Ce texte a été
écrit par l’évangéliste anglais Charles Studd, probablement en 1916. Après
avoir travaillé en Chine dans la Mission d’Hudson Taylor, il se tourne vers
l’Afrique est s’y investit totalement. Le prix à payer est très élevé, et la
moisson grande Ă©galement. Charles Studd revient plusieurs fois en Angleterre,
et il est choqué par la tiédeur des chrétiens (pourtant cette nation a donné au
monde de grandes missions d’évangélisation). Prenant en main la rédaction d’un
journal il y lance plusieurs appels, dont celui-ci « clouez les couleurs au mat
». Par cette expression que chacun à cette époque peut clairement comprendre,
l’auteur exprime la plus grande des déterminations. Quand un fortin isolé en
pays hostile est attaqué, l’ennemi cherche à s’en emparer et il s’attachera
particulièrement à ravir ce qui fait son identité : son drapeau, ses couleurs,
sa bannière.
Lorsque, après des combats acharnés, les assiégés souhaitent faire leur
reddition, ils «amènent» les couleurs, descendent leur drapeau, et le
remplacent par un drapeau blanc, vaincus.
Afin de n’être pas tenté de se rendre, et pour bien marquer sa détermination,
l’auteur «cloue littéralement ses couleurs au mat». Son geste est définitif, le
retour en arrière est impossible.
C’est un
témoignage pour soi-même, mais aussi et surtout pour l’ennemi ! Cela signifie :
«jusqu’à la mort, car je ne me
rendrai jamais!»
Clouer les couleurs au mat ne concerne pas seulement l’évangélisation, ou
l’appel missionnaire…. C’est le symbole d’une décision prise à laquelle nous
voulons donner un caractère définitif (Le Sarment).
« Il y a au
service de Christ en Angleterre (pour quarante millions de pacifiques citoyens
déjà évangélisés), au moins deux fois plus « d’officiers » – de chefs/de serviteurs de Dieu en
uniforme – qu’il n’y a de troupes de toutes sortes à combattre au front parmi
douze cent millions de païens ! Cela ne les empêche pas de s’appeler «Soldats
du Christ»!
Je me
demande comment les anges les appellent !
La brigade
des «Sauvons d’abord l’arrière» prend la digne succession des «Je te prie de
m’excuser» de la parabole.
L’appel de
Christ, c’est de nourrir les affamés, non pas les repus, non pas ceux qui ont
le cou raide; d’appeler à la repentance les pécheurs, non pas les moqueurs; ce
n’est pas de construire et d’aménager confortablement des chapelles, des
églises ou des cathédrales dans la métropole et d’y bercer des chrétiens-de-nom
au moyen de discours savants, de prières stéréotypées ou de beaux récitals de
musique [on dirait aujourd’hui : de concerts de louange !], mais de dresser
parmi les malheureux des églises d’âmes vivantes, de sauver des hommes des
griffes du Démon, de les arracher aux mâchoires-mêmes de l’Enfer, pour les
enrôler au service de Jésus, les entraîner, et en faire la Toute-Puissante
Armée de Dieu !
Il n’y a,
pour accomplir cela, qu’un religion du Saint-Esprit, brûlante, nullement
formaliste, et libre de tous liens, où ni l’Eglise, ni l’Etat, ni l’homme ni
les traditions ne sont adorés, ni prêchés, mais Christ, et Christ crucifié.
Il ne s’agit
pas de confesser le Nom de Christ au moyen de vêtements spéciaux, de crosses
d’argent, de croix d’or attachées à la chaîne de montre, de clochers d’églises
ou de nappes d’autel richement brodées ! Mais de le confesser par un sacrifice,
et un héroïsme audacieux dans les tranchées de première ligne.
Dans un
combat corps Ă corps avec le monde et avec le Diable, les bonnes petites
sucreries bibliques ne sont pas plus utiles qu’une sarbacane pour la chasse au
lion. Ce qu’il faut, c’est un homme que rien ne retienne,
et qui assène les coups à droite et à gauche aussi fort qu’il peut, en mettant
toute sa confiance dans le Saint-Esprit.
Ce
n’est pas la prédication, mais la mise en oeuvre de la foi qui atteint efficacement
l’adversaire et qui confond le monde, car elle est sans réplique.
Ce n’est pas
dans des écoles qu’on s’y forme, mais dans la rue.
C’est un coeur brûlant et libre et non une cervelle
bien faite qui envoie le Diable au tapis.
Les seuls chrétiens qui comptent ici doivent être fulgurants comme l’éclair. Et
le meilleur diplôme, pour le service de Christ, c’est d’avoir renoncé à toute
renommée !
Je suis plus
que jamais résolu à ne laisser mettre autour de nous d’autre limite et d’autre
enceinte que celles qui ont été fixées par notre Seigneur Lui-Même quand il a
dit : «Jusqu’aux extrémités de la terre», et «A toute créature».
Je suis et
je serai toujours du parti du «Grand Dieu», et je ne veux pas avoir à faire
avec les gens d’un petit Dieu !
Le plus dur,
c’est d’admettre qu’il Lui plaise de se servir de misérables vauriens comme
nous, mais il est vrai qu’il préfère les insensés de la foi à ceux qui ont des
capacités et du savoir. Tout ce que Dieu exige, c’est un coeur; tant pis pour la
tête, n’importe quel simple navet peut faire l’affaire; tant
qu’on demeure vide de soi-même, tout va bien, car c’est alors qu’il nous
remplit du Saint-Esprit.
PAYER LE
PRIX
Le baptĂŞme
de feu du Saint-Esprit transformera les chrétiens tièdes et mous pour en faire,
au service de Christ, des héros brûlants, plein d’allant, qui se battront et se
feront tuer, mais jamais ne marqueront le pas [ : ne se soumettront à l’esprit du
monde, ou au carcan des traditions chrétiennes].
COURRONS
VERS LE BUT CELESTE !
S’il nous arrive malheur, ce ne sera que pour tomber dans les bras de Jésus.
Ces «malheurs»-là sont la bénédiction la plus précieuse de Dieu.
Ne t’encombre pas de bagages comme un train de marchandises !..
Il y a des
gens assez stupides pour nier le Diable sous prétexte qu’ils ne le voient pas.
D’autres érigent une pierre sur ce qu’ils croient être sa tombe. Mais il faut
être sage, et ne pas le nier ni l’enterrer : il faut le tuer avec les armes de
l’Evangile.
CLOUEZ
LES COULEURS AU MAT !
Il n’y a pas
autre chose Ă faire. Faites-le donc, et tout de suite !
QUELLES
COULEURS DONC ? LES COULEURS DU CHRIST, c’est-à -dire l’oeuvre qu’il nous a
donnée à faire, l’évangélisation de tous ceux qui n’ont pas l’Evangile.
Christ n’a
que faire des grignoteurs du possible, il lui faut des déracinés de
l’impossible, confiants dans la toute-puissance, la fidélité et la sagesse du
Sauveur qui leur a donné ses ordres.
Y a-t-il un
mur en travers de notre chemin? Au nom de notre Dieu, nous sauterons
par-dessus.
Y a-t-il des
scorpions ou des bêtes fauves sur la route ? Nous les piétinerons.
Une montagne
arrête-t-elle notre avance ? Nous lui dirons : «Ote-toi de là , et jette-toi
dans la mer !» et nous poursuivrons notre marche.
SOLDATS
DE JESUS ! NE VOUS RENDEZ JAMAIS! CLOUEZ LES COULEURS AU MAT !
Ceux qui
regardent Ă JĂ©sus ne sont Ă leurs propres yeux que des sauterelles, mais ce
sont des géants aux yeux du démon.
«SUIS-MOI»,
dit Jésus; et tout en répondant: «JE VIENS», nous oublions plus ou moins que
Christ ne s’est jamais complu en Lui-même et qu’il s’est fait pauvre
volontairement, pour sauver les autres et devenir le premier de tous les
missionnaires en terre étrangère.
Nous
prions tous pour devenir semblable à Jésus, et en même temps nous refusons d’en
payer le prix !»
Source : www.lesarment.com