La vie de l’Eglise véritable est profondément
simple mais demeure en même temps infiniment compliquée. Elle satisfait profondément l’Esprit en l’homme mais
fruste l’âme et mène la chair à la mort. Elle est en même temps nécessaire pour
l’homme mais terrible pour la chair, pourtant, c’est la plus grande expérience
spirituelle qu’un mortel puisse vivre. Pourquoi ? Parce que Dieu a choisi
l’Eglise ( ekklesia) dans sa véritable expression afin de révéler la gloire et
les richesses de son Fils, le Seigneur Jésus Christ et d’emmener sur la terre
la relation particulière qui existe au sein de la Trinite.
Je partage avec vous un exemple vivant.
J’ai été élevé dans un foyer chrétien et me rendais à l’Eglise
à chaque fois que ses portes étaient ouvertes. Je savais comment vivre et me
comporter comme un chrétien. Plus tard au lycée, j’ai rencontré des chrétiens qui ont
suscite en moi une passion que je n’aurai jamais crue possible. J’ai vu avec quelle passion et dévouement ils recherchaient Christ et plus encore, ils
semblaient le connaitre bien mieux que moi.
Les rencontrer m’a permis de prendre
conscience de ce que ma foi et ma connaissance de Christ étaient fort maigres.
J’ai découvert que bien que j’aimais aller à l’Eglise pour être avec ma famille
et mes amis, j’endurais cela comme une obligation à
endurer
afin de pouvoir me promener avec eux avant et après l’école du dimanche, le
culte et les réunions pour jeunes.
Je me tenais assis, sermons après sermons
dans l’espérance que cela prenne fin rapidement afin d’aller au restaurant avec
mes proches. Juste quelques minutes après le sermon, je ne pouvais déjà plus
dire de quoi il avait été question. J’avais déjà clairement entendu que je
devais aller davantage à l’Eglise, davantage payer ma dime, davantage lire la
Bible et que je devais davantage partager ma foi. Cela a dure jusqu'à ce que je
rencontre des chrétiens. J’ai alors réalisé que dans toutes les églises que
j’avais fréquentées, je n’avais jamais pu étancher ma soif de Christ. Ces églises
m’avaient donné des règles et des prescriptions, au
lieu de me donner la vie qu’est Christ. Au lieu de grandir en Christ je mourais dans
la vigne,
rempli de peur et de honte. Je n’aimais ni parler du Seigneur ni le présenter
aux non croyants. Je me demandais souvent " Si je
suis un bon chrétien, pourquoi je me sens si loin derrière ? "
Plus je demeurais avec
ces croyants plus je désirais connaitre Christ comme ils le connaissaient. J’ai
commencé à passer plus de temps avec eux et à aller à leurs réunions. Celles-ci
étaient gratuites et ouvertes. Il n’y avait ni liturgie, ni clergé. En fait,
ils n’en avaient pas besoin. Il y avait pleins de croyants qui avaient
expérimenté des choses avec Dieu et qui souhaitaient les partager avec les
autres.
Ils n’avaient pas besoin que quelqu’un leur
donne la permission de parler. Ils n’avaient pas besoin de personnes qui
allaient les charger de fardeaux, de règles, de devoirs. Ils écrivaient la
plupart des chansons qu’ils chantaient. Ils priaient ensemble et prenaient le
temps de parler l’un après l’autre, spontanément au Seigneur, du fond de leur
cœur. Ils se rencontraient comme si Jésus était physiquement dans la pièce. Ils
se traitaient comme une famille ou chacun aime l’autre.
Après une courte période, j’ai réalisé que cette véritable vie d’Eglise était ce qui manquait
atrocement à mon expérience. J’ai commencé à solliciter les réunions avec ces frères.
En y allant, je voyais Jésus autrement que juste comme celui qui est mort pour
mes péchés. Je le découvrais de manière bien plus profonde.
Je
n’étais plus du tout satisfait dans le fait de regarder une « performance ». Durant ces réunions
véritables, je voulais partager avec les frères et sœurs ce que le Seigneur
était en train d’opérer dans ma vie. Au lieu d’être passif, je prenais
désormais plaisir à agir et contribuer. Tout le monde avait la liberté d’être
différent. Parfois, nous chantions pendant des heures, d’autres fois les
membres partageaient ce que Jésus avait fait pour eux cette semaine la, ou
encore nous pouvions adorer la magnificence de Dieu en silence. Personne
n’avait besoin de nous demander de faire ces choses. Le St Esprit nous
conduisait de cette façon et les choses arrivaient spontanément.
Souvent,
nous mangions tous ensemble comme une famille.
Parfois nous étudions la parole ensemble,
d’autres fois, nous nous arrêtions sur des scènes précises de la Bible qui
révèlent Christ de manière particulière. Nous nous voyions tout au long de la
semaine. On priait ensemble afin d’étudier la parole et de chercher Jésus. Nous
le faisions aussi bien le matin, afin de démarrer la journée avec Christ ,que
le soir où des frères ouvraient les portes de leurs maisons afin que nous y
mangions. Nous avions également des réunions où nous décidions collectivement
sur des questions relatives à l’assemblée.
Nous
avions la responsabilité de prendre soin les uns des autres.
S’il n’y avait pas de besoin spécifique, nous
chantions simplement pour le Seigneur en se réjouissant d’être dans sa
présence. Si un frère avait un besoin, on cherchait alors les moyens de lui
venir en aide. Parfois on faisait des gestes de générosité juste pour le
plaisir de le faire. Parfois, les célibataires allaient garder les enfants des
parents afin de leur donner une nuit de répit hors de la ville. Si un membre de
l’assemblée rentrait de voyage, tout le groupe pouvait se rendre à l’aéroport
et c’est en ces lieux que nous pouvions alors prier.
Il y avait toujours un moyen de partager Christ et
d’aimer le Seigneur ensemble. Nous avions également des évangélisations
spontanées. Dans tout ce que nous faisions, le St Esprit avait la totale
liberté de nous conduire dans un sens puis dans un autre. Quand nous étions
ensemble, je voyais un Christ glorifié et magnifié. Nous faisions sans cesse
des découvertes à son sujet. A chaque fois, je le voyais de manière différente
et j’avais le désir de le connaitre davantage.
Les
sentiments de culpabilité, de honte et d’indignité avaient disparu. J’avais la passion
de connaitre Christ plus profondément. Je ne me meurs plus dans la vigne. J’ai
maintenant expérimenté la liberté que les chrétiens peuvent réellement vivre
ensemble, de manière véritable, comme l’Eglise
primitive.