échappa à grand-peine, après avoir fait
naufrage quant au témoignage. Nous voyons par là que Josaphat n’atteignit pas
même le but, pour lequel il s’était mis sous un joug mal assorti avec un
infidèle ; et quand même il l’aurait atteint, ce succès n’aurait nullement été
une justification de sa démarche (*). Rien ne peut justifier le joug mal
assorti d’un croyant avec un incrédule ; et par conséquent, quelque belle,
attrayante et plausible que puisse paraître l’expédition de Ramoth aux yeux des
hommes, c’était, au jugement de Dieu, «aider au méchant, et aimer ceux qui
haïssent l’Éternel» (2 Chr. 19 :2).
Â
La
vérité de Dieu dépouille les hommes et les choses du faux brillant dont
voudraient les revêtir ceux qui se laissent guider par l’esprit de convenance
et d’utilité ; elle les présente sous leur vrai jour ; et c’est une grâce
inexprimable que d’avoir le jugement de Dieu sur tout ce qui se fait autour de
nous : cela donne du calme à l’esprit, de la fermeté au caractère et à la marche,
et nous délivre de cette malheureuse fluctuation de pensées, de sentiments et
de principes qui nous rend complètement impropres à la position de témoins
fermes et conséquents de Christ. Nous ne pouvons que nous égarer, si nous
essayons de former notre jugement d’après les pensées et les opinions des
hommes ; car ils jugent toujours selon les apparences extérieures, et non selon
le caractère intrinsèque et le principe des choses. Pourvu que les hommes
atteignent ce qu’ils appellent un bon but, ils se soucient peu de la manière
d’y parvenir.
Â
Mais le véritable
serviteur de Christ sait qu’il doit faire l’oeuvre de son Maître d’après les
principes et dans l’esprit de son Maître.
Â
Il
ne saurait donc jamais être satisfait d’atteindre le but le plus louable, à moins
qu’il n’y parvienne par une voie tracée de Dieu. Les moyens aussi bien que la
fin doivent être divins. J’admets, par exemple, que c’est un but très désirable
que de répandre les Saintes Écritures, — la parole pure et éternelle de Dieu ;
mais si je ne pouvais les répandre autrement qu’en me mettant sous le joug avec
un incrédule, je devrais m’en abstenir, vu que je ne dois pas faire le mal pour
qu’il en résulte du bien. Mais, béni soit Dieu, son serviteur peut propager son
précieux livre, sans violer les préceptes contenus dans ce livre. Il peut, sous
sa responsabilité propre et individuelle, ou en communion avec ceux qui sont
vraiment du côté du Seigneur, répandre en tous lieux la précieuse semence, sans
pour cela se liguer avec ceux dont toute la marche et la conduite prouvent
qu’ils sont du monde.
Â
(*)
Le joug mal assorti fut un piège affreux pour le coeur aimable de Josaphat. Il
se mit sous le joug avec Achab dans un but religieux ; et malgré l’issue
désastreuse de ce projet, nous le voyons qui se met de nouveau sous le joug
avec Achazia dans un but commercial ; ce qui aboutit Ă©galement Ă des pertes et
Ă la confusion ; et Ă la fin, il porte le joug avec Joram dans un but
politique. Comparez 2 Chr. 18 ; 20 :35-37 ; 2 Rois 3.
Â
On
peut en dire autant, relativement à tout objet d’un caractère religieux. Il ne
peut et ne devrait être poursuivi que d’après les principes de Dieu. On nous
objectera, peut-être, qu’il nous est dit de ne pas juger — que nous ne pouvons
lire dans le coeur — et que nous devons espĂ©rer que tous ceux qui coopèrent Ă
de bonnes oeuvres, telles que la propagation de la Bible, la distribution des
traités, et aux travaux des missions, doivent être chrétiens ; et que, par
conséquent, il ne peut être mauvais de nous lier avec eux. À tout cela, je
réponds qu’il n’y a guère, dans le Nouveau Testament, un passage si mal compris
et si mal appliqué que Matt. 7 :1 : «Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas
jugés». Dans le même chapitre nous lisons : «Soyez en garde contre les faux
prophètes… vous les reconnaîtrez à leurs fruits». Or, comment pourrons-nous
nous en garder, si nous n’exerçons pas notre jugement ?
Â
Nous
lisons encore en 1 Cor. 5 : «Car qu’ai-je
affaire de juger ceux de dehors aussi ? Vous, ne jugez-vous pas ceux qui sont
de dedans ? Mais ceux de dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de
vous-mêmes».
Ici
il nous est clairement enseigné, que ceux «de dedans» ressortissent
immédiatement au jugement de l’Église ; et cependant, d’après l’interprétation
ordinaire de Matt. 7 :1, nous n’aurions à juger personne ; cette interprétation
doit donc nécessairement être fausse. Si des personnes professent être du
«dedans», il nous est commandé de les juger. «Ne jugez-vous pas ceux qui sont de dedans ?» Quant à ceux du
«dehors», nous n’avons rien à faire avec eux, si ce n’est de leur présenter la
grâce pure, parfaite, riche, illimitée, insondable, qui brille d’un éclat
ineffable dans la mort et dans la résurrection du Fils de Dieu. Tout cela est
assez simple. Il est dit au peuple de Dieu d’exercer son jugement quant à tous
ceux qui professent être «de dedans» ; il est dit aux saints de se garder des
faux prophètes ; il leur est ordonné «d’éprouver les esprits» : et comment le
pourraient-ils, s’ils ne devaient pas juger du tout ?
Â
Que veut donc dire
notre Seigneur par ces paroles : «Ne jugez pas» ?
Je
crois qu’il veut dire précisément ce que Paul dit par le Saint Esprit,
lorsqu’il nous recommande de ne «juger rien» avant le temps, jusqu’à ce que
vienne le Seigneur, qui aussi mettra en lumière les choses cachées des
ténèbres, et manifestera les conseils des coeurs ; et c’est alors que chacun
recevra sa louange de la part de Dieu (1 Cor. 4 :5). Nous n’avons pas à juger
des motifs ; mais nous avons Ă juger la conduite et les principes ;
c’est-à -dire la conduite et les principes de tous ceux qui professent être «de
dedans». C’est un fait d’ailleurs, que ceux-là même qui disent : «Nous ne
devons pas juger», ne cessent de se livrer à des jugements.
Â
Il
n’y a pas de vrai chrétien, en qui l’instinct moral de la nature divine ne
prononce pas virtuellement des jugements sur le caractère, la conduite et la
doctrine, et ce sont lĂ les points qui se trouvent dans le ressort du jugement
du croyant.
Tout
ce que je voudrais donc mettre sur la conscience de mon lecteur chrétien, c’est
qu’il est de son devoir d’exercer un jugement sur ceux avec lesquels il se met
sous le joug en matière de religion. Si, dans ce moment, il est chargé d’un
joug avec un incrédule, il transgresse positivement le commandement du Saint
Esprit. Il se peut qu’il l’ait fait dans l’ignorance jusqu’à ce jour ; s’il en
est ainsi, la grâce du Seigneur est prête à pardonner et à rétablir ; mais s’il
persiste dans la désobéissance après avoir été averti, il n’est pas possible
qu’il puisse attendre la présence et la bénédiction de Dieu, quelque précieux
ou important que puisse être le but qu’ils se proposent d’atteindre ensemble.
«Écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille meilleur que la graisse
des béliers».*
Â
Note
MAV: Il est évident, pour moi, que les alliances chrétiennes, baptisées
eocuménisme (=unité), entre un mouvement qui adore les idoles et surtout la
créature uau lieu de Créateur et invoque les morts – choses en abomination aux
yeux de Dieu – est une tragique utopie. Le fait même qu’ils croient à une «
Mère de Dieu » dĂ©montrent qu’ils neÂ
connaissent pas le vrai Dieu. Donc, ce sont des incrédules, qui ne
croient pas la Parole de Dieu dans son intégralité, et qui y rajoutent et en
retirent pour légitimer leur fausse religion (tout autant que les Musulmans se
servent du Coran pour légitimer leur barbarie). Les Hébreux, dès qu’ils
désobéissaient à Dieu en faisant ces alliances prohibées par la Thora, étaient contaminés par les coutumes idolâtres
des peuplades environnantes – qui pourtant prétendaient servir le Dieu d’Israël
(Moabites, ammnites, Madianites, etc) mais ne le craignaient pas parque qu’ils
ne le connaissaient pas: ils avaient juste entendu parler de lui ! De mĂŞme tous
les mouvements protestants qui font alliance avec l’Église catholique sont
contraints aux compromis, occultent une partie de la Bible pour ne pas «
froisser » leurs « frères » et finissent par édulcorer la gravité de pratiques
haïes par Dieu. Et même à l’intérieur du mouvement protestant, le dérapage dans
quantités de doctrines démoniaques, comme l’évangile de prospérité ou celui de
l’hyper grâce, par un nombre grandissant d’églises, via leurs leaders, bien
plus soucieux de grossir les bancs de leurs bâtiments que de sauver les âmes pour
l’éternité, conduit un grand nombre de Chrétiens qui veulent marcher dans
l’intégrité de la parole à s’enfuir de ces églises et mouvements. C’est souvent
douloureux, mais comme cela vient de Dieu, ces rescapés reçoivent la conviction
qu’ils n’ont pas d’autre choix !
Â
5Â Â Â Â Â
ASSOCIATIONS PHILANTHROPIQUES
Nous
n’avons plus qu’à considérer la phase philanthropique du joug inégal. Il y en a
beaucoup qui diront : «Je conviens pleinement que nous ne devons pas nous unir
pour le culte ou le service de Dieu avec des incrédules déclarés ; mais nous
sommes bien libres de nous réunir à eux pour promouvoir des buts de
philanthropie — comme, par exemple, pour subvenir aux besoins des pauvres, leur
distribuer du pain et des vêtements, pour réformer les moeurs, établir des
asiles pour les aveugles, les aliénés, fonder des hospices et des hôpitaux pour
les malades et les infirmes, des lieux de refuge pour ceux qui sont abandonnés,
pour les veuves et les orphelins ; en un mot, pour tout ce qui peut contribuer
à améliorer l’état physique, moral et intellectuel de nos semblables».
Â
Tout
cela paraît assez beau à première vue ; car on pourrait me demander si je ne
voudrais pas aider un homme sur la route à retirer sa charrette du fossé ? Je
réponds, oui, certainement ; mais si l’on me demandait de devenir membre d’une
société mélangée de croyants et de gens non convertis, qui aurait pour but de
retirer les voitures des fossés, je refuserai — non pas que je prétende à une
plus grande sainteté, mais parce que la parole de Dieu dit : «Ne vous mettez
pas sous un joug mal assorti avec les incrédules».
Â
Telle
serait ma réponse, n’importe quel fût le but d’une telle société. Il est
commandé au serviteur de Christ d’être «préparé pour toute bonne oeuvre» — «de
faire du bien à tous» — «de visiter les orphelins et les veuves dans leur
affliction» ; mais alors c’est comme serviteur de Christ et non pas comme
membre d’une société ou d’un comité, où des infidèles, des athées et toute
sorte de méchants et d’impies pourraient également être admis. De plus, nous
devons nous souvenir que toute la philanthropie de Dieu se rattache Ă la croix
du Seigneur JĂ©sus-Christ. VoilĂ le canal par lequel Dieu veut dispenser ses
bénédictions — voilà le puissant levier au moyen duquel il veut élever l’homme
physiquement, moralement et intellectuellement. «Mais quand la bonté de notre
Dieu Sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non
sur le principe d’oeuvres accomplies en justice que nous, nous eussions faites,
mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le
renouvellement de l’Esprit Saint, qu’il a répandu richement sur nous par Jésus
Christ, notre Sauveur» (Tite 3 :4-6). Voilà comment Dieu s’y prend pour
améliorer la condition de l’homme. Le chrétien peut aisément se placer sous le
joug avec tous ceux qui comprennent la valeur de ce mode d’agir, mais avec
aucun autre.
Â
Les
gens du monde n’en connaissent rien, ne s’en soucient pas. S’ils cherchent Ă
réformer, c’est une réformation sans Christ. S’ils entreprennent d’améliorer,
c’est une amélioration sans la croix. S’ils s’intéressent aux progrès moraux et
intellectuels, Jésus n’est ni leur point de départ ni le but de leur course.
Comment donc le chrétien pourrait-il se placer sous le joug avec eux ? Ils
veulent travailler sans Christ, qui est celui-là même à qui le chrétien doit
toutes choses. Peut-il ĂŞtre content de travailler avec eux ? Peut-il mĂŞme avoir
en vue quelque chose de commun avec eux ?
Â
Si
l’on vient me dire : «Nous avons besoin de votre coopération pour distribuer
aux pauvres des vivres et des vĂŞtements, pour fonder des hĂ´pitaux et des
maisons d’aliénés, pour pourvoir à l’entretien et à l’éducation des orphelins,
pour améliorer l’état physique de nos semblables ; mais nous vous avisons que,
d’après un principe fondamental de la société, ou du comité formé à cet effet,
le nom de Christ ne doit pas y être prononcé, vu que cela donnerait lieu à des
controverses. Notre but n’étant pas du tout religieux, mais uniquement
philanthropique, la religion doit ĂŞtre soigneusement exclue de toutes nos
assemblées publiques. Nous nous réunissons comme hommes pour une oeuvre de
bienfaisance».
Â
Quelle devrait ĂŞtre ma
réponse à une telle demande ?
Le
fait est, qu’à celui qui aime vraiment le Seigneur Jésus, les paroles manqueraient
pour répondre à un appel aussi inacceptable. Quoi ! faire du bien aux hommes en
excluant Christ ! À Dieu ne plaise. Si je ne puis obtenir les buts de la pure
philanthropie, sans mettre de côté ce Sauveur béni, qui vécut et mourut, et qui
vit Ă©ternellement pour moi, alors loin de moi votre philanthropie, car elle
n’est certainement pas de Dieu, mais de Satan. Si elle était de Dieu, la Parole
est : «Qu’il a répandu richement sur nous par Jésus Christ», Celui-là même que
vos statuts laissent complètement de côté. Il en résulte que vos règlements
doivent être inspirés par Satan, l’ennemi de Christ.
Â
Satan
aime toujours Ă laisser de cĂ´tĂ© le Fils de Dieu ; et, lorsqu’il parvient Ă
persuader les hommes de faire de même, il leur permettra volontiers d’être bienfaisants,
charitables et philanthropes.*
Â
Â
*Note
MAV : Notons que la Franc-Maçonnerie, qui est une « religion » profondément
antéchrist, se présent comme société philanthropique
Â
Mais,
de bonne foi, une telle bienfaisance, une telle philanthropie mériteraient
qu’on les appelle malveillance et misanthropie ; car comment pourriez-vous plus
efficacement montrer du mauvais vouloir et de la haine envers les hommes, qu’en
laissant de côté Celui qui seul peut les bénir pour le temps et l’éternité ?
Mais quel doit, relativement à Christ, être l’état moral d’un homme, qui
pourrait prendre place dans un comité, ou sur une estrade, à condition que ce
Nom béni ne soit pas prononcé ? Il faudrait que son coeur soit bien froid pour
Christ, en vérité ; cela prouverait que les projets et les oeuvres d’hommes
inconvertis lui paraîtraient assez importants pour le faire consentir à ce
qu’on jette, pour ainsi dire, son Maître par-dessus bord, afin de pouvoir les
mettre à exécution.
Â
Ne
nous méprenons pas à ce sujet. C’est là le vrai point de vue, sous lequel il
faut considérer la philanthropie du monde. Les hommes de ce monde peuvent
«vendre le nard pur trois cents deniers, et les donner aux pauvres» ; tandis
qu’ils déclarent que c’est une perte de répandre ce parfum sur la tête du
Christ.
Â
Note
MAV: Ce fut la position de Judas, et sa remarque a dû le faire passer auprès
des autres dsciples pour un homme au coeur bon, alors que la réalité était
qu’il ne voyait pas le valeur de Christ: c’est pour cela qu’il l’a vendu pour
une somme dérisoire: dix fois moins que le parfum qui était répandu sur ses
pieds ! « Jn 12: 5 Pourquoi n’a-t-on pas
vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ? »
Â
Le
chrétien peut-il adhérer à ce jugement ? Peut-il se mettre sous le joug avec de
tels hommes ? Peut-il entreprendre de réformer le monde sans Christ ? Peut-il
se joindre à ceux qui cherchent à masquer et à embellir une scène qui est
souillée du sang de son Maître ? Pierre pouvait dire : «Je n’ai ni argent ni
or, mais ce que j’ai, je te le donne : Au nom de Jésus Christ le Nazaréen,
lève-toi et marche».
Â
Pierre
voulait guérir un impotent par la puissance du nom de Jésus ; mais qu’aurait-il
dit, si on lui avait proposé de se joindre à un comité ou à une société pour
assister les impotents, à la condition de mettre tout à fait ce nom de côté ?
Nous pouvons, sans grand effort d’imagination,
concevoir ce qu’il aurait répondu. Son âme tout entière aurait reculé d’effroi
devant une telle pensée. S’il a guéri l’impotent, c’est uniquement dans le but
d’exalter le nom de Jésus, d’en manifester toute la valeur, toute l’excellence
et toute la gloire Ă la vue des hommes ; mais le but de la philanthropie du
monde est précisément le contraire, en tant qu’elle met entièrement de côté ce
Nom béni, et le bannit du sein de ses comités et du haut de ses estrades.
N’avons-nous donc pas le droit de dire : «Honte au chrétien, qui se trouve dans
une place d’où son Maître est banni !»
Â
Ah
! qu’il s’en retire, et que, dans l’énergie de l’amour de Jésus, et par la
puissance de son Nom, il fasse tout le bien qu’il peut ; mais qu’il ne se mette
pas sous le joug avec les incrédules, pour combattre les tristes conséquences
du péché, en excluant la croix de Christ. Le grand objet de Dieu est d’exalter
son Fils — «afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père». Ceci
doit aussi être le grand objet des oeuvres du chrétien ; dans ce but il doit
«faire du bien à tous» ; mais s’il se joint à une société ou à un comité pour
faire du bien, ce n’est pas «au nom de Jésus» qu’il agit, mais au nom de la
société ou du comité, sans le nom de Jésus.
Â
Cela
devrait suffire à tout coeur droit et loyal. Dieu n’a pas d’autre voie de bénir
les hommes, si ce n’est par Christ : et pas d’autre but en les bénissant, si ce
n’est d’exalter Christ. Comme du temps de Pharaon, quand les Égyptiens affamés
accouraient à lui en foule, il leur disait : «Allez à Joseph» ; de même la
parole de Dieu dit à tous : «Allez à Jésus».
Â
Oui,
il faut que nous allions à Jésus pour l’âme et pour le corps, pour le temps et
pour l’éternité ; mais les gens du monde ne le connaissent pas, et ne sentent
pas le besoin de Lui ; ainsi donc, qu’est-ce que le chrĂ©tien pourrait avoir Ă
faire avec eux ? Comment peut-il travailler sous un mĂŞme joug avec eux ? Il ne
le peut qu’en reniant d’une manière pratique le nom de son Sauveur. Il y en a
beaucoup qui ne voient pas cela ; mais ce fait ne saurait rien y changer pour
ceux qui agissent ainsi. Nous devons marcher honnêtement, comme dans la lumière
; et quand mĂŞme les sentiments et les affections de la nouvelle nature ne
seraient pas suffisamment forts en nous, pour nous faire repousser aussitĂ´t la
seule pensée d’aller nous placer dans les rangs des ennemis de Christ, la
conscience devrait, tout au moins, se soumettre à l’autorité impérative de
cette parole : «Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les
incrédules».
Â
Que
le Saint Esprit veuille revêtir sa parole d’une puissance céleste, et en
aiguiser le tranchant pour qu’elle pénètre dans la conscience, afin que les
saints soient délivrés de tout ce qui les empêche de «poursuivre la course qui
leur est proposée». Le temps est court. Le Seigneur lui-même apparaîtra
bientôt. Alors plus d’un joug mal assorti sera rompu en un clin d’oeil ; des
brebis et des boucs seront alors éternellement séparés. Puissions-nous être
rendus capables de nous purifier de toute association impure, et de toute
influence profane, afin que, quand JĂ©sus viendra, nous ne soyons pas couverts
de honte, mais que nous puissions aller Ă sa rencontre avec des coeurs joyeux
et des consciences qui nous approuvent.
http://www.bibliquest.org/CHM/CHM-Joug_mal_assorti.htm
Source:Â www.michelledastier.com/
Â