Roi des juifs, c’est un beau nom. Mais
ce n’est pas suffisant pour Jésus. Finalement, être un roi, seulement un roi,
est une toute petite chose ! On peut très bien se passer d’un roi ! La Suisse
(l’auteur prêche en Suisse en 1981) se passe très bien d’avoir un roi, depuis
plus de quatre cent ans ! Elle va très bien sans roi, et depuis que je suis né,
tant de rois ont perdu leur couronne, et mĂŞme les meilleurs des rois. Et puis,
un roi, que sait-il des chagrins et des joies de ses sujets, au fond de son
château ? Il ne les partage pas, il ne peut pas les consoler. Si je dis de
Jésus qu’il est seulement un roi, j’ai dit très peu de choses à son propos.
Il est roi des juifs, mais il est
aussi roi des suisses, roi des turcs et roi des arabes, mais mĂŞme si je vais
jusqu’à dire qu’il est le roi de toute l’humanité, j’aurais encore dit très peu
de choses à son sujet. Parce qu’il est aussi le roi des anges, le roi des
oiseaux, il est roi dans tout l’univers.
Nous le nommons « l’Agneau » qui s’est immolé pour nous ; c’est
vrai qu’il est l’agneau, mais la Bible dit aussi qu’il est « le Lion de Juda ». Il est le
grand Prêtre, et il est aussi la victime. Il est l’autel. Il n’y a pas une
créature sur la terre qui puisse dire exactement ce que Jésus est, TOUT ce que
JĂ©sus est.
Il est notre frère, notre ami, celui
qui nous console, et avec toutes ces définitions, on n’aura toujours pas épuisé
ce qu’est Jésus et ce que Son Père est pour nous. Parce que les mots ne peuvent jamais définir l’entière
réalité.
Puisque je suis juif, je vais vous
dire un secret de la langue hébraïque, la langue des juifs. Dans ce livre de la
Bible, il n’y a pas une seule ligne qui soit écrite par quelqu’un d’autre que
par des juifs.
Si je prĂŞche dans toutes les langues,
je peux dire que ce livre contient « la Parole de Dieu ». Mais si je prêche en
hébreu, je ne peux pas dire que c’est « la Parole de Dieu ». Parce que les
hébreux, par lesquels la Parole de Dieu a été donnée, n’ont pas dans leur
langue le mot qui définit « la Parole ». Le mot « Parole » n’existe pas en
hébreu. Dans un dictionnaire hébraïque, vous ne trouverez pas un mot pour
restituer celui de « parole ».
Ils remplacent « parole » avec un
autre mot, et les juifs emploient le mot « davahr ».
Et ce mot signifie « la chose réelle ». Quand on lit en hébreu le préambule de
l’évangile de Jean, on lit ainsi « au commencement était
le davahr (la chose réelle) et le davahr (la chose réelle) était avec Dieu, et
DIEU ETAIT LE DAVAHR ».Â
La réalité ultime, la « chose réelle
». Toute parole qui n’est pas « chose réelle
» est bavardage, et non parole. La parole doit représenter une
REALITE. Quand on emploie le mot « chrétien », ça ne doit pas relever de la
définition du « bavardage », ça doit être une « réalité ».
Pasteur ? une réalité . Enfants de
Dieu ? Une réalité. La parole-parole n’existe pas en hébreu. Les mots doivent
être des réalités.
Autour de la Bible – qui est la vérité sur la vérité de Dieu -, nous avons fait un
Ă©chafaudage immense, avec des mots, des dogmes, des enseignements, des livres,
et toutes sortes de prédications, et on peut rester toute sa vie dans ces mots
au sujet de Dieu, sans avoir Dieu. On peut connaître
toutes les vérités sur la vérité, et ne pas connaître LA Vérité.
On peut rester dans les paroles, et ne pas avoir le Davahr ! La Parole dans la langue
hébraïque, la chose réelle.
Là en prison, dans cette expérience
exceptionnelle, nous avions oublié les mots, et quand tous les mots ont été
oubliés, nous nous sommes retrouvés avec « la Chose Réelle », avec le Davahr. Il ne doit pas
être nécessaire de passer par des prisons communistes pour faire cette
expérience, alors il faut que nous puissions avoir ces moments de
contemplation, ces moments d’union avec Dieu, quand toutes les autres
choses sont balayées, que nous les écartons, puisque ce sont des bavardages,
des mots, des mots, des mots, et nous retrouver dans le Davahr, la chose
réelle, dans l’union avec Dieu. Puisque Lui-Même dit « Elohé Abraham, Elohé
Richard, Elohé Sabine ». Ma vie, c’est ta vie.
Comme
dit l’apôtre Paul : « ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en
moi ».
par Richard Wurmbrand
Extrait d’un message audio retranscrit par le SARMENT (www.lesarment.com) du pasteur Luthérien Richard Wurmbrand, donné en Suisse en 1981. L’article est scindé en trois parties : « LE DIEU NINA », « IL A TENU SA PROMESSE », et « LA CHOSE RÉELLE ».
Source :
www.lesarment.com
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