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Hédonisme chrétien ?
de DIVERS AUTEURS
L’hédonisme est une doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l’évitement du déplaisir constituent l’objectif de l’existence humaine. Qu'est ce que la vie chrétienne a à voir avec la recherche de bonheur terrestre?







Mes Frères, songez à l’hédonisme chrétien

Par John Piper[1] – Traduction par Clara Meschia

PrĂ©ambule du Sarment : L’hĂ©donisme (du grec ancien : δονή / hēdon, « plaisir » et du suffixe -ισμός / -ismĂłs) est une doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l’évitement du dĂ©plaisir constituent l’objectif de l’existence humaine. On y dĂ©veloppe la motivation de l’activitĂ© Ă©conomique par la recherche du maximum de satisfaction par le minimum d’efforts. Pour l’hĂ©donisme, le plaisir est le bien unique et suprĂŞme dans la vie, et la recherche du plaisir reprĂ©sente la fin idĂ©ale de toute conduite. Dans la Grèce antique, deux importantes thĂ©ories hĂ©donistes furent exposĂ©es, les cyrĂ©naĂŻques et les Ă©picuriens.

Lorsque Jésus avertit ses disciples qu’on pourrait leur couper la tête (Luc 21 :16), il les réconforta en leur promettant que, malgré cela, pas un cheveu sur leur tête ne périrait (v. 18).

Lorsqu’il les avertit que le fait d’être disciple signifiait l’abnĂ©gation et la crucifixion (Marc 8 :34), il les consola en leur promettant que Â« Celui qui perdra sa vie Ă  cause de moi et de l’évangile la sauvera » (v.35).

Lorsqu’il leur ordonna de tout quitter pour le suivre, il leur garantit qu’ils recevraient Â« au centuple, prĂ©sentement…avec des persĂ©cutions, et, dans les siècles Ă  venir, la vie Ă©ternelle. »(Marc 10 :28-31).

Si nous devons tout vendre, nous le faisons dans la joie car le champ que nous souhaitons acheter contient le trésor caché (Matt. 13 :44).

Commentaire du Sarment : Dans ces trois exemples, l’auteur fait sans doute allusion Ă  la joie de la foi, et il est sans doute utile de bien le prĂ©ciser. Exemple : MoĂŻse a prĂ©fĂ©rĂ© la captivitĂ© avec ses frères, que de jouir des avantages de sa situation auprès de Pharaon. Sur le plan naturel, il en a rĂ©sultĂ© pour lui une perte, mais dans la perspective spirituelle, future, il savait qu’il faisait le bon choix, un investissement dans les trĂ©sors qui sont dans le ciel.

Dans le domaine naturel, cette sorte de choix peut produire un Ă©tat de joie[2], mais on ne peut pas considĂ©rer (ni enseigner) que la vie chrĂ©tienne normale DOIVE se dĂ©rouler dans la joie, car ce serait une rĂ©duction de la vĂ©ritĂ©. On remarque en effet que la Parole de Dieu peut avoir Ă  nous encourager, dans des circonstances (multiples) oĂą la joie est absente, en dĂ©pit de l’obĂ©issance et de la foi : Â« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses Ă©preuves auxquelles vous pouvez ĂŞtre exposĂ©s, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience…» (Jacques 1/2), ou encore : Â«RĂ©jouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allĂ©gresse lorsque sa gloire apparaĂ®tra » (1 Pierre 4/13-16). De mĂŞme, le Seigneur nous apprend que le rejet de ceux qui suivent le Seigneur doit ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un privilège, en dĂ©pit des souffrances occasionnĂ©es : Â«Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haĂŻront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, Ă  cause du Fils de l’homme!» (Luc 6:22).

 

Ainsi, pour John Piper, l’hédonisme chrétien, c’est la joie de la foi. Mais alors pourquoi cette redéfinition de ce qui était bien connu, et l’association de ce terme emprunté au paganisme, au monde des hommes et des philosophies sans Dieu ?

Lorsque je parle d’hĂ©donisme chrĂ©tien, je ne dis pas que notre bonheur est le bien suprĂŞme. Je dis que la quĂŞte du bien suprĂŞme rĂ©sultera toujours en notre bonheur.

Commentaire du Sarment : Alors ce n’est pas de l’hĂ©donisme chrĂ©tien, c’est tout simplement de la foi et de l’amour de Dieu ! Pourquoi paganiser le concept ? Car effectivement, la quĂŞte de Dieu, la crainte de l’Éternel, rĂ©sultera toujours en notre bonheur. Mais pas l’hĂ©donisme chrĂ©tien. L’hĂ©donisme chrĂ©tien est un concept paĂŻen qu’on a vidĂ© de tout ce qui est incompatible avec la foi, puis dans lequel on a intĂ©grĂ© les principes de la foi, de la joie de l’Esprit, pour servir un nouveau cocktail supposĂ©ment biblique.

La démarche est contestable spirituellement et philosophiquement. L’hédonisme possède deux faces : la première est la recherche du plaisir comme principe essentiel de l’existence, et John Piper réinterprète un certain nombre de références bibliques pour le justifier. Mais la seconde face est plus problématique : c’est la défiance de la souffrance, ce qui est une démarche fondamentalement antichrist. Et l’auteur n’en parle jamais. Car si le vrai christianisme ne doit pas chercher la souffrance, il ne doit pas non plus chercher à l’éviter, faute de quoi il perdrait toutes les chances de conserver son caractère.

Mais tous les chrĂ©tiens croient cela. L’hĂ©donisme chrĂ©tien dit autre chose encore, Ă  savoir, que nous DEVONS rechercher le bonheur de toute notre force.

Commentaire du Sarment : Ce n’est pas ce que dit la Bible, qui encourage l’homme Ă  chercher Dieu, et non pas le bonheur ou la fĂ©licitĂ© (qui est une quĂŞte assimilĂ©e au terrestre, dans le Nouveau Testament). MĂŞme s’il est vrai qu’en trouvant Dieu, on trouve le vrai bonheur (si toutefois on accepte de renoncer Ă  faire de Dieu l’instrument de notre accomplissement personnel).

Le dĂ©sir d’être heureux est un motif juste pour toute bonne action, et si vous abandonnez la quĂŞte de la fĂ©licitĂ© pour vous-mĂŞme, vous ne pouvez satisfaire Dieu. (non soulignĂ© dans l’original)

Commentaire du Sarment : La Bible dit que «nous sommes sauvĂ©s en espĂ©rance»[3], ce qui ouvre un espace d’incertitude possible dans l’obtention des choses promises, recherchĂ©es. Dieu a fait des promesses, mais il doit demeurer parfaitement souverain. La quĂŞte de la fĂ©licitĂ© pour soi-mĂŞme peut donc ĂŞtre déçue.

 

L’encouragement (l’enseignement) qui consiste à dire : «cherchez le bonheur pour vous-même, Dieu agréé cela (il est même impossible de Le satisfaire en-dehors de cette attitude)» n’est pas conforme aux enseignements des auteurs du Nouveau Testament, qui ne faisaient aucun cas d’eux-mêmes, de leur vie[4], de leurs ambitions au bonheur, de la réussite de leur destin[5], renonçant à tout pour rester avec Christ, pour gagner Christ, même dans le dénuement complet.

 

Ce qui est intĂ©ressant dans ce message de la justification de la recherche du bonheur (de la joie, du plaisir), c’est qu’il n’a pas besoin d’être forcĂ©ment chrĂ©tien. Il est universel. L’homme est le but, et Dieu est le moyen pour l’atteindre. C’est de l’humanisme arrangĂ© Ă  la sauce chrĂ©tienne. En rĂ©alitĂ©, Dieu cherche Ă  entraĂ®ner chaque croyant Ă  considĂ©rer qu’Il est le But parce que fondamentalement nous devons tous dĂ©couvrir qu’Il est le seul qui existe vraiment. Nous ne sommes que parce qu’il est. Nous vivons, mais Lui Il existe, de toute Ă©ternitĂ©. La notion du bonheur tel que nous l’entendons ne peut que se dissiper devant la gloire de sa lumière Ă©ternelle.  

L’hédonisme chrétien vise à remplacer une morale kantienne par une morale biblique. Emmanuel Kant, le philosophe allemand mort en 1804, était le plus fervent défenseur de la notion selon laquelle la valeur morale d’un acte diminue d’autant que nous tentons d’en tirer profit. Un acte est bon si l’auteur est « désintéressé ». Faire le bien devrait être une fin en soi. Toute recherche de félicité ou de récompense corrompt l’acte.

Commentaire du Sarment : La Bible montre qu’il n’y a pas d’acte bon en dehors de Christ[6]. Tout ce qui sort de l’Homme, bien ou mal, porte la marque du pĂ©chĂ©. C’est pourquoi l’Homme sans Christ est mort pour Dieu. Peu importe qu’il se rĂ©clame de Kant ou d’Edwards.

En dehors de la régénération, le vieil homme, même chrétien, même évangélique, demeure frappé de condamnation et de mort spirituelle, de stérilité, d’absence de la vraie vie, et tous ses actes, portent la marque de la corruption. Y compris son service religieux. Ainsi, tout, absolument tout ce qui a trait à l’humain, au terrestre, évolue dans la sphère de l’intérêt propre, c’est pourquoi Christ propose sa nature céleste à l’Homme régénéré : afin de sortir de ce cycle, et épouser Son intérêt, celui de l’amour de l’évangile. Finalement, John Piper voudrait faire perdurer un système qui tourne toujours autour de l’intérêt propre de la créature : «la quête de la félicité pour soi-même» ! On peut effectivement citer des passages bibliques qui peuvent évoquer cette idée. Mais c’est très inférieur à la vision spirituelle de Paul, par exemple.

A l’encontre de cette morale kantienne (qui passe pour ĂŞtre celle des chrĂ©tiens depuis trop longtemps !), nous devrions saluer sans complexe une morale biblique hĂ©doniste. Jonathan Edwards, qui mourut lorsque Kant avait 34 ans, exprima cette idĂ©e de la façon suivante dans l’une de ses premières rĂ©solutions : Â« Je suis rĂ©solu Ă  essayer d’obtenir le plus de bonheur possible dans l’autre monde, avec toute la puissance, la force, la vĂ©hĂ©mence, voire la violence dont je suis capable, ou que je puis exercer, quelle qu’en soit la manière. »

C.S. Lewis a prĂ©sentĂ© les choses de la façon suivante dans une lettre adressĂ©e Ă  Sheldon Vanauken : Â« Comme vous le savez, il incombe Ă  chaque chrĂ©tien d’être le plus heureux possible. »

Flannery O’Connor exprime son opinion sur l’abnĂ©gation ainsi : Â« Toujours renoncer Ă  un bien mĂ©diocre pour un meilleur ; le contraire est pĂ©chĂ©. Imaginez-moi avec mes longues dents en quĂŞte de fĂ©licitĂ© – partie sur les traces du bonheur, armĂ©e de surcroĂ®t car la quĂŞte est hautement dangereuse. »

Selon la notion kantienne la joie que nous procure de manière involontaire notre action est acceptable. Mais toutes ces personnes (y compris moi-même) recherchent activement la joie. Nous rejetons l’idée qu’un comportement moral désintéressé soit possible, voire même souhaitable. C’est impossible, car la volonté n’est pas autonome ; elle penche toujours vers ce qui est perçu comme susceptible de procurer le plus de bonheur (Jean 8 :34 ; Rom. 6 :16 ; 2 Pierre 2 :19).

Pascal avait raison d’affirmer que (PensĂ©e 250) : Â« Tous les hommes, sans exception, sont Ă  la recherche du bonheur. Ils visent tous cet objectif quels que soient les moyens mis en Ĺ“uvre pour y parvenir…Cet objectif guide la moindre de leurs actions. C’est le but de toutes les actions de tous les hommes, mĂŞme ceux qui envisagent le suicide. »

Mais, non seulement la morale désintéressée (faire le bien sans autre intérêt) est-elle impossible ; elle est indésirable. En effet, elle est contraire aux préceptes bibliques ; signifiant que plus un homme deviendrait bon, plus il serait difficile pour lui d’agir de façon morale. Selon les Ecritures, un homme bon n’est pas celui qui n’aime pas faire le bien mais se force à le faire par devoir. Un homme bon aime la bonté (Michée 6 :8) et trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel (Ps. 1 :2). Mais comment un tel homme peut-il faire un acte de bonté de façon désintéressée ? Plus l’homme est bon, plus l’obéissance lui procure de joie.

Commentaire du Sarment : Affirmer que la morale dĂ©sintĂ©ressĂ©e est impossible est bibliquement juste. Mais affirmer qu’elle est indĂ©sirable pourrait ĂŞtre mal compris. En effet, Dieu nous encourage Ă  la perfection[7], et c’est dans ce but que la Loi a Ă©tĂ© donnĂ©e aux hommes. MĂŞme si nous voyons l’apĂ´tre Paul confesser d’une certaine manière qu’il n’y a pas atteint (Ă  la perfection ou Ă  une morale dĂ©sintĂ©ressĂ©e), nous l’entendons nous dire qu’il dĂ©ploie tous ses efforts, toute son intensitĂ©, Ă  chercher Ă  la saisir[8]. De mĂŞme, l’épĂ®tre de Pierre nous exhorte Ă  aller en direction de la perfection[9]. Il n’est donc pas juste de dire qu’un Ă©tat moral dĂ©sintĂ©ressĂ© est indĂ©sirable. Il est peut-ĂŞtre inatteignable, mais pas indĂ©sirable. L’Homme a besoin d’un objectif qui soit inaccessible, faute de quoi il est dĂ©jĂ  dieu !

Kant admire celui qui donne de façon désintéressée. Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Cor. 9 :7). Le devoir désintéressé déplait à Dieu. Sa volonté est que faire le bien soit notre délice et que nous le fassions avec la certitude que notre obéissance nous procure, et augmente, la joie d’être auprès de Dieu.

Je voudrais bannir de nos Ă©glises (non soulignĂ© dans l’original) cette notion selon laquelle toute vertu nĂ©cessite l’accomplissement stoĂŻque du devoir – l’idĂ©e que le bonheur advient comme rĂ©sultat de l’obĂ©issance mais n’en est pas la motivation. La Bible est pleine de promesses qui ne sont pas annexĂ©es correctement comme rĂ©sultats non-motivĂ©s, mais qui visent, de façon claire, courageuse et hĂ©donistique, Ă  motiver notre comportement.

Commentaire du Sarment : L’ambition de l’auteur apparaĂ®t brièvement ici : «je voudrais bannir de nos Ă©glises…», et, pourrait-on ajouter «je voudrais importer dans nos Ă©glises»…

Ce qui diffĂ©rencie la morale biblique de l’hĂ©donisme matĂ©riel n’est pas que la morale biblique est dĂ©sintĂ©ressĂ©e, mais qu’elle est intĂ©ressĂ©e par des choses largement plus grandes et plus pures. Voici quelques exemples :

Luc 6 :35 dit, Â« Mais aimez vos ennemis, et faites du bien, et prĂŞtez sans en rien espĂ©rer; et votre rĂ©compense sera grande. » Remarque : 1) Nous ne devrions jamais ĂŞtre motivĂ©s par une autoglorification matĂ©rielle (« n’attendez rien en retour ») ; mais 2) On nous donne la force de supporter la perte dans l’amour par la promesse d’une rĂ©compense future.

Encore, dans Luc 14 :12-14 : Â« Quand tu fais un dĂ®ner ou un souper, n’appelle pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; de peur qu’eux aussi ne te convient Ă  leur tour, et que la pareille ne te soit rendue. Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres… et tu seras bienheureux, car ils n’ont pas de quoi te rendre la pareille: car la pareille te sera rendue en la rĂ©surrection des justes. » Remarque : 1) Ne fais pas de bonnes actions pour des avantages matĂ©riels ; mais 2) Fais-les pour des bĂ©nĂ©fices spirituels et divins.

Mais l’adepte de Kant dira, « Non, non. Ces textes n’expliquent que la récompense qui résultera d’une action désintéressée. Ils ne nous enseignent-pas à rechercher la récompense. »

Deux rĂ©ponses : 1) C’est de la très mauvaise pĂ©dagogie que de dire, « Prends ce mĂ©dicament et je te donnerai un sous », si vous pensez que le dĂ©sir du sous compromettra la prise du mĂ©dicament. Mais JĂ©sus Ă©tait un maĂ®tre sage, non un imbĂ©cile. 2) Plus important encore, il existe des textes qui ne recommandent pas simplement mais qui commandent de faire le bien dans l’espoir d’une bĂ©nĂ©diction future. Luc 12 :33 dit, Â« Vendez vos possessions, et distribuez l’aumĂ´ne ; Ă©quipez-vous de moyens qui ne vieillissent pas, avec un trĂ©sor au paradis qui ne disparaĂ®t pas. »

Le lien ici entre l’aumĂ´ne et la possession d’un trĂ©sor Ă©ternel au paradis n’est pas le simple rĂ©sultat mais l’objectif : Â« Que ton objectif soit d’avoir des trĂ©sors au paradis, et pour y parvenir tu dois vendre tes possessions et distribuer l’aumĂ´ne. »

Encore selon Luc 16 :9 : Â« Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez Ă  manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles Ă©ternels. » Luc ne dit pas que le rĂ©sultat d’une bonne utilisation des possessions est d’être reçu dans les tabernacles Ă©ternels. Il dit « Que votre objectif soit de garantir un tabernacle Ă©ternel par la façon dont vous gĂ©rez vos possessions. »

C’est pourquoi il faut rejeter résolument la morale kantienne, que ce soit sur les bancs de l’église ou lors du prêche. Sur les bancs, le cœur même de la vénération est déchiré par la notion qu’elle peut être envisagée comme devoir. La vraie dévotion implique deux attitudes possibles : soit le Délice de l’Eternel, soit la repentance de ne pas l’éprouver.

Dimanche Ă  11 heures du matin, HĂ©breux 11 :6 entame le combat avec Emmanuel Kant. Â« Il est impossible de lui plaire sans foi. Quiconque s’approchera de Dieu doit croire en sa prĂ©sence et au fait qu’Il rĂ©compense ceux qui le recherchent. » Vous ne pouvez pas plaire Ă  Dieu si vous ne venez pas vers lui comme personne qui rĂ©compense. De ce fait, Dieu aime la vĂ©nĂ©ration, la quĂŞte hĂ©donistique de Dieu en prĂ©sence duquel se trouve la joie totale et dont les mains dĂ©livrent les plaisirs Ă  jamais (Ps. 16 :11).

Et mes frères, quelle diffĂ©rence cela fera-t-il lors de la prĂŞche si nous sommes des hĂ©donistes chrĂ©tiens et non plus des commandants du devoir kantiens !

John Broadus avait raison lorsqu’il a dit, Â« Le ministère peut lĂ©gitimement appeler Ă  un dĂ©sir de bonheur et Ă  son Ă©quivalent nĂ©faste, l’angoisse du bonheur. Ces philosophes qui insistent sur le fait que nous devons toujours agir bien simplement car c’est la bonne chose Ă  faire ne sont nullement des philosophes, car ils sont soit grossièrement ignorants de la nature humaine ou complaisants envers de simples spĂ©culations fantaisistes » (Sur la prĂ©paration et la dĂ©livrance de sermons, p. 117).

Nous, les hĂ©donistes chrĂ©tiens, savons que chaque auditeur est en quĂŞte de bonheur. Et nous ne lui dirons jamais de nier ou de rĂ©primer ce dĂ©sir. Nous lui expliquerons comment Ă©tancher sa soif d’âme. Nous dĂ©peindrons la gloire de Dieu avec de somptueuses couleurs rouges, jaunes et bleues ; et l’enfer nous peindrons avec des ombres grises enfumĂ©es.

Nous rallierons nos efforts auprès du Saint Esprit afin de persuader notre peuple de : Â« regarder l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trĂ©sors de l’Egypte »(HĂ©b. 11 :26) ; qu’il est plus heureux de donner que de recevoir (Actes 20 :35) ; de regarder toutes choses comme une perte, Ă  cause de l’excellence de la connaissance de JĂ©sus-Christ notre Seigneur, pour lequel il a renoncĂ© Ă  tout, et de les regarder comme de la boue, afin de gagner Christ (Phil. 3 :8) ; que JĂ©sus leur a dit ces choses, afin que sa joie soit en eux, et que leur joie soit parfaite (Jean 15 :11) ; que s’ils font de l’Eternel leurs dĂ©lices, il leur donnera ce que leur cĹ“ur dĂ©sire (Ps. 37 :4) ; que c’est, en effet, une grande source de gain que la piĂ©tĂ© avec le contentement (1 Tim. 6 :6) ; et que la joie de leur Seigneur est leur force (NĂ©h. 8 :11).

Nous n’essaierons nullement d’encourager leur ministère par des appels au devoir kantien. Nous leur rappellerons juste que JĂ©sus, en vue de la joie qui lui Ă©tait rĂ©servĂ©e, a souffert la croix (HĂ©b. 12 :2), et qu’Hudson Taylor, Ă  la fin d’une vie pleine de souffrance et d’épreuves, a dit, Â« Je n’ai jamais fait un sacrifice » (Le secret spirituel d’Hudson Taylor, p.30).

Commentaire du Sarment : Oui, nous savons bien (et surtout dans cette Ă©poque troublĂ©e de la fin) que plus que jamais, la sociĂ©tĂ© est en quĂŞte de bonheur. Elle l’a toujours Ă©tĂ©, mais l’inconscient collectif n’a jamais Ă©tĂ© autant sollicitĂ© par la quĂŞte du bonheur personnel, l’égocentrisme, l’individualisme, la recherche du plaisir immĂ©diat, … Il est donc normal que dans l’Église, on fasse entrer l’hĂ©donisme en le parant de toutes les vertus spirituelles chrĂ©tiennes. Afin qu’il puisse recevoir l’offrande qu’il lui revient.

Dans les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, le christianisme a rĂ©sonnĂ© d’enseignements et d’appels Ă  la saintetĂ©, Ă  la dĂ©fiance du monde, Ă  l’évangĂ©lisation des perdus. L’âme Ă©tait Ă©levĂ©e vers le ciel, pas ramenĂ©e sur la terre. Les rĂ©veils qui se sont produits ont toujours Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©s de temps de repentance intenses, qui provoquaient des expĂ©riences transformatrices de la croix, oĂą les vies toutes entières Ă©taient changĂ©es. On entendait des enseignements radicaux sur la sĂ©paration du monde et du pĂ©chĂ©, qui Ă©tait totalement dĂ©noncĂ©, dans tous les compartiments de l’âme et de l’esprit, parce qu’une grande lumière Ă©clairait. Mais aucun rĂ©veil ne s’est jamais annoncĂ© par la recherche du plaisir, de la joie comme motivation de la foi et de la dĂ©couverte du Seigneur. On parlait de Christ et de se donner corps et âme Ă  sa personne, sans rien attendre en retour que la promesse de la vie Ă©ternelle, en abandonnant tout Ă  ses pieds, mais on ne parlait pas d’hĂ©donisme chrĂ©tien, ni d’assumer sa recherche personnelle du bonheur. Cela aurait passĂ© pour une iniquitĂ©, une grave compromission avec l’esprit du siècle. Aujourd’hui, face Ă  de tels enseignements, le monde chrĂ©tien se divise. Mais demain, il tombera dans le panneau comme un seul homme. C’est par cette sorte d’amĂ©nagements philosophico-doctrinaux que l’apostasie pĂ©nètre profondĂ©ment dans l’Église. Et Ă  mesure qu’elle avance, les enseignements deviennent de plus en plus agrĂ©ables aux oreilles des chrĂ©tiens-consommateurs, dont l’ignorance spirituelle augmente Ă  mesure que leur engagement et leur consĂ©cration diminue. La culture chrĂ©tienne n’a jamais Ă©tĂ© aussi riche, tandis que la pauvretĂ© spirituelle gagne, et que la force de la piĂ©tĂ© disparaĂ®t.

 

2 TimothĂ©e 4/1 Ă  5 : Â« Je t’en conjure devant Dieu et devant JĂ©sus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prĂŞche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps oĂą les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la dĂ©mangeaison d’entendre des choses agrĂ©ables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres dĂ©sirs, dĂ©tourneront l’oreille de la vĂ©ritĂ©, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’oeuvre d’un Ă©vangĂ©liste, remplis bien ton ministère».

Source : www.lesarment.com

 

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[1] http://fr.gospeltranslations.org/wiki/Mes_Frères,_songez_à_l’hédonisme_chrétien

[2] Hébreux 10:34 : « vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours», Actes 5/41 : « Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus»

[3] Romains 8/24 : Â« Car c’est en espĂ©rance que nous sommes sauvĂ©s. Or, l’espĂ©rance qu’on voit n’est plus espĂ©rance: ce qu’on voit, peut-on l’espĂ©rer encore?»

[4] Actes 20/24 : Â« Mais je ne fais aucun cas de ma vie, ni ne la tiens pour prĂ©cieuse Ă  moi-mĂŞme, pourvu que j’achève ma course, et le service que j’ai reçu du Seigneur JĂ©sus pour rendre tĂ©moignage Ă  l’évangile de la grâce de Dieu».

[5] Philippiens 3/7 : Â«Mais ces choses qui Ă©taient pour moi des gains, je les ai regardĂ©es comme une perte, Ă  cause de Christ. 8Et mĂŞme je regarde toutes choses comme une perte, Ă  cause de l’excellence de la connaissance de JĂ©sus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncĂ© Ă  tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ…»

[6] Luc 18/19 : Â« JĂ©sus lui rĂ©pondit: Pourquoi m’appelles-tu bon? Il n’y a de bon que Dieu seul»,Romains 7/18 : Â«Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-Ă -dire dans ma chair: j’ai la volontĂ©, mais non le pouvoir de faire le bien», EsaĂŻe 64/6 : Â«Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vĂŞtement souillĂ©; Nous sommes tous flĂ©tris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent».

[7] Matthieu 5/48 : Â« Soyez donc parfaits, comme votre Père cĂ©leste est parfait».

[8] Philippiens 3/12 Ă  14 : Â«Ce n’est pas que j’aie dĂ©jĂ  remportĂ© le prix, ou que j’aie dĂ©jĂ  atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai Ă©tĂ© saisi par JĂ©sus-Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation cĂ©leste de Dieu en JĂ©sus-Christ»

[9] 2 Pierre 1/5 Ă  11 : Â« Ă  cause de cela mĂŞme, faites tous vos efforts pour joindre Ă  votre foi la vertu, Ă  la vertu la science, Ă  la science la tempĂ©rance, Ă  la tempĂ©rance la patience, Ă  la patience la piĂ©tĂ©, Ă  la piĂ©tĂ© l’amour fraternel, Ă  l’amour fraternel la charitĂ©. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stĂ©riles pour la connaissance de notre Seigneur JĂ©sus-Christ. Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens pĂ©chĂ©s. C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus Ă  affermir votre vocation et votre Ă©lection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que l’entrĂ©e dans le royaume Ă©ternel de notre Seigneur et Sauveur JĂ©sus-Christ vous sera pleinement accordĂ©e».


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