Auteur : Arthur Katz
Un soir, je devais parler dans une
église pentecôtiste d’une ville américaine; j’arrivai là dans mon état habituel
: affaibli, épuisé, vide. Je montai sur l’estrade : je n’avais absolument rien
à dire à ces gens. Quelle assemblée ! Jamais je n’avais vu de groupe aussi
débordant de santé. Quand la chorale eut chanté quelques cantiques, le pasteur
me prĂ©senta avec tant de brillant, tant de raffinement, que je n’arrivais pas Ă
croire que c’était de moi qu’il parlait.
Il n’en finissait pas; et plus son introduction volait
haut, plus mon propre moral baissait. Pendant qu’il parlait, je me rendis
compte, je ne sais comment, qu’à un moment donné de sa vie, cet homme avait
cessé d’être un honnête serviteur de Dieu, pour devenir un professionnel de la
religion. Et il n’avait même pas eu conscience, alors, de franchir une ligne de
démarcation invisible en passant d’une condition à l’autre.
Pour conclure, il déclara : «La chorale va chanter encore une fois, après quoi
le frère Katz nous donnera un message». Je pensai : «Ah Seigneur, je n’ai rien
à leur dire. J’ai bien plutôt besoin de m’asseoir à leurs pieds pour les
écouter, eux».
La chorale chanta une dernière fois. D’un ton mielleux, les
choristes chantèrent une mélodie pour enfants de l’école maternelle : «J’ai besoin de Jésus; tu
as besoin de Jésus; nous avons besoin de Jésus …» Rayonnants, ils continuaient de
chanter. A chaque strophe, mon cœur se serrait un peu plus.
Si vous choisissez d’être comme Elie, vous aurez parfois le sentiment d’être un
marginal. Vous aurez des impressions bizarres, alors que tous les autres seront
Ă la fĂŞte. Dieu vous donnera de percevoir des signaux Ă©tranges que personne
d’autre ne capte. Au plus profond de mon cœur, je me sentais de plus en plus
mal, et pourtant tous les signes extérieurs contredisaient ce que ressentait
mon homme intérieur.
Tout ce que percevaient l’œil et l’oreille charnels, c’était une assemblée
rayonnante, débordante de santé, et une chorale qui louait Dieu de toutes ses
forces.
Le chant terminé, les choristes quittèrent leur galerie et
regagnèrent leurs places.Tout le monde était dans l’expectative. Beaucoup
avaient mis en marche leurs magnétophones pour enregistrer les joyaux qui
allaient tomber de mes lèvres. Je me levai et me traînai jusqu’au pupitre. Ce
qu’alors j’entendis sortir de ma bouche, fut : «J’ai be-soin de JĂ©-Ă©-sus …».Â
Je mis la main sur ma bouche et pensai : «Ça y est,
cette fois j’ai complètement perdu les pédales. Ça devait m’arriver».
Je me confondis en excuses, demandant pardon de ne pas
avoir commencé par prier. Je priai à haute voix : «Seigneur, pardonne-moi, lave-moi, saisis-moi,
sers-toi de ma bouche pour parler toi-même à cette assemblée. Je suis navré de
cette gaffe. Prends les choses en main, et décharge le fardeau de ton propre
cœur, par le saint nom de Jésus, Amen».
J’ouvris la bouche une fois de plus et ce qui en sortit fut : «J’ai
be-soin de Jé-é-sus …». Cette
parodie moqueuse fut suivie de trois mots tout simples : «Vraiment ? Pourquoi faire ?».
Alors l’épée de Dieu pénétra au plus profond des
entrailles.
Cette assemblée s’était crue riche, mais Dieu la dépouilla
et lui montra sa nudité. La soirée se prolongea jusqu’à une heure du matin. Le
pasteur resta prosterné sur l’estrade, tel un homme mort, face contre terre,
pendant deux heures. Lorsqu’il se releva, il avait changé de visage. Il était
passé de la mort à la vie.
L’un des anciens de l’assemblée, qui
allait donner son témoignage à une rencontre d’hommes d’affaires chrétiens
cette semaine-là , s’approcha du micro et confessa qu’il vivait dans l’adultère
permanent. Ce ne fut que le début d’un déluge de confessions qui sortirent de
cette assemblée apparemment si innocente. Ils apportaient un vivant témoignage
de la véracité des paroles de Jésus : «Vous,
pharisiens, vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, et à l’intérieur,
vous êtes pleins de rapine et de méchanceté» (Luc 11:39).
Aussitôt les confessions terminées, on vit se manifester
l’œuvre de guérison et de libération du Saint-Esprit.
Source : http://www.lesarment.comÂ