par Nathan
Lambert
Venir le dimanche, comme tous les autres. S’asseoir.
Peut-être faire une petite prière. Saluer des amis. Echanger quelques petites
phrases sur le boulot, “ouais, ça va.
Un peu crevé là , mais on fait aller”.
Voir des gens s’avancer sur une scène et commencer à chanter. Chanter.
Peut-être ressentir un truc. Se dire que c’était plutôt réussi et que les
musiciens sont vraiment bons. Ecouter quelqu’un. Être d’accord. Parfois pas
trop, et s’agacer un peu. Ne pas être sûr où le message veut en venir.
Peut-être s’avancer pour prier. Peut-être verser une larme. Peut-être ressentir
un truc. Peut-être prendre une décision. Reprendre ses affaires. Partir et
rentrer chez soi. Et la semaine suivante, on recommence.
L’église…
Pour des centaines et des milliers de chrétiens dans mon
pays, voilà ce que veut dire l’église. Pour certains, c’est peut-être un peu
mieux que ça. Peut-être que le prédicateur chez vous envoie vraiment le feu.
Peut-être que vous allez prendre l’apéro avec des gens après la rencontre.
Peut-ĂŞtre que vous avez une rencontre en semaine aussi. Peut-ĂŞtre. Ou pour
d’autres, ce que je viens de décrire semble même être mieux que leur
expérience… Parler à des gens avant le début de la réunion ? Quel rêve !
Mais y’a un truc qui cloche quand même sévèrement là !
Parce que quand j’ouvre les pages du Nouveau Testament, je vois une réalité
complètement différente. Alors ne nous y trompons pas : on voit des réunions,
on voit de la louange communautaire, chantée. On voit de la prédication et de
l’enseignement. Parfois longue. Très longue ! Mais ces choses sont insérées
dans un contexte bien plus grand de ce qu’est l’église.
Depuis maintenant plusieurs mois, nous sommes entrés dans
une saison d’implantation d’église (et on se demande si ce ne sera qu’une
saison, ou si ça deviendra un mode de vie). Dans cette saison, les grosses
questions que nous nous posons concernent les fondations. La base. Qu’est-ce
qu’on place dans une église au niveau de son essence.
Et plus ça va, et plus on se dit que la réunion
hebdomadaire n’est pas la base. Ce n’est pas le coeur. C’est un moyen vers une
fin. Parce que l’église c’est tous les jours. Et plus ça va, et plus l’image du
pasteur qui fait son show tous les dimanches, et qui monopolise le micro du
début à la fin ça nous semble incongru. Et on se dit que la célébration n’est
pas un temps pour faire un petit service religieux que chacun vient siroter
mais un temps de connexion. Lisez plutĂ´t :
« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres,
dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. La
crainte s’emparait de chacun et il se faisait
beaucoup de prodiges et de signes miraculeux par l’intermédiaire des apôtres.
Tous ceux qui croyaient Ă©taient ensemble et ils avaient tout en commun. Ils
vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils en partageaient le produit
entre tous, en fonction des besoins. Chaque jour, avec persévérance, ils se
retrouvaient d’un commun accord au temple; ils rompaient le pain dans les
maisons et ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur. Ils
louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Le Seigneur ajoutait
chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés. » Actes des Apôtres 2.42-47.
Je veux dire, c’est ça que je veux vivre : une communauté
de frères et de soeurs, unis autour de l’Evangile, simple, fraîche, authentique
et distinctive. Des gens qui se donnent les uns aux autres de façon entière et
qui multiplient cela autour d’eux. Des gens dont la maison est ouverte, qui
vivent la puissance du Royaume en paroles et en actes.
C’est ça l’église. Pas une organisation. Pas une
association. Pas une réunion. Un peuple qui s’aime et qui aime Jésus.
Finalement, l’église c’est simple. Pas besoin d’une sono,
d’une équipe de vidéo projection, etc… Juste un salon, du pain, du vin, des
Bibles et des coeurs ouverts.
Voilà ce que j’ai envie d’implanter, et voilà ce que j’ai
envie de multiplier. Et je ne pense pas que ça vienne de moi. Je suis
naturellement beaucoup plus attiré vers la grande foule et la grande
organisation. Mais quand j’ouvre ma Bible, je vois l’église comme quelque chose
de tellement plus simple. Et c’est de par cette simplicité que le monde sera
changé.
Source : http://nathanlambert.net