De plus en
plus d'enfants malgaches sont concernés par la très grande pauvreté. Seuls ou
dans des familles sans ressources, ils sont obligés de travailler pour se
nourrir et ne vont plus à l'école. Depuis quatre ans, depuis le début du
blocage politique et la crise économique, la situation se dégrade. D'après
l'Unicef, dans certains quartiers d'Antananarivo, neuf mineurs sur dix vivent
sous le seuil de pauvreté. L'Etat est absent. Associations et organisations
humanitaires tentent de prendre le relais. A Antananarivo, deux centres d’accès
aux services de base ont récemment ouvert leurs portes pour venir en aide aux
enfants démunis.
Ils sont une douzaine à réciter
l'alphabet, croisés dans le centre, situé dans l'un des quartiers les plus
pauvres d'Antananarivo. Miour a sept ans, il n’est jamais allé à l’école : « Maurice me donne de l’argent, dit-il, pour le service de l’eau ».
Pour la directrice du centre, ces
enfants des rues sont condamnés à la recherche de quelques sous pour survivre :
« Par exemple, jeter les ordures ménagères
des familles, faire les dockers c’est-à -dire, déplacer des marchandises d’un
endroit à un autre »
A la place du travail, les deux centres
existants dans la capitale proposent gratuitement Ă©ducation, formation pour
leur mère. Mais leurs capacités d’accueil restent limitées alors que les
besoins, eux, ont augmenté.
Anita est chargée de la protection de
l’enfance à l’Unicef : « La crise frappe un grand
nombre d'enfants. La déscolarisation est un des aspects. Et évidemment, plus
les enfants sont dans les rues et plus ils sont considérés comme délinquants et
même à risque, d’être en conflit avec la loi».
A l’échelle de l’île, entre 2009 et
2011, ce sont près de 100 000 enfants en âge d'être scolarisés en primaire
qui n’ont pas mis le pied à l'école.
Source :
www.rfi.fr/afrique